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Usine de batteries

Le Québec dans l’œil de Panasonic

Le Québec figure sur le radar de Panasonic, qui scrute l’Amérique du Nord pour y construire une usine de batteries. L’opération charme d’Ottawa et de Québec auprès du géant japonais n’est pas terminée, selon les informations recueillies par La Presse.

Plus important encore, ce n’est plus qu’une question de temps avant de voir un fabricant de batteries s’implanter au Québec, d’après deux sources au cœur de la filière batterie qui ne sont pas autorisées à parler publiquement à ce stade-ci. 

Cette affirmation détonne avec le discours récent du gouvernement Legault selon lequel les fabricants de batteries préféraient s’installer à proximité des constructeurs automobiles. 

Attirer Panasonic, fournisseur privilégié de Tesla, représenterait toute une réussite pour l’écosystème québécois. Québec n’a pas encore réussi à convaincre un fabricant de batteries de s’implanter sur son territoire, contrairement à l’Ontario avec Stellantis et LG. 

Ce n’est pas encore dans la poche avec Panasonic, qui regarde également aux États-Unis, d’après le site indépendant Electric Autonomy Canada. La multinationale chinoise CATL aurait la même approche.

https://www.lapresse.ca/affaires/2022-06-06/usine-de-batteries/le-quebec-dans-l-oeil-de-panasonic.php

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Filière batterie

Vale prépare le terrain à Bécancour

 

Photo Jason Oxenham, archives Associated Press

Vale souhaite produire du sulfate de nickel – un élément clé des batteries des véhicules électriques – à Bécancour.

Le géant brésilien Vale se rapproche du Québec, où il envisage de produire du sulfate de nickel – un élément clé des batteries que l’on retrouve dans les véhicules électriques. Si elle voit le jour, l’usine serait la première du genre dans le marché nord-américain.

Publié à 7h00

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-06-10/filiere-batterie/vale-prepare-le-terrain-a-becancour.php

Julien Arsenault La Presse

Fournisseur de Tesla, la multinationale de Rio de Janeiro a affiché ses couleurs, jeudi, en annonçant la conclusion d’une étude de « préfaisabilité » pour un projet dont la facture n’a pas été précisée, mais qui serait d’au moins plusieurs dizaines de millions de dollars. Les conclusions de l’étude n’ont pas été dévoilées publiquement.

« Il s’agit d’une validation pour un projet qui offre à la fois des ventes diversifiées et [une arrivée] accélérée dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques », souligne la vice-présidente de Vale Base Metals, Deshnee Naidoo.

Beaucoup de démarchage

En novembre dernier, La Presse avait révélé l’intérêt de Vale à l’endroit du Québec. Le géant brésilien, dont la valeur boursière est d’environ 85 milliards US, n’avait pas voulu préciser ses ambitions.

Lisez « Le géant brésilien Vale s’intéresse au Québec »

On sait maintenant qu’elles concernent le nickel et que l’entreprise souhaite s’installer dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, l’endroit privilégié par le gouvernement Legault pour développer la filière batterie.

L’endroit doit accueillir deux projets d’envergure : celui de BASF et celui de l’alliance entre POSCO et General Motors pour la fabrication de matériaux pour cathodes – élément principal de la batterie au lithium-ion. Le nickel entre dans la fabrication de la cathode, ce qui explique l’intérêt de Vale pour Bécancour.

Dans le cadre de la présentation des résultats annuels d’Investissement Québec, son président-directeur général, Guy LeBlanc, a signalé qu’il fallait s’attendre à d’autres annonces.

Nous sommes en discussion avec plusieurs groupes. Ça se confirme : l’ensemble de la chaîne va s’établir au Québec. Pour la première fois dans l’histoire du Québec, on va faire de la transformation de nos minéraux sur place.

Guy LeBlanc, PDG d’Investissement Québec

La stratégie québécoise de la filière batterie mise sur des projets à toutes les étapes, soit de l’extraction de ressources comme le graphite et le spodumène de lithium jusqu’à la fabrication des modules de batterie.

Des ficelles à attacher

À ce stade du processus, Vale n’a pas voulu donner une idée de l’empreinte de son éventuel complexe québécois. Sa capacité de traitement serait de 25 000 tonnes de nickel, une quantité pouvant alimenter les batteries d’environ 375 000 véhicules électriques.

Selon son inscription au Registre des lobbyistes du Québec, Vale souhaiterait obtenir un soutien financier du gouvernement Legault dans le cadre de son projet. L’entreprise a confirmé des discussions avec Québec et Ottawa.

Le minerai transformé proviendrait probablement de sa mine de Voisey’s Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador. La multinationale brésilienne est également présente en Ontario ainsi qu’au Manitoba. Au pays, elle compte quelque 7000 employés. Le 6 mai dernier, Vale avait dévoilé une entente à long terme avec Tesla afin d’approvisionner le constructeur automobile américain en nickel extrait au Canada.

Cette entente s’inscrivait dans le cadre d’un effort de la multinationale visant à accroître son exposition à l’industrie des véhicules électriques en forte croissance.

Avec la collaboration d’André Dubuc, La Presse

En savoir plus

80

Au Québec, on recense quelque 80 acteurs dans tous les maillons de la chaîne de valeur de la filière batterie.

SOURCE : Propulsion Québec

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  • 3 semaines plus tard...

Filière batterie

Production de spodumène en Abitibi au premier semestre 2023

 

PHOTO ERNEST SCHEYDER, ARCHIVES REUTERS

L’entreprise Piedmont Lithium, qui détient 25 % des parts de Sayona Québec, exploite en préproduction une usine de fabrication d’hydroxyde de lithium en Caroline du Nord.

Le conseil d’administration de Sayona Québec a autorisé le redémarrage de la production de concentré de spodumène à son projet Lithium Amérique du Nord (LAN), à La Corne, en Abitibi, pour le premier semestre de l’année prochaine.

Publié à 7h00

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-06-29/filiere-batterie/production-de-spodumene-en-abitibi-au-premier-semestre-2023.php

André Dubuc La Presse

Cette décision nécessite un investissement de 80 millions US.

Le spodumène, ou concentré de lithium, sert à faire des produits transformés comme le carbonate de lithium et l’hydroxyde de lithium, lesquels servent à la fabrication de batteries au lithium-ion, au cœur de l’électrification des transports.

Sayona Québec appartient à Piedmont Lithium à 25 % et à l’australienne Sayona Mining à 75 %. Chaque partenaire ayant réalisé d’importantes levées de fonds au cours du premier semestre 2022, l’investissement sera financé au prorata des participations des deux partenaires, a indiqué dans un courriel John Koslow, responsable des relations avec les investisseurs chez Piedmont.

Cotée au NASDAQ, Piedmont Lithium exploite en préproduction une usine de fabrication d’hydroxyde de lithium en Caroline du Nord et a signé une entente pour approvisionner Tesla. Son propre projet de mine dans le même État fait face à des retards à la suite de l’opposition citoyenne, expliquait l’agence Reuters le 22 juin, ce qui a incité Piedmont à se tourner vers le Québec.

Piedmont et Sayona ont racheté LAN en août 2021 de ses créanciers, essentiellement d’Investissement Québec, laquelle a perdu 63 millions avec la déconvenue de LAN version 1,0.

 

« L’équipement à long terme a été commandé et l’ingénierie de conception détaillée a commencé à la fin de 2021 », indique Sayona Québec dans un communiqué.

« C’est un nouveau départ pour LAN. Les mises à niveau d’immobilisations auront un impact positif tant sur la qualité du produit que sur la réduction des coûts d’exploitation grâce à une meilleure utilisation de l’usine et à des récupérations de spodumène plus élevées, soutient Keith Phillips, président et directeur général de Piedmont Lithium, dans le même communiqué.

Nous sommes ravis de franchir cette nouvelle étape essentielle pour fournir les ressources en lithium dont l’Amérique du Nord a tant besoin.

Keith Phillips, président et directeur général de Piedmont Lithium

Piedmont achètera la plus élevée entre 113 000 tonnes par an de concentré de spodumène ou 50 % de la production du LAN. L’accord couvre également le concentré produit à partir du minerai extrait du projet Authier, à La Motte. Les achats sont soumis aux prix du marché avec un prix plancher de 500 $ US par tonne métrique et un prix plafond de 900 $ US par tonne métrique.

Guy Laliberté, chef de la direction de Sayona au Québec, n’était pas immédiatement disponible pour répondre à nos questions.

Transformation du lithium

Sayona et Piedmont prévoient de commencer une série d’études techniques concernant la conversion du lithium au Québec. D’autres informations sont prévues dans les prochains mois.

Selon les conditions de leur accord, si Sayona et Piedmont construisent et exploitent conjointement une usine de conversion du lithium au Québec, le concentré de spodumène produit par le projet LAN sera livré de préférence à cette usine chimique dès le début des activités.

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Filière batterie

Hydro en quête d’un allié

 

PHOTO RONNY HARTMANN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Hydro-Québec cherche de l’aide pour commercialiser ses recherches sur la batterie à électrolyte solide.

Au moment où la filière des batteries pour véhicules électriques se développe à vive allure, Hydro-Québec est à la recherche d’un allié prêt à s’investir pour aider la société d’État à commercialiser ce qu’elle présente comme la « prochaine percée technologique majeure », a appris La Presse.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/affaires/2022-07-06/filiere-batterie/hydro-en-quete-d-un-allie.php

Julien Arsenault La Presse

Selon nos informations, des prétendants « de qualité », notamment des entreprises asiatiques et européennes, se sont manifestés depuis que le processus s’est enclenché, il y a un peu moins d’un an. Aucune entente n’a été conclue pour le moment.

L’an dernier, Hydro-Québec a mandaté la Société Générale – l’une des principales banques françaises – pour aller cogner à différentes portes. Quelques dizaines d’entreprises ont été pressenties. Une présentation de 15 pages « hautement confidentielle » que La Presse a pu consulter met en valeur le Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie de la société d’État, située à Varennes, en banlieue sud de Montréal.

« Hydro-Québec recherche un partenaire qui prendra une participation dans ses activités de batteries pour finaliser le développement et accélérer le lancement commercial des batteries à électrolyte solide pour véhicules électriques », est-il écrit dans le document.

Interrogée, la société d’État répond que ses recherches concernant une nouvelle génération de « batteries tout solide » ont « atteint un niveau de maturité très élevé » et qu’une entente avec un partenaire est « cruciale » pour espérer qu’elles se retrouvent « éventuellement » dans des véhicules électriques.

 

PHOTO FOURNIE PAR HYDRO-QUÉBEC

Le Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec est situé à Varennes.

Hydro-Québec affirme qu’il s’agit de la « prochaine percée technologique majeure » notamment parce que l’on réduit considérablement le poids des batteries. On peut donc en augmenter l’énergie. Ces batteries seraient plus sûres, fait valoir la société d’État, en raison de l’absence d’électrolyte liquide inflammable dans leur composition.

Étapes à franchir

En dépit des avancées réalisées, il reste plusieurs étapes à franchir avant d’atteindre celle de la commercialisation. C’est sur ce plan qu’Hydro-Québec a besoin d’un coup de pouce. De plus, des géants de l’automobile comme Nissan ambitionnent de produire des batteries de ce genre.

« Cela coûte cher et il faut des acteurs qui se spécialisent dans l’industrialisation des batteries, affirme une source gouvernementale au fait du dossier, mais qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement. Ce n’est pas une démarche financière. Le but est de mettre les fruits de la recherche au profit de la filière batterie du Québec. »

Cette personne affirme qu’une « vente totale » des activités du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie ne serait pas sur la table.

Hydro-Québec a déjà commencé à nouer des partenariats dans le créneau des batteries. Depuis un peu plus de deux ans, l’Institut de recherche en électricité d’Hydro-Québec (IREQ) collabore avec Mercedes-Benz au développement des batteries lithium-ion de prochaine génération. Il n’a pas été possible de savoir si le géant allemand pourrait être le partenaire recherché.

Encore des questions

Les documents préparés par la Société Générale ne s’avancent pas sur la taille de l’investissement nécessaire pour commercialiser les brevets et le travail du Centre d’excellence. Il est permis de croire que les sommes seraient substantielles puisque l’on parle de commercialisation et d’industrialisation, c’est-à-dire de production à plus grande échelle.

Un éventuel partenariat pourrait prendre la forme de celui intervenu entre Hydro-Québec et Dana en 2018. L’équipementier automobile américain était devenu, cette année-là, l’actionnaire majoritaire de TM4, filiale québécoise de la société d’État spécialisée dans les moteurs électriques, dans le but d’accélérer sa croissance. La transaction avait permis à Hydro-Québec d’empocher 165 millions.

Dans son appel d’intérêt, la société d’État affirme travailler sur trois générations de batteries tout solide, avance la présentation de la Société Générale. La commercialisation pourrait débuter dès 2025, d’après le document.

Professeur au département de génie chimique de Polytechnique Montréal, Gregory Patience, qui se spécialise entre autres dans le secteur des batteries, n’est guère surpris des démarches d’Hydro-Québec. Après avoir consulté le document préparé par la Société Générale, l’expert ne s’inquiète pas de l’arrivée d’un éventuel partenaire étranger. À son avis, il ne s’agit pas d’une mauvaise nouvelle pour la suite des choses.

 

PHOTO FOURNIE PAR POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

Gregory Patience, professeur au département de génie chimique de Polytechnique Montréal

« C’est une stratégie, dit M. Patience, au cours d’un entretien téléphonique. Je dirais que c’est souhaitable. Peut-être même qu’il fallait le faire avant. Ils disent [chez Hydro-Québec] avoir trouvé quelque chose d’extraordinaire, mais peut-être qu’ils n’ont pas le personnel pour le réaliser. »

La filière québécoise des batteries, un projet sur lequel mise grandement le gouvernement Legault, a été au cœur d’annonces d’envergure au cours des derniers mois. Le géant chimique allemand BASF ainsi que la coentreprise formée par POSCO (Corée du Sud) et General Motors (GM) ont choisi de s’établir dans le parc industriel de Bécancour – l’endroit privilégié par Québec pour développer ce nouvel écosystème – afin d’y fabriquer des matériaux de cathodes.

Avec la collaboration de Jean-Thomas Léveillé, La Presse

Le Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec

Plus de 120 employés au total, dont quelque 40 chercheurs

Des investissements supérieurs à 400 millions depuis 2006

Une soixantaine de licences accordées

Environ 100 familles de brevets

Au moins 250 publications scientifiques

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  • 2 semaines plus tard...

Montréal sera l’hôte d’une conférence mondiale sur les batteries au lithium en 2026

Les projets liés au développement de batteries au lithium se multiplient dans la province, particulièrement dans le parc industriel de Bécancour.

Photo : Reuters / Wolfgang Rattay

James-Patrick Cannon (accéder à la page de l'auteur)James-Patrick Cannon

Publié hier à 18 h 39

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1899259/batteries-lithium-montreal-quebec-ontario-2026

Le Palais des congrès de Montréal accueillera la conférence de l'International Meeting on Lithium Batteries (IMLB), en 2026. Cette rencontre référence dans le domaine des batteries au lithium-ion — qui propulsent les voitures électriques et alimentent nos téléphones cellulaires — devraient attirer près de 1600 chercheurs et étudiants issus de tous les continents.

Le Palais des congrès et Tourisme Montréal se sont tous les deux réjouis de la nouvelle et se sont empressés de saluer l’engagement et l’implication du principal instigateur de la candidature de Montréal, Karim Zaghib. Le professeur à l’Université Concordia et l’Université McGill, dont les recherches sont citées partout dans le monde, a également été nommé président de l’IMLB

 2026.

Pour l’ancien directeur du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec, la tenue de cette conférence tombe à point nommé.

C’est un signe qu’on a un très bon écosystème québécois et canadien [...] et ça tombe pile au moment où les gouvernements du Québec et de l’Ontario dévoilent d’excellentes initiatives, affirme le chercheur.

M. Zaghib évoque de récents investissements à Bécancour, notamment du géant allemand BASF ou du constructeur automobile General Motors (GM). Les deux entreprises ont annoncé en mars vouloir y implanter des usines de cathodes, composants essentiels à la fabrication de batteries au lithium. C’est sans compter le projet de Nemaska Lithium, qui ambitionne de transformer de l’hydroxyde de lithium à Bécancour – projet dans lequel le gouvernement du Québec a investi 175 millions de dollars jusqu’ici.

Plusieurs entreprises du domaine des batteries pour les voitures électriques s'intéressent à Bécancour.

Photo : iStock

En Ontario, le constructeur automobile Stellantis et le fabricant sud-coréen de batteries LG Energy Solution annonçaient peu après leur intention de construire la première usine de batteries pour véhicules électriques du pays à Windsor, en Ontario. Le projet, qui aura une capacité de production de 45 gigawattheures, concrétisera la première usine gigawatt au pays, selon le ministre de l’Innovation François-Philippe Champagne.

Ces usines ont en commun qu’elles seront pleinement opérationnelles d’ici 2025, soit un an avant la tenue du prochain IMLB

.

C’est un bon timing pour montrer au monde entier le positionnement et le succès de l'initiative batterie, tant pour le Québec que pour le Canada, déclare Karim Zaghib.

Un écosystème unique

Selon le chercheur, le succès de l’écosystème canadien — en particulier québécois — tient à plusieurs facteurs.

Parmi ces facteurs, il note la disponibilité de minerais critiques à la fabrication des batteries sur un seul territoire, du cuivre au graphite en passant par le cobalt et le nickel.

La capacité de transformer ces minéraux avec une énergie verte, abondante et peu coûteuse, à savoir l’hydroélectricité, offre au Québec un autre avantage notable.

La province peut également profiter d’accords de libre-échange avec les États-Unis, l’Europe et le Japon pour exporter ses matériaux et ses produits à l’abri de mesures protectionnistes.

Tout ça rend l’écosystème québécois unique au monde, selon l’analyse de Karim Zaghib.

Et le gouvernement du Québec en est pleinement conscient. Le premier ministre François Legault promeut le développement d’une filière batterie en sol québécois, de l’extraction et la transformation des minerais au recyclage des batteries.

Son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a déjà déclaré que l’objectif est de bâtir une filière équivalente à celle du secteur des multimédias au début des années 2000. Un objectif dont la réalisation pourrait nécessiter jusqu’à 10 milliards de dollars en investissement, a-t-il admis lors des études de crédits.

Une complémentarité naturelle

Karim Zaghib recharge sa voiture hybride.

Photo : Radio Canada International / Samir Bendjafer

Mais Karim Zaghib est d'avis que ces ambitions et ces avantages concurrentiels ne mettent pas pour autant le Québec en compétition avec son voisin ontarien.

Ce dernier note qu'il va de soi que la production de voitures électriques se fasse en Ontario, vu la présence de constructeurs automobiles comme Ford et GM. Le Québec, pour sa part, a tout ce qu’il faut pour lui fournir les matériaux et les composants nécessaires à la réalisation de ces voitures, comme les anodes et les cathodes, de par sa richesse en ressources naturelles et sa proximité géographique. La province se démarque aussi de sa voisine par la production d'autres types de véhicules, comme des autobus et des motoneiges électriques.

Cette recette pourrait se révéler gagnante de part et d’autre de la frontière, ne serait-ce qu’en raison de la popularité croissante des véhicules électriques.

Selon des données colligées par Desjardins, 6,7 millions de véhicules rechargeables ont été vendus dans le monde en 2021, contre seulement 580 000 durant l’année 2015.

Une tendance qui suit de près la baisse du coût de production des batteries au lithium-ion, qui est passé de 917 $ le kWh en 2010 à 137 $ en 2020.

Cette baisse devrait se poursuivre pour atteindre 100 $ le kWh dès 2024 — stade où la voiture électrique deviendrait en principe aussi abordable que la voiture à essence, précise Karim Zaghib.

On n’a pas le choix, souligne l’expert, qui montre du doigt l’accélération massive de l’électrification des transports et l'important virage électrique des constructeurs automobiles.

Les gens aujourd’hui comme vous, comme moi, ils veulent acheter une voiture électrique, mais ils ne veulent pas acheter une voiture électrique très chère, laisse-t-il tomber.

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  • 4 semaines plus tard...

Parc régional du Réservoir-Kiamika

Une mine dans un parc ?

 

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

Le parc régional du Réservoir-Kiamika, près de Mont-Laurier

Un exploitant minier convoite un gisement de graphite situé en partie dans un parc régional des Laurentides à vocation de conservation et prisé des adeptes de plein air. Des citoyens et des élus s’inquiètent de voir son territoire défiguré par une mine, qui mettrait aussi en péril un projet récréotouristique de 2,5 millions.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/actualites/2022-08-18/parc-regional-du-reservoir-kiamika/une-mine-dans-un-parc.php

Léa Carrier La Presse

« Ce n’est pas à côté du parc : c’est dans le parc », fustige Marie-Claude Provost, directrice du parc régional du Réservoir-Kiamika, situé près de Mont-Laurier.

Elle fait référence au projet Mousseau Ouest : une mine de graphite potentielle d’une superficie de 489 hectares, accessible à partir de la route 117 sur 12 km de chemins forestiers.

L’entreprise ontarienne Northern Graphite veut acheter un lot de claims miniers dans l’intention d’exploiter le précieux minerai.

Un claim est un titre minier qui donne à son propriétaire le droit exclusif de chercher des substances minérales sur le terrain d’un domaine de l’État.

Le graphite – essentiel à l’électrification des transports – est au cœur du développement d’une filière batterie au Québec, comme l’ambitionne le gouvernement de François Legault.

« Mousseau Ouest a le potentiel de devenir un projet significatif », a réagi Hugues Jacquemin, PDG de Northern Graphite, dans un communiqué publié le 8 août dernier.

Nous nous attendons à ce que le gisement joue un rôle important à mesure que l’entreprise consolide sa position de seul producteur significatif de graphite en Amérique du Nord.

Hugues Jacquemin, PDG de Northern Graphite, dans un communiqué

Aucune vente n’a encore été conclue avec Imerys Group, l’actuel propriétaire des claims miniers, mais le projet inquiète élus et citoyens.

 

CAPTURE TIRÉE DE GOOGLE EARTH

Emplacement du parc régional du Réservoir-Kiamika

C’est qu’une large portion du site est située sur le territoire du parc régional du Réservoir-Kiamika, qui abrite une réserve de biodiversité de 46 km2 et une dizaine de lacs.

« Le paysage va complètement changer. Ce n’est pas du tout, du tout compatible », s’insurge Marie-Claude Provost.

Un projet déjà financé

Qui plus est, Québec a octroyé au parc, en juin, plus de 1 million de dollars qui serviront à la construction d’un centre éducatif et écotouristique.

Le projet, financé à hauteur totale de 2,5 millions, prévoit l’ajout de 4 camps rustiques, 5 prêts-à-camper, 17 sites pour roulottes et 10 sites de camping rustique.

Or, la possible exploitation de graphite menace l’avenir du projet, craint la Ville de Rivière-Rouge, qui a investi 150 000 $ dans sa réalisation.

« C’est certain qu’on s’oppose au projet minier », répond Denis Lacasse, maire de Rivière-Rouge, en entrevue avec La Presse.

Imagine : t’as un projet touristique, le gouvernement investit au-dessus d’un million et là, il pourrait y avoir l’achat de claims miniers.

Denis Lacasse, maire de Rivière-Rouge

Dans une résolution adoptée à l’unanimité le 9 août, la Ville interpelle le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles afin qu’il protège le parc régional du Réservoir-Kiamika « de l’exploration et de l’exploitation minière de toute substance minérale ».

Joint par La Presse à de nombreuses reprises, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles n’a pas répondu à nos questions.

La députée caquiste de la circonscription de Labelle, Chantale Jeannotte, indique « suivre le dossier avec intérêt ». Pour elle, « l’acceptabilité sociale est primordiale », écrit l’élue.

« Cela dit, l’existence d’un projet d’exploration ne signifie pas nécessairement l’ouverture d’une mine », rappelle-t-elle.

« C’est plutôt rare que des projets franchissent l’ensemble des étapes en raison du cadre légal rigoureux du Québec, justement bâti sur les principes de développement durable », souligne Mme Jeannotte.

« Très loin d’une mine en opération »

« On est très loin d’avoir une mine en opération », assure Philippe Gervais, directeur principal de la firme de relations publiques Navigator, qui représente Northern Graphite.

Si une vente est bel et bien conclue, l’entreprise aurait le droit exclusif de chercher des substances minérales sur le territoire pour une période de deux ans. Dans ce cas-ci, des forages d’exploration ont déjà révélé un potentiel d’exploitation de graphite.

Pour ensuite aller de l’avant et construire une mine, Northern Graphite devrait se plier à toutes les exigences imposées par Québec, rappelle M. Gervais.

« Il faut faire des études environnementales, des consultations. On va faire tout ce qu’il faut », affirme M. Gervais.

Mais ça ne suffit pas à rassurer les citoyens.

« On refuse que le paysage soit dévasté », tonne Raymond Carrier, président de l’Association des propriétaires du réservoir Kiamika.

Selon une carte du projet consultée par La Presse, moins de cinq kilomètres séparent une zone habitée du potentiel site minier.

On pense qu’il y aura un bon nombre de nuisances, dont la poussière et le bruit. Et sur le lac, on sait que le son se propage très facilement.

Raymond Carrier, président de l’Association des propriétaires du réservoir Kiamika

De plus, les citoyens sont préoccupés par les impacts inconnus de l’exploitation minière sur la faune et la flore du parc régional du Réservoir-Kiamika.

« On s’inquiète des effets sur les cours d’eau et les petits lacs. Sans compter que les camions vont emprunter des sentiers forestiers », souligne Raymond Carrier.

Selon Philippe Gervais, il est encore trop tôt pour discuter d’éléments précis comme le trajet des camions, mais il assure que toutes les parties seront consultées.

« Si on va de l’avant, il va y avoir des consultations pour voir comment on peut tous vivre ensemble », souligne-t-il.

L’inquiétude grimpe ailleurs au Québec

C’est loin d’être le premier projet de mine qui suscite l’inquiétude dans les dernières années au Québec.

Début août, 21 municipalités de l’Outaouais ont lancé une offensive contre l’exploitation minière dans leur région, dont elles craignent les impacts sur les lacs et la qualité de vie des résidants.

À Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière, la mine à ciel ouvert de la société Nouveau Monde Graphite, dont la construction a été lancée à l’été 2021, continue de diviser la communauté. C’est que le projet avait obtenu le feu vert de Québec, même si certaines études environnementales n’avaient pas encore été complétées.

 

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Mine de graphite à Saint-Michel-des-Saints

Un autre projet de mine de graphite, La Loutre, situé entre Duhamel et Lac-des-Plages, dans les Laurentides, est à l’étape des forages d’exploration.

« On le voit partout, on en entend partout. On regarde ce qui se fait ailleurs, et on ne veut pas ça chez nous », déplore Marie-Claude Provost.

« Je sais qu’on a besoin de graphite pour les batteries, mais il y a des endroits où l’acceptabilité sociale est présente. Mais dans les Laurentides ? Dans un parc ? », lance-t-elle.

4 millions

Nombre de batteries que le Québec pourrait fabriquer chaque année avec ses réserves connues de lithium, de graphite, de nickel et de cobalt

Source : ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec

Une coalition d’organismes demande un « moratoire »

Une coalition d’une dizaine d’organismes et une MRC pressent Québec d’instaurer un moratoire sur le « boom sans précédent » de claims miniers dans les zones de villégiature et de tourisme.

Le sud du Québec est frappé par une « vague de claims miniers », déplorent une dizaine d’organismes, appuyés par la MRC de Papineau, dans une missive adressée au gouvernement.

« À ce rythme, on sera bientôt devant un fait accompli. Le Québec va devenir l’Alberta des minéraux », tonne Louis St-Hilaire, porte-parole du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, qui mène la charge.

De janvier 2021 à août 2022, la coalition a épluché – et cartographié – les données du GESTIM, le registre public des droits miniers du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles.

Consultez la cartographie

Et ce qu’elle a trouvé « est bien pire que ce qu’on imaginait », souligne M. St-Hilaire.

Dans Lanaudière, où on observe la plus forte hausse, les titres miniers ont augmenté de 408 % depuis 2021. Suivent l’Outaouais (211 %), les Laurentides (71,2 %) et la Mauricie (49 %).

Au total, l’augmentation moyenne est de 129 %, près de 5 fois plus que ce qui est observé à l’échelle du Québec au cours de la même période.

Le boom coïncide avec le virage électrique de Québec, qui mise sur l’exploitation de « minéraux d’avenir », dont le graphite, remarque la coalition.

Parcs et réserves fauniques

Ce qui l’inquiète davantage, toutefois, c’est la hausse des titres miniers autour des parcs et dans les réserves fauniques.

Des centaines de claims sont collés sur des parcs nationaux et régionaux d’envergure, dont le parc national du Mont-Tremblant, alors que d’autres se retrouvent directement à l’intérieur de réserves fauniques d’importance comme la réserve de Papineau-Labelle, observe-t-on sur la carte produite par la coalition.

Évidemment, tous les titres miniers n’aboutissent pas à une mine, rappelle Louis St-Hilaire. « Mais c’est la première étape », précise-t-il.

Ainsi, les organismes réclament un moratoire sur la vente de nouveaux claims dans les zones de villégiature et de tourisme, et ce, tant que la Loi sur les mines et les règles d’application des « territoires incompatibles avec l’activité minière » (TIAM) n’auront pas été modifiées afin de mieux protéger ces secteurs et les milieux naturels qu’ils abritent.

« Il faut remettre la santé et l’environnement au cœur des lois et des politiques minières actuelles », plaide Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.

« Nos citoyens sont très attachés à notre territoire, parsemé de lacs et cours d’eau exceptionnels. Nous entendons très clairement leur message et nous le partageons », affirme aussi Benoit Lauzon, préfet de la MRC de Papineau.

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  • 1 mois plus tard...

Filière batterie Recyclage Lithion s’allie au géant General Motors

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L'usine de Recyclage Lithion à Anjou.

General Motors (GM) accroît sa présence dans la filière batterie en investissant dans Recyclage Lithion, qui s’affaire à achever sa première usine de récupération dont les activités doivent démarrer l’an prochain.

Publié à 10h03

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-09-22/filiere-batterie/recyclage-lithion-s-allie-au-geant-general-motors.php

Julien Arsenault La Presse

Les détails financiers du partenariat annoncé jeudi n’ont pas été dévoilés. Le géant automobile américain participe à la ronde de financement de l’entreprise québécoise par l’entremise de son bras d’investissement – GM Ventures.

Recyclage Lithion et l’entreprise établie à Detroit collaboreront essentiellement en matière de recherche et développement.

« Notre partenariat avec GM marque une étape clé du déploiement commercial de Lithion et ouvre la voie à une percée nécessaire dans l’électrification des transports en rendant possible la circularité des matériaux de façon rentable et durable », a souligné le président et chef de la direction de la société québécoise, Benoit Couture.

Pour GM, il s’agit d’un deuxième investissement au Québec en quelques mois seulement.

En mars dernier, la multinationale avait annoncé son intention, dans le cadre d’un partenariat avec le géant sud-coréen Posco Chemical, de construire une usine de fabrication de matériaux de cathodes – le principal élément de la batterie lithium-ion d’un véhicule électrique – à Bécancour.

Ce projet est évalué à au moins un demi-milliard de dollars.

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  • 4 semaines plus tard...

Filière québécoise des batteries Nouveau Monde Graphite se rapproche de Panasonic

 

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

L’entreprise souhaite transformer le graphite de sa future mine de Saint-Michel-des-Saints en un produit utilisé par les fabricants d’anodes – composant de la batterie que l’on retrouve dans les voitures électriques.

Nouveau Monde Graphite, l’un des acteurs de la filière québécoise des batteries, franchit un pas important vers la commercialisation grâce à un trio d’ententes, notamment avec le géant asiatique Panasonic, intéressé à acheter une « part importante » de sa production.

Publié à 11h11

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-10-20/filiere-quebecoise-des-batteries/nouveau-monde-graphite-se-rapproche-de-panasonic.php

Julien Arsenault La Presse

L’entreprise récolte également 50 millions US auprès de Pallinghurst et Investissement Québec (IQ) – ses deux principaux actionnaires – ainsi que la multinationale Mitsui. L’argent, obtenu par l’entremise de billets convertibles, servira essentiellement à financer le projet minier de Nouveau Monde Graphite ainsi que son usine de Bécancour.

« La participation de Mitsui et de Panasonic témoigne de notre robuste modèle d’affaires et servira de levier dans la progression de notre plan d’entreprise vers l’établissement de ce qui devrait devenir la plus grande production pleinement intégrée de graphite naturel en Amérique du Nord », souligne Eric Desaulniers, fondateur ainsi que président et chef de la direction de la compagnie.

Ces annonces étaient accueillies favorablement par les investisseurs, jeudi, avant-midi. À la Bourse de Toronto, le titre de Nouveau Monde Graphite s’appréciait de 5,3 %, ou 36 cents, pour se négocier à 7,19 $.

L’entreprise souhaite transformer le graphite de sa future mine de Saint-Michel-des-Saints en un produit utilisé par les fabricants d’anodes – composant de la batterie que l’on retrouve dans les voitures électriques.

Il y a toutefois encore plusieurs étapes à franchir. L’entente avec Panasonic constitue un engagement de la multinationale japonaise, mais elle devrait être officialisée. Nouveau Monde Graphite devra prouver qu’elle peut livrer la marchandise à Bécancour, l’endroit privilégié par le gouvernement Legault pour développer la filière batterie.

En août dernier, Panasonic avait annoncé la construction d’une usine de cellules, la dernière étape dans la chaîne avant l’assemblage des batteries, dans l’État américain du Kansas. Ce site approvisionnera Tesla.

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  • 2 semaines plus tard...

Filière des batteries Britishvolt enterre son projet québécois

 

PHOTO FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ DU PARC INDUSTRIEL ET PORTUAIRE DE BÉCANCOUR

Britishvolt convoitait un terrain dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, l’endroit privilégié pour la filière des batteries.

Il reste toujours un acteur à trouver dans la filière québécoise des batteries et ce n’est pas Britishvolt qui jouera ce rôle. L’entreprise britannique enterre son projet québécois et son antenne canadienne n’est plus dirigée par l’ex-premier ministre Philippe Couillard. Celui-ci estime que le Québec reste intéressant pour les celluliers – responsables de la dernière étape avant l’assemblage des batteries pour véhicules électriques.

Mis à jour hier à 15h07

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-11-01/filiere-des-batteries/britishvolt-enterre-son-projet-quebecois.php

Julien Arsenault La Presse

M. Couillard a confirmé, mardi, ce qui semblait inévitable : l’entreprise, qui lutte pour sa survie, met de côté ses ambitions québécoises. Sans préciser la date de son départ, ce dernier affirme qu’il est survenu il y a « quelques jours ».

« Ma motivation était de participer à un projet au Québec, a dit l’ancien premier ministre libéral, en entrevue téléphonique avec La Presse. À partir du moment où il n’y a plus de projet au Québec, ma motivation n’est plus là. Les facteurs d’attractivité du Québec sont toujours là. »

Britishvolt, qui n’a toujours pas généré de revenus, dit avoir décidé d’élargir ses horizons à l’échelle de l’Amérique du Nord depuis l’adoption de l’Inflation Reduction Act (IRA) aux États-Unis. Cette loi prévoit notamment des milliards en subventions et crédits d’impôt pour les acteurs de la filière des batteries, comme les celluliers.

Il est toutefois difficile de savoir comment la jeune pousse s’y prendra pour s’implanter de ce côté-ci de l’Atlantique au moment où son avenir semble très nébuleux. Selon la BBC, l’entreprise fondée il y a trois ans aurait évité l’effondrement de justesse en obtenant du financement supplémentaire.

Il n’était toutefois pas possible de connaître l’identité des prêteurs, selon le radiodiffuseur public britannique. Son projet d’usine de cellules au Royaume-Uni est aux prises avec des retards et une explosion des coûts. Sa faisabilité paraît incertaine.

Britishvolt sollicitait l’appui de Québec et d’Ottawa afin de financer son usine québécoise, un projet estimé à des centaines de millions de dollars et qui avait été évoqué à l’automne 2021. Personne n’a été étonné de la tournure des évènements au sein du gouvernement Legault ainsi que chez Hydro-Québec puisqu’il n’y avait pas eu d’avancée ces derniers mois.

Consultez l’article « Deux projets d’usines de cellules au point mort »

Une bonne stratégie

M. Couillard insiste : l’échec québécois de Britishvolt n’est pas imputable à la stratégie mise sur pied par le gouvernement Legault. Celle-ci a été « très bien montée, de façon méthodique et bien déployée », affirme l’ex-premier ministre. Les représentants du ministère de l’Économie et de l’Innovation ainsi qu’Investissement Québec (IQ) – le bras financier de l’État québécois — « ont été à l’écoute » et ils ont « bien géré les risques pour les contribuables », a-t-il ajouté.

 

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

L’ex-premier ministre Philippe Couillard dirigeait l’antenne canadienne de Britishvolt.

C’est certain que le maillon manquant est le constructeur de cellules. Je suis assez convaincu qu’un autre candidat va se manifester, si ce n’est pas déjà fait. Je pense qu’il faut miser sur la stratégie actuelle pour attirer des entreprises.

Philippe Couillard

On semble déjà s’être tourné vers d’autres options à Québec.

« Nous sommes en discussion avec des celluliers pour desservir le marché québécois et même nord-américain », a indiqué Mathieu St-Amand, l’attaché de presse du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

Ce dernier n’est toutefois pas allé plus loin.

Malgré ses démarches québécoises, Britishvolt n’était toujours pas propriétaire du terrain qu’elle convoitait dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, l’endroit privilégié par le gouvernement Legault pour développer la filière batterie.

La stratégie gouvernementale table sur des projets à toutes les étapes de la chaîne, soit l’extraction des ressources comme le graphite et le spodumène de lithium, la transformation de matière en composants de qualité batterie, la fabrication d’anodes et de cathodes (principal élément d’une batterie), l’assemblage de cellules et la fabrication des modules de batteries.

Il y a eu des annonces à toutes les étapes. Britishvolt aurait pu être le chaînon manquant.

Cette dernière n’était pas la seule à éprouver des problèmes. StromVolt, une autre entreprise en démarrage, n’est plus en mesure de réaliser l’usine de cellules de 200 à 300 millions présentée à l’automne 2021. La jeune pousse avait vu son partenariat avec Delta Electronics, qui devait offrir les droits sur sa technologie et son expertise, prendre fin.

En savoir plus

9

C’est le nombre d’étapes dans la chaîne des batteries entre l’exploration et le recyclage.

Source : gouvernement du Québec

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Filière québécoise des batteries

Un « projet sérieux » de Ford sur la table à Bécancour

Après General Motors (GM), Ford se rapproche de la filière québécoise des batteries. Un « projet sérieux » d’usine de matériaux de cathode – composante névralgique de la batterie au lithium-ion – à Bécancour est envisagé par le géant américain et deux partenaires, a pu confirmer La Presse.

Julien Arsenault - La Presse

Ce chantier serait estimé à 700 millions US, selon les informations recueillies par l’agence Bloomberg. Il n’a pas été possible de confirmer ce montant. L’usine serait le fruit d’une collaboration entre Ford, le fabricant sud-coréen de cellules SK On et EcoPro Global, spécialisée dans les composants de batteries. 

Les discussions entre les trois partenaires et Québec sont « avancées », a indiqué à La Presse une source gouvernementale qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement, avant d’ajouter qu’il y avait encore du pain sur la planche. 

« Il y a encore plusieurs éléments à ficeler s’ils veulent venir ici, a-t-elle indiqué. C’est un projet sérieux et il y a encore des terrains de disponibles à Bécancour. » 

Les signaux sont similaires en provenance du gouvernement Trudeau, qui échange avec le trio d’entreprises. Ford, SK On et EcoPro n’avaient pas répondu aux questions de La Presse, vendredi après-midi. 

Déjà des demandes

EcoPro avait déjà mis la table à ses demandes dans son inscription au Registre des lobbyistes du Québec. Elle sollicite l’appui financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation ainsi qu’Investissement Québec (IQ), le bras financier de l’État québécois, dans ses démarches. 

« Prêter assistance à EcoPro dans ses recherches de financement pour soutenir son projet d’usines de matériaux de cathode destinées à la fabrication de batteries, incluant l’achat d’un terrain, les frais de construction et l’achat d’équipement », peut-on lire. 

Les demandes financières de la compagnie ne sont pas chiffrées. Les mêmes demandes se trouvent dans la fiche d’EcoPro au registre fédéral des lobbyistes. 

Si le projet se concrétise, il s’agirait de la troisième usine de fabrication de matériaux de cathodes à s’implanter dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, l’endroit privilégié par la stratégie gouvernementale pour développer la filière des batteries. 

La coentreprise formée par GM et Posco ainsi que le géant allemand BASF ont confirmé, plus tôt cette année, la construction de complexes. Les cathodes représentent environ 40 % du coût d’une cellule. La production devrait débuter vers 2025 dans ces deux usines. 

Ford, SK On et EcoPro avaient déjà annoncé, en juillet dernier, une entente en vue de la construction d’une usine de matériaux de cathodes aux États-Unis. La production de ce site alimenterait une coentreprise formée par SK On et le constructeur américain dans l’État du Tennessee. 

Une chaîne incomplète

Ford serait le deuxième grand américain de l’automobile, après GM, à se tourner vers le Québec dans l’écosystème des batteries. L’usine de matériaux de cathodes serait une bonne nouvelle, mais un créneau serait toujours vacant : la fabrication de cellules – la dernière étape avant l’assemblage des batteries. 

La stratégie gouvernementale identifie neuf étapes dans la chaîne des batteries entre l’exploration et le recyclage. Des projets ont été annoncés à toutes les étapes, à l’exception des cellules. 

Mardi dernier, Britishvolt, qui lutte pour sa survie après avoir vu sa situation financière se détériorer rapidement au cours des derniers mois, a confirmé que son projet d’usine de cellules ne verrait pas le jour au Québec, un scénario qui semblait de plus en plus évident. L’ex-premier ministre québécois Philippe Couillard, qui dirigeait l’antenne canadienne de l’entreprise britannique, avait également quitté ses fonctions. 

Un autre projet dans ce segment a avorté. StromVolt, qui faisait miroiter un complexe de 300 millions, a vu son partenariat avec Delta Electronics, qui devait offrir les droits sur sa technologie et son expertise, prendre fin. Depuis, les ambitions de StromVolt sont sur la glace.

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-11-04/filiere-quebecoise-des-batteries/un-projet-serieux-de-ford-sur-la-table-a-becancour.php

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