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Économie du Québec ​​


Normand Hamel

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Un plan costaud pour préparer l’économie à l’après-COVID-19

Le gouvernement de François Legault misera entre autres sur le développement régional et l’innovation.

La relance économique est bien amorcée au Québec, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Le gouvernement et des institutions comme la Caisse de dépôt, le Fonds FTQ et EDC sont prêts à ouvrir les coffres de l’État pour aider nos entreprises à se préparer à la reprise économique.

Sylvain Larocque - Le Journal de Montréal

C’est un plan de relance costaud que le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, présentera d’ici la fin du mois. Dans sa ligne de mire : le développement régional, l’innovation et cinq industries où l’État misera gros.

Dans la mise à jour économique qu’il déposera la semaine prochaine, le ministre des Finances, Éric Girard, annoncera une hausse substantielle des crédits budgétaires et le ministère de l’Économie en recevra « une partie importante », confie M. Fitzgibbon au Journal.

« Je sens que j’aurai les outils nécessaires pour le plan de relance », se réjouit-il.

Ils se retroussent les manches

Plusieurs entrepreneurs n’ont pas attendu l’aide de l’État pour revoir leur modèle d’affaires ou modifier leur manière de produire. 

Conscients qu’il était urgent d’agir pour maintenir les emplois dans l’entreprise, ils ont exploré rapidement de nouveaux marchés et profité de l’occasion pour passer au numérique. 

Leurs témoignages dans le dossier d’aujourd’hui risquent d’en inspirer d’autres à faire la même chose : 

  • Un fabricant de manteaux d’hiver agrandit son usine, fabrique de nouveaux produits et ouvre un premier magasin avec pignon sur rue, tout ça en pleine folie de la COVID-19. 
  • Une entreprise spécialisée dans la fabrication de boîtiers de plastique moulés qui servent à protéger des équipements se tourne vers le transport de respirateurs artificiels, un marché qui explose. 
  • Un manufacturier de plancher de bois franc pèse sur l’accélérateur et achète quatre robots pour l’aider à soutenir sa croissance. 
  • Un patron d’une PME de meubles sur mesure réhypothèque sa maison pour réussir à racheter l’entreprise des Américains et vise maintenant un chiffre d’affaires de 250 millions de dollars malgré la pandémie. 
  • Spécialisée dans la fabrication de mobilier de bureau pour entreprises, une PME aurait aisément pu disparaître avec le télétravail.

Déjà 1,2 G$ versés aux entreprises

Dans le contexte de la crise économique actuelle, des entreprises n’ont pas eu le choix d’obtenir rapidement du financement.

Pas moins de 4000 entreprises ont déjà reçu le soutien de Québec depuis le début de la pandémie. Au total, au moins 1,2 milliard $ d’aide publique a ainsi été injecté dans l’économie.

Les programmes mis en place dans l’urgence au printemps demeurent en place, mais pour le gouvernement, l’heure est maintenant venue de passer à la prochaine étape.

Une bonne partie de la nouvelle stratégie sera ancrée autour de cinq secteurs jugés stratégiques pour l’avenir du Québec : l’aéronautique, les mines et la foresterie, l’aluminium, les sciences de la vie ainsi que le transport électrique.

« Je veux des projets »

« Je veux des idées, des projets d’investissement, lance Pierre Fitzgibbon. On va prendre plus de risques que par le passé. Il faut faire attention quand on dit ça, on pense à [la cimenterie] McInnis... Il ne faut pas être frivole, il faut absolument avoir un processus où on est partenaire avec le privé. Par contre, dans des chantiers plus stratégiques, peut-être que la part du gouvernement pourrait être plus élevée en pourcentage que ce qu’on a eu dans le passé. »

La part de Québec dans le financement de certains projets pourrait ainsi atteindre 30 %, 40 %, voire 50 %.

M. Fitzgibbon réitère par ailleurs son affection pour les prêts à redevances et ceux qui se transforment en subventions lorsque les entreprises génèrent les retombées économiques promises. « Quand tu vas faire de l’argent, on va en faire ensemble », résume-t-il.

Plus de pertes, plus de gains 

Le ministre admet que cette approche décidément financière se traduira inévitablement par des pertes plus importantes pour l’État. Mais au final, assure-t-il, l’opération sera rentable pour le Québec.

« Pour faire une omelette, il faut que tu casses des œufs, dit-il. [...] On n’a pas la prétention de dire qu’on ne fera pas d’erreurs---. On va en faire, sauf que les plus vont être plus grands que les moins. »

Pierre Fitzgibbon entrevoit des rendements annuels de 15 %, voire 20 % pour le gouvernement dans certains projets, alors qu’ils dépassent rarement 10 % à l’heure actuelle.

Le plan de relance reprendra également l’engagement caquiste d’accroître massivement les investissements des entreprises en innovation, en numérisation et en automatisation. La pandémie a mis à mal l’objectif ambitieux du gouvernement : une hausse de 5 milliards $ par année.

« La question, c’est combien nous, au gouvernement, on doit intervenir dans le système, relève Pierre Fitzgibbon. Si on reste comme dans le passé, probablement que ça va être dur, l’atteinte du 5 milliards $. » 

UNE REPRISE INÉGALE SELON LES RÉGIONS  

La reprise économique ne va pas au même rythme partout au Québec : alors que certaines régions ont déjà retrouvé un niveau d’activité semblable à celui d’avant la crise, d’autres en sont encore bien loin.

« On a quatre régions qui ont déjà récupéré leurs niveaux d’emploi : Laval, Chaudière-Appalaches, le Bas-Saint-Laurent et la Capitale-Nationale, indique Chantal Routhier, économiste au Mouvement Desjardins. Par contre, il y a les régions qui ont le moins bien performé et où l’emploi est encore en grand retard par rapport aux niveaux prépandémiques : Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, le Centre-du-Québec, Montréal et l’Outaouais. »

Attention aux infrastructures

Pour permettre à toutes les régions de se remettre rapidement de la crise, le gouvernement Legault a demandé à des comités locaux de choisir, pour chacune d’entre elles, trois projets « structurants, mobilisateurs et innovateurs » à prioriser. 

Québec analyse actuellement les projets et décidera bientôt lesquels iront de l’avant.

Clément Gignac, économiste en chef d’iA Groupe financier, met toutefois en garde contre la tentation de fonder la relance économique sur des projets d’infrastructures.

« La réaction classique des gouvernements, quand il y a une récession, c’est de lancer des programmes d’infrastructures, rappelle-t-il. Eh bien, je ne suis pas sûr que c’est nécessairement le bon réflexe cette fois-ci. »

L’ancien ministre souligne qu’historiquement, des événements majeurs comme des pandémies ont souvent entraîné d’importants changements sociaux et économiques.

Il croit donc que les gouvernements devraient plutôt consacrer d’importantes sommes d’argent à la formation des travailleurs qui devront changer de carrière ou d’industrie au lendemain de la pandémie.

« Il y a des métiers et des professions où on aura une surcapacité par rapport aux besoins, note M. Gignac. Il y a d’autres secteurs de l’économie où on va avoir des besoins, où il y aura des pénuries de main-d’œuvre. Il y a donc une transition très importante qui s’en vient à laquelle les gouvernements devront réfléchir. » 

AU CHEVET DU SECTEUR DE L’AÉRONAUTIQUE  

Avec plus de 4000 licenciements jusqu’à maintenant, le secteur aéronautique québécois fait partie des industries qui souffrent le plus de la pandémie. Pierre Fitzgibbon a des idées pour l’aider à garder la tête hors de l’eau, mais il a besoin de l’appui des industriels et... d’Ottawa.

« Ma grosse crainte dans l’aéronautique, c’est que je ne veux pas que nos ingénieurs qualifiés veuillent changer d’industrie, affirme le ministre de l’Économie. Pour moi, ça, c’est sine qua non, c’est très important, parce que si on commence à perdre notre talent, ça va être dur de le reprendre le jour où l’aéronautique va repartir. »

Pour éviter une fuite des cerveaux de ce secteur crucial pour le rayonnement international du Québec, M. Fitzgibbon songe sérieusement à lancer à l’industrie un appel de projets. 

« Ce qu’on doit faire, c’est aider les entreprises – les donneurs d’ordres et les plus petits – à travailler sur des projets structurants qui vont prendre quelques années pour au moins permettre, d’une part, de maintenir en emploi des gens qui, autrement, iraient ailleurs et, d’autre part, de commencer à penser en termes de vision aéronautique pour le Canada », explique-t-il.

Avion vert

Le gouvernement pourrait s’appuyer sur le Projet mobilisateur de l’avion écologique (SA2GE), lancé par les libéraux en 2010, et étendre l’initiative aux aéronefs électriques. Bombardier, CAE et Bell Textron font partie des participants au SA2GE.

« Ce que je veux voir, c’est des projets où les grands donneurs d’ordres s’impliquent avec les PME, insiste Pierre Fitzgibbon. On veut que toute la chaîne d’approvisionnement soit mobilisée le plus possible. [...] On n’ira pas, comme gouvernement, se substituer aux donneurs d’ordres parce que je pense que ce serait téméraire et pas réaliste. »

Québec sollicite l’appui du gouvernement Trudeau pour cette initiative dont le coût pourrait être substantiel.

Fonds d’investissement 

Le ministre rêve par ailleurs de créer un fonds d’investissement qui aurait pour mission d’investir du capital de risque dans les PME aéronautiques. Au Québec, de tels fonds existent déjà dans les secteurs des technologies numériques et des sciences de la vie, mais pas en aéronautique.

« Il est probablement préférable pour le gouvernement de travailler avec des gens qui connaissent bien le secteur et de créer un effet de levier », estime M. Fitzgibbon. 

Cinq secteurs clés  

Sciences de la vie

La pandémie a fortement accru l’intérêt pour cette industrie.

Ressources naturelles

Le gouvernement veut encourager la deuxième transformation dans les secteurs des mines et de la foresterie.

Aéronautique

Québec souhaite coaliser cette industrie autour d’un projet mobilisateur et lancer un fonds d’investissement pour les PME.

Aluminium

La deuxième transformation est également au programme dans ce secteur. 

Transport électrique

Le gouvernement entend mettre en valeur le savoir-faire québécois dans ce domaine et favoriser la production de lithium destiné aux batteries.

https://www.journaldemontreal.com/2020/11/07/un-plan-costaud-pour-preparer-leconomie-a-lapres-covid-19

Aéro Montréal.jpg

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Il y a 5 heures, Normand Hamel a dit :

Un plan costaud pour préparer l’économie à l’après-COVID-19

Le gouvernement de François Legault misera entre autres sur le développement régional et l’innovation.

(ci-dessus le titre de l'article complet cité)

Deux points ont particulièrement attiré mon attention:   "Une reprise inégale selon les régions" et "Attention aux infrastructures".

-  Les régions qui vont le mieux sont contigues (comme une seule grande région)  --Capitale nationale, Chaudière-Appalaches et Bas Saint-Laurent, sauf Laval qui n'est en réalité qu'une composante du Grand Montréal.

- D'accord pour ne pas mettre tous les efforts dans les investissements en infrastructure, dont la portée est limitée et qui n'abordent pas adéquatement le profond besoin de réorientation de plusieurs secteurs de l'économie et de la main-d'oeuvre s'y rattachant. 

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il y a 4 minutes, Né entre les rapides a dit :

- D'accord pour ne pas mettre tous les efforts dans les investissements en infrastructure, dont la portée est limitée et qui n'abordent pas adéquatement le profond besoin de réorientation de plusieurs secteurs de l'économie et de la main-d'oeuvre s'y rattachant. 

Je dirais que dans ce cas-ci l'un n'empêche pas l'autre parce que le gouvernement Legault semble prêt à faire le nécessaire et à investir là où cela sera le plus profitable pour l'économie du Québec, quitte à augmenter la dette.

Il faut comprendre que l'accélération des investissements en infrastructures est le but du projet de loi 66 qui s'en vient dans les prochaines semaines, ou les prochains mois. Alors il faut s'attendre à ce que le gouvernement aille de l'avant sans tarder dès que la nouvelle loi sera adoptée.

En ce qui concerne la requalification de la main-d'oeuvre c'est justement ce que le gouvernement essaye de prévenir car ils préfèreraient plutôt préserver l'expertise actuelle, notamment en aéronautique, en gardant les gens occupés en attendant la reprise de ce secteur. Mais on aura besoin de l'aide fédérale qui malheureusement tarde à arriver.

Pour ce qui est de l'autre secteur en eux troubles, c'est à dire l'hôtelier et le restauration, on peut penser que la situation est temporaire. De plus il ne faut pas oublier que cette industrie était en pénurie de main d'oeuvre avant la pandémie.

En passant, la portée des investissements en infrastructures est loin d'être limitée, surtout que le Québec a grandement besoin d'améliorer son réseau routier, ses hôpitaux et ses écoles.

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il y a 27 minutes, Normand Hamel a dit :

En passant, la portée des investissements en infrastructures est loin d'être limitée, surtout que le Québec a grandement besoin d'améliorer son réseau routier, ses hôpitaux et ses écoles.

J'aurais peut-être dû préciser ce que j'entendais par "portée limitée": je ne voulais sûrement pas dire que c'était négligeable, je ne dirais jamais non plus qu'on n'a pas "besoin d'améliorer son réseau routier, ses hôpitaux et ses écoles".  Mais une accélération des investissements en infrastructure, toute souhaitable soit-elle, ne saurait à elle seule relancer l'économie, d'abord parce que je ne pense pas qu'on soit simplement dans une situation de baisse conjoncturelle où il suffit de stimuler la demande globale en attendant un retour à la normale, mais aussi parce que le secteur de la construction fonctionne déjà à pleine capacité, malgré la crise:  si on mettait encore plus de pression sur la demande, ce n'est pas tant l'offre qui suivrait (avec les emplois supplémentaires que cela entraînerait), mais plutôt les prix.  

Quand je parlais de "requalification de la main-d'oeuvre", je ne visais nullement les secteurs de pointe offrant des rémunérations élevées, comme dans ton exemple de l'aéronautique.  J'ai beaucoup plus en tête des secteurs qui, même s'ils avaient pu être en situation de pénurie avant la pandémie, ne sont pas capables d'assumer des coûts salariaux élevés (ce que je pense être une des principales causes de la pénurie qui prévalait). Dans certains cas, par exemple la vente au détail et les fonctions administratives primaires, les changements dans les modes de consommation et l'intensification du recours à l'informatique conduisent inexorablement à une réduction de la main-d'oeuvre nécessaire.  Dans d'autres, par exemple la restauration et l'hôtellerie, la pression générale sur les salaires pourrait forcer des hausses de prix avec pour conséquence  une réduction de la demande --une évolution que je vois favorablement, parce qu'on se comporterait de plus en plus comme un pays riche et cher, pas comme un pays pauvre et pas cher.  Mais pour que tout cela soit possible sans entraîner un chômage important, il faut créer une très grande quantité de nouveaux emplois bien rémunérés  --qui vont normalement de pair avec un relèvement substantiel des qualifications de la main-d'oeuvre.  Il y a une génération ou deux, le Québec s'est débarrassé de la majeure partie de ses secteurs mous manufacturiers devenus non concurrentiels.  Je suis convaincu qu'il est grand temps qu'on fasse de même avec de grands pans peu performants du secteur tertiaire.  De meilleurs salaires pour la majorité impliquent aussi que le fardeau des impôts nécessaires au bon fonctionnement de la société, à sa santé et son éducation, à la préservation de son environnement etc  -- pourra être réparti parmi plus de contribuables.

Pour le reste, je suis bien d'accord qu'en termes de priorisation des efforts de relance, "l'un n'empêche pas l'autre".      

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  • 2 semaines plus tard...

L’économie du Québec finira l’année sur les genoux

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Le PIB québécois reculera de 6,7 % cette année, prévoit le Conference Board du Canada, dans la version préliminaire de ses prévisions pour les provinces publiée mercredi.

Le Québec est la province canadienne dont l’économie souffrira le plus de la pandémie cette année, à l’exception de l’Alberta, qui s’enfonce dans la crise pétrolière.

Publié le 19 novembre 2020 à 7h00

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2020-11-19/l-economie-du-quebec-finira-l-annee-sur-les-genoux.php

Hélène Baril
La Presse

Le PIB québécois reculera de 6,7 % cette année, prévoit le Conference Board du Canada, dans la version préliminaire de ses prévisions pour les provinces publiée mercredi.

La gravité de la deuxième vague du coronavirus qui frappe le Québec replongera probablement l’économie en terrain négatif au troisième trimestre. « Au début, on pensait que le Québec pourrait s’en sortir plus vite, mais avec les nouvelles fermetures imposées cet automne, ça va être plus difficile », explique l’économiste en chef du Conference Board, Pedro Antunes.

Le Québec risque de connaître une reprise dite en K, où certains secteurs reprendront rapidement le terrain perdu alors que d’autres continueront de décliner, comme le tourisme, l’hébergement, le transport et la restauration. Entre mai et septembre, l’économie québécoise a regagné beaucoup d’emplois, mais cet élan a été stoppé en octobre, et le taux de chômage s’est remis à augmenter.

À 6,7 %, le recul de l’économie québécoise est pire que celui de l’Ontario (- 6,4 %) et plus grand que la moyenne canadienne (- 6,6 %). Il n’y que l’Alberta, qui vit sa troisième récession depuis 2015, qui fait pire avec une baisse prévue de son PIB de 7,7 % cette année.

Du jamais-vu

Partout au Canada, la pandémie se traduit en statistiques encore jamais vues, même pour ceux qui, comme Pedro Antunes, font des prévisions économiques depuis 30 ans. Même dans l’hypothèse qu’un vaccin sera offert en juin prochain, l’économie canadienne mettra du temps à reprendre pleinement le terrain perdu, et le taux de chômage devrait rester plus élevé jusqu’en 2023, prévoit le Conference Board.

Au Québec, le rythme de la reprise sera aussi influencé par l’état de santé de l’économie américaine. De ce côté, avec l’augmentation du nombre de cas de COVID-19 et en l’absence d’un nouveau plan d’aide pour les consommateurs américains, c’est plutôt inquiétant, selon Pedro Antunes.

L’économiste en chef du Conference Board s’inquiète aussi pour le secteur aérospatial du Québec, dont les souffrances sont loin d’achever. « Ça ne va pas bien du tout, dit-il. Il faut d’abord que le tourisme revienne et après, il faut aussi que les commandes d’avions reprennent. »

Une fois le choc de 2020 encaissé, l’économie québécoise devrait croître au rythme de 4,1 % en 2021, même si la plupart des restrictions sanitaires demeureront en place, prévoit le Conference Board.

Surprise, l’inflation revient

L’inflation a repointé le nez en octobre, avec une hausse de 0,4 %. C’est deux fois plus que ce qu’attendaient les analystes et c’est surprenant compte tenu du ralentissement économique. La hausse d’octobre s’explique notamment par l’augmentation des prix des fruits et légumes frais, ce qui se produit toujours à l’automne. Faut-il s’attendre à une remontée de l’inflation au-dessus de la cible de 2 % de la Banque du Canada et une remontée des taux d’intérêt ? Non, estime l’économiste Jocelyn Paquet, de la Banque Nationale. Le taux d’inflation s’établit actuellement à 0,7 % sur une base annuelle, ce qui est encore très inférieur à la cible des autorités monétaires canadiennes. Il faudra encore quelques mois avant que l’inflation atteigne 1 %, estime de son côté l’économiste de Desjardins Benoit Durocher.

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  • 2 semaines plus tard...

Revenu disponible après impôt

L’écart Québec-Ontario le plus mince en 40 ans

Pendant des années, le Québec a croupi au dernier rang pour sa capacité à laisser des revenus dans les poches de ses citoyens pour leurs dépenses. Dernier, après les provinces maritimes et loin derrière l’Alberta et l’Ontario.

Publié le 26 novembre 2020 à 6h30

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2020-11-26/revenu-disponible-apres-impot/l-ecart-quebec-ontario-le-plus-mince-en-40-ans.php

Francis Vailles
La Presse

Plus précisément, le revenu disponible par habitant, après impôt, était le plus faible au Canada. Ce triste dernier rang s’est échangé entre le Québec et l’Île-du-Prince-Édouard au cours de la dernière décennie. L’indicateur combine essentiellement les salaires, les transferts gouvernementaux et l’impôt.

Eh bien, bonne nouvelle : cette traversée du désert est terminée. Le Québec vient de grimper de trois rangs, passant du 9e rang en 2018 au 6e rang en 2019, selon les données de Statistique Canada publiées il y a deux semaines (2019 est la plus récente année disponible). Nous étions au 10e et dernier rang en 2016 et en 2017.

Mieux encore : l’écart de revenu disponible des Québécois avec les Ontariens n’a jamais été aussi faible depuis que des données semblables sont publiées par Statistique Canada, en 1981, il y a près de 40 ans. Les Ontariens continuent de gagner plus, mais l’écart de près de 20 % du revenu disponible en 1998 a fondu de moitié en 2019, à 10,4 %.

Manifestement, l’économie du Québec s’est transformée, pendant que celles de certaines autres provinces, faut-il dire, ont fait du surplace ou ont reculé.

Le confinement pandémique viendra certainement chambouler les données, mais il y a tout lieu de croire que la tendance de 2018 et 2019 se poursuivra pour le Québec une fois le virus maîtrisé.

Attention, on ne parle pas strictement des épargnes qui restent dans les poches des Québécois, mais des revenus disponibles pour assumer les dépenses de la vie courante, comme le logement, l’épicerie, l’habillement, les assurances, etc. La donnée par habitant peut paraître peu élevée, mais il ne faut pas oublier que les habitants englobent les enfants, qui ne touchent pas de revenus (1).

En 2019, donc, les Québécois avaient un revenu moyen disponible après impôt de 30 721 $, en hausse de 3,9 % sur l’année précédente, selon les données de Statistique Canada. Et au cours des cinq années 2014-2019, la hausse a été de 15,6 %, la plus forte des provinces canadiennes après la Colombie-Britannique (15,7 %). Hors Québec, le revenu disponible est de 34 775 $ par habitant et l’augmentation a été de 9,7 % depuis cinq ans.

Deux raisons expliquent la progression au Québec, essentiellement. D’abord, les salaires ont fortement grimpé au Québec, pressurés par la pénurie de main-d’œuvre, bien plus forte que dans les autres provinces. Ensuite, le taux d’imposition des Québécois a baissé ces dernières années, ou du moins, a cessé d’augmenter au provincial.

La remontée ramène le Québec au même rang que l’année 2008 (6e rang des provinces). Nous sommes toutefois encore loin du début des années 2000, alors que le Québec trônait au 4e rang.

Certains diront qu’à 30 721 $ de revenu disponible par habitant, les Québécois demeurent encore loin des Albertains (38 489 $) et des Ontariens (34 287 $). L’écart avec l’ensemble des autres provinces (34 775 $) est de 4050 $, ce qui est considérable.

Il faut néanmoins considérer que les Québécois ont moins besoin d’argent pour boucler leurs fins de mois qu’ailleurs, compte tenu des services publics plus étendus (garderie, assurances auto, assurance médicaments, cégeps et universités peu coûteux, hydroélectricité bon marché, etc.), entre autres.

En 2016, j’avais estimé que ces avantages du Québec représentaient environ 1800 $ par habitant. À cela s’ajoute le coût de la vie plus bas au Québec, notamment pour le logement, évalué à environ 1200 $ par habitant. Bref, ces avantages Québec, d’environ 3000 $ par habitant, ne comblent pas les 4050 $ de différence avec les autres provinces.

L’écart se rétrécit significativement, néanmoins, puisqu’en 2016, la différence avec les autres provinces n’était pas de 4050 $, mais de 5500 $. Et nous ne sommes plus les derniers ou avant-derniers au Canada, enfin !

M’est avis que le ménage des finances publiques au Québec, entrepris vers 2008, explique cette visite au plancher, et que la remontée est aussi attribuable à la fin de cet épisode. L’Ontario vit la situation inverse depuis cinq ans.

Reste à voir maintenant comment le Québec et les autres provinces se relèveront de cette pandémie.

1- Les données ne sont pas tirées d’un simple sondage. Elles viennent des fichiers qu’utilisent Statistique Canada pour mesurer l’un de ses indicateurs les plus importants, soit le produit intérieur brut (PIB) ou, autrement dit, la taille de l’économie et sa croissance dans le temps. Une des composantes du PIB est le revenu des ménages, qui englobe les salaires, les transferts gouvernementaux (assurance-emploi et autres) et les prestations de retraite, notamment. De l’ensemble de ces revenus, Statistique Canada soustrait les impôts, notamment, pour obtenir le revenu disponible, qu’on divise par le nombre d’habitants – bébés inclus – pour les fins de la comparaison entre les provinces. Bref, la donnée est très fiable.

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il y a 27 minutes, acpnc a dit :

Revenu disponible après impôt

L’écart Québec-Ontario le plus mince en 40 ans

Pendant des années, le Québec a croupi au dernier rang pour sa capacité à laisser des revenus dans les poches de ses citoyens pour leurs dépenses. Dernier, après les provinces maritimes et loin derrière l’Alberta et l’Ontario.

Publié le 26 novembre 2020 à 6h30

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2020-11-26/revenu-disponible-apres-impot/l-ecart-quebec-ontario-le-plus-mince-en-40-ans.php

Francis Vailles
La Presse

Plus précisément, le revenu disponible par habitant, après impôt, était le plus faible au Canada. Ce triste dernier rang s’est échangé entre le Québec et l’Île-du-Prince-Édouard au cours de la dernière décennie. L’indicateur combine essentiellement les salaires, les transferts gouvernementaux et l’impôt.

Eh bien, bonne nouvelle : cette traversée du désert est terminée. Le Québec vient de grimper de trois rangs, passant du 9e rang en 2018 au 6e rang en 2019, selon les données de Statistique Canada publiées il y a deux semaines (2019 est la plus récente année disponible). Nous étions au 10e et dernier rang en 2016 et en 2017.

Mieux encore : l’écart de revenu disponible des Québécois avec les Ontariens n’a jamais été aussi faible depuis que des données semblables sont publiées par Statistique Canada, en 1981, il y a près de 40 ans. Les Ontariens continuent de gagner plus, mais l’écart de près de 20 % du revenu disponible en 1998 a fondu de moitié en 2019, à 10,4 %.

Manifestement, l’économie du Québec s’est transformée, pendant que celles de certaines autres provinces, faut-il dire, ont fait du surplace ou ont reculé.

Le confinement pandémique viendra certainement chambouler les données, mais il y a tout lieu de croire que la tendance de 2018 et 2019 se poursuivra pour le Québec une fois le virus maîtrisé.

Attention, on ne parle pas strictement des épargnes qui restent dans les poches des Québécois, mais des revenus disponibles pour assumer les dépenses de la vie courante, comme le logement, l’épicerie, l’habillement, les assurances, etc. La donnée par habitant peut paraître peu élevée, mais il ne faut pas oublier que les habitants englobent les enfants, qui ne touchent pas de revenus (1).

En 2019, donc, les Québécois avaient un revenu moyen disponible après impôt de 30 721 $, en hausse de 3,9 % sur l’année précédente, selon les données de Statistique Canada. Et au cours des cinq années 2014-2019, la hausse a été de 15,6 %, la plus forte des provinces canadiennes après la Colombie-Britannique (15,7 %). Hors Québec, le revenu disponible est de 34 775 $ par habitant et l’augmentation a été de 9,7 % depuis cinq ans.

Deux raisons expliquent la progression au Québec, essentiellement. D’abord, les salaires ont fortement grimpé au Québec, pressurés par la pénurie de main-d’œuvre, bien plus forte que dans les autres provinces. Ensuite, le taux d’imposition des Québécois a baissé ces dernières années, ou du moins, a cessé d’augmenter au provincial.

La remontée ramène le Québec au même rang que l’année 2008 (6e rang des provinces). Nous sommes toutefois encore loin du début des années 2000, alors que le Québec trônait au 4e rang.

Certains diront qu’à 30 721 $ de revenu disponible par habitant, les Québécois demeurent encore loin des Albertains (38 489 $) et des Ontariens (34 287 $). L’écart avec l’ensemble des autres provinces (34 775 $) est de 4050 $, ce qui est considérable.

Il faut néanmoins considérer que les Québécois ont moins besoin d’argent pour boucler leurs fins de mois qu’ailleurs, compte tenu des services publics plus étendus (garderie, assurances auto, assurance médicaments, cégeps et universités peu coûteux, hydroélectricité bon marché, etc.), entre autres.

En 2016, j’avais estimé que ces avantages du Québec représentaient environ 1800 $ par habitant. À cela s’ajoute le coût de la vie plus bas au Québec, notamment pour le logement, évalué à environ 1200 $ par habitant. Bref, ces avantages Québec, d’environ 3000 $ par habitant, ne comblent pas les 4050 $ de différence avec les autres provinces.

L’écart se rétrécit significativement, néanmoins, puisqu’en 2016, la différence avec les autres provinces n’était pas de 4050 $, mais de 5500 $. Et nous ne sommes plus les derniers ou avant-derniers au Canada, enfin !

M’est avis que le ménage des finances publiques au Québec, entrepris vers 2008, explique cette visite au plancher, et que la remontée est aussi attribuable à la fin de cet épisode. L’Ontario vit la situation inverse depuis cinq ans.

Reste à voir maintenant comment le Québec et les autres provinces se relèveront de cette pandémie.

1- Les données ne sont pas tirées d’un simple sondage. Elles viennent des fichiers qu’utilisent Statistique Canada pour mesurer l’un de ses indicateurs les plus importants, soit le produit intérieur brut (PIB) ou, autrement dit, la taille de l’économie et sa croissance dans le temps. Une des composantes du PIB est le revenu des ménages, qui englobe les salaires, les transferts gouvernementaux (assurance-emploi et autres) et les prestations de retraite, notamment. De l’ensemble de ces revenus, Statistique Canada soustrait les impôts, notamment, pour obtenir le revenu disponible, qu’on divise par le nombre d’habitants – bébés inclus – pour les fins de la comparaison entre les provinces. Bref, la donnée est très fiable.

Ceux qui trouvaient mille raisons pour justifier la pauvreté du Québec vont dire quoi maintenant ? On était pas bons c'est tout. Pas de complot pour faire exprès de nous faire mal paraitre. Bonne nouvelle ! Mais il faut que ca continue ! On est encore loin derrière las autres grandes provinces. Au moins la saignée a pris fin.

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Merci @acpnc, si tu n'avais pas partagé cet article je l'aurais manqué car ces derniers jours je n'ai pas pris le temps de lire les journaux attentivement.

Ceci étant dit, je ne suis pas surpris de ce résultat car ayant suivi de près l'évolution de l'économie ces dernières années il est clair pour moi que le Québec est sur une trajectoire ascendante qui nous permet de combler peu à peu l'écart avec les autres provinces qui pour plusieurs raisons serait trop long à expliquer ici.

Je dirais que cette tendance se maintient, et s'accentue même, depuis plus de dix ans maintenant. On le voit d'ailleurs dans les rues de Montréal où les grues n'ont jamais été aussi nombreuses.

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il y a 39 minutes, Ousb a dit :

Ceux qui trouvaient mille raisons pour justifier la pauvreté du Québec vont dire quoi maintenant ? On était pas bons c'est tout. Pas de complot pour faire exprès de nous faire mal paraitre. Bonne nouvelle ! Mais il faut que ca continue ! On est encore loin derrière las autres grandes provinces. Au moins la saignée a pris fin.

 

il y a 37 minutes, Normand Hamel a dit :

Merci @acpnc, si tu n'avais pas partagé cet article je l'aurais manqué car ces derniers jours je n'ai pas pris le temps de lire les journaux attentivement.

Ceci étant dit, je ne suis pas surpris de ce résultat car ayant suivi de près l'évolution de l'économie ces dernières années il est clair pour moi que le Québec est sur une trajectoire ascendante qui nous permet de combler peu à peu l'écart avec les autres provinces qui pour plusieurs raisons serait trop long à expliquer ici.

Je dirais que cette tendance se maintient, et s'accentue même, depuis plus de dix ans maintenant. On le voit d'ailleurs dans les rues de Montréal où les grues n'ont jamais été aussi nombreuses.

Merci pour vos commentaires. Aujourd'hui il y avait une profusion de nouvelles d'intérêt public. J'ai donc publié davantage d'articles et de commentaires qu'à l'habitude. Dans cette période plus sombre, les bonnes nouvelles sont un baume dont on ne doit pas se priver.

On peut dire à ce propos que la conjoncture est favorable au Québec depuis quelques années déjà et que les conditions, en dépit de la pandémie, n'ont pas vraiment changé sur le fond.

On peut donc espérer le retour des beaux jours et la poursuite de la bonne tenue de notre économie, car nous avons plein d'atouts pour poursuivre sur cette lancée. Il semble d'ailleurs que tous les intervenants et organismes économiques continuent de pousser dans la même direction, ce qui augure bien pour l'avenir. :applause:

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