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Économie de Montréal


Normand Hamel

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Montréal est-elle prête à accueillir plus d’immigrants?

 
iStock-1369586119-1.jpg?resize=1051%2C59 Photo: iStock

Ottawa a augmenté ses seuils d’immigration pour «répondre aux besoins de l’économie». En 2025, le gouvernement fédéral veut accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents. En 2023 et en 2024, les seuils d’immigration seront de 465 000 et 485 000 nouveaux arrivants. Mais la ville de Montréal sera-t-elle capable de bien les accueillir?

«Ils sont où, les logements?», rétorque Martine Hilaire, intervenante et médiatrice culturelle à l’organisme Le Temps d’une pause. Expérimentée dans l’accueil des immigrants, elle s’inquiète du manque d’offre locative. D’après l‘Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), il faudrait construire 60 000 logements dans la région métropolitaine de Montréal rien que pour combler les besoins actuels.

L’immigration est un «défi en termes de logement», abonde Brahim Boudarbat, économiste et spécialiste de l’intégration des immigrants au marché du travail au sein de l’Université de Montréal (UdeM). «C’est évident qu’accueillir une nouvelle population de 40 000 à 50 000 par an – c’est l’équivalent d’une ville moyenne – met de la pression sur une crise du logement déjà importante.»

Le chercheur considère qu’«il faut que l’offre de logement suive l’arrivée de ces gens-là, sinon la demande va exploser». Cela aurait un impact négatif sur le prix des logements, mais aussi sur le montant des loyers.

Problème: il manque de travailleurs dans la construction pour faire sortir ces maisons et appartements de terre. «C’est le nœud du problème. On dit que l’immigration doit servir en premier lieu pour répondre aux besoins du marché du travail, mais il y a un besoin immédiat», martèle M. Boudarbat.

Régler la pénurie de main-d’œuvre

De nombreuses entreprises font pourtant appel au gouvernement pour remédier à la pénurie de travailleurs qui les frappe. «Le Canada a le potentiel d’attirer des talents de partout dans le monde pour aider à accroître notre main-d’œuvre, à combler la pénurie des compétences pour être concurrentiel au 21e siècle», déclarait sur Twitter Sean Fraser, le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.

Cette nouvelle était d’ailleurs bien reçue par les Syndicats des métiers de la construction du Canada. «Historiquement, c’est grâce à l’immigration que nous avons pu accroître notre main-d’œuvre, remplir nos bureaux syndicaux et bâtir l’infrastructure du Canada», rappelait Sean Strickland, directeur exécutif du syndicat.

Dans un rapport remis en 2022 au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec (MIFI), l’économiste Pierre Fortin, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), juge que la politique fédérale en immigration «donne peu de résultats économiques probants en niveau de vie, en vieillissement et en solutions aux pénuries de main-d’œuvre».

«Ça peut résoudre le problème à court terme dans certains secteurs comme la restauration et la santé», ajoute Marc Termote, démographe spécialiste en sciences de la migration. Pour lui, sur le long terme, «l’immigration ne résout pas la pénurie d’employés. Elle crée elle-même une pénurie d’employés.»

Brahim Boudarbat explique cela par la demande additionnelle que créent les nouveaux arrivants dans plusieurs secteurs déjà sous tension. «Cela entraîne plus de besoins en services de santé, d’éducation. […] Plus le nombre d’immigrants est élevé, plus on a besoin d’investir dans ces services», souligne-t-il. 

Des pistes de réflexion

La part d’immigrants dans la population du Canada est de 22,3%. Ils représentent aussi 26,1% des aides-infirmiers, aides-soignants et préposés aux bénéficiaires de la province. Dans les autres professions, ce taux est de 14,7%. Même si l’immigration implique une pression supplémentaire sur le réseau de la santé, elle permet donc aussi de résoudre la pénurie de travailleurs qui gangrène ce dernier.

Faut-il donc mieux cibler les immigrants expérimentés dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation et la construction? Oui, répond M. Boudarbat, mais il y a un «décalage important entre les immigrants qu’on sélectionne aujourd’hui et qui n’arriveront que dans deux ans, et la réalité du marché qui évolue rapidement […] Il faut que le système d’immigration s’adapte à ce marché en identifiant rapidement les immigrants qui pourraient occuper ces postes vacants, et les admettre rapidement», plaide le chercheur.

Au-delà de la lenteur des démarches, les structures et organismes d’accueil et d’intégration fonctionnent parfois en silo. Autant d’incompréhension suscitée chez les nouveaux arrivants que de défis pour ceux qui les reçoivent. «On essaie de défaire les nœuds [du système]. Il faudrait plus de cohésion dans la façon de travailler», avance France Dussault, directrice générale de Qualifications Québec.

Pour préserver le français, Québec étudie différentes propositions, comme le confirme une source gouvernementale à Métro. L’une d’entre elles consisterait à créer une nouvelle catégorie d’immigration pour les étudiants et les travailleurs temporaires déjà intégrés au Québec.

Une option à laquelle est favorable l’économiste spécialiste de l’immigration. Pour aller plus loin, il propose même un système d’immigration en deux temps. «On peut admettre des travailleurs de façon temporaire et rapidement. On peut leur laisser le temps de satisfaire les exigences, et dès qu’on sent qu’ils s’intègrent bien, leur offrir la résidence permanente». La clé? Réviser les programmes en immigration.

 

 

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Ah, les temps ancestraux où le skyline de Montréal rimait avec emmental

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Mon oeil a de la difficulté à s'associer à cette ancienne vision qui, à part le CCE et les tourettes Lépine, était restée inchangée pendant un quart de siècle. :yikes:

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Il y a 3 heures, KOOL a dit :

Ah, les temps ancestraux où le skyline de Montréal rimait avec emmental

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Mon oeil a de la difficulté à s'associer à cette ancienne vision qui, à part le CCE et les tourettes Lépine, était restée inchangée pendant un quart de siècle. :yikes:

C'est bien gentil la nostalgie à partir d'une photo ancienne, mais sans rancune, pourquoi faire diversion sur un sujet de première importance économique pour Montréal? Comme si la photo était le sujet de l'article. 

C'est aussi ça la force d'un forum: que ses membres puissent échanger sur les préoccupations de l'heure sans être distraits inutilement par des sujets de seconde ordre. L'immigration est de nos jours au coeur de l'actualité économique et vue comme une solution au manque de main-d'oeuvre qui cause un défi de croissance réel à nos entreprises et à la prospérité de Montréal et du Québec.

Alors avec tout mon respect et humblement, ma publication est un appel à des opinions et des idées qu'il serait intéressant de débattre dans ce fil dédié à l'Économie de Montréal. Surtout qu'il y a déjà un fil pour les photos de la ville.

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Le 2022-11-12 à 13:27, acpnc a dit :

C'est bien gentil la nostalgie à partir d'une photo ancienne, mais sans rancune, pourquoi faire diversion sur un sujet de première importance économique pour Montréal?

J'ai attendu avant de te répondre afin de ne pas faire diversion dans ce sujet d'une telle importance économique pour Montréal qu'absolument personne n'a rajouté quoique ce soit depuis plus de 24h. On les comprend, cet article n'est que du bla bla qui ressasse ce que tout le monde sait déjà depuis très longtemps. Je résume la soixantaine de lignes : Montréal n'a pas assez logements pour accueillir une immigration qui doit être plus ciblée.

Le 2022-11-12 à 13:27, acpnc a dit :

C'est aussi ça la force d'un forum: que ses membres puissent échanger sur les préoccupations de l'heure sans être distraits inutilement par des sujets de seconde ordre.

La force d'un forum c'est aussi d'être libre de commenter une photo totalement désuète (au moins 7 ans si je me fie aux grues des Rocca) qui accompagne un article « d'actualité ».

Alors la prochaine fois que tu te sentiras comme une vierge effarouchée, tu serais bien gentil de ne pas nous servir une de tes sempiternelles leçons de morale. Sans rancune et merci d'avance pour ta compréhension. 

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il y a 7 minutes, KOOL a dit :

J'ai attendu avant de te répondre afin de ne pas faire diversion dans ce sujet d'une telle importance économique pour Montréal qu'absolument personne n'a rajouté quoique ce soit depuis plus de 24h. On les comprend, cet article n'est que du bla bla qui ressasse ce que tout le monde sait déjà depuis très longtemps. Je résume la soixantaine de lignes : Montréal n'a pas assez logements pour accueillir une immigration qui doit être plus ciblée.

La force d'un forum c'est aussi d'être libre de commenter une photo totalement désuète (au moins 7 ans si je me fie aux grues des Rocca) qui accompagne un article « d'actualité ».

Alors la prochaine fois que tu te sentiras comme vierge effarouchée, tu serais gentil de ne pas nous servir une de tes sempiternelles leçons de morale. Sans rancune et merci d'avance pour ta compréhension. 

Merci beaucoup 

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Il y a 4 heures, KOOL a dit :

J'ai attendu avant de te répondre afin de ne pas faire diversion dans ce sujet d'une telle importance économique pour Montréal qu'absolument personne n'a rajouté quoique ce soit depuis plus de 24h. On les comprend, cet article n'est que du bla bla qui ressasse ce que tout le monde sait déjà depuis très longtemps. Je résume la soixantaine de lignes : Montréal n'a pas assez logements pour accueillir une immigration qui doit être plus ciblée.

La force d'un forum c'est aussi d'être libre de commenter une photo totalement désuète (au moins 7 ans si je me fie aux grues des Rocca) qui accompagne un article « d'actualité ».

Alors la prochaine fois que tu te sentiras comme une vierge effarouchée, tu serais bien gentil de ne pas nous servir une de tes sempiternelles leçons de morale. Sans rancune et merci d'avance pour ta compréhension. 

J'accepte ta réprimande car je suis le premier à réagir face aux émotions négatives que je dénonce moi-même. Raison de plus pour m'amender. J'ai de toute évidence mal interprété ton commentaire et je le regrette. Surtout sachant que tu es un chic type avec qui prendre une bière a toujours été un véritable plaisir. D'ailleurs pas besoin d'être d'accord sur tout pour apprécier les autres, une règle incontournable pour entretenir une atmosphère conviviale et respectueuse sur tout forum. 🍺

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Il y a 12 heures, KOOL a dit :

Parlant de prendre une bière, est-ce que tu penses faire un saut à Montréal dans le premier trimestre 2023 ? :cool:🍻

Il est un peu tôt pour planifier quoi que ce soit, mais je souhaite faire un voyage à Montréal probablement au printemps. On s'en reparle. :D

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  • 2 semaines plus tard...

Aérospatiale Faire décoller des fleurons d’ici avec le F-35

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PHOTO ERIC BARADAT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Une vingtaine d’entreprises canadiennes travaillent déjà à la production des F-35 de l’entreprise américaine Lockheed Martin.

L’industrie aérospatiale québécoise mise sur les importantes retombées du contrat d’acquisition des avions de chasse F-35 par l’Aviation royale canadienne. La possibilité de réaliser la maintenance des aéronefs sur le sol canadien sera aussi attendue que les investissements espérés dans le domaine de l’innovation technologique.

Didier Bert Collaboration spéciale

Le renouvellement de la flotte des CF-18 ne profitera pas seulement à l’Aviation royale canadienne. Les manufacturiers québécois comptent sur les retombées de ce contrat, dont les modalités sont encore en discussion, pour saisir une part des 16,9 milliards de dollars de retombées économiques anticipées par Lockheed Martin.

L’enjeu industriel est considérable. Ce sont 150 000 emplois qui seront soutenus par le programme des F-35, selon l’industriel américain. L’industrie québécoise représente la moitié de l’activité aérospatiale au Canada. Même si le Québec est davantage tourné vers l’aviation civile que militaire, l’occasion est idéale pour développer ce secteur.

« Au début de la pandémie, le marché civil a été frappé de plein fouet, alors que le marché militaire continuait », rappelle Suzanne Benoit, PDG d’Aéro Montréal, la grappe aérospatiale québécoise. « On a vu l’importance de diversifier nos activités pour avoir un secteur de la défense qui peut contrebalancer les cycles du marché civil. » Et quand une entreprise décroche un contrat auprès d’un fournisseur de premier rang d’un programme militaire, cela lui permet de se faire connaître sur le marché, et de grandir avec des commandes à long terme sur ce secteur réputé fidèle à ses fournisseurs.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Suzanne Benoit, PDG d’Aéro Montréal

Une vingtaine d’entreprises canadiennes travaillent déjà à la production des F-35 de l’entreprise américaine. En passant commande des avions de chasse, le Canada peut plus que jamais mettre de l’avant ses entreprises. « Nous sommes un cran plus haut : le gouvernement canadien achète l’avion, donc il négocie pour positionner d’autres joueurs », souligne Suzanne Benoit. Cette pratique est courante dans le programme des F-35, où les pays acquéreurs, comme l’Australie, contribuent à la fabrication des avions de chasse.

Maintenance cruciale

Les retombées ne sont pas seulement à attendre dans la production. Le marché de l’entretien des avions de chasse revêt un enjeu crucial. « Le gouvernement canadien doit insister pour que la maintenance des F-35 soit réalisée au Canada », martèle Gilles Labbé, président exécutif du conseil d’administration d’Héroux-Devtek.

Si on perd la maintenance, on perd des compétences. […] Les forces armées doivent pouvoir faire l’entretien de leurs avions sur le sol canadien. On parle quand même de possibilité de conflit militaire. Si on est obligé d’envoyer nos avions aux États-Unis pour l’entretien, cela signifie que nous n’avons pas d’autonomie.

Gilles Labbé, président exécutif du conseil d’administration d’Héroux-Devtek

En gardant la maintenance sur son sol, le Canada se donnerait les moyens de développer ses compétences en la matière. « Nous deviendrons capables d’exporter des services et des savoir-faire vers d’autres pays », entrevoit Gilles Labbé.

Devenir un acteur d’envergure mondiale

L’histoire d’Héroux-Devtek montre comment une entreprise québécoise peut devenir un acteur d’envergure mondiale grâce à de telles commandes. Créée il y a 80 ans, l’entreprise longueuilloise spécialisée dans les trains d’atterrissage et les systèmes d’actionnement a progressivement gagné des contrats de fabrication, dont le train d’atterrissage du module lunaire Apollo.

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PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Gilles Labbé, président exécutif du conseil d’administration d’Héroux-Devtek

La firme s’est progressivement imposée comme fournisseur de différents avions militaires de Lockheed Martin et de l’hélicoptère Chinook de Boeing, que ce soit pour leur maintenance ou pour la fabrication des composants. « Nous avons gagné le développement de la conception des systèmes de fermeture de portes pour toutes les versions du F-35, illustre Gilles Labbé. Nous fabriquons ces produits dans notre usine de Laval, pour les 150 appareils fabriqués chaque année par Lockheed. Cela représente pas mal de travail ! »

Aéro Montréal déposera en janvier des recommandations sur les retombées industrielles et technologiques du contrat avec Lockheed Martin. La grappe aérospatiale du Québec s’attend notamment à ce que des investissements soient entrepris « dans l’innovation dans les secteurs industriels stratégiques du Canada qui apporteront des bénéfices à long terme à l’économie canadienne grâce à la recherche et développement interne. » Elle compte également sur la simplification des exigences administratives pour permettre à un maximum d’entreprises de participer au processus d’approvisionnement.

En savoir plus

  • 16,9 milliards 
    Retombées attendues du programme des F-35 pour l’économie canadienne
    sources : Lockheed Martin et OMX
 
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Entrevue avec Pierre Fitzgibbon

« Le trait d’union » entre Québec et la métropole

Pierre Fitzgibbon, nouveau ministre responsable de la Métropole, s’apprête à faire l’argumentaire de vente le plus difficile de sa longue carrière dans les affaires : convaincre les Montréalais que le gouvernement qu’ils ont majoritairement rejeté peut travailler pour eux.

Son argument de vente, c’est d’abord le développement économique – une autre de ses responsabilités au gouvernement.

Entre une ville préoccupée par les sujets sociaux et climatiques et un gouvernement provincial particulièrement attentif à l’économie, le ministre pense qu’il est « le trait d’union », a-t-il confié à La Presse au cours de sa première entrevue officielle comme ministre responsable de la Métropole. 

« Peut-être que la ville de Montréal n’a pas été aussi axée “économique” qu’on l’aurait voulu. Moi, j’amène ça », a-t-il déclaré, la semaine dernière, dans son bureau du Vieux-Montréal. 

Dans sa boîte à outils, il compte sa relation avec la mairesse Valérie Plante.

Je n’irai pas dire qu’on va être un power couple, mais j’ai un très bon rapport avec elle. On est différents, mais en étant différents, on est complémentaires. Et en étant complémentaires, on va arriver plus facilement à une destination. - Pierre Fitzgibbon

Il promet de « bien représenter Montréal » autour de la table du Conseil des ministres. Même face aux demandes incessantes de la mairesse pour obtenir davantage de fonds provinciaux ? « Nous, on fait la même chose avec le fédéral, a-t-il dit, sourire en coin. Et j’ai ce rapport-là avec elle pour lui dire : à un moment donné, arrête. Le sac d’argent est là, il n’y en aura pas plus. » 

« Le trafic est épouvantable » 

Pierre Fitzgibbon entre dans l’adolescence quand son Ahuntsic natal est subitement relié au centre-ville grâce au tout nouveau métro, en 1967. Soudainement, « Ahuntsic n’était plus une banlieue ».

Le même électrochoc va secouer les secteurs à proximité du REM dans les prochains mois, a-t-il assuré. Au point d’accélérer les autres projets de transport sur la planche à dessin du gouvernement. 

« Le REM de l’Ouest va être un catalyseur pour faire de Montréal une vraie ville de mobilité urbaine », a-t-il lancé avec l’assurance du vendeur dans la voix. « Ça va permettre d’avoir une mobilisation pour la ligne bleue, peut-être la ligne jaune, la ligne orange dont on parle, le fameux train de Lachine vers [le centre-ville de] Montréal. »

L’élu a vécu à Hong Kong, dont il vante le système de transport collectif. Montréal aurait dû s’inspirer de cet exemple et des autres métropoles du monde bien avant, a-t-il dit. Ce grand voyageur devant l’Éternel est persuadé que s’il avait été relié par un train rapide, l’aéroport de Mirabel serait toujours ouvert en 2022.

 « Je ne pense pas qu’on réalise comment le REM va rendre les gens conscients à quel point la mobilité, le transport collectif, deviennent incontournables, dit-il. Le trafic à Montréal est épouvantable. » 

Inquiétudes pour le REM de l’Est

Le REM de l’Est – que Québec et la Ville de Montréal ont repris de CDPQ Infra en mai dernier – risque aussi d’être au cœur du mandat de Pierre Fitzgibbon comme ministre responsable de la Métropole. 

Il ne s’en cache pas : « C’est clair que la communauté des affaires est un peu inquiète » de l’absence de lien direct avec le centre-ville dans les derniers tracés proposés. 

Entre une controversée structure aérienne au centre-ville et un pharaonique projet souterrain, François Legault a préféré mettre une croix sur le tronçon. « Une bonne décision », a estimé le ministre. 

Lui-même est un résidant du Vieux-Montréal, après avoir vécu au cœur du centre-ville et à L’Île-des-Sœurs.

Un raccordement à « la ligne verte temporairement peut suffire », a-t-il dit. « Je pense qu’on peut augmenter un peu la capacité de la ligne verte. Est-ce que dans 15 ans, 20 ans, ça va être suffisant ? Probablement pas. Mais il faut commencer quelque part. » 

La Rive-Nord – dont il représente une partie à l’Assemblée nationale comme député de Terrebonne – risque de voir les rames du REM arriver plus rapidement. « Partir de Terrebonne pour s’en aller au centre-ville de Montréal, ça prend de la patience, a-t-il déploré. Il faut faire de quoi. Est-ce le REM qui se rend là ? Est-ce le REM qui arrête à Repentigny et on fait une connexion avec le train de l’Est ? Tout est à l’étude. »

L’Est dans le « catalogue »

Un autre grand chantier du nouveau ministre, c’est justement l’est de Montréal. 

« Il faut faire de quoi là », a-t-il synthétisé dans son style direct et sans fioritures. « Montréal est tellement performant au niveau de l’image à l’international que de pouvoir libérer des terrains dans l’est de Montréal où il y aurait de l’habitation, où il y aurait du transport collectif […], ça va permettre un développement économique. » Cette image de la ville de Montréal – joyeuse, diverse, paisible –, il la décrit d’ailleurs comme son arme principale dans ses démarchages aux quatre coins du monde. 

Pour l’Est, il ne s’agira pas « d’industrie lourde, bien sûr. Ça va être de l’industrie légère ou du service ».

Il l’avoue candidement : jusqu’à maintenant, le secteur n’était pas vraiment dans son « catalogue » d’emplacements lorsqu’il rencontrait des entreprises étrangères pour les convaincre d’investir au Québec. « Ça n’a jamais été sur le radar vraiment, a-t-il admis. Parce qu’on offrait quoi ? Un terrain pas loin de Montréal, mais il n’y avait rien d’autre. » Quelques minutes plus tard, il sort une carte de son dossier pour montrer du bout de son crayon le degré d’enclavement de certaines parties de l’Est. 

La décontamination des terrains, le futur REM de l’Est et une vision plus structurante du secteur vont changer les choses, a-t-il assuré. « Moi, je pense qu’on va commencer à intégrer l’est de Montréal dans notre plan de développement international.

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2022-11-24/entrevue-avec-pierre-fitzgibbon/le-trait-d-union-entre-quebec-et-la-metropole.php

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