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Économie du Québec ​​


Normand Hamel

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Il y a 7 heures, Né entre les rapides a dit :

Mais je ne perds pas de vue la politique budgétaire non plus.  Les énormes transferts aux particuliers n'ont pas seulement creusé le déficit (et par conséquent augmenté la dette).  Ils ont largement contribué à maintenir la demande à un niveau incompatible avec l'offre diminuée.

On a ici encore une fois une situation unique: les gouvernements ont voulu soutenir l'économie et cela a engendré de l'inflation que l'on peut difficilement contrer maintenant sans risquer de déstabiliser l'économie, parce que d'une part ces mêmes gouvernements sont trop endettés à cause de leurs interventions, et d'autre part les particuliers et les entreprises sont eux aussi trop endettés à cause des taux d'intérêts historiquement bas.

Ce qu'il faut comprendre ici c'est que les gouvernements ne pourront plus intervenir si l'économie ralentie suite à l'augmentation des taux d'intérêt, et de leur côté les particuliers pourraient avoir du mal à se défendre simultanément contre cette hausse de taux et une baisse de la valeur de leurs avoirs.

Donc si les effets d'une hausse soutenue des taux afin de contrôler l'inflation s'avéraient néfastes pour l'économie, ce qui est tout à fait possible, on pourrait ainsi se retrouver dans la même situation que ce que nous avons connu dans les années 30 avec une stagnation prolongée de l'économie parce que les gouvernements malgré leur faible endettement à l'époque étaient alors trop frileux pour intervenir afin de diminuer le chômage et augmenter la demande. Mais les gouvernements actuels n'auront pas le loisir de créer un autre New Deal parce qu'ils sont trop endettés présentement et les taux d'intérêts seront alors plus élevés.

Pour les gouvernements et les institutions financières l'équilibre entre le maintien de la vitalité économique et la juste inflation (2%) est difficile à atteindre dans les circonstances actuelles parce que les effets des interventions gouvernementales et institutionnelles se font sentir à retardement et ne peuvent donc pas être observés et corrigés en temps réel.

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il y a 6 minutes, Normand Hamel a dit :

On a ici encore une fois une situation unique: les gouvernements ont voulu soutenir l'économie et cela a engendré de l'inflation que l'on peut difficilement contrer maintenant sans risquer de déstabiliser l'économie, parce que d'une part ces mêmes gouvernements sont trop endettés à cause de leurs interventions, et d'autre part les particuliers et les entreprises sont eux aussi trop endettés à cause des taux d'intérêts historiquement bas.

Ce qu'il faut comprendre ici c'est que les gouvernements ne pourront plus intervenir si l'économie ralentie suite à l'augmentation des taux d'intérêt, et de leur côté les particuliers pourraient avoir du mal à se défendre simultanément contre cette hausse de taux et une baisse de la valeur de leurs avoirs.

Donc si les effets d'une hausse soutenue des taux afin de contrôler l'inflation s'avéraient néfastes pour l'économie, ce qui est tout à fait possible, on pourrait ainsi se retrouver dans la même situation que ce que nous avons connu dans les années 30 avec une stagnation prolongée de l'économie parce que les gouvernements malgré leur faible endettement à l'époque étaient alors trop frileux pour intervenir afin de diminuer le chômage et augmenter la demande. Mais les gouvernements actuels n'auront pas le loisir de créer un autre New Deal parce qu'ils sont trop endettés présentement et les taux d'intérêts seront alors plus élevés.

Pour les gouvernements et les institutions financières l'équilibre entre le maintien de la vitalité économique et la juste inflation (2%) est difficile à atteindre dans les circonstances actuelles parce que les effets des interventions gouvernementales et institutionnelles se font sentir à retardement et ne peuvent donc pas être observés et corrigés en temps réel.

OUI.  Malheureusement, malgré un diagnostic correct, nous sommes incapables de proposer une solution magique à tous ces problèmes.  Les agents économiques privés (particuliers et entreprises) chercheront à s'en tirer le mieux possible.  Certains réussiront mieux que d'autres, comme ce fut le cas durant les années 1930 mais aussi, même si l'histoire est moins connue, dans la république de Weimar après l'hyperinflation (1921-24, surtout 1923). 

Naturellement, les gouvernements et les principaux dirigeants économiques et financiers se montrent moins alarmistes.  C'est normal, car l'optimisme ou son contraire le pessimisme sont des facteurs déterminants des décisions qui affectent l'économie.  La panique serait le pire remède.  

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  • 2 semaines plus tard...

Notre Caisse, votre insécurité et la guerre

 

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Les fonds de la Caisse de dépôt – nos fonds – s’élèvent maintenant à 420 milliards de dollars. C’est deux fois la dette du gouvernement du Québec.

Francis Vailles La Presse

Au Québec, critiquer la Caisse de dépôt est un sport national. On l’accuse d’être politisée, de trop payer ses dirigeants, de prendre de mauvaises décisions de placements, de s’aventurer hors de ses champs de compétences comme pour le REM, etc.

Publié hier à 22h40

https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2022-02-24/notre-caisse-votre-insecurite-et-la-guerre.php

Mais au moment où une guerre effroyable est déclenchée, jumelée à une pandémie qui n’en finit plus, au moment où la désinformation et l’insécurité règnent, il est bon de se rappeler à quel point nous avons des institutions solides, comme la Caisse de dépôt, qui inspirent confiance, ce qui relativise les critiques.

Les fonds de la Caisse de dépôt – nos fonds – s’élèvent maintenant à 420 milliards de dollars. C’est deux fois la dette du gouvernement du Québec. Autant que la production de toute l’économie du Québec pendant un an. Plus de 40 fois l’investissement total envisagé pour le REM de l’Est1.

La Caisse, avec la cote de crédit la plus élevée possible (AAA), est tout à fait capable d’affronter n’importe quelle tempête économique, provoquée par un virus, une guerre ou autre chose. Ses résultats de 2021, comme ceux à long terme, témoignent de sa bonne gestion relative.

Sur 10 ans, son rendement annuel moyen est de 9,6 %, au-dessus de son indice de référence (8,9 %). Et cette année, elle a su faire nettement mieux, avec 13,5 % de rendement, que l’indice auquel elle doit se comparer (10,7 %).

La Caisse n’est pas parfaite, tant s’en faut, mais nos fonds sont gérés par des gens de bonne foi, qui prennent en compte les exigences et valeurs des Québécois dans leurs décisions, comme l’environnement, le développement économique local, la diversité, etc.

On est loin du régime de la Russie et de son chef, Vladimir Poutine, qui prétend faussement que l’Ukraine participe à un génocide des populations russophones et qu’elle s’est « nazifiée ».

Avec l’invasion illégale de l’Ukraine, on comprend mieux pourquoi, ces dernières années, des cellules associées au pouvoir russe ont cherché à déstabiliser les démocraties occidentales, notamment les États-Unis, pourquoi se sont multipliées les cyberattaques et stratégies russes de désinformation sur les réseaux sociaux. L’objectif était d’affaiblir les opposants aux intentions russes.

Et aujourd’hui, justement, il y a peu de leaders forts dans le monde pour s’opposer à Poutine. L’inébranlable Angela Merkel est partie, remplacée par un dirigeant allemand peu charismatique. Joe Biden est perçu comme vieux, peu énergique. Emmanuel Macron et Boris Johnson ont des leaderships mitigés, voire contestés. On est loin de Winston Churchill.

Il y a bien Xi Jinping, de la Chine, mais l’empire du Milieu est plutôt vu comme un allié de la Russie, ou du moins comme un acteur qui se gardera de trop intervenir. La position de la Chine face à l’invasion est d’ailleurs tout en retenue.

Ces hostilités à 7000 km de Montréal auront une incidence sur l’économie locale et mondiale et, par ricochet, sur les rendements de la Caisse de dépôt, dont les fonds sont investis partout dans le monde.

La Russie et l’Ukraine sont des acteurs somme toute mineurs sur l’échiquier économique mondial, loin de la Chine manufacturière. Néanmoins, les économistes s’entendent pour dire que le conflit pourrait faire monter le prix mondial de l’énergie et de certaines denrées, notamment alimentaires (voir l’écran suivant).

Cette nouvelle pression sur les prix, déjà en forte hausse en raison des problèmes des chaînes d’approvisionnement causés par la COVID-19, compliquera la tâche des banques centrales, qui veulent hausser les taux d’intérêt.

Et on ne sait rien encore sur la durée du conflit, sur ses effets sur le reste de la région et sur les intentions de Poutine pour la suite des choses.

Selon une analyse économique du Mouvement Desjardins, « si le conflit ukrainien s’aggrave, on peut anticiper une nouvelle contraction de l’économie européenne. […] Aux États-Unis et au Canada, nous pourrions voir un effet négatif sur la consommation en raison de la volatilité des marchés, des risques inflationnistes supplémentaires et de la perte de confiance des consommateurs ».

Selon le PDG de la Caisse, Charles Emond, le conflit est un signe tangible des changements dans l’ordre politique mondial.

« On se déplace depuis quelques années vers un environnement géopolitique extrêmement complexe, volatil, incertain, ambigu. C’est une espèce de récession géopolitique, un déplacement des plaques tectoniques. Les conséquences économiques vont être durables, même au-delà du conflit, et à la Caisse, il faut se positionner en conséquence », a répondu Charles Emond à ma question.

Dit autrement, le contexte incite la Caisse à être encore plus prudente dans sa gestion des fonds, à réduire ses risques, ce qui, inévitablement, pourrait avoir une incidence sur ses rendements.

Un virus et maintenant une guerre, misère. Qui aurait pu prédire que nos sociétés et nos économies auraient été aussi malmenées en si peu de temps ? Il faut encore s’estimer heureux d’être de ce côté-ci de l’Atlantique. Et il faudra garder notre sang-froid au cours des prochains mois.

Jeu de prédictions

Un petit mot sur le concours de La Presse Affaires auprès des membres de l’équipe, que j’organise chaque année. Les journalistes de la section devaient tenter d’estimer, mercredi, le rendement qu’obtiendrait la Caisse de dépôt en 2021, qui s’est avéré être de 13,5 %.

Sur les 14 participants, les rendements prévus allaient de 5 % à 17,4 %, avec une moyenne de 9,3 %. Deux gagnants sont arrivés ex æquo, avec un écart de 0,5 point avec le rendement de la Caisse, soit André Dubuc (13 %) et… Francis Vailles (14 %). Pour les sceptiques, sachez que j’avais dévoilé aux autres ma propre prévision la veille au soir…

1. Précisons que les actifs de la Caisse de dépôt appartiennent aux déposants et non au gouvernement du Québec. Les déposants sont, ultimement, les employés du gouvernement (enseignants, infirmières, fonctionnaires, cadres etc.), via le RREGOP et le RRPE, de même que les employés de la construction, ainsi que Retraite Québec (tous les travailleurs du Québec) et d’autres déposants (Fonds des générations, fonds de la santé et de la sécurité, etc).

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il y a 5 minutes, Normand Hamel a dit :

Merci pour le partage, mais c'est juste pour te rappeler qu'il existe un fil dédié à la Caisse.

 

Merci de me le rappeler, je croyais cependant que cette nouvelle dépassait le simple cadre de la CDPQ à cause de la situation internationale.

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à l’instant, acpnc a dit :

Merci de me le rappeler, je croyais cependant que cette nouvelle dépassait le simple cadre de la CDPQ à cause de la situation internationale.

C'est vrai, cette chronique pourrait aller aussi bien dans un fil comme dans l'autre.

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  • 2 semaines plus tard...

Le marché de l’emploi s’enflamme

 

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Les secteurs du commerce de gros et de détail, notamment, sont ceux qui comptent le plus d’embauches en février.

Après avoir souffert des effets du variant Omicron en janvier, le marché de l’emploi a récupéré de façon spectaculaire en février et le Québec a retrouvé le taux de chômage le plus bas au Canada, à 4,5 %.

Publié à 7h00

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2022-03-12/le-marche-de-l-emploi-s-enflamme.php

Hélène Baril La Presse

Le rebond de l’emploi était attendu, mais il a surpassé toutes les prévisions. Avec 337 000 emplois de plus en février, le marché du travail canadien dans son ensemble a récupéré les emplois perdus pendant la pandémie. Le taux de chômage est en baisse de 1 % et s’établit à 5,5 %, tout près de son creux historique de 5,4 %.

L’économie québécoise affiche 82 000 emplois de plus. Les secteurs de l’hébergement et de la restauration, de la culture et des loisirs ainsi que du commerce de gros et de détail, qui avaient le plus souffert des mesures sanitaires, sont ceux qui comptent le plus d’embauches en février.

Le taux de chômage de la région de Montréal est passé sous la barre des 5 %, à 4,9 % en février.

Forte hausse du salaire moyen au Québec

Alors que le salaire horaire moyen est en hausse de 3,1 % depuis un an au Canada et que le pouvoir d’achat des consommateurs canadiens s’érode, le Québec s’en tire mieux.

Le salaire horaire moyen est en hausse de 5,9 % depuis un an au Québec, souligne l’économiste de l’Institut du Québec, Simon Savard. « Cette croissance plus élevée des salaires au Québec qu’au Canada se remarque depuis plusieurs mois déjà », précise-t-il.

Le marché du travail plus tendu au Québec pourrait expliquer cet écart, mais on ne peut pas encore en tirer cette conclusion, selon l’économiste.

La vigueur du marché de l’emploi continue d’étonner, mais elle sera difficile à maintenir au cours des prochains mois, estime pour sa part Joëlle Noreau, économiste chez Desjardins.

La création d’emplois sera plus lente au cours des prochains mois parce que la rareté de main-d’œuvre complique singulièrement le recrutement.

Joëlle Noreau, économiste chez Desjardins

Tous les indicateurs du marché du travail se sont améliorés, souligne Statistique Canada dans son rapport de février.

Le taux de chômage des jeunes et celui des femmes sont en baisse, il y a moins de chômeurs de longue durée et le nombre d’heures travaillées, qui est un bon indicateur de la santé du marché du travail, est à un niveau record.

Statistique Canada confirme par ailleurs que les jeunes ont quitté massivement le secteur de l’hébergement et de la restauration. Depuis deux ans, il y a 89 000 jeunes de moins qui travaillent dans ce secteur. Pendant la même période, les secteurs des services professionnels, des soins de santé et du commerce de détail ont embauché plus de jeunes.

L’ombre de la guerre plane

La bonne tenue du marché de l’emploi en février devrait conforter la Banque du Canada dans sa décision de remonter les taux d’intérêt. Une deuxième hausse des taux est prévue pour le 13 avril et elle sera vraisemblablement suivie par d’autres augmentations au printemps et à l’été, croit l’économiste de Desjardins Benoit Durocher.

Les économistes de la Banque Nationale commencent à s’inquiéter des répercussions que pourrait avoir la guerre en Ukraine sur l’économie canadienne. « Le rapport d’emploi de février ne serait que de bonnes nouvelles pour la situation économique nationale si les perspectives économiques mondiales n’étaient pas assombries par l’invasion russe en Ukraine », écrivent Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme dans leur analyse du marché du travail.

La hausse des prix des produits de base affectera le pouvoir d’achat des ménages, prévoient-ils, mais l’épargne accumulée pendant la pandémie pourrait amoindrir le choc.

« Les consommateurs ont accumulé une épargne excédentaire importante et un marché du travail confortablement au plein emploi pourrait signifier que la consommation sera moins affectée qu’ailleurs », estiment-ils.

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Innovation

Au-delà de l’idée, beaucoup de concret

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La ferme verticale de fraises Ferme d’Hiver est complètement indépendante des conditions climatiques.

Le mot « innovation » fait friser les oreilles à bien des gens. Comme il est souvent galvaudé, on perd parfois son essence. Qu’est-ce que la vraie innovation ? On en discute avec trois pros. 

Publié à 8h00

https://www.lapresse.ca/affaires/portfolio/2022-03-16/innovation/au-dela-de-l-idee-beaucoup-de-concret.php

Martine Letarte Collaboration spéciale

Faire pousser des fraises en janvier, au Québec. On peut se demander si c’est de l’innovation ou de la folie. C’est pourtant ce que fait Ferme d’Hiver, à Vaudreuil-Dorion. Sa ferme verticale de fraises est complètement indépendante des conditions climatiques.

« Grâce à des capteurs, on observe le cycle circadien des plants et on leur donne la lumière dont ils ont besoin pour réaliser la photosynthèse et on arrête lorsqu’ils sont rendus au bout de leur cycle parce que de toute façon, ils ne l’absorberaient pas », explique Yves Daoust, fondateur et chef des technologies de Ferme d’Hiver.

L’entreprise a aussi dû innover en créant ses systèmes d’éclairage et de contrôle climatique. Plutôt que de faire affaire avec des équipementiers, Ferme d’Hiver a acheté les différentes composantes directement chez les manufacturiers, pour ensuite faire fabriquer ses systèmes et les breveter.

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Yves Daoust, fondateur et chef des technologies de Ferme d’Hiver

Cela nous a permis de réduire presque de moitié les coûts, et c’est important, parce que la marge de profit n’est pas élevée en agriculture et nous voulions pouvoir vendre nos paniers de fraises à des prix compétitifs.

Yves Daoust, fondateur et chef des technologies de Ferme d’Hiver

Résultat : 700 paniers de fraises sont maintenant cueillis chaque jour dans la ferme verticale et vendus chez IGA.

 

PHOTO PASCAL RATTHÉ, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Quelque 700 paniers de fraises sont cueillis chaque jour à la Ferme d’Hiver.

« On a 13 fois la capacité de production d’une serre, et nos fraises ont le même bon goût que les fraises d’été du Québec », précise M. Daoust.

L’innovation se poursuit : Ferme d’Hiver a obtenu 2,9 millions de dollars de Technologies du développement durable Canada. Elle souhaite notamment développer avec différents partenaires universitaires le projet CERVEAU, un système de contrôle de la production basé sur l’intelligence artificielle.

Nouveaux produits et nouveaux processus

Une entreprise n’est toutefois pas obligée d’aller aussi loin technologiquement pour innover. Luc Sirois, innovateur en chef du Québec, explique qu’il y a deux façons d’innover : créer de nouveaux produits ou services et mettre au point de nouveaux processus.

Or, il semble que le Québec ait du chemin à faire dans les deux avenues. Un sondage Léger commandé l’an dernier par l’innovateur en chef révélait que 30 % des entreprises québécoises avaient développé en 2020 de nouveaux produits ou services. C’était 15 % pour les nouveaux processus. Un nouveau sondage est en cours pour voir s’il y a eu de l’amélioration en 2021.

« Il faut que plus d’entreprises innovent, affirme M. Sirois. Le PIB au Québec est autour de 48 000 $ par habitant, versus 56 000 $ en Ontario. Cela signifie que les entreprises ontariennes créent plus de valeur ajoutée. Puis, c’est certain qu’on ne peut pas comparer le Québec avec Silicon Valley et Boston, mais on peut le faire avec des pays comme la Finlande, la Suède, les Pays-Bas et la Norvège. Actuellement, les meneurs commencent à courir plus vite, alors que le Québec prend du retard. »

Les freins et les accélérateurs pour l’innovation

L’un des freins à l’innovation, d’après Luc Sirois, est le manque de recherche et développement dans les entreprises.

Les gestionnaires en innovation savent que lorsqu’on met en place un projet, on a une chance sur dix qu’il soit rentable. Il faut donc faire dix petits projets pour qu’un fonctionne. Mais souvent, la direction de l’entreprise veut investir dans un seul grand projet. C’est très risqué. Comme au hockey, on a peu de chances d’entrer la rondelle dans le filet, alors il faut faire plusieurs lancers.

Luc Sirois, innovateur en chef du Québec

Pour avoir plusieurs projets sur la table, il faut aussi une culture de l’innovation, selon Pascal Monette, PDG de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ). « Il faut briser les silos dans les entreprises, amener les gens à travailler ensemble, laisser de l’espace pour la créativité. »

Il suggère aussi de former un conseil d’administration ou un comité consultatif qui sortira les dirigeants de leurs activités quotidiennes pour les mettre au défi quelques fois par année, notamment sur leurs projets innovants.

Il ne faut pas négliger non plus la propriété intellectuelle. « Les entreprises doivent être proactives pour la protéger plutôt que de s’en tenir à consulter un avocat en cas de problème », affirme M. Monette.

S’il y a des défis, il y a aussi des forces bien présentes au Québec. Le gouvernement déposera d’ailleurs prochainement la nouvelle mouture de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation.

« Le Québec est un terrain fertile pour l’innovation avec ses talents, l’accès aux capitaux et la présence de plusieurs universités qui font des recherches dans le domaine, affirme Luc Sirois. Il reste à mieux réaliser le transfert de ces éléments dans les entreprises. »

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