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Philippe

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En effet, ça n'aide pas Montréal quand des grandes marques s'installent en banlieu au lieu de venir au centre-ville. D'un autre côté, il y a de beaux exemples de revitalisation sur certaines rues commerciales loin du centre-ville avec des commerces plus locales et plus proches des citoyens.

 

L'éditorial sur le sujet de François Cardinal de La Presse ce matin :

 

Publié le 21 décembre 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

L'autonomie de la banlieue

 

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Les banlieusards n'ont plus à venir à Montréal pour magasiner dans des boutiques renommées, comme Apple.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

FRANÇOIS CARDINAL

La Presse

 

La situation n'est pas alarmante, mais le sort de certaines artères commerciales de Montréal inquiète tout de même. On retrouve plus de locaux vacants, un temps de location qui s'allonge et des prix qui baissent sur Saint-Laurent, Saint-Denis et Saint-Hubert.

 

Pour expliquer le phénomène, analysé mercredi dans La Presse Affaires, les observateurs citent l'endettement des ménages, la situation économique et l'essor du commerce électronique. Des facteurs qui contribuent certainement au problème.

 

Mais il y en a un autre qui les supplante tous par son impact croissant: l'autonomisation de la banlieue.

 

Les indices sont implacables : en dehors de leur navette quotidienne, les banlieusards se trouvent de moins en moins de raisons de traverser les ponts... tandis que les insulaires en découvrent de plus en plus pour oser faire le chemin inverse le weekend.

 

Avouons-le : jamais la diversification commerciale et ludique de la banlieue n'a été aussi poussée, et jamais les irritants n'ont semblé aussi nombreux sur l'île, à tort ou à raison...

 

Plus besoin d'aller au centre-ville pour voir un film, assister à un spectacle ou manger dans un restaurant à la carte unique. Plus besoin de traverser les ponts pour trouver les grandes bannières comme Apple et Birks. Plus besoin de se déplacer sur l'île pour découvrir les nouvelles enseignes comme Williams-Sonoma et Crate and Barrel.

 

À part l'OSM, les théâtres et les festivals, il n'y a en effet plus grand-chose que n'offrent pas le Carrefour Laval, les Promenades Saint-Bruno et le DIX30. Avec en prime, des mers de stationnement qui, justement, incitent les insulaires à se laisser séduire à leur tour par le «one stop shopping» des rives sud et nord.

 

«Pour gagner du temps, certains Montréalais sont en effet tentés par la variété de l'offre, la fluidité et le stationnement des secteurs comme le DIX30», confirme JoAnne Labrecque, professeure aux HEC. «Le Carrefour Laval attire une clientèle des quartiers plus au nord, comme Ahuntsic et Saint-Laurent», renchérit Jean-François Grenier, du Groupe Altus.

 

Les artères commerciales de Montréal perdent ainsi tranquillement leur valeur ajoutée. Ou du moins, certaines artères perdent-elles leur valeur ajoutée, car chose importante : d'autres émergent en parallèle.

 

Pensons à la rue Masson et à la rue Fleury. Pensons à l'avenue du Mont-Royal, qui va mieux que le veut l'idée reçue. Pensons aussi à ces rues émergentes, comme Wellington, Monkland ou Saint-Laurent en haut.

 

Des rues qui ont compris que leur salut ne passe pas par une bête imitation de la banlieue, comme visait à le faire le projet initial de Griffintown. Des rues qui se distinguent parce qu'elles bichonnent leur originalité, misent sur leur couleur locale, privilégient les bannières indépendantes, mettent de l'avant festivités et braderies.

 

Des rues, bref, qui réussissent malgré le contexte économique, ce qui tend à prouver que ce dernier n'explique pas à lui seul le sort des artères moins fortunées.

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Blogue de François Cardinal :

 

Samedi 21 décembre 2013 | Mise en ligne à 9h13

 

 

Artères commerciales: à trop répéter que ça va mal…

 

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Les Anglais appellent cela une self-fulfilling prophecy, c’est-à-dire une prophétie qui se réalise d’elle-même, simplement parce qu’on l’a prophétisée.

 

Il y a à mon avis un peu de cela dans les inquiétudes exprimées par les commerçants au sujet de l’état de santé des artères de Montréal, comme Sainte-Catherine et Mont-Royal. Certaines affichent quelques indicateurs inquiétants, des locaux vacants, un temps de location qui s’allonge et des prix qui baissent.

 

Mais les voyants ne sont pas au rouge, du moins pas pour l’instant, selon JoAnne Labrecque, professeure aux HEC, et Jean-François Grenier, directeur principal du Groupe Altus.

 

Certaines artères vont bien, comme Masson et Fleury, et d’autres rencontrent certaines difficultés, comme Saint-Denis et Sainte-Laurent, ce qui s’explique par plusieurs facteurs, notamment la concurrence féroce de la banlieue. Si elles ne réagissent pas, elles pourraient donc en pâtir véritablement (j’en parle en édito).

 

Mais pour l’heure, soutiennent ces experts, leur situation demeure tout de même enviable.

 

Leur situation est en effet enviable quand on regarde l’ensemble des artères. Elle est beaucoup plus enviable qu’à d’autres époques. Elle est plus enviable que dans bien des villes nord-américaines. Et surtout, elle est plus enviable que ce qu’on entend à tout bout de champ.

 

Prenez Mont-Royal. À en croire les hauts cris des commerçants anti-Ferrandez, ce dernier aurait tué l’avenue en faisant disparaître tous les stationnements et en transformant les rues en sens uniques.

 

Vrai que les interventions de l’arrondissement ont imposé certains changements dans le secteur. Vrai qu’ils ont rendu la circulation et le stationnement plus difficile. Mais jamais autant qu’on l’entend sur toutes les tribunes.

 

Bien qu’elle ait ses difficultés, l’avenue va en effet mieux que ce qui est colporté, confirme JoAnne Labrecque. Quant à Jean-François Grenier, il reconnaît que certains détaillants ont vu leur chiffres d’affaires diminuer, mais il estime que dans l’ensemble, la situation commerciale de l’avenue est loin d’être désastreuse.

 

Et pourtant, ce sont les commerçants eux-mêmes qui affirment sur toutes les tribunes que le Plateau est rendu impossible et impraticable. Un message qui se répand partout sur l’île et en banlieue, rendant moins invitante une artère qui conserve pourtant ses charmes.

 

Mais qui veut vraiment prendre sa voiture un weekend pour allez voir si les critiques des commerçants sont réellement fondées? «Allons ailleurs, chéri, se disent les clients-de-l’avenue-qui-n’en-sont-plus. «Allons sur Masson ou Fleury, ou encore mieux au DIX30. Jamais entendu une critique des commerçants, là-bas…»

 

Le phénomène (qui ressemble à la pub Hygrade, mais à l’envers…) n’est pas propre au Plateau. On l’observe aussi ailleurs, notamment au centre-ville.

 

La rue Sainte-Catherine est fort dynamique. Ses trottoirs sont bondés. Elle a encore tout un pouvoir d’attraction, comme en font foi toutes ces bannières prestigieuses qui s’offrent du pied carré dans le secteur le plus coûteux de la ville.

 

Certes, il y a quelques locaux vides, notamment le 900 Sainte-Catherine Ouest, inoccupé depuis le départ d’Esprit l’an dernier. Mais la difficulté de trouver un locataire pour un édifice de 11 000 pieds carrés ne signifie pas que le secteur est moribond, loin de là.

 

La rue Sainte-Catherine va en effet plutôt bien, affirment en effet JoAnne Labrecque et Jean-François Grenier, selon qui la plus célèbre artère de Montréal conserve son fort magnétisme.

 

Et pourtant, qu’a soutenu le président de Destination Centre-Ville, André Poulin, cette semaine? «Ce n’est pas nécessairement payant de faire des affaires au centre-ville de Montréal parce que les coûts sont élevés.»

 

J’ai déjà vu meilleur pitch de vente pour une société de développement commercial!

 

Finalement, ce que les commerçants du Plateau font avec leurs clients potentiels, la SDC du centre-ville le fait avec ses locateurs potentiels : elle leur fait peur à coup d’affirmations qui ne rendent pas justice à la situation, moins alarmante qu’il n’y paraît.

 

Et après, parions que tout ce beau monde se plaindra le jour où ces prophéties finiront par se réaliser d’elles-mêmes…

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