Normand Hamel Posté(e) 5 mai 2021 Auteur Partager Posté(e) 5 mai 2021 Jimmy Jean nommé économiste en chef du Mouvement Desjardins Mathieu Dion - Radio-Canada Le stratège macroéconomique Jimmy Jean devient aujourd’hui vice-président et économiste en chef du Mouvement Desjardins, selon ce qu’a appris Radio-Canada. Il est la première personne issue de la diversité à tenir ce rôle au sein de l’institution financière, la plus importante au Québec avec 7,5 millions de clients et près de 50 000 employés. Vous l’avez parfois lu, entendu et vu lorsqu’il commentait l’actualité économique sur nos plateformes. Il en a fait autant dans la presse financière, au Wall Street Journal notamment. Jimmy Jean succède ainsi à François Dupuis, qui quitte ses fonctions après 33 ans de service. Par le passé, il a également travaillé à la Caisse de dépôt et placement du Québec, chez Moody’s Analytics et RBC Marchés des capitaux, ainsi qu’à Statistique Canada. Il a fait des études en économie à HEC Montréal et détient une certification d’analyste financier agréé (CFA). Avec la collaboration de Gérald Fillion https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1790516/jimmy-jean-economiste-en-chef-mouvement-desjardins 2 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Normand Hamel Posté(e) 7 mai 2021 Auteur Partager Posté(e) 7 mai 2021 Hausse légère du taux de chômage au Québec Le resserrement des mesures sanitaires a fait légèrement grimper le taux de chômage en avril, tant au Québec qu’à l’échelle du pays. Le taux de chômage s’est fixé à 6,6 % dans la Belle Province, en hausse de 0,2 %. Au Canada, il a atteint 8,1 % (+0,6 %), alors qu'en Ontario, qui connait une difficile troisième vague difficile portée par les variants, le chômage a bondi de 1,5 point pour atteindre 9 %. D’un océan à l’autre, l’emploi a reculé en avril de 207 000 (-1,1 %) pour atteindre 18,63 millions d’emplois. Les heures travaillées le mois dernier ont par ailleurs diminué de 2,7 %, «surtout en raison des baisses enregistrées dans les services d'enseignement, dans les services d'hébergement et de restauration ainsi que dans le commerce de détail», a précisé Statistique Canada, vendredi, en dévoilant les chiffres de l’Enquête sur la population active. Soulignons que 486 000 travailleurs sont au chômage depuis 27 semaines ou plus, un chiffre qui est en croissance. L'emploi a reculé au chapitre du travail à temps plein (-129 000; -0,8 %) et du travail à temps partiel (-78 000; -2,3 %). Le nombre de personnes qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a augmenté de 288 000 (+27,2 %), a mis en relief l’agence fédérale, qui a également indiqué que 100 000 Canadiens de plus travaillent à la maison, soit un nouveau total de 5,1 millions de personnes. Le taux de chômage du Québec est relativement enviable par rapport à d’autres provinces. C’est le taux le plus bas au pays, partagé avec la Saskatchewan (6,6 %, -0,7 pt). Outre l’Ontario et l’Alberta (9 %), c’est à Terre-Neuve-et-Labrador que le plus de gens sont à la recherche d'un emploi. Le taux de chômage y a crû de 1,5 point pour atteindre 13,9 % en avril. https://www.journaldemontreal.com/2021/05/07/taux-de-chomage-a-81-au-canada-1 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
LindbergMTL Posté(e) 7 mai 2021 Partager Posté(e) 7 mai 2021 Le 2021-05-05 à 15:31, Normand Hamel a dit : Jimmy Jean nommé économiste en chef du Mouvement Desjardins Mathieu Dion - Radio-Canada Le stratège macroéconomique Jimmy Jean devient aujourd’hui vice-président et économiste en chef du Mouvement Desjardins, selon ce qu’a appris Radio-Canada. Il est la première personne issue de la diversité à tenir ce rôle au sein de l’institution financière, la plus importante au Québec avec 7,5 millions de clients et près de 50 000 employés. Vous l’avez parfois lu, entendu et vu lorsqu’il commentait l’actualité économique sur nos plateformes. Il en a fait autant dans la presse financière, au Wall Street Journal notamment. Jimmy Jean succède ainsi à François Dupuis, qui quitte ses fonctions après 33 ans de service. Par le passé, il a également travaillé à la Caisse de dépôt et placement du Québec, chez Moody’s Analytics et RBC Marchés des capitaux, ainsi qu’à Statistique Canada. Il a fait des études en économie à HEC Montréal et détient une certification d’analyste financier agréé (CFA). Avec la collaboration de Gérald Fillion https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1790516/jimmy-jean-economiste-en-chef-mouvement-desjardins Excellente nouvelle, bravo! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Normand Hamel Posté(e) 12 mai 2021 Auteur Partager Posté(e) 12 mai 2021 Écart de richesse entre le Québec et le Canada: l’IRIS contredit Legault Contrairement à l’affirmation du premier ministre François Legault, le Québec est moins pauvre par rapport au reste du Canada, révèle une nouvelle étude dévoilée mercredi. L’étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) rétablit ainsi les faits sur l’écart de richesse entre le Québec et le Canada pour l’année de référence 2017. Si le gouvernement provincial et l’institut estampillé à gauche ne sont pas parvenus à la même conclusion, c’est qu’ils se sont appuyés sur des unités de mesure différentes. En 2017, le Québec avait un produit intérieur brut (PIB) par personne de 50 430 $ et le Canada 60 969 $, soit une différence de 17,3 %, un résultat qui ne reflète pas la réalité, selon l’IRIS. Or, pour l’institut qui prend en considération l’indice panier tenant compte des revenus réels et du coût de la vie, cet écart est ramené à 6,7 % pour la même année. La fiche de l’IRIS ne relève presque pas de différence de revenus des ménages entre le Québec et le reste du pays, mais constate que les 20 % les plus riches connaissent les plus gros écarts de revenus. «En utilisant le PIB comme unité de mesure comparative et en faisant de l’écart entre le Québec et le reste du Canada une obsession, François Legault démontre qu’il se préoccupe beaucoup plus du déficit des plus riches que des inégalités qui affectent les plus pauvres», a indiqué par communiqué Simon Tremblay-Pepin, chercheur associé à l’IRIS. Pour l’économiste et politologue, le Québec a les capacités nécessaires pour réduire les inégalités. À titre illustratif, en 2017, au Québec, les plus riches avaient 8,7 fois plus de ressources que les plus pauvres, contre 11,3 au Canada. «Au Québec, les 10 % les plus pauvres n’arrivent pas à couvrir la moitié de leurs besoins de base tandis que les plus riches couvrent 5 fois leurs besoins de base», a déploré M. Tremblay-Pepin, en plaidant pour une redistribution des richesses. «On a l’argent pour que personne ne vive dans la pauvreté», a-t-il ajouté. https://www.journaldemontreal.com/2021/05/12/ecart-de-richesse-entre-le-quebec-et-le-canada-liris-contredit-legault 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Né entre les rapides Posté(e) 13 mai 2021 Partager Posté(e) 13 mai 2021 Il y a 6 heures, Normand Hamel a dit : «On a l’argent pour que personne ne vive dans la pauvreté», a-t-il ajouté. (ci-dessus un extrait de l'article cité) Oui l'argent "existe", mais ça ne dit pas entre les mains de qui elle se trouve. Ce n'est pas comme si l'Etat pouvait en disposer dans sa totalité à sa guise pour procéder à plus de redistribution. Le Québec ne vit pas sur une planète à part. Il est obligé de maintenir un niveau de pression fiscale (sur les plus riches) qui soit concurrentiel (ne veut pas dire identique), sous peine de faire fuir ceux qui contribuent déjà le plus aux recettes de l'Etat-- ce qui ne serait pas la meilleure façon de soutenir les moins favorisés. Il y a 40 ans, la France sous François Mitterand (PS) avait tenté d'adopter des politiques nettement plus "redistributrices" que ses voisins et concurrents, mais il a dû rebrousser chemin rapidement. Je n'ai pas révisé les chiffres récemment, mais il me semble vraisemblable que le coefficient de gini calculé sur les revenus personnels après impôts et transferts soit plus bas (i.e. plus égalitaire) au Québec que partout ailleurs parmi nos principaux concurrrents. 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Normand Hamel Posté(e) 13 mai 2021 Auteur Partager Posté(e) 13 mai 2021 il y a une heure, Né entre les rapides a dit : il me semble vraisemblable que le coefficient de gini calculé sur les revenus personnels après impôts et transferts soit plus bas (i.e. plus égalitaire) au Québec que partout ailleurs parmi nos principaux concurrrents. Tout à fait! Le niveau de vie est plus élevé au Québec que n'importe où ailleurs au Canada pour une part importante de la population. Là où le bât blesse c'est du côté des 20% les plus riches où le Québec fait piètre figure comparativement à l'Ontario. Ce qui veut dire que les riches sont plus riches en Ontario, et le corollaire de ça c'est que les pauvres sont malheureusement plus pauvres en Ontario car la richesse n'est pas redistribuée aussi équitablement de ce côté-là de la frontière. J'ai d'ailleurs mentionné dans un commentaire précédent que le revenu vital minimum (RVM) pour ceux qui gagnent le salaire minimum n'est couvert qu'à seulement 95% en Ontario alors qu'il est couvert à 115% au Québec. Et ce malgré le fait que le salaire minimum est plus élevé en Ontario! De plus, j'ai remarqué que les chiffres que la plupart des chercheurs utilisent ces temps-ci remontent à 2017. Sans doute parce que des statistiques plus récentes ne sont pas encore disponibles. Or, depuis 2017 le Québec a fait des progrès considérables sur le plan économique et financier. Ce qui voudrait dire que l'écart de 6,7% pour l'année 2017 devrait en principe s'être réduit encore davantage depuis. Surtout que le PIB du Québec progresse d'un demi pour cent de plus à chaque année que celui de l'Ontario, et ce depuis plusieurs années. 2 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
andre md Posté(e) 13 mai 2021 Partager Posté(e) 13 mai 2021 Il y a 4 heures, Né entre les rapides a dit : (ci-dessus un extrait de l'article cité) Oui l'argent "existe", mais ça ne dit pas entre les mains de qui elle se trouve. Ce n'est pas comme si l'Etat pouvait en disposer dans sa totalité à sa guise pour procéder à plus de redistribution. Le Québec ne vit pas sur une planète à part. Il est obligé de maintenir un niveau de pression fiscale (sur les plus riches) qui soit concurrentiel (ne veut pas dire identique), sous peine de faire fuir ceux qui contribuent déjà le plus aux recettes de l'Etat-- ce qui ne serait pas la meilleure façon de soutenir les moins favorisés. Il y a 40 ans, la France sous François Mitterand (PS) avait tenté d'adopter des politiques nettement plus "redistributrices" que ses voisins et concurrents, mais il a dû rebrousser chemin rapidement. Je n'ai pas révisé les chiffres récemment, mais il me semble vraisemblable que le coefficient de gini calculé sur les revenus personnels après impôts et transferts soit plus bas (i.e. plus égalitaire) au Québec que partout ailleurs parmi nos principaux concurrrents. Parmi le 1 % des plus riches au Québec la moitié sont des médecins. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Né entre les rapides Posté(e) 13 mai 2021 Partager Posté(e) 13 mai 2021 Il y a 10 heures, andre md a dit : Parmi le 1 % des plus riches au Québec la moitié sont des médecins. Je n'ai pas vérifié ton assertion, mais peu importe, j'apprécierais que tu élabores sur les implications de ton propos. Je noterai toutefois que ce ne sont pas uniquement ceux qui font partie du 1% qui sont plus lourdement taxés au Québec. Beaucoup d'autres, dans des tranches de revenus qui ne se qualifient pas pour une appartenance à ce "club" très exclusif, mais qui gagnent néanmoins plus que la moyenne, sont aussi pénalisés, à un degré croissant à mesure qu'ils grimpent dans l'échelle. On peut bien sûr tempérer l'écart (de taux marginal d'imposition) en tenant compte de certains éléments faisant en sorte que le coût de la vie soit généralement inférieur au Québec, mais ça ne suffit pas, à partir d'un seuil qui n'est pas si élevé. Par exemple, le différentiel dans le prix des maisons, qui reste considérable, ne se traduit pas par un écart proportionnel dans le coût global de la vie; idem pour le coût des garderies. La composition des dépenses d'un ménage change en fonction des variations de revenus nets; si on gagne cinq fois plus, on ne dépense pas cinq fois plus en alimentation, et on ne paie pas son pain et son lait plus cher. Je ne dis pas qu'il faudrait éliminer les écarts dans les taux d'imposition des hauts revenus; je dis seulement qu'on ne peut pas les augmenter inconsidérément -- sans tenir compte de ceux de nos voisins. La relativité est aussi importante que l'absolu. Si le taux marginal maximum était de 70% partout ailleurs, le Québec pourrait faire de même sans problème. De plus, il ne faut pas se limiter à observer (et comparer) les taux minimum et maximum: c'est toute la courbe d'imposition qu'il faut considérer quand on veut faire des comparaisons du fardeau fiscal qui s'applique à toutes les classes de revenus, pas juste les plus basses et les plus élevées. Après tout, c'est bien entre ces deux extrêmes que se retrouvent la majorité des contribuables. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Normand Hamel Posté(e) 13 mai 2021 Auteur Partager Posté(e) 13 mai 2021 Il y a 5 heures, Né entre les rapides a dit : Beaucoup d'autres, dans des tranches de revenus qui ne se qualifient pas pour une appartenance à ce "club" très exclusif, mais qui gagnent néanmoins plus que la moyenne, sont aussi pénalisés, à un degré croissant à mesure qu'ils grimpent dans l'échelle. C'est toute la classe moyenne (et la classe supérieure aussi) qui écope au Québec pour les impôts, sauf ceux parmi eux qui ont des enfants à charge. Donc pas besoin de gagner de très gros salaires pour payer beaucoup d'impôt si on est célibataire. Par contre, c'est drôle à dire mais ce sont les plus démunis qui sont le plus favorisés. Façon de parler bien entendu... Je crois que nous avons fait de bons choix de société, mais cela n'est qu'une opinion personnelle. Cela dit, je suis convaincu que le moment arrivera bientôt où le gouvernement sera en mesure de diminuer les impôts. C'est que l'économie et les finances du Québec se sont beaucoup améliorés depuis un certain nombre d'années et cela permet au gouvernement de mettre de l'ordre dans la maison avant de consentir à baisser les impôts. Dans mon livre à moi il est même écrit que le gouvernement baissera les impôts lors du prochain budget car nous serons alors en année électorale. Je suis d'ailleurs convaincu que c'était le plan depuis le début du mandat actuel. Sauf qu'entre temps est survenue une pandémie qui pourrait reporter ce scénario à plus tard. Tout dépendra de la situation économique et financière du gouvernent au printemps 2022. Si la situation s'est rétablie plus rapidement que prévu il est bien possible, voire inévitable, que le gouvernement baisse les impôts de manière plus ou moins significative selon ce que sera alors la situation. Mais tout indique que le gouvernement baissera les impôts tôt ou tard. Si ce n'est pas à la fin du mandat actuel ce sera pendant le prochain mandat. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Normand Hamel Posté(e) 19 mai 2021 Auteur C’est un message populaire. Partager Posté(e) 19 mai 2021 Embellie économique en vue pour le Québec Des programmes sociaux avant-gardistes. Des finances publiques en meilleur état que celles de la majorité des provinces. De l’énergie renouvelable très prisée. Des filières industrielles fortement demandées. Et un voisin américain qui amorce un virage résolument vert. De plus en plus de signes laissent présager de belles années économiques pour le Québec. Les astres économiques s’alignent Les astres semblent s’aligner pour que le Québec enregistre des années de croissance économique enviable. L’ambition du premier ministre François Legault de réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario n’apparaît plus comme un projet farfelu et inatteignable. « Le Québec s’est donné les moyens de réussir dans l’économie du XXIe siècle », affirme sans ambages le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne. Il crédite l’ancien premier ministre du Québec Robert Bourassa, qui a eu la vision de miser sur la « bougie d’allumage » : l’hydroélectricité. « On n’a peut-être jamais donné tout le crédit qui revient à cet homme qui a pris cette décision il y a 50 ans. Le Québec a fait un choix stratégique, et voilà qu’aujourd’hui, on en retire les dividendes », tranche-t-il. Si le Québec produit de l’aluminium vert, excelle déjà dans l’électrification des transports avec les Lion et Nova Bus, est déjà un leader dans l’hydrogène vert et suscite l’envie de plusieurs pour ses avancées en intelligence artificielle, il va maintenant profiter des investissements d’Ottawa pour lutter contre les changements climatiques et du virage vert qu’amorcent les États-Unis sous l’administration de Joe Biden, selon le ministre. « Positionnement extraordinaire » « Les énergies renouvelables positionnent le Québec d’une façon extraordinaire. Ce choix de M. Bourassa donne aujourd’hui au Québec un avantage comparatif en Amérique du Nord parmi les 50 États américains et les 10 provinces canadiennes », estime M. Champagne, qui croit dur comme fer que le virage vert à Washington, notamment l’électrification des transports, « va être un accélérateur ». D’autant plus que le Québec possède tous les minéraux rares nécessaires pour fabriquer les batteries des véhicules électriques. Les technologies vertes qu’on a développées chez nous vont trouver un marché, un des plus grands marchés au monde. Ça nous donne un avantage comparatif indéniable. - François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie Citant certains passages du livre de Bill Gates (How to Avoid a Climate Disaster), l’énergie renouvelable comme l’hydroélectricité est la seule façon de répondre adéquatement à une augmentation de la demande sans mettre en péril l’avenir de la planète. Le Québec s’apprête aussi à récolter les fruits de ses politiques sociales avant-gardistes. Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, ne l’a pas inscrit dans son budget pour éviter de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais il prévoit toucher des fonds fédéraux plus importants bientôt. « Le gouvernement fédéral va sûrement faire quelque chose pour les garderies » dans son budget du 19 avril, affirme-t-il en entrevue. Et comme le Québec a déjà son propre programme, il explique : « On va se retirer [de l’initiative fédérale] avec pleine compensation financière. Donc ça va nous amener de l’argent récurrent. C’est bien ! » Ce sera bienvenu, surtout au moment où le grand argentier du gouvernement Legault prévoit que les finances publiques ne sortiront pas de la zone rouge avant sept ans. Combien le Québec pourrait-il toucher ? « La part du Québec là-dedans, c’est 22,6 % de ce que le fédéral va annoncer », répond-il en faisant référence à la proportion de la population québécoise dans celle de l’ensemble du Canada. « Moi, je sais combien ça coûte, un programme de garderies au Québec, et notre réseau, qui n’est pas parfait, ça coûte cher. Ottawa ne pourra pas annoncer un programme national de garderies et mettre 1 milliard là-dedans ! Ça ne serait pas national fort, fort… » Au minimum, on parle de centaines de millions de dollars récurrents qui vont atterrir dans les coffres de Québec. Assurance médicaments Le gouvernement Trudeau a aussi promis de créer une assurance médicaments à l’échelle du pays. Là encore, le Québec a son propre régime d’assurance. Il se retirerait du programme fédéral et toucherait une compensation financière. Dans la mise à jour économique et financière de l’automne dernier, Ottawa s’est engagé à investir entre 70 et 100 milliards en trois ans dans la relance économique. S’ils choisissent d’investir 75 milliards en trois ans, c’est 25 milliards fois trois. Et là-dedans, il y aura des retombées pour le Québec, c’est indéniable. - Eric Girard, ministre des Finances du Québec Une autre bonne nouvelle ! On l’a vu lors des deux annonces récentes de François Legault et Justin Trudeau : malgré leurs différends idéologiques, leurs intérêts convergent sur quelques fronts. On peut penser à l’économie verte, au développement des transports collectifs, au déploiement de l’internet haute vitesse. Quand de telles occasions se présentent, les investissements fédéraux viennent alléger la facture de Québec. Incertitudes sur les transferts en santé Il n’y a toutefois pas d’engagement ferme de la part d’Ottawa au sujet de la plus importante demande de Québec et des autres provinces : une hausse des transferts en santé. Dans les coulisses, des travaux sont toutefois en cours. À l’initiative d’Ottawa, le comité des arrangements fiscaux – un groupe permanent qui réunit des sous-ministres du fédéral et des provinces – se penche sur la contribution historique du fédéral au financement des soins de santé et sur la situation financière du fédéral par rapport à celle des provinces. Les provinces réclament une augmentation de 28 milliards de dollars des transferts en santé (6 milliards pour le Québec), afin de faire passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé. « Le fédéral contribuait à près de 45 % des coûts » dans le passé, plaide Girard. Ailleurs au Canada, le Québec fait depuis longtemps l’objet de railleries pour sa dépendance à la péréquation – programme fédéral qui vise à redresser la richesse des provinces pauvres au niveau de la moyenne canadienne. Or, lentement mais sûrement, « le Québec gagne en indépendance », insiste Eric Girard. La part du Québec dans l’enveloppe de péréquation est en diminution. Elle passera de 66 % à 53 % d’ici 2026-2027. « Ça, ça représente l’amélioration relative du Québec dans la fédération, la lente marche vers la moyenne nationale du PIB par habitant, pour fermer notre écart de richesse. » La situation économique du Québec s’améliore et, par conséquent, sa capacité fiscale est plus grande par rapport à la moyenne canadienne. Donc, même si le Québec reçoit une somme moins élevée en péréquation, il n’est pas perdant. Il va chercher plus de revenus autonomes en raison d’une meilleure performance économique. « Nous sommes 22,6 % de la population du Canada, mais seulement 20 % de l’économie canadienne. On voudrait une richesse équivalente à notre poids démographique. Notre importance et notre influence dans la fédération vont être décuplées si l’on y parvient », plaide M. Girard. De belles années à venir Virage vert d’Ottawa et de Washington Avec son plan de relance de 100 milliards, le gouvernement Trudeau mise sur une relance verte de l’économie en favorisant l’utilisation de l’énergie propre tout en réduisant la dépendance des Canadiens aux énergies fossiles. Le président américain Joe Biden a annoncé à la fin de mars un plan d’infrastructures, dont 1000 milliards serviront à décarboniser l’économie américaine. Le Québec, champion de l’énergie renouvelable au pays, est bien placé pour en profiter avec sa filière de spécialistes, de fournisseurs et de manufacturiers actifs dans ce secteur. Hydro-Québec s’exporte En 2010, sous Jean Charest, le Congrès américain ne voulait même pas reconnaître l’hydroélectricité produite à partir des réservoirs d’eau des grands barrages comme énergie renouvelable. Les temps ont changé. La société d’État a déjà signé un contrat de vente ferme d’électricité avec le Vermont et a conclu une nouvelle entente de vente ferme avec le Massachusetts, semblable à celle qu’elle souhaite conclure avec New York. Électrification des transports Si le Canada et les États-Unis cherchent à devenir carboneutres d’ici 2050, ils devront mettre le paquet dans l’électrification des transports, puisque ce secteur compte pour près du quart (23 %) de tous les GES du pays. Québec est prêt à investir jusqu’à 1,4 milliard pour mettre sur pied une industrie de l’électrification axée sur la batterie au lithium, du minerai à la batterie. « Un projet de société », selon le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. Des métaux prisés Avec la décarbonisation de l’économie, les métaux sont le nouveau pétrole. Les quatre principales substances extraites au Canada et utilisées pour fabriquer des batteries sont le cobalt, le graphite, le lithium et le nickel. Le Québec est la seule province qui produit du lithium et du graphite, et il s’agit du premier fournisseur de cobalt, a affirmé le ministère canadien des Ressources naturelles en 2018. Les véhicules électriques sont gourmands en métaux : 20 kg de cuivre sont nécessaires pour construire un véhicule ordinaire, 40 kg pour un véhicule hybride et environ 80 kg pour un véhicule électrique, selon le site IFP Énergies nouvelles. Un secteur biomédical plus autonome Le ministre canadien de l’Industrie, François-Philippe Champagne, s’est donné comme objectif de reconstruire les capacités de biofabrication au Canada afin de réduire sa dépendance à l’étranger. Historiquement, la région montréalaise a servi de point d’ancrage à la recherche et à la fabrication des médicaments d’origine. Il reste de cette période glorieuse une grappe des sciences de la vie, composée de 620 organisations, qui ne demande pas mieux que de prendre des couleurs au gré de la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement dans le biomédical. Amenez-en, des infrastructures Autant à Québec (135 milliards en 10 ans), à Ottawa (180 milliards sur 12 ans) qu’à Washington (2000 milliards en 8 ans), on mise sur les infrastructures pour relancer l’économie post-COVID-19. Le Québec est bien positionné dans l’ensemble de la filière : ingénieurs (WSP), constructeurs (Pomerleau) et financiers (Caisse et PSP). Même la mal-aimée cimenterie McInnis pourrait finir par profiter de la manne. Une situation financière résiliente Les finances publiques du Québec sont en meilleur état que ce qu’on appréhendait au début de la pandémie. Son ratio dette/PIB (45,5 % en 2022) est bien meilleur que celui du voisin ontarien (49,6 % en 2022). Le fédéral est à 55 %. Malgré les défis que pose le vieillissement de la population sur les dépenses de santé, le Québec a de belles cartes dans son jeu. Parti de loin au chapitre du revenu médian des particuliers, le Québec apparaît maintenant au 5e rang parmi les 10 provinces. De beaux défis à relever Vieillissement accéléré Le Québec vieillit plus vite que l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ce qui pose des défis en matière de finances publiques. Qui va payer pour les soins de santé des baby-boomers si la population active décroît au lieu de croître ? La situation est exacerbée par la politique d’immigration restrictive du gouvernement de François Legault. Son slogan « En prendre moins pour en prendre soin » s’est traduit par des délais de 27 mois pour les immigrants économiques qui choisissent le Québec, comparativement à 6 mois ailleurs au Canada. Protectionnisme américain Joe Biden a beau vouloir investir 2000 milliards dans les infrastructures, il a signé un décret ayant pour effet de durcir les dispositions protectionnistes du Buy American Act. On voit chaque semaine les effets du protectionnisme de nos voisins. Le constructeur d’autobus électriques Lion, de Saint-Jérôme, est financé par Québec pour une usine d’assemblage de blocs-batteries, bien qu’elle entende ouvrir son usine de construction d’autobus aux États-Unis. Mesures de rétorsion chinoises La Chine a faim de nos métaux, parlez-en aux exploitants de mines de fer. Si les relations géopolitiques entre l’Amérique du Nord et la Chine devaient continuer de se détériorer, le jour n’est plus loin où la Chine se mettra à bouder nos matières premières. L’Australie goûte déjà à cette médecine, qui n’est en rien douce. L’aérospatiale en plein désarroi On l’a souvent entendu. L’Ontario, c’est l’auto ; le Québec, l’aérospatiale. Or, le principal donneur d’ordres de l’industrie, Bombardier, n’est plus l’ombre de lui-même. Certes, les commandes reprennent enfin pour l’appareil A220, développé par Bombardier sous le nom de C Series, mais est-ce que ce sera suffisant ? La pandémie a mis à mal la filière au grand complet, et le Canada tarde toujours à voler au secours du secteur exsangue. https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-04-17/embellie-economique-en-vue-pour-le-quebec.php?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter 4 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommendés
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.