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Réinventer Montréal, un quartier à la fois

Danielle Bonneau La Presse

Dans le cadre d’un ambitieux concours international incitant les villes à se réinventer, Montréal a confié un terrain inhospitalier bordé par l’autoroute Bonaventure et le canal de Lachine à une équipe chevronnée qui s’est démarquée par sa volonté d’implanter une nouvelle façon de vivre. Le défi à relever est immense, ont révélé de hauts responsables chez Pomerleau et Cogir Immobilier, au cours d’entrevues virtuelles. Compte rendu.

Un miniquartier aux immenses visées environnementales et communautaires est en construction à la jonction du Vieux-Port et de Griffintown. Le chantier du projet Haleco a été mis en branle il y a un an, avec la ferme intention de relever les 10 défis pour le climat lancés par le réseau mondial des grandes villes C40, organisateur du concours international Reinventing Cities, et qui vise à encourager la revitalisation urbaine à faible émission de carbone.

Trois partenaires aux champs d’expertise complémentaires portent le projet depuis qu’il a remporté le concours Réinventer Montréal, en 2019 : Pomerleau, Cogir Immobilier et Ivanhoé Cambridge, filière immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Les agences ACDF Architecture et l’ŒUF (Office de l’éclectisme urbain et fonctionnel) complètent l’équipe.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le projet prend forme.

Défi de coopération

« Le concours a été construit autour de 10 catégories d’indicateurs de performance, comme les bâtiments verts et l’efficacité énergétique, la mobilité bas carbone, les actions inclusives et les avantages sociaux, explique Andréa Vickers, conseillère en développement durable chez Pomerleau. En allant chercher pour le bâtiment la certification LEED Platine, qui est le plus haut niveau à atteindre, on a regardé très en détail les matériaux qu’on utilise. »

On ne réinvente pas la roue. On met ensemble les meilleures pratiques de l’industrie pour avoir la meilleure performance sur le plan énergétique. Le bâtiment est 100 % électrique, ce qui représente un défi en conception.

Andréa Vickers, conseillère en développement durable chez Pomerleau

« Nos professionnels ne sont pas habitués à faire cela, précise-t-elle. On va aussi faire un suivi après la construction. On a des simulations en amont en ce qui concerne la consommation d’énergie et la consommation d’eau, mais de voir si ça fonctionne selon nos hypothèses, c’est vraiment intéressant pour un bâtiment comme ça. »

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ILLUSTRATION FOURNIE PAR COGIR IMMOBILIER

Le complexe Haleco s’élèvera en bordure du canal de Lachine, à la jonction du Vieux-Port et de Griffintown

Le complexe de 21 étages comportera 327 logements locatifs, dont 77 logements abordables, des bureaux, des commerces axés sur l’économie circulaire au rez-de-chaussée, ainsi qu’une coopérative d’habitation connexe, de 40 logements.

« Dans un terrain qui était une ancienne cour de voirie asphaltée, on a réduit au maximum la place qu’occupe le bâtiment, pour que les espaces verts couvrent plus de 50 % du terrain, souligne Gaëlle Hazzan, directrice de projets, développement immobilier, chez Cogir Immobilier. Ces espaces verts, de même que la grande halle commerciale, seront ouverts au public, pour mettre en place une dynamique d’être ensemble et un sentiment de communauté. »

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le chantier est situé tout près de l’immeuble chapeauté de l’enseigne Farine Five Roses.

Mission : neutralité carbone

La recherche d’une neutralité carbone se traduit de mille et une façons. La marche et le vélo seront par exemple fortement encouragés. Une place de choix sera aussi accordée à l’agriculture urbaine, dont une partie se fera à l’intérieur, dans une section du stationnement souterrain, dans l’optique d’alimenter des espaces de restauration et une épicerie sur le terrain, ainsi que les locataires dans la tour.

« L’agriculture urbaine est encore très théorique », note Étienne Gravel, directeur, construction durable, chez Pomerleau.

On n’a pas encore trouvé une façon de rendre l’agriculture urbaine hors sol, dans les étages d’un bâtiment, commercialement viable. Le questionnement est international, pour produire notre alimentation plus proche d’où on la consomme.

Étienne Gravel, directeur, construction durable, chez Pomerleau

« Différents tests se font. Nous, ce sera bien pour l’hydroponie et faire pousser des champignons, qui ne nécessitent pas de lumière naturelle. C’est bon d’ajouter cet objectif dans le contexte du projet, parce qu’un promoteur privé aurait depuis longtemps décidé de ne pas le faire », ajoute-t-il.

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ILLUSTRATION FOURNIE PAR COGIR IMMOBILIER

Illustration de la tour du complexe Haleco

L’étude des matériaux a été poussée très loin afin d’innover. Pour diminuer l’impact environnemental du béton utilisé, l’équipe a ainsi recours à un type de béton qui intègre un résidu d’une production industrielle. Toutes les fenêtres auront par ailleurs un triple vitrage. « C’est très rare, révèle Nicolas Sharp, directeur de projets sénior chez Pomerleau. Cela aide évidemment à l’efficacité énergétique du bâtiment et à contrer la pollution sonore provenant de l’autoroute à côté. »

Introduire de nouvelles façons de faire est loin d’être facile, fait remarquer Stéphane Côté, président de la division projets majeurs chez Cogir Immobilier. « Plein de gens vont dire qu’on aurait pu faire ceci ou cela autrement, mais je vous le dis, c’est tout un casse-tête, précise-t-il. On est en train de construire la prochaine fusée pour aller vers Mars et il y a un fort apprentissage à faire. Ce qui me rend le plus fier, c’est qu’on le fait. Beaucoup de ces projets-là sont abandonnés. Comme tous les prototypes, le prochain va être meilleur et on va continuer de s’améliorer. C’est comme ça qu’on part un changement. Sinon, cela demeure théorique. On s’est posé 20 000 questions, on prend des décisions, puis on avance. »

Les premiers locataires devraient emménager à l’automne 2024. Les réservations commenceront à la fin de l’été.

Que signifie Haleco ?

« Ha » pour habitations
« le » pour certification LEED Platine
« eco » pour défis écologiques et économie circulaire
« co » pour communautaire

Dix défis climatiques à relever dans le cadre du concours Reinventing Cities, du C40

  1. Bâtiments verts et efficacité énergétique
  2. Construction verte et cycle de vie du bâtiment
  3. Mobilité bas carbone
  4. Résilience climatique et adaptation
  5. Mode de vie et emplois verts
  6. Gestion durable de l’eau
  7. Ressources circulaires et gestion durable des déchets
  8. Espaces verts, nature urbaine et biodiversité
  9. Inclusion sociale et engagement communautaire
  10. Architecture et design urbain de qualité
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Membres prolifiques

Il y avait une rangée de magnifiques arbres matures le long de la Commune qui ont été abattus pour bâtir ce qui risque d'être une laideur à l'une des plus prestigieuses entrées sur Montréal et qui en plus va cacher à tout jamais le Five (Cinq) Roses, si emblématique de Montréal. Combien de centaines de millier d'arbres veut-elle planter? Faudrait arrêter de les abattre avant.

Modifié par Brick
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Suite à la lecture intéressante de ce projet publié plus haut et les critiques sur son apparence, que j'ai moi aussi jugé durement. Comme on dit: l’habit ne fait pas le moine, or les évocations ne rendent peut-être pas justice à l'immeuble? Cependant les caractéristiques qui le détaillent pourraient le racheter et compenser pour son image controversée qui en déçoit plusieurs.

Donc j'attendrai finalement de voir le projet fini avant de trop m'avancer. 🤷‍♂️

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Il y a 5 heures, Rocco a dit :

Reinventing cities.....  J'imagine qu'offrir des balcons aux résidents ne rentrait dans aucune catégorie. Comme si l'être humain ne méritait que de vivre en cage! Si c'est ça réinventer la ville, je passe.

En même temps un balcon devant une autoroute...

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Il y a plein d'immeubles anciens ou nouveaux qui n'offrent pas de balcon. Un choix motivé par toutes sortes de raisons et qui se défendent selon les préférences des gens ou des promoteurs.

C'est sûr que devant une autoroute c'est moins sexy et moins recherché. Toutefois on peut dire qu'une majorité d'immeubles résidentiels en hauteur ont des balcons parce qu'ils sont en demande tout simplement.

Après c'est du cas par cas selon la clientèle. Dans les édifices de grandes hauteur on offre souvent des loggias, mieux protégés des vents et qui donne un sentiment d'intimité ou se sécurité apparente.

Il n'y a donc pas de règles précises qui prévalent à Montréal ou ailleurs, seulement une réglementation qui empêche les balcons de s'étendre au-dessus de l'espace public, rues ou trottoirs. Pour le reste c'est à l'avenant. 

 

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