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Loto-Québec se joue du ralentissement


ErickMontreal

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Loto-Québec se joue du ralentissement

 

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Publié le 29 janvier 2009 à 06h22 | Mis à jour à 06h25

 

(Montréal) Pendant que les grandes capitales du jeu comme Las Vegas, Atlantic City et Macao sont désarçonnées par les secousses de l'économie, Loto-Québec n'a pas perdu pied. Visiblement, les Québécois continuent de tenter leur chance.

 

Selon des données fournies à la demande de La Presse Affaires, le chiffre d'affaires regroupé des casinos de Montréal, Lac-Leamy (Gatineau) et Charlevoix est de 193 millions de dollars, un résultat légèrement supérieur par rapport aux années précédentes.

 

 

 

Les casinos ont enregistré de tels revenus en dépit d'une baisse de la clientèle dans les trois maisons de jeu. Loto-Québec attribue cette baisse à une refonte des promotions visant les visiteurs par autobus.

 

Le total des visiteurs est passé sous la barre des 2,3 millions au cours de la période, un total moins bon que celui des quatre dernières années pour ce trimestre.

 

Les casinos de la société d'État avaient notamment attiré 2,7 millions de personnes au cours des trois derniers mois de 2006, et 2,65 millions l'an dernier (sur une période exceptionnelle de 14 semaines au lieu de 13).

 

Le Québec à l'abri

 

Reste que la stabilité du chiffre d'affaires rassure Loto-Québec. «Le Québec ne vit pas les bouleversements que vit actuellement l'industrie mondiale des casinos», constate Jean-Pierre Roy, directeur des relations de presse de la société d'État.

 

Vers la fin de 2008, des analystes faisaient pourtant état d'un des pires déclins de l'histoire des casinos.

 

En octobre seulement, les casinos de Las Vegas ont rapporté une baisse de 26% de leurs revenus de jeu par rapport à l'année précédente.

 

«Il y a moins d'argent dans l'économie, donc moins d'argent à jouer, c'est aussi simple que cela», a expliqué à La Presse Affaires le directeur du Centre de recherche sur le jeu de l'Université du Nevada à Las Vegas, David Schwartz.

 

Il faut dire que les grandes capitales du jeu sont des destinations touristiques en soi, ce qui implique souvent des dépenses de transport, d'hébergement et de location. Pour plusieurs clients, le jeu n'en vaut plus la chandelle.

 

Ainsi, en septembre 2008, Las Vegas a accueilli 10% moins de visiteurs qu'un an plus tôt.

 

Pierre Martel, joueur de poker et président de Gestion Poker Tour, revenait d'ailleurs de Vegas quand La Presse Affaires l'a joint. «Plusieurs endroits ont baissé leurs prix d'entrée de tournois. Il y a moins de joueurs, les grands casinos s'ajustent.» Sauf que les prix remis aux gagnants sont moins intéressants.

 

Mais il y a un avantage. «Les casinos commencent à être un peu plus dynamiques sur les prix des chambres par exemple, note M. Martel. Il va y avoir un réajustement pour cela.»

 

Loteries: ce n'est pas le nirvana

 

Pendant que les casinos souffrent, les ventes de loteries se maintiennent. Elles augmentent même dans la moitié des États américains.

 

Au Québec, les ventes de loteries ont légèrement diminué au troisième trimestre de 2008. De 477 millions en 2007 (montant ramené sur une période de 13 semaines), elles sont passées à 453 millions cette année.

 

Selon Loto-Québec, cela ne permet pas de prouver que la situation économique affecte ses revenus, d'autant plus qu'il est hasardeux d'analyser les revenus sur une période trimestrielle en raison de la variation des gros lots, souligne Jean-Pierre Roy. Or, les revenus des neuf premiers mois de 2008 étaient assez stables, note M. Roy.

 

«On n'exclut pas que la situation économique puisse avoir un effet, mais les chiffres semblent nous montrer que ce n'est pas le cas, dit le porte-parole. Nous pensons que le client a des choix budgétaires à faire, mais que la loterie ne fera pas partie de ses premières coupes, car elle amène la possibilité, même faible, de gagner une grosse somme d'argent.»

 

«D'un autre côté, des gens me disent que ce doit être le nirvana pour les loteries, en raison de l'espoir des clients d'améliorer leur situation, ajoute M. Roy. Ce n'est pas le cas non plus.»

Impact de la crise

 

Selon Claude Boutin, psychologue au Centre québécois d'excellence sur la prévention et le traitement du jeu de l'Université Laval, il n'existe pas d'études spécifiques sur la consommation de jeux de hasard en période économique.

 

Mais on peut émettre certaines hypothèses, selon lui. «En général, on pourrait s'attendre qu'une population qui n'est pas à haut risque diminue sa consommation», dit-il. Il faudra analyser les résultats de Loto-Québec sur toute la période de la récession pour voir si cette hypothèse se confirme ou non. Pour l'instant, il faut s'en tenir à la réponse négative

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