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Logement social : les leçons de Vienne


daniel_88

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Logement social : l’arrogance de la CAQ

Logement social : l’arrogance de la CAQ

Quel est le principal défaut qui guette un gouvernement assis sur ses lauriers ? L’arrogance.

Cette semaine, la CAQ a fait preuve d’une arrogance indéfendable en matière de logement social et abordable, où son bilan est particulièrement faible.

À ce sujet, le budget Girard a été très mince. On ne finance que 1500 véritables nouvelles unités. C’est peu par rapport aux besoins sur le terrain et à ce qu’on finançait durant les années 2000. Les groupes communautaires et les grandes villes (Montréal, Québec, Gatineau, Longueuil, Sherbrooke) ont raison d’être déçus.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a été franche : « Le gouvernement du Québec fait le choix d’ignorer la crise du logement. […] La crise du logement, ce n’est pas un slogan, c’est du monde. […] Nous, on les voit, ces personnes-là […] qui sont en détresse. »

Réponse de la ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau : « Mme Plante veut toujours plus d’argent, mais là, il y a beaucoup d’argent et il y a des logements à construire. »

Wow.

Sur la forme : quelle arrogance déplacée de la ministre Rouleau, une ex-adversaire politique de Projet Montréal sur la scène municipale.

Sur le fond : le gouvernement Legault est mal placé pour faire la leçon à qui que ce soit en matière de logement social. Outre le gouvernement Couillard, il a le pire bilan de tous les gouvernements québécois depuis les années 2000.

Quand il était financé adéquatement, le programme AccèsLogis du gouvernement du Québec construisait en moyenne 1900 unités de logement social et abordable par an entre 2005 et 2012. Pour 2023-2024, Québec finance seulement 1500 nouvelles unités, alors que les besoins sont plus importants que jamais.

AccèsLogis allait relativement bien jusqu’à ce que le gouvernement Charest cesse de calculer l’inflation sur ses subventions en 2009. Ce fut une catastrophe. Les coûts réels ont continué d’augmenter. Résultat : les projets sous-financés n’ont pas été construits. En 2018, 15 000 unités étaient prises dans un brouillard administratif.

La CAQ a promis de rajouter de l’argent pour débloquer ces 15 000 unités dans son premier mandat. Fin février 2023, 5549 de ces logements ont été construits, 3592 logements sont en construction, mais 6570 logements restent toujours en développement, faute de financement adéquat.

Dans le budget de mardi, Québec ajoute 191 millions pour faire débloquer 3300 de ces 6570 logements. La CAQ veut débloquer le reste d’ici 2026. Bref, ça prendra deux mandats plutôt qu’un.

Le budget Girard prévoit aussi 304 millions pour construire 1500 nouveaux logements abordables par le biais du nouveau Programme d’habitation abordable du Québec (PHAQ), créé en 2022 pour remplacer AccèsLogis. Québec pense que le PHAQ sera plus efficace que les dernières années pénibles d’AccèsLogis. Fort probablement, car on le finance mieux.

Mais la CAQ tient un double discours.

D’un côté, le premier ministre François Legault se plaint que « ça prend quatre ans » pour construire des logements sociaux avec les offices municipaux d’habitation. Mais quand on lit le budget Girard, on s’aperçoit que les 1500 nouvelles unités du PHAQ – dont 500 sont réservées aux promoteurs privés – seront construites pour la plupart… d’ici trois ou quatre ans (68 % de l’enveloppe de 304 millions sera dépensée en 2025-2026 et 2026-2027).

Dans les belles années d’AccèsLogis, le délai de construction était de trois ans.

À notre avis, la CAQ a fait une erreur en remplaçant AccèsLogis par le PHAQ1.

Mais son erreur la plus grave, c’est de sous-estimer largement les besoins en logement social.

En se basant sur les calculs du ministère des Finances, la CAQ se convainc que le Québec n’a besoin que de 14 700 logements sociaux d’ici 2026.

Pourtant, il y a actuellement 37 149 ménages en attente d’un logement social au Québec, dont 23 500 à Montréal2.

Sans offrir le début d’un commencement de preuve, Québec met en doute les chiffres de la liste d’attente de la Société d’habitation du Québec, prétend qu’elle contient des doublons. Ces « explications » ne tiennent pas la route.

La CAQ se bouche les yeux pour ne pas voir l’étendue des besoins. Pendant ce temps, beaucoup de Québécois à faible revenu attendent un logement social. Et voient leur loyer gruger une part beaucoup trop importante de leur budget.

2. La liste d’attente n’est pas une mesure parfaite (ex. : les demandes à Montréal ne sont pas mises à jour chaque année, car il y en a trop), mais c’est la meilleure indication qu’on a pour l’instant.

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  • 3 mois plus tard...

https://journalmetro.com/actualites/3118663/ottawa-investit-308-m-pour-le-logement-abordable-au-quebec/

Ottawa investit 308 M$ pour le logement abordable au Québec

Guillaume Ledoux
2–3 minutes

Ottawa investit 308 M$ de plus pour le logement abordable au Québec afin de lutter contre la crise du logement. Du montant total, 57,4 M$ seront octroyés aux grandes municipalités de la province. À 28,3 M$, Montréal en recevra la plus grande partie.

Les sommes «sont destinées à des logements pour les personnes vulnérables ayant des besoins particuliers en matière de logement». L’investissement s’adresse donc notamment «aux femmes et aux enfants fuyant la violence, aux personnes en situation d’itinérance ou qui risquent de s’y trouver, aux personnes âgées, aux vétérans, aux immigrants récents, aux réfugiés, aux personnes handicapées, aux Canadiens noirs et aux Autochtones», selon un communiqué de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Cet investissement continuera d’aider les Québécois et les Québécoises à avoir accès à des logements sécuritaires et abordables qui répondent à leurs besoins, tout en créant des emplois pour l’économie locale.

Soraya Martinez Ferrada, secrétaire parlementaire du ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion (Logement) et députée d’Hochelaga

Québec s’engage d’ailleurs à financer le supplément au loyer pour certains ensembles résidentiels. «Grâce à cette aide, les locataires admissibles ne consacreront que 25% de leur revenu au logement», peut-on lire dans le communiqué.

L’investissement, fait via la Troisième entente Canada-Québec concernant l’Initiative pour la création rapide de logements (ICRL), permettra de financer 104 projets qui totalisent 1581 logements dans la province, a annoncé la ministre responsable de l’Habitation du Québec, France-Élaine Duranceau, en point de presse. La somme fédérale s’ajoute à deux ententes précédentes datant d’octobre 2020 qui ont permis la construction ou la mise en chantier de 1700 unités de logement.

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  • 4 semaines plus tard...
  • 7 mois plus tard...

HLM : faire du neuf avec du vieux

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Manifestation devant un HLM barricadé du quartier Centre-Sud de Montréal, en février 2023

On les croise sans trop les voir, un peu partout dans les villes et villages du Québec.

Ils sont gris, bruns, bétonnés. Parfois placardés, souvent délabrés.

Plusieurs complexes d’habitations à loyer modique (HLM) de la province ont bien mauvaise mine. Environ 4000 appartements sont vacants, sur un total de 74 000, ce qui est dur à avaler pour les milliers de familles démunies en attente d’un logement1.

La situation est connue, elle est dénoncée de toutes parts, et il y aura bientôt du mouvement sur ce front. Québec et Ottawa injecteront des sommes « historiques » de 3 milliards pour rénover les HLM d’ici quatre ans, dont 735 millions de dollars seulement cette année.

Ces investissements changeront des vies. On a vu des HLM glauques devenir des milieux de vie assez inspirants après des travaux majeurs, comme dans le quartier Saint-Michel, à Montréal.

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Le HLM St-Michel Nord a été remis à neuf en 2021.

Mais la pénurie restera criante, malgré les milliards investis en rénos.

Une idée, que je trouve excellente, a commencé à émerger : pourquoi ne pas utiliser ces travaux majeurs comme prétexte pour densifier des complexes de HLM ? 

Autrement dit : pourquoi ne pas ajouter des logements, partout où les terrains permettraient d’intégrer de nouvelles constructions ?

Voilà une occasion en or d’agir vite, et différemment, pour refléter l’urgence absolue de la crise actuelle.

La Société d’habitation du Québec (SHQ) est bien ouverte à ce scénario, ai-je appris.

Il y a eu beaucoup de brouhaha dans le dossier de l’habitation depuis deux ans au Québec. Avec raison : les mises en chantier reculent, le taux d’inoccupation est au plancher, et de façon générale, les investissements publics apparaissent insuffisants par rapport à l’ampleur des besoins.

Les réponses offertes à la crise par le gouvernement Legault ont souvent été mal reçues. La disparition d’AccèsLogis, remplacé par le Programme d’habitation abordable du Québec (PHAQ), a par exemple causé tout un tollé dans le milieu du logement communautaire.

La création du PHAQ vise à « faire sortir de terre » plus vite, et à meilleur coût, les projets de logements. Il faut « penser en dehors de la boîte », répète la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, et multiplier les modèles de montage financier.

J’abhorre cette expression surutilisée, mais il faut admettre que la SHQ, qui relève de la ministre Duranceau, s’est lancée dans plusieurs avenues inexplorées au cours des derniers mois.

Par exemple : un programme de 1000 logements sociaux pour aînés, chapeauté par l’OBNL de l’homme d’affaires Luc Maurice1. Ou encore un projet-pilote de 500 appartements abordables fabriqués en usine, qui pourrait être étendu à large échelle2.

Bref, Québec essaie de nouvelles affaires, ce qui me ramène à la densification des HLM.

Cette idée a été proposée à la mi-février par deux organismes communautaires : la Fédération des locataires de HLM du Québec (FLHLMQ) et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Leurs arguments dans ce dossier, je dois le dire, sont convaincants.

Parmi les freins actuels à la construction de logements sociaux, il y a bien sûr le manque de fonds publics. Mais aussi : la rareté et le prix des terrains, ainsi que la complexité des montages financiers qui doivent être faits pour obtenir des fonds gouvernementaux.

C’est difficile d’aligner toutes les bonnes conditions, au bon moment.

La FLHLMQ a utilisé l’exemple des Habitations Boyce-Viau, un complexe de 204 logements sociaux du quartier Hochelaga-Maisonneuve soumis à des travaux majeurs, pour illustrer à quoi pourrait ressembler une densification du site. Dans ce cas, il pourrait être envisagé d’ajouter un quatrième étage par-dessus les bâtiments existants, si la structure le permet.

« On pourrait facilement ajouter 70 logements sur le site. Le terrain est déjà public, les règles d’urbanisme permettent 4 étages et il n’y aura pas de “pas dans ma cour” », a fait valoir Patricia Viannay, de la FLHLMQ, à la mi-février.

Cette idée se défend bien, je le répète. Et sans commenter ce dossier précis, Claude Foster, le grand patron de la SHQ, est du même avis.

Le « nerf de la guerre », pour mener à bien de tels projets de densification, est le terrain, m’a-t-il fait valoir. Certains s’y prêtent d’emblée, alors que d’autres, aucunement.

Un projet de densification a été inauguré en 2022 à Drummondville, où 48 logements sociaux ont été construits sur le terrain d’un HLM de 36 appartements. Un autre dossier de cette nature vient d’être approuvé dans le quartier Charlesbourg, à Québec.

À préciser : les sommes pour les constructions neuves ne proviennent pas des enveloppes destinées à la rénovation des HLM, qui font l’objet d’une série d’ententes complexes entre Québec et Ottawa.

Mais selon Claude Foster, la SHQ pourrait se montrer « créative » et « imaginative » pour autoriser des projets de constructions neuves sur les sites de HLM existants. Ces projets, qui devront être soumis par les offices municipaux d’habitation, pourraient être financés par le PHAQ.

À Montréal, l’Office municipal mène en ce moment une analyse préliminaire de l’ensemble des HLM pour évaluer quels sites pourraient se prêter à une éventuelle densification dans les prochaines années, m’a-t-on confirmé.

Il y aura une myriade de facteurs à considérer avant de voir une vague de densification dans les HLM. Les projets immobiliers sont toujours complexes, et sans doute encore davantage en logement communautaire.

Mais il faut aussi tenir compte du contexte exceptionnel que nous vivons en ce moment.

La crise du logement est aiguë et elle ira en empirant. Les investissements énormes dans la rénovation des HLM s’étaleront sur les quatre prochaines années, en vertu de l’entente Québec-Ottawa. Après ? On ne sait pas.

Le temps presse, en somme, et une planification serrée sera de mise. Tous les acteurs impliqués dans la gestion des HLM (et ils sont nombreux) auraient intérêt à se coordonner pour ne pas rater cette occasion.

https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-03-19/hlm-faire-du-neuf-avec-du-vieux.php

 

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