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Fillière batteries


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Il y a 1 heure, Normand Hamel a dit :

Filière québécoise des batteries

Un « projet sérieux » de Ford sur la table à Bécancour

Après General Motors (GM), Ford se rapproche de la filière québécoise des batteries. Un « projet sérieux » d’usine de matériaux de cathode – composante névralgique de la batterie au lithium-ion – à Bécancour est envisagé par le géant américain et deux partenaires, a pu confirmer La Presse.

Julien Arsenault - La Presse

Ce chantier serait estimé à 700 millions US, selon les informations recueillies par l’agence Bloomberg. Il n’a pas été possible de confirmer ce montant. L’usine serait le fruit d’une collaboration entre Ford, le fabricant sud-coréen de cellules SK On et EcoPro Global, spécialisée dans les composants de batteries. 

Les discussions entre les trois partenaires et Québec sont « avancées », a indiqué à La Presse une source gouvernementale qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement, avant d’ajouter qu’il y avait encore du pain sur la planche. 

« Il y a encore plusieurs éléments à ficeler s’ils veulent venir ici, a-t-elle indiqué. C’est un projet sérieux et il y a encore des terrains de disponibles à Bécancour. » 

Les signaux sont similaires en provenance du gouvernement Trudeau, qui échange avec le trio d’entreprises. Ford, SK On et EcoPro n’avaient pas répondu aux questions de La Presse, vendredi après-midi. 

Déjà des demandes

EcoPro avait déjà mis la table à ses demandes dans son inscription au Registre des lobbyistes du Québec. Elle sollicite l’appui financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation ainsi qu’Investissement Québec (IQ), le bras financier de l’État québécois, dans ses démarches. 

« Prêter assistance à EcoPro dans ses recherches de financement pour soutenir son projet d’usines de matériaux de cathode destinées à la fabrication de batteries, incluant l’achat d’un terrain, les frais de construction et l’achat d’équipement », peut-on lire. 

Les demandes financières de la compagnie ne sont pas chiffrées. Les mêmes demandes se trouvent dans la fiche d’EcoPro au registre fédéral des lobbyistes. 

Si le projet se concrétise, il s’agirait de la troisième usine de fabrication de matériaux de cathodes à s’implanter dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, l’endroit privilégié par la stratégie gouvernementale pour développer la filière des batteries. 

La coentreprise formée par GM et Posco ainsi que le géant allemand BASF ont confirmé, plus tôt cette année, la construction de complexes. Les cathodes représentent environ 40 % du coût d’une cellule. La production devrait débuter vers 2025 dans ces deux usines. 

Ford, SK On et EcoPro avaient déjà annoncé, en juillet dernier, une entente en vue de la construction d’une usine de matériaux de cathodes aux États-Unis. La production de ce site alimenterait une coentreprise formée par SK On et le constructeur américain dans l’État du Tennessee. 

Une chaîne incomplète

Ford serait le deuxième grand américain de l’automobile, après GM, à se tourner vers le Québec dans l’écosystème des batteries. L’usine de matériaux de cathodes serait une bonne nouvelle, mais un créneau serait toujours vacant : la fabrication de cellules – la dernière étape avant l’assemblage des batteries. 

La stratégie gouvernementale identifie neuf étapes dans la chaîne des batteries entre l’exploration et le recyclage. Des projets ont été annoncés à toutes les étapes, à l’exception des cellules. 

Mardi dernier, Britishvolt, qui lutte pour sa survie après avoir vu sa situation financière se détériorer rapidement au cours des derniers mois, a confirmé que son projet d’usine de cellules ne verrait pas le jour au Québec, un scénario qui semblait de plus en plus évident. L’ex-premier ministre québécois Philippe Couillard, qui dirigeait l’antenne canadienne de l’entreprise britannique, avait également quitté ses fonctions. 

Un autre projet dans ce segment a avorté. StromVolt, qui faisait miroiter un complexe de 300 millions, a vu son partenariat avec Delta Electronics, qui devait offrir les droits sur sa technologie et son expertise, prendre fin. Depuis, les ambitions de StromVolt sont sur la glace.

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-11-04/filiere-quebecoise-des-batteries/un-projet-serieux-de-ford-sur-la-table-a-becancour.php

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Dommage pour Britishvolt et StromVolt mais c'est un signe que notre écosystème pour les batteries semble vouloir être solide lorsque quand meurt un projet, un autre prend sa place.

  • D'accord 1
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  • 2 semaines plus tard...

Entente avec General Motors Le géant Vale s’apprête à débarquer au Québec

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PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Vale souhaite produire du sulfate de nickel – un élément clé des batteries des véhicules électriques – à Bécancour.

Il y a toujours un chaînon manquant dans la filière québécoise des batteries, mais cela n’empêche pas l’écosystème de se solidifier ailleurs. Vale franchit une étape importante vers la construction d’une usine de sulfate de nickel – un élément clé des batteries que l’on retrouve dans les véhicules électriques – à Bécancour grâce à une entente avec General Motors (GM).

Les modalités de l’entente annoncée jeudi n’ont pas été dévoilées, mais le géant brésilien approvisionnera le constructeur américain pour lui permettre d’alimenter annuellement 350 000 véhicules électriques comme des Chevrolet Silverado EV, Blazer EV et Equinox EV.

« Ce n’est pas tant le projet en soi dans sa finalité qui est intéressant, mais son intégration, souligne le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, en entrevue téléphonique. Nous sommes dans le graphite et le lithium […] il manquait le sulfate de nickel. »

Si tout se déroule comme prévu, les livraisons devraient débuter dans la deuxième moitié de 2026. À l’entreprise établie à Rio de Janeiro, jeudi, personne n’était disponible pour accorder des entrevues. Vale n’a pas encore confirmé la construction de son usine – un projet qui pourrait atteindre 200 millions selon nos informations – en bonne et due forme. L’engagement de GM vient confirmer la solidité du projet.

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PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon

Québec et Ottawa discutent de la contribution financière potentielle des deux ordres de gouvernement avec la multinationale brésilienne, confirme M. Fitzgibbon. En novembre 2021, La Presse avait révélé l’intérêt de Vale, qui sollicitait un appui financier gouvernemental dans ses démarches.

« On travaille étroitement avec eux, affirme le ministre Fitzgibbon. Je ne peux pas encore dire que c’est le niveau de confort absolu, mais ils savent ce que nous sommes prêts à faire. »

Un morceau important

Le sulfate de nickel entre dans la composition des cathodes, le principal élément d’une batterie lithium-ion. Bécancour doit accueillir deux usines de fabrication : celle de BASF et l’autre émanant de l’alliance entre POSCO et GM. Selon nos informations, Ford évalue un « projet sérieux », selon nos informations. Cela explique l’intérêt de Vale.

Le géant minier piloterait le premier projet nord-américain de production de sulfate de nickel.

« Il s’agit d’une extension naturelle de nos activités », estime Deshnee Naidoo, vice-présidente chez Vale Métaux de base.

L’entente entre Vale et GM survient au moment où les nouvelles ont été moins bonnes pour la filière québécoise des batteries. Pour des raisons différentes, Britishvolt et StromVolt, qui faisaient miroiter depuis l’an dernier des projets d’usine de cellules – la dernière étape avant l’assemblage des batteries –, ont mis leurs ambitions sur la glace.

Invité à commenter la tournure des évènements, M. Fitzgibbon répond qu’il est toujours possible, à son avis, d’attirer un cellulier.

« On a bâti la chaîne d’approvisionnement de la bonne façon, dit-il. J’aime mieux avoir une fondation solide dans les cathodes et les anodes plutôt que d’avoir un seul morceau de la chaîne. Ultimement, un cellulier, c’est faisable. »

Le minerai transformé dans l’usine envisagée par Vale à Bécancour pourrait provenir de sa mine de Voisey’s Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador. L’entreprise ne veut toutefois pas s’avancer sur cette possibilité. Au Canada, elle est également présente en Ontario ainsi qu’au Manitoba.

Vale figure également parmi les fournisseurs de Tesla.

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  • 3
    En plus de son entente avec Vale, GM a noué des partenariats avec POSCO et Recyclage Lithion au Québec.
    La press
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  • 3 semaines plus tard...

Filière batterie Vers des investissements de 10 milliards

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PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Guy LeBlanc, président-directeur général d’Investissement Québec

La province continuera d’attirer les regards et les dollars des multinationales l’an prochain, parole de Guy LeBlanc, grand patron d’Investissement Québec (IQ), le bras investisseur du gouvernement provincial. Le montant des investissements annoncés dans la filière batterie va doubler d’ici la fin de 2023, promet-il.

« Si l’année prochaine se passe comme prévu, on devrait être rendus à 10 milliards d’investissements fin 2023 », a dit Guy LeBlanc, président-directeur général d’Investissement Québec, dans un entretien.

Déjà que la cuvée 2022 a été un grand cru, puisque des multinationales étrangères comme BASF et GM-POSCO (fabrication de cathodes), puis Vale (sulfate de nickel) ont tour à tour annoncé des projets au Québec, plus précisément à Bécancour, dans le Centre-du-Québec.

« Ces usines vont devoir être prêtes d’ici 2025 à peu près, précise M. LeBlanc. Des travaux de construction vont s’amorcer en 2023. »

La stratégie du gouvernement Legault vise à attirer des projets à toutes les étapes de la filière batterie, soit l’extraction des ressources comme le graphite et le spodumène de lithium, la transformation de matière en composants de qualité batterie, la fabrication d’anodes et de cathodes (principaux éléments d’une batterie), l’assemblage de cellules et la fabrication des modules de batteries.

De l’exploration jusqu’au recyclage, Québec estime qu’il y a neuf étapes dans la chaîne des batteries.

Des projets ont été annoncés à presque toutes les étapes, sauf la fabrication de cellules à grande échelle.

« On a plus un problème de terrains disponibles que de joueurs établis avec lesquels on discute », a répondu M. LeBlanc à une question sur le retrait des celluliers Britishvolt et StromVolt, qui n’ont pas donné suite à leur projet au Québec.

Outre Bécancour, Shawinigan et le reste du Centre-du-Québec sont ciblés pour accueillir des projets. « Il y a des possibilités au Saguenay, puisqu’il y a un port en eau profonde et une source d’énergie importante, a-t-il indiqué. Il y a aussi des possibilités dans la région de Montréal. »

M. LeBlanc se réjouit d’avance des impacts positifs de ces investissements à venir sur la productivité au Québec.

Productivité des entreprises à la hausse

« Avec des projets structurants comme on a, avec, entre autres, la filière batterie et la transformation du minerai qui va se faire au Québec, c’est sûr que ça va faire augmenter nos chiffres de productivité de façon importante, et toutes ces entreprises vont être hautement automatisées et c’est vrai avec notre stratégie d’aluminium vert. Nos données vont aller en augmentant plus rapidement que dans l’ensemble du Canada. »

Sur cet enjeu de la productivité, M. LeBlanc avait de bons résultats à présenter concernant le programme Productivité innovation, deux ans après son lancement.

Depuis son lancement à l’automne 2020, en pleine pandémie, près de 4000 entreprises ont été accompagnées en vue de réaliser une transformation numérique ou une automatisation de leur production. Du lot, il en a résulté près de 700 projets d’investissement ayant nécessité des débours de 6 milliards, dont 2 milliards en provenance d’Investissement Québec sous forme de prêt.

L’enveloppe autorisée s’élève à 2,4 milliards, mais le patron d’IQ assure que l’argent ne manquera pas. « Il va avoir autant d’argent que nécessaire, car il en va de l’enrichissement collectif », a assuré Guy Leblanc.

Le programme Productivité innovation a pris la relève de l’initiative précédente Manufacturiers innovants, qui a elle-même laissé son empreinte au sein des usines.

De 2017 à 2020, le nombre de robots industriels est passé de 2841 à 4102 dans les entreprises québécoises, en hausse de 44 %, selon les chiffres d’une étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) réalisée au cours de l’été 2022.

Toutes ces initiatives semblent porter leurs fruits, puisque la productivité au travail dans l’ensemble des entreprises a crû de 5,6 % entre 2018 et 2021, selon Statistique Canada. Le résultat se compare favorablement à l’Ontario (1,5 %) et au Canada (2,5 %).

Autre donnée d’intérêt, l’investissement privé non résidentiel marque une augmentation de plus de 20 % au Québec pour la période de 2018 à 2022, comparativement à 13 % au Canada.

Avec la collaboration de Julien Arsenault, La Presse

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  • 13 863
    Nombre de robots requis en 2030 pour que le Québec rattrape la moyenne mondiale de 311 robots par tranche de 10 000 emplois
    source : IREC pour IQ
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  • 2 semaines plus tard...

2023 sera l’année du Canada, si on en croit le ministre canadien de l’Industrie

 

Andrée-Anne Saint-Arnaud et le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie François-Philippe Champagne en entrevue.

Le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie François-Philippe Champagne a fait son bilan de l'année durant son passage à Zone économie, vendredi.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
 
Publié à 0 h 21

Qu'il s'agisse de la place du Canada, et du Québec en particulier, dans l'industrie de l'automobile électrique, des relations avec la Chine, de la transaction Shaw-Rogers-Vidéotron ou des avantages concurrentiels canadiens, le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a semblé faire feu de tout bois au cours d'une entrevue de fin d'année à Zone économie, vendredi.

Si l'année 2022 a été celle des batteries, 2023 sera celle des grands investissements qui vont venir chez nous, a assuré le ministre Champagne, ajoutant que Volkswagen considérait sérieusement d'établir sa première usine nord-américaine de batteries au Canada.

Le Canada, c'est le choix logique, a-t-il dit, reprenant les mots exacts que le PDG

de Volkswagen lui aurait dits.

Des retombées concrètes

M. Champagne s'est félicité que Bloomberg ait classé le Canada au deuxième rang de cette nouvelle industrie, encore naissante il n'y a pas si longtemps, précise-t-il, juste derrière la Chine, mais devant les États-Unis. Ça commence à payer des dividendes.

Les États-Unis entendent bien demeurer compétitifs dans ce domaine, cependant, notamment grâce à des incitatifs de taille contenus dans l'Inflation Reduction Act. Ces mesures pourraient pousser le Canada vers une surenchère coûteuse, selon des observateurs.

« Quand j'étais au Japon, à Tokyo, on me parlait de Bécancour [...] Ça veut dire qu'on s'est taillé une place. »

— Une citation de  François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie
 
 
 
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Zone Économie
Zone Économie : bilan de l'année
 
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Opération séduction des manufacturiers de l'auto en Europe, développement de la filière des batteries, ouverture de la chaîne d'approvisionnement en Asie, le dossier Shaw-Rogers... 2022 a été une année occupée pour le ministre fédéral de l'industrie. Bilan avec François-Philippe Champagne.

Le ministre a également cité les retombées engendrées par l'installation du géant allemand BASF, de l'américaine General Motors (GM) et de la coréenne POSCO Chemical qui construiront leurs usines à Bécancour. Il y en aura d'autres qui s'ajouteront, a mentionné l'élu qui n'a pas manqué de raconter que la réputation du pays dépasse les frontières.

On sait que le Québec, le Canada, ont attiré beaucoup de talent. C'est ce qui fait la différence, a expliqué le ministre Champagne.

Parmi les atouts du Canada, M. Champagne a énuméré la solidité des écosystèmes industriels, la disponibilité des minéraux critiques, les énergies renouvelables et l'accès aux marchés autant en Asie, en Amérique du Nord qu'en Europe. On a tout chez nous pour l'économie du 21e siècle, que ce soit les batteries [ou] les semi-conducteurs.

Modernisation de la loi sur les investissements

Concernant les tensions avec la Chine, le ministre de l'Industrie estime qu'il est temps de revoir la loi canadienne sur l'investissement dans la foulée de la résiliation d'un contrat entre Sinclair Technologies et la Gendarmerie royale du Canada après que des liens avec la Chine ont été révélés par Radio-Canada.

Il y aurait, selon le ministre, une prise de conscience du côté des décideurs. La géopolitique maintenant joue beaucoup dans les conseils d'administration, a-t-il affirmé.

Et le Canada est bien positionné pour faire valoir auprès des autres pays et des investisseurs la résilience de ses chaînes d'approvisionnement, sa stabilité et sa prévisibilité.

La transaction Shaw-Rogers-Vidéotron

En ce qui concerne le transfert des licences de Shaw, le ministre a réitéré ses attentes principales, à savoir l'intérêt des consommateurs et la pérennité des affaires du repreneur. À son avis, il n'est pas normal que les tarifs en vigueur au Québec soient inférieurs d'environ 20 % à ceux des autres provinces.

La décision du Tribunal de la concurrence relativement à cette affaire est attendue au cours des prochaines semaines.

 
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Filière des batteries Les États-Unis pourraient dérober des projets au Canada

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PHOTO LOÏC VENANCE, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un travailleur dans une usine d’assemblage de véhicules électriques

Ottawa doit riposter à l’administration Biden s’il veut être plus qu’un fournisseur de minéraux critiques dans la chaîne nord-américaine des batteries. Les milliards en subventions offertes au sud de la frontière risquent de court-circuiter des projets et de voler la vedette auprès des investisseurs, selon un rapport préparé par de hauts fonctionnaires fédéraux obtenu par La Presse.

La menace a un nom : l’Inflation Reduction Act (IRA), cette loi adoptée par l’administration Biden dotée d’une enveloppe de 370 milliards US pour appuyer des projets visant à lutter contre les changements climatiques. Tout ce qui concerne la production de batteries pour véhicules électriques est admissible à de l’aide.

« Les mesures semblent avoir le potentiel de déplacer certains investissements du Canada vers les États-Unis », écrit le doCommunauté urbaine de Montréalent produit par le Bureau du conseil privé – dont le rôle est de fournir des conseils non partisans au premier ministre et au cabinet – qui a été préparé en septembre dernier.

Depuis, le gouvernement Trudeau a reconnu que l’IRA était une menace, mais on ignore exactement de quelle façon s’articulera la réplique.

Plusieurs passages du doCommunauté urbaine de Montréalent sont caviardés. On ignore si des projets jugés à risque sont identifiés. La filière des batteries a pris forme au Canada avec l’annonce, au cours des 10 derniers mois, de projets totalisant plus de 15 milliards. Ils concernent l’extraction et la transformation de minéraux critiques (lithium, graphite, nickel…), la fabrication de composants de batteries, l’assemblage de batteries et le recyclage. Le Québec a obtenu sa part du gâteau avec le géant chimique BASF et la coentreprise formée par General Motors et Posco, qui viendront produire des matériaux de cathodes – le principal composant d’une batterie – à Bécancour.

Ces investissements ont toutefois été annoncés avant l’offensive américaine. Cette nouvelle politique constitue un « important changement » par rapport aux façons de faire traditionnelles, où ce sont les États qui offrent le soutien financier. Cette fois-ci, Washington intervient directement.

« Pour le Canada, la préoccupation est que nous pourrions perdre la partie de la chaîne à plus haute valeur ajoutée », prévient le Bureau du conseil privé.

Faits saillants de l’Inflation Reduction Act

  • 30 milliards US en crédits d’impôt pour accélérer le traitement de minéraux critiques ainsi que la production d’éoliennes et de panneaux solaires
  • 10 milliards US en crédits d’impôt pour la construction d’usines de véhicules électriques, d’éoliennes et de panneaux solaires
  • 27 milliards US pour les technologies de production d’énergie propre

L’Amérique du Nord et l’Europe font des pieds et des mains pour réduire leur dépendance à la Chine, premier producteur de plusieurs composants et de matériaux utilisés dans la production de batteries.

Une étape

Jusqu’à présent, le gouvernement Trudeau a pu s’assurer que les véhicules électriques assemblés en Ontario sont admissibles aux rabais à l’achat proposés par l’IRA. On doit maintenant se pencher sur la filière des batteries, estime Richard Ouellet, spécialiste du droit international et professeur à l’Université Laval.

« Les Américains veulent les minéraux critiques de leurs amis canadiens, mais ils veulent garder la valeur ajoutée, dit-il. On a beau dire que nous sommes verts avec notre énergie renouvelable, il n’en reste pas moins que les États-Unis ont mis le paquet. »

À Ottawa, on tente de calmer le jeu. Par courriel, Laurie Bouchard, porte-parole du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, souligne que « depuis l’annonce de l’IRA, nous avons continué de voir des investissements ». Mme Bouchard donne l’exemple de Volkswagen, qui évalue les endroits pouvant accueillir son usine de batteries au Canada.

« La situation sera différente pour une compagnie qui n’est pas un constructeur automobile et qui compte vendre ses batteries à différents clients, souligne M. Ouellet. Dans ce scénario, l’entreprise aurait tout intérêt à s’établir aux États-Unis. »

Selon une source gouvernementale qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement, Ottawa pourrait, au cas par cas, emboîter le pas à ce qui se fait aux États-Unis. Cette personne n’a toutefois pas confirmé si l’on irait jusqu’à financer les dépenses d’exploitation de certains producteurs, comme l’avance un récent reportage de Radio-Canada.

M. Ouellet estime que le Canada « n’a pas vraiment le choix de se lancer dans une guerre de subventions » puisque la filière nord-américaine des batteries en est à ses balbutiements.

« On doit s’assurer que les usines seront construites ici parce qu’elles vont être plus difficiles à déménager par la suite », affirme l’expert.

La réplique du gouvernement Trudeau pourrait venir dans le budget fédéral qui sera déposé en 2023.

Avec William Leclerc, La Presse

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  • 80 %
    C’est la capacité mondiale de fabrication chinoise des batteries dans le monde.
    Source : S&P Market Intelligence
 
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Grande entrevue avec François Perras, PDG d’Alliance Magnésium Réussir là où les autres ont échoué

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

François Perras, PDG d’Alliance Magnésium, sur le site de la future usine de l’entreprise

(Danville) Le projet de construction d’une usine de transformation de magnésium à partir de résidus miniers de l’amiante sur le site de l’ancienne usine Magnola dans les Cantons-de-l’Est progresse à bonne allure. On n’y produira pas que du magnésium vert, mais on va y faire de la multiple transformation avec une production de silice amorphe et de nickel-cobalt pour alimenter la filière des batteries de véhicules électriques. Une résurrection industrielle prévue pour 2025, nous explique le nouveau PDG d’Alliance Magnésium, François Perras.

Alliance Magnésium a été créée en 2012, lorsqu’un groupe d’investisseurs et de développeurs a racheté les haldes (amoncellements de déchets) de l’ancienne usine Magnola de la société Glencore, qui avait fermé le site de Danville en 2003, incapable de faire concurrence aux producteurs chinois, responsables de 85 % de la production mondiale de magnésium.

L’an dernier, Alliance Magnésium a lancé la production de magnésium secondaire dans une fonderie de démonstration construite sur le site où l’on recycle des produits pour en faire des lingots.

« À partir de janvier, on devrait être en mesure d’atteindre notre vitesse de croisière et de transformer 600 tonnes de magnésium par mois dans la fonderie, mais on prévoit démarrer le vrai projet au deuxième trimestre de l’an prochain avec la construction d’une nouvelle usine.

On va produire 25 000 tonnes de magnésium primaire, à partir des résidus de l’ancienne mine d’amiante de Val-des-Sources [anciennement Asbestos], et 12 000 tonnes de magnésium secondaire, fabriqué à partir du recyclage.

François Perras, PDG d’Alliance Magnésium

Comment Alliance Magnésium entend-elle réussir à rentabiliser une usine de magnésium alors que d’autres qui ont tenté de le faire avant elle ont lamentablement échoué ?

L’entreprise norvégienne Norsk-Hydro a fermé en 2007 son usine de Bécancour qu’elle avait construite à grands frais en 1986 et Magnola – une coentreprise de Noranda et de la Société générale de financement (Investissement Québec) – a fermé boutique en 2003 après avoir investi plus de 1 milliard dans son usine de transformation de magnésium de Danville.

Nouveau contexte, nouveaux enjeux

« Le contexte a vraiment changé. Norsk-Hydro ne contrôlait pas sa matière première, elle l’achetait de la Chine, qui lui vendait cher pendant qu’elle vendait son magnésium au rabais sur le marché nord-américain.

« De son côté, Magnola ne contrôlait pas sa technologie et n’a jamais pu optimiser sa production, alors qu’elle aussi a été victime du dumping chinois », rappelle François Perras.

Alliance Magnésium met en branle son projet dans un tout nouvel environnement au moment où on souhaite raccourcir les chaînes d’approvisionnement et où on veut surtout réduire au minimum son empreinte carbone.

« On ne fait pas d’extraction minière, on réhabilite un site où on recycle des résidus miniers. Il y a 120 millions de tonnes de haldes minières qu’on va pouvoir recycler. On prévoit en transformer 120 000 tonnes par année. On a un actif pour plusieurs générations. »

On va être le producteur qui a la plus faible empreinte carbone dans le monde. L’hydro-électricité compte pour 70 % de nos besoins énergétiques et on prévoit éventuellement utiliser du gaz naturel renouvelable, pour remplacer le gaz naturel.

François Perras, PDG d’Alliance Magnésium

Tous les fabricants du monde doivent décarboner leur chaîne d’approvisionnement et le magnésium vert québécois leur permettra de contribuer à l’amélioration de leur bilan.

Le magnésium est 75 % plus léger que l’acier et 33 % plus léger que l’aluminium. Il est utilisé par les constructeurs automobiles, les transformateurs d’aluminium pour fabriquer des cannettes, l’industrie aéronautique et le secteur militaire.

La polarisation grandissante avec la Chine forcera de nombreux manufacturiers à trouver d’autres fournisseurs.

« La consommation nord-américaine de magnésium est de 180 000 tonnes par année. Il y a un seul producteur américain, US Magnesium, qui est en arrêt de production depuis un an. Il y a donc une demande. L’Europe aussi consomme 180 000 tonnes annuellement et n’a pas de producteur et compte essentiellement sur la Chine », précise François Perras.

Transformation multiple et partenaires financiers

L’usine que va démarrer Alliance Magnésium vise une transformation multiple. En plus du magnésium, le procédé industriel permettra de produire de la silice amorphe, utilisée dans la fabrication des pneus, du béton, des vitres d’écrans d’ordinateurs et de téléphones… et du nickel-cobalt, nécessaire à la fabrication de batteries pour véhicules électriques.

« On va utiliser la serpentine d’amiante que l’on fait fondre avec le chlore pour fabriquer 40 000 tonnes de silice amorphe par année et dans le processus, on va récolter dans une deuxième étape des gâteaux de fer avec une forte concentration de nickel-cobalt.

Comme ces produits seront à très faible empreinte carbone, ça va intéresser les fabricants de produits à l’utiliser pour assainir leur chaîne d’approvisionnement.

François Perras, PDG d’Alliance Magnésium

La construction et le démarrage de l’usine d’Alliance Magnésium nécessiteront des investissements de plus de 1,5 milliard. Les actionnaires actuels qui ont investi 85 millions dans le projet-pilote depuis 2012 sont la firme québécoise d’investissement Alternative Capital Group (37 %), Investissement Québec (14 %), un distributeur japonais de magnésium (13 %), Fondaction (9 %) et quelques actionnaires privés.

« On est en ronde de financement et on a approché des investisseurs financiers spécialisés dans le secteur et des clients potentiels [fabricants d’autos et d’ordinateurs/téléphones] et d’autres usagers comme des producteurs d’aluminium qui ont besoin de magnésium. On prévoit clore le financement d’ici le milieu de 2023 », précise François Perras.

En poste depuis le début du mois de novembre comme nouveau PDG d’Alliance Magnésium, François Perras est convaincu du succès du projet auquel il s’est associé.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Vue des haldes de résidus miniers de l’ancienne mine Jeffrey qui serviront à la production de magnésium

Ingénieur métallurgiste de formation, titulaire d’un MBA, il a été chef de cabinet du bureau de direction au siège social d’ArcelorMittal, au Luxembourg, avant de revenir au Québec où il a occupé différentes fonctions dans la multinationale de l’acier.

Il était depuis cinq ans le PDG d’ArcelorMittal Produits Longs Canada, qui exploite neuf usines de transformation de l’acier, dont les complexes de Contrecœur, Longueuil et Montréal, qui emploient 2000 personnes et réalisent un chiffre d’affaires de 2 milliards tout en affichant une très bonne rentabilité.

« On va permettre l’approvisionnement local en magnésium tout en contribuant à la décarbonation de l’économie et à la valorisation de déchets miniers. On ne peut plus toujours exploiter la terre pour en extraire des minéraux, il y a des limites. Nous, on revitalise un vieux site en développant plusieurs portfolios de produits. C’est un projet emballant, m’a dit mon fils de 13 ans. »

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  • 2 semaines plus tard...

Voitures électriques La batterie de demain sera sèche

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IMAGE FOURNIE PAR BMW

BMW travaille sur la prochaine génération de batteries.

Elle est plus légère, offre une densité d’énergie supérieure et se recharge plus rapidement. Telles sont les principales qualités de la batterie sèche sur laquelle planche actuellement toute l’industrie automobile.

Personne ne semble en mesure de dire quand celle-ci alimentera nos véhicules. Mais qu’est-ce que cette batterie sèche ? En gros, il s’agit d’une batterie qui ne comporte pas d’électrolyte liquide, source du poids élevé et de risques à haute température des batteries au lithium-ion qui équipent les véhicules électriques et hybrides actuels.

Cette batterie qui se caractérise par sa légèreté, mais aussi sa compacité, offre en outre plusieurs autres avantages. En effet, elle permet d’emmagasiner plus d’énergie, supporte des tensions de recharge plus importantes (et rapides) et coûterait également moins cher à produire.

Toyota estime qu’elle sera la première à proposer cette batterie, sans toutefois préciser le moment de sa commercialisation à grande échelle.

Plus sûre

Le numéro un japonais reconnaît que ses travaux sur la batterie sèche (ou solide) lui font croire que cette génération de batteries sera plus sûre et offrira des performances accrues par rapport aux batteries au lithium-ion actuelles, mais se garde bien de chiffrer ces avancées. General Motors y travaille également, mais estime que ses batteries Ultium, qui animeront notamment ses futurs Hummer EV et Cadillac Lyriq, n’ont pas encore atteint leur stade de développement ultime.

D’ici 2025, le géant américain estime que les batteries produiront deux fois plus de puissance et que leur prix chutera de quelque 60 %. Cela dit, la plupart des analystes et des laboratoires impliqués dans les recherches sur cette batterie sèche estiment irréaliste d’envisager une mise en marché de masse avant 2030.

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La filière des batteries doit sortir de terre

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Les annonces ont été nombreuses dans la filière québécoise des batteries en 2022. Il est temps de concrétiser les promesses.

On n’a pas fini d’entendre parler de cathodes, d’anodes et de cellules de batteries. La filière québécoise des batteries continuera à grossir en 2023. Mais le temps est aussi venu de la faire sortir de terre.

Un autre fabricant de matériaux de cathodes est attendu au Québec et le gouvernement Legault dit travailler « très fort » pour convaincre un cellulier – le chaînon manquant de l’écosystème – de s’établir ici plutôt qu’aux États-Unis. D’autres annonces sont attendues dans la filière québécoise des batteries, mais une priorité s’ajoute cette année : commencer à livrer ce qui a été promis.

« La clé pour moi, c’est la pelle dans la terre. Il faut en voir deux ou trois », répond d’emblée le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, en entrevue avec La Presse, lorsqu’on l’interroge sur les défis de 2023.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Les 12 derniers mois ont été chargés puisque des multinationales étrangères comme BASF et General Motors/POSCO (fabrication de cathodes, principal élément de la batterie lithium-ion) et Vale (sulfate de nickel) ont tour à tour annoncé des projets dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, l’endroit choisi par le gouvernement Legault pour mettre sur pied la filière.

Toutefois, les ententes n’ont pas été finalisées en bonne et due forme. On ignore toujours l’ampleur de l’aide financière qui sera consacrée aux projets de BASF et de GM/POSCO. Cette étape doit donc être franchie avant que l’on puisse procéder aux premières pelletées de terre et annonces officielles, l’étape qui confirmera que le Québec est véritablement en train de faire sa place dans l’écosystème nord-américain. La phase de construction démarrera en 2023 pour des projets comme Nemaska Lithium (hydroxyde de lithium), mais le ministre veut voir les multinationales s’activer.

« La beauté, c’est qu’ils ont la même pression que nous, dit M. Fitzgibbon.

J’ai la pression de livrer parce qu’on a annoncé les projets, et eux autres, c’est de livrer des cellules de batteries. La pression des constructeurs automobiles est énorme.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Toujours aux balbutiements

À l’instar de l’Europe, l’Amérique du Nord tente de réduire sa dépendance à la Chine en matière d’approvisionnement de minéraux critiques et de fabrication de batteries. Tout le monde tente d’obtenir sa part du gâteau, mais il faut pouvoir tenir ses engagements. Le temps est donc venu de faire sortir les projets de terre.

Recyclage Lithion, qui entend achever la construction de sa première usine de recyclage de batteries dans la région montréalaise – le site n’a pas encore été dévoilé – au troisième trimestre, se trouve dans cette situation.

« [Il s’agit] de livrer ce qu’on a annoncé, affirme le président de la jeune pousse, Benoit Couture. On met en place le réseau pour s’approvisionner en batteries dans le Nord-Est américain et au Canada. On a acheté les équipements majeurs. Les contrats ont été donnés pour fabriquer d’autres modules. C’est en cours dans des ateliers au Québec. »

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PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Benoit Couture, président de Recyclage Lithion

En matière de fabrication de cathodes, La Presse avait déjà éventé, en novembre dernier, l’intérêt de Ford. Les pourparlers ne se font pas exclusivement avec le constructeur américain, dit le ministre. Québec travaille toujours d’arrache-pied pour compléter la chaîne d’assemblage des batteries. Il y a toujours un chaînon manquant : un cellulier – responsable de la dernière étape avant l’assemblage des batteries. Britishvolt et StromVolt, qui faisaient miroiter des projets, ont fait marche arrière l’an dernier.

« Le cellulier à qui on parle, je ne donnerai pas son nom. Son choix, c’est entre nous autres et les États-Unis, lance M. Fitzgibbon. On travaille très fort. »

Si on me demande les chances de succès [de trouver un cellulier], c’est probablement 50-50. Il y a un an, je disais : “Tant mieux si on en a un.” Là, je suis plus agressif.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Le ministre de l’Économie convient que l’Inflation Reduction Act (IRA) de l’administration Biden, avec son enveloppe de 370 milliards US destinée à notamment financer des projets de fabrication de batteries, lui complique la tâche. Il s’attend à voir le gouvernement Trudeau mettre la main à la pâte dans son prochain budget.

Pas le temps de chômer

Il n’y a pas que Québec et les entreprises qui ont de la pression. La Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIB) fait également des pieds et des mains pour répondre aux besoins des entreprises qui viennent s’établir. L’endroit offre l’accès à un port en eau profonde ainsi qu’à des installations ferroviaires, mais la partie sud – qui accueillera les multinationales comme BASF et GM/POSCO – doit être aménagée. On parle d’aménagement des voies de desserte, du réseau d’eau, des égouts ainsi que du lien avec le chemin de fer.

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En poste depuis l’été dernier, le président-directeur général Donald Olivier ne chôme pas.

« Le défi, c’est le temps qu’on n’a pas, dit-il en entrevue. Ce sont des échéanciers assez agressifs. L’avion a décollé, mais la piste d’atterrissage, il faut la construire. Les entreprises veulent commencer à produire en 2025. »

La machinerie lourde s’active depuis juin dernier dans le parc industriel. La SPIB n’a pas l’habitude d’être le maître d’œuvre d’un chantier. Pour la « grosse année » en 2023, la société d’État est épaulée par le géant québécois de la construction Pomerleau. La facture pour préparer le terrain est estimée à 350 millions. Les prévisions financières tiennent toujours la route, affirme M. Olivier.

Les projets à chacune des étapes de la filière des batteries

EXTRACTION

  • Nemaska Lithium
  • Nouveau Monde Graphite
  • Sayona Québec
  • Métaux Blackrock

RAFFINAGE

  • Nemaska Lithium
  • Nouveau Monde Graphite
  • Sayona Québec

FABRICATION DE COMPOSANTS

  • General Motors/Posco (cathodes)
  • BASF (cathodes)
  • Johnson Matthey (cathodes)
  • Solus Advanced Materials (anodes)

CELLULIERS

  • Aucune entreprise pour l’instant

ASSEMBLAGE DE BLOCS-BATTERIES

  • Lion Electrique

CONSTRUCTION DE VÉHICULES

  • Lion Electrique (camions et autobus scolaires)
  • Taïga
  • Nova Bus (autocars urbains)
  • BRP (motoneiges et motomarines)
  • Latenda (autobus)
  • LST Marine (bateaux)

RECYCLAGE

  • Recyclage Lithion

En savoir plus

  • 10 milliards
    D’ici la fin de l’année, ampleur des investissements qui auront été annoncés dans la filière québécoise des batteries depuis ses débuts
    Source : investissement Québec
 
__________________
 

Sayona en voie de devenir le premier producteur nord-américain de lithium

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PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Filiale de Sayona Mining, d’Australie, Sayona va exploiter au premier trimestre 2023 la mine du Complexe Lithium Amérique du Nord (LAN) à La Corne, en Abitibi.

Mener une entreprise, c’est avant tout une affaire de stratégie. Des dirigeants révèlent quelques éléments de leur plan de match et de leur vision.

Publié hier à 8h00
 

Le Québec est en voie d’accueillir le seul producteur de concentré de lithium en Amérique du Nord. C’est une société méconnue, Sayona, qui en est le propriétaire.

 
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Filière québécoise des batteries La machinerie lourde s’active à Bécancour

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PHOTO EMILIE O’CONNOR, FOURNIE PAR GESCA

C’est dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, dans le Centre-du-Québec, que la filière québécoise des batteries prendra forme.

Les pelletées de terre protocolaires n’ont pas encore eu lieu, mais la machinerie lourde s’active dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, berceau de la filière québécoise des batteries. Dans cette course contre la montre, le complexe de General Motors (GM) et de POSCO s’apprête à prendre forme tandis que d’autres travaux préparatoires sont sur le point de démarrer.

Sans tambour ni trompette, au sud de l’autoroute 30, des pelles mécaniques et des camions s’affairent depuis des semaines sur le terrain qui doit accueillir l’usine de matériaux de cathodes – le principal élément d’une batterie lithium-ion – qui sera exploitée par le constructeur américain et le géant chimique sud-coréen.

« Ils vont couler du béton dans les prochaines semaines, précise en entrevue le président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB), Donald Olivier, en entrevue avec La Presse. La filière batterie, c’est comme une course contre la montre. Ils trouvent que ça vaut la peine de gagner du temps sur l’échéancier avec des travaux d’hiver. »

Au sud de l’autoroute 30, qui traverse ce parc industriel situé dans le Centre-du-Québec, GM et POSCO sont propriétaires d’un terrain d’une superficie estimée à 3,75 millions de pieds carrés (348 189 mètres carrés). Le tandem dispose d’une option pour élargir son empreinte. Les travaux sont réalisés par le géant québécois de la construction Pomerleau.

Selon l’acte de vente, la transaction est officielle depuis le 19 décembre dernier. Le prix payé par les acquéreurs a été de 21 millions. Les travaux ont commencé le 7 novembre dernier, ils devraient s’échelonner sur trois ans et la facture est estimée à 120 millions. Le chantier devrait fournir du travail à 300 personnes.

Place aux entreprises

En 2022, la SPIPB – une société d’État – a commencé à préparer le terrain afin de répondre aux entreprises de la filière. Le parc industriel offre l’accès à un port en eau profonde ainsi qu’à des installations ferroviaires, mais la partie sud, qui accueillera les acteurs de la filière québécoise des batteries, doit être aménagée.

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On parle d’aménagement de voies de desserte, du réseau d’eau, des égouts ainsi que du lien avec le chemin de fer. Ces travaux, également réalisés par Pomerleau, retenu comme maître de chantier par la SPIPB, devraient coûter environ 350 millions. Quelque 40 millions ont été déployés jusqu’à présent.

Si la cadence des travaux ralentit cet hiver, la société d’État aimerait commencer le prolongement de la voie ferrée au sud de l’autoroute 30 sur une distance qui pourrait osciller entre quatre et six kilomètres, explique M. Olivier. Les travaux seront financés par la SPIPB et une entente devrait être conclue avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) pour lui permettre d’exploiter le tronçon – un modèle différent puisque le transporteur ferroviaire ne serait pas propriétaire de ces actifs ferroviaires.

« Mais ça sera quand même assez mollo cet hiver pour les travaux de la SPIPB, souligne M. Olivier. Les camions, les pelles mécaniques et les roulottes de chantier qui sont là [dans le parc industriel], ce ne sont pas mes installations. »

Les autres chantiers

Dans un premier temps, Nemaska Lithium – détenue à 50 % par l’État québécois – est récemment devenue propriétaire du terrain de 4,9 millions de pieds carrés (454 360 mètres carrés) où sera construite son usine de production d’hydroxyde de lithium, un projet névralgique de la filière dont la mise en service est prévue en 2025. L’endroit est situé au sud-ouest de l’intersection de l’autoroute 30 et du chemin Louis-Riel. Le prix payé est de 3,5 millions. Il ne tient cependant pas compte de certains services, comme les infrastructures, ainsi que d’autres frais (études environnementales et démarches d’obtention des permis).

Dans quelques semaines, on devrait procéder à la phase de déboisement. La société est toujours en attente de son permis pour entamer des travaux d’aménagement sur le terrain.

Chez Nouveau Monde Graphite, qui ambitionne de transformer du graphite en un produit utilisé notamment par les fabricants d’anodes – un composant de la batterie que l’on retrouve dans les véhicules électriques –, l’année sera consacrée à des travaux préliminaires.

« Le boom [pour les travaux] devrait avoir lieu l’an prochain, dit la vice-présidente aux communications de la société, Julie Paquet. Rien ne devrait sortir de terre [à Bécancour] cette année. »

Un autre grand cathodier, le groupe chimique allemand BASF, avait également annoncé son intention de s’installer à Bécancour l’an dernier. Contrairement à l’équipe formée par GM et POSCO, la multinationale n’est pas encore propriétaire du terrain qu’elle convoite dans le parc industriel. Le gouvernement Legault n’a toujours pas précisé l’ampleur de l’appui financier qui sera offert à ces deux projets d’envergure.

 

En savoir plus

  • 30 personnes
    Il y a une trentaine de salariés à la SPIPB depuis que la filière des batteries prend forme. C’est environ deux fois plus qu’auparavant.
    Source : Société du parc industriel et portuaire de Bécancour

 

 

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10 000 travailleurs recherchés pour la filière québécoise de la batterie

 

Chantier de construction vu du ciel.

Construction de la « Silicon Valley de la batterie » à Bécancour.

Photo : Radio-Canada / François Genest

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1948910/fitzgibbon-silicon-travailleurs-filiere-quebec-batterie-vehicules-voiture-electrique

Véronique Prince (accéder à la page de l'auteur)
Véronique Prince
 
Publié à 4 h 01

Pour que la Mauricie et le Centre-du-Québec deviennent la « Silicon Valley de la batterie automobile », il faudra attirer au moins 10 000 travailleurs, estime le ministre Pierre Fitzgibbon. « Quand on regarde cette région-là globalement, moi je pense qu’on peut espérer! J’espère qu’on aura 10 000 personnes qui vont travailler dans l’industrie éventuellement ».

Tout ça en pleine pénurie de main-d’œuvre et alors que certaines expertises dans le domaine de la batterie pour les véhicules électriques n’existent pas encore au Québec. Non seulement faut-il trouver des travailleurs spécialisés, mais il faut les recruter rapidement.

Les multinationales qui s’apprêtent à construire leur usine dans le parc industriel de Bécancour veulent commencer à produire dès 2025. La pression est forte pour réduire la dépendance à la Chine en fabriquant les batteries en Amérique du Nord.

« Je pense qu’on va avoir beaucoup d’étrangers temporaires qui vont venir ici. La valve est ouverte. On peut amener autant de monde qu’on veut pour combler des postes qui ne peuvent pas être comblés ici au Québec […] Espérons qu’ils vont apprendre le français et qu’ils vont vouloir demeurer au Québec. »

— Une citation de  Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie

Est-ce qu’on va aller dans les Maritimes où ça parle un petit peu plus français? Est-ce qu’on va avoir une stratégie au niveau de l’immigration? Je ne sais pas encore, mais l’objectif, c’est de ne pas déshabiller nos PME, ajoute le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel.

Dans les 10, 20 ou 30 dernières années, ça a été difficile ici avec la fermeture de grandes entreprises. Je fais souvent des comparaisons avec ce que les pâtes et papiers ont été pour la Mauricie… je pense que la batterie peut remplacer ça.

Une rétrocaveuse et un camion à benne en action.

Les travaux vont bon train pour accueillir de nouvelles installations dans le parc industriel de Bécancour.

Photo : Radio-Canada / François Genest

Une métamorphose attend Bécancour

Un afflux aussi important de travailleurs comporte de nombreux défis pour la ville rurale de Bécancour, qui se retrouvera au cœur du mégaprojet. Selon les projections, elle pourrait passer de 14 000 à 20 000 habitants.

Il faut les loger, en plus de leur fournir des services de base comme l’école, la garderie et un médecin de famille. Actuellement, Bécancour n’a même pas d’école secondaire sur son vaste territoire.

On aura vraiment besoin du gouvernement du Québec pour accélérer les choses ici, affirme la mairesse Lucie Allard. On a une nouvelle école primaire dans les cartons, un nouveau CPE

également.

Les deux groupes de médecins de famille déjà implantés ne suffiront pas. La renommée du projet va attirer des médecins, ça, on en est convaincus!, dit-elle.

Un projet d’environ 5000 nouvelles résidences est sur la table. L’échéancier de deux ans est très court pour littéralement transformer la ville, reconnaît la mairesse, mais elle répète que ses équipes sont mobilisées et motivées par cette opportunité.

Échéancier court : défis importants

Le PDG

du Parc industriel et portuaire de Bécancour est aussi débordé. Donald Olivier compare ce qui se passe à une véritable course contre la montre.

Au sud de l’autoroute 30, des voies de desserte, un réseau d’aqueduc, des égouts et même un futur chemin de fer sont en construction. Avec le gouvernement, il fait des pieds et des mains pour satisfaire les besoins des multinationales qui ont choisi de s’établir ici.

Les infrastructures doivent être disponibles le plus vite possible, pour compétitionner avec la Caroline du Nord et le Tennessee, où le gouvernement américain ne lésine pas sur les subventions pour attirer les fabricants de batteries et de véhicules électriques. Même l’Ontario joue la grande séduction, en concurrence avec le Québec qui mise surtout sur son expertise, sur des prêts pardonnables et sur son énergie renouvelable.

C’est le plan des fabricants de commencer à produire et mettre en service en 2025. Pour moi et mes équipes, c’est un dossier qui est vraiment un gros challenge. Ce sont vraiment des échéanciers très courts, donc c’est la rapidité avec laquelle il faut exécuter, explique M. Olivier. Le terrain de la future usine de GM-Posco s’étend à lui seul sur une longueur de 5 km. Il y a quelques mois encore, seule une piste cyclable le traversait.

Le port de Bécancour devra également subir une transformation pour ajouter des espaces d’entreposage et un quai supplémentaire afin d’accueillir plus de cargos. On pourrait facilement penser qu’on aura 10 milliards d’investissements à Bécancour, précise le ministre Fitzgibbon.

La structure des cubes à l'Université du Québec à Trois-Rivières en hiver avec des étudiants, dont une qu'on voit avec un masque.

L'Université du Québec à Trois-Rivières pourrait accueillir de nouveaux étudiants pour les former aux besoins de la « Silicon Valley de la batterie ». (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme

Former rapidement et efficacement la main-d’œuvre

L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) devra aussi s’agrandir pour former rapidement la main-d’œuvre. Des programmes sont déjà en cours d’élaboration avec d’autres universités et des cégeps situés au Centre-du-Québec.

« Déjà nos infrastructures manquent d’espace. Ce projet-là ne se fera pas sans que notre université puisse croître pour rencontrer les besoins. Dix mille employés, c’est combien de milliers à Bécancour, à Trois-Rivières et à Shawinigan? C’est aussi beaucoup de gens en ressources humaines, en santé et sécurité, en logistique ou d’autres domaines. Il faut faire l’inventaire des besoins de formation pour les entreprises »

— Une citation de  Christian Blanchette, recteur de l'UQTR

Le recteur Christian Blanchette rappelle que la région compte déjà plusieurs spécialistes qui pourront contribuer à développer les batteries au lithium. C’est en Mauricie et au Centre-du-Québec qu’on retrouve, entre autres, le Laboratoire des technologies de l’énergie, l’Institut de recherche sur l’hydrogène ou le Centre de métallurgie du Québec.

Cette masse critique de chercheurs a rendu la région particulièrement attrayante aux yeux du gouvernement pour y établir une zone d’innovation axée sur l’économie verte. La future vallée de la transition énergétique serait composée des villes de Bécancour, Trois-Rivières et Shawinigan.

La filière batterie, c’est clair que c’est un chantier qui va donner beaucoup de prestance et de légitimité au Québec sur la chaîne internationale parce qu’on est capable de devenir un joueur dominant, assure le ministre Fitzgibbon.

Tous les espoirs sont permis, selon lui. Il estime que les retombées économiques de la filière batterie pourraient atteindre 1,5 milliard de dollars d’ici dix ans.

 
 
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