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Travaux de voirie


Rocco

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  • 1 mois plus tard...
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Montréal Un Sommet sur les chantiers à la fin de mars

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PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Selon une récente étude, plus de neuf artères sur dix du centre-ville ont été entravées « partiellement ou totalement à un moment ou un autre » entre avril 2021 et mars 2022.

C’est le 30 mars qu’aura lieu le Sommet sur les chantiers à Montréal, un évènement destiné à trouver des solutions pour améliorer la gestion et la coordination des travaux qui entravent la circulation.

Tous ceux qui contribuent à l’omniprésence des cônes orange dans la métropole sont invités à participer aux discussions : entrepreneurs, promoteurs immobiliers, donneurs d’ouvrage, experts dans le domaine, etc. Des représentants de la société civile seront aussi présents, indique la Ville de Montréal dans un communiqué annonçant la rencontre, qui aura lieu au Centre des sciences.

« Pour plusieurs, les chantiers peuvent représenter un véritable casse-tête, souligne Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif, dans le communiqué. Depuis plusieurs mois, la Ville déploie de nouveaux processus et outils pour repenser la planification, la coordination et la gestion de l’ensemble des chantiers à Montréal. »

Il est important que tous joignent leurs forces, car des actions concertées entre la Ville et ses partenaires externes font partie de la solution.

Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal

En campagne électorale, à l’automne 2021, la mairesse Valérie Plante promettait de mettre en place ce Sommet des chantiers dans les six premiers mois après sa réélection.

 

Le mois dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a dévoilé un rapport sur la surabondance de cônes orange, qui nuit à l’image de la ville. Selon cette étude, plus de neuf artères sur dix (94 %) du centre-ville ont été entravées « partiellement ou totalement à un moment ou un autre » entre avril 2021 et mars 2022, et plus de 5500 permis ont été délivrés.

Changement de culture

« Il faut un changement de culture général à Montréal », plaide le président de la CCMM, Michel Leblanc, qui se réjouit de la tenue de l’évènement.

« Il y a des entreprises privées qui utilisent les espaces publics pour entreposer des matériaux de construction pendant des projets, il y a des cônes qui sont placés et qui traînent, 27 % sont là sans raison valable selon notre décompte. À mon avis, ce sommet peut être utile si tout le monde est là et si tout le monde est rendu au point où on veut tous que ça change. »

On ne veut pas regarder en arrière pour savoir c’est la faute de qui, mais plutôt regarder en avant et voir ce qui peut changer, par exemple dans la réglementation de la Ville sur les chantiers en milieu urbain. Mais la Ville ne peut pas tout changer toute seule.

Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc

La Ville de Montréal affirme avoir déjà amorcé le travail, notamment en adoptant, en 2021, la Charte montréalaise des chantiers, qui vise l’application des meilleures pratiques par ses équipes et ses partenaires externes dans la réalisation de chantiers, et en développant la plateforme AGIR (Assistant à la gestion des interventions dans la rue).

Les autorités municipales assurent aussi que l’Escouade mobilité tente de contrer les entraves imprévues à la mobilité, notamment celles liées aux travaux de réfection et de construction. Elle a récupéré, en 2022, plus de 7000 éléments de signalisation abandonnés, fait-on valoir.

« Si nous voulons nous assurer que notre ville demeure conviviale et notre centre-ville vibrant et dynamique, il est essentiel de revoir nos façons de faire et de développer ensemble des solutions », note Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial au comité exécutif, dans une déclaration écrite.

 

En savoir plus

  • 80 %
    Proportion des chantiers montréalais qui entraînent un retrait du trottoir ou sa relocalisation dans la rue à l’aide de cônes orange.
    Source : Chambre de commerce du Montréal métropolitain
  • 30 000
    Nombre d’interventions réalisées par l’Escouade mobilité pour retirer des cônes orange entravant la circulation
    Source : Ville de Montréal
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  • Administrateur

Déneigement et sécurité routière Far west dans la neige

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

La Presse a suivi des contrôleurs routiers patrouillant lors d’une opération de chargement de la neige, à Montréal.

 

Mieux vaut ne pas se trouver dans les rues de Montréal les nuits de chargement de neige. Feux rouges grillés, manœuvres dangereuses, chauffeurs surmenés : c’est une course folle – et dangereuse – pour vider les rues le plus rapidement possible, a pu constater La Presse en accompagnant ceux qui sont chargés de sévir contre les délinquants. 

 

L’agent Dragan Perosevic descend d’une niveleuse après une intervention de routine, coin Decelles et Côte-des-Neiges. Aussitôt libéré, le véhicule brûle un feu rouge sous le nez du contrôleur routier, la police des poids lourds. « Ben non, voyons donc ! Non, non, non ! » 

Ainsi vont les nuits qui suivent les tempêtes à Montréal : dans l’esprit de nombreux déneigeurs, le Code de la sécurité routière semble suspendu le temps du chargement. « On dirait que certains pensent qu’à cause de leur travail, les règles ne s’appliquent pas à eux », illustre l’agent Anthony Bérubé, qui patrouille avec son collègue Perosevic. « Mais ce n’est pas vrai. » 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les deux contrôleurs se concentraient sur la surveillance de l’opération de chargement déclenchée la veille. Objectif : mettre un peu d’ordre dans ce far west. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

L’agent Dragan Perosevic intervient auprès d’un conducteur.

 

Parce que ces machines, avec leurs énormes angles morts, peuvent tuer. En moyenne, près de trois personnes meurent dans un accident lié au déneigement chaque année au Québec, selon une recension de La Presse de 2020. Encore le mois dernier, Zohaib Aamir Shafiqui a été tué à seulement 16 ans par un camion de déneigement dans un stationnement de Laval. 

Leur présence dans les rues de Montréal est surveillée de près par les travailleurs, qui s’avertissent sur les ondes radio des déplacements des agents. « Fais attention, les bonshommes verts vont te coller ! », crachait la radio de la niveleuse alors que Dragan Perosevic discutait avec son conducteur – l’uniforme des contrôleurs routiers est vert. 

Quelques heures plus tôt, en début de soirée, le duo était intervenu auprès du conducteur d’un immense camion de neige immobilisé dans une voie réservée, bloquant un arrêt d’autobus et s’apprêtant à faire un virage à gauche interdit coin Saint-Michel et Jean-Talon. « Je vais rejoindre ma souffleuse », plaidait le délinquant, avant d’accepter de se plier aux règles. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Intervention des agents Anthony Bérubé (au centre) et Dragan Perosevic (à droite)

 

Il ne pouvait ignorer que les contrôleurs routiers veillaient au grain : son camion venait tout juste de recevoir une amende de 549 $ parce qu’il n’est pas équipé d’une alerte de benne levée, rendue obligatoire dans la foulée des collisions entre bennes et viaduc. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, trois duos de contrôleurs routiers patrouillaient les rues dans la partie de Montréal située à l’est de l’autoroute 15, mais ils n’étaient pas tous affectés spécifiquement au déneigement comme les agents Perosevic et Bérubé.

« Pas tous mes trucks ! » 

Au cœur de ce grand sprint : le mode de rémunération des camionneurs, payés au voyage de neige. Chaque minute compte pour arriver le premier près de la souffleuse, se remplir et décharger le plus rapidement possible. Ce manège se répète à de multiples reprises pendant les quarts de travail de 13 heures à 14 heures que font souvent ces travailleurs. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Les camionneurs sont payés au voyage de neige.

 

« Soyez prudent. Prenez votre temps », suggère Anthony Bérubé à un routier qui vient d’être mis à l’amende pour avoir brûlé un feu rouge, coin Saint-Joseph et Christophe-Colomb. En anglais, le chauffeur défend son point de vue. « Monsieur, c’est un défi de conduire ce camion, c’est une grosse machine », a-t-il expliqué. 

Les camionneurs ne sont pas les seuls à être payés selon leur vitesse d’exécution. Les dépanneuses qui libèrent les rues sont dans le même bateau. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Chargement de la neige dans une rue de Montréal dans la nuit de jeudi à vendredi dernier

 

Coin Papineau et Saint-Grégoire, les agents Perosevic et Bérubé en voient une tourner à gauche sur un feu rouge alors qu’elle tire une voiture qui cache ses phares arrière. Le remorqueur devrait installer des feux temporaires à l’arrière du véhicule qu’il tire, mais peu semblent le faire. 

« On a une exemption », tente le travailleur, cigarette au bec. Faux, répondent les agents. Après une courte inspection, les agents découvrent que le Hyundai Kona a été fixé à la va-vite, sans respecter les règles. La totale. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Les contrôleurs interviennent auprès d’un remorqueur.

 

Même les cols bleus – pourtant rémunérés à l’heure – sont stressés. 

« C’est le fun en estie de retarder le chargement comme ça ! », crie un chef d’équipe de la Ville de Montréal aux contrôleurs qui inspectent un camion. Sa contremaître déboule dans tous ses états quelques minutes plus tard, avec ses deux mains jointes comme pour une prière. « Pas tous mes trucks ! Pas tous mes trucks ! », supplie Gabrielle, qui pense que les contrôleurs immobilisent l’ensemble de la rangée de camions qui s’apprêtent à être remplis. Les contrôleurs remettent les pendules à l’heure, la patronne retrouve le sourire. « Mon chargement n’avance pas à soir. Il n’avance pas ! Il ne manquait rien qu’une affaire, c’était vous autres ! » Elle explique qu’elle doit faire remorquer plus d’autos qu’à l’habitude, ce qui entraîne des délais. 

« Pouvez-vous vous dépêcher ? » 

Au dépôt à neige Saint-Michel, dans l’ancienne carrière Miron, un chaos organisé de poids lourds, de souffleuses industrielles et de camionnettes s’active toute la nuit. Un employé de la Ville de Montréal aborde les contrôleurs qui font leur tournée : « Je suis content de vous voir », dit-il, rapportant que certains camions œuvrant sur des contrats privés sont remplis de façon exagérée et dangereuse. « Je ne trouve pas ça normal. » Dragan Perosevic lui donne une carte avec un numéro de téléphone pour faire un signalement anonyme. « C’est important, cette collaboration », explique son collègue Bérubé. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Dragan Perosevic et Anthony Bérubé dans leur véhicule

 

À l’entrée du site, en voyant la voiture de patrouille des contrôleurs, un camionneur saute sur les freins dans une intersection où il aurait dû s’arrêter. Cette fois, il s’en sortira sans amende. « Il s’est arrêté », tempère l’agent Perosevic. Quand ils voient plus tard un jeune signaleur rejoindre un collègue à bord de la cabine d’un tracteur prévu pour un seul passager en plein boulevard Décarie, ils allument les gyrophares et interceptent le véhicule. Le jeune homme de 19 ans était assis sur une caisse de lait, sans aucune protection en cas d’accident. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Intervention des agents auprès d’un conducteur de tracteur

 

Le travailleur rechigne à s’identifier, faisant mine d’hésiter sur son année de naissance. Il ne fera pas preuve du même degré de patience qu’il a exigé des contrôleurs : « Pouvez-vous vous dépêcher, s’il vous plaît, Monsieur ? On a encore beaucoup de rues à faire. » 

Lui s’en sortira sans amende, mais le conducteur qui l’a fait monter hérite d’une contravention, qu’il promet de refiler à son patron. Pendant que les contrôleurs émettaient leur constat, il a eu le temps de passer le mot à l’ensemble de ses collègues. Faire monter les signaleurs dans les cabines, « c’est fini », jure-t-il. Jusqu’au prochain sprint ? 

Qui surveille le déneigement ?

Les contrôleurs routiers sont des agents de la paix qui relèvent de Contrôle routier Québec, l’agence de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) chargée d’appliquer les lois sur le transport de biens et de personnes dans la province.

 

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2023-03-06/deneigement-et-securite-routiere/far-west-dans-la-neige.php

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  • 3 semaines plus tard...
lapresse.ca
 

Travaux routiers | Comment en finir avec les cônes orange inutiles

Henri Ouellette-Vézina

Quiconque passe par Montréal doit contourner d’innombrables chantiers et leurs cônes orange. Ces symboles d’une ville en perpétuel chantier n’ont pourtant rien d’une fatalité, soutiennent des experts, militants, entrepreneurs et élus. À la veille du Sommet sur les chantiers dans la métropole, La Presse présente les solutions à privilégier.

Rénover la ville autrement

« Les cônes orange, il y en a trop et ils sont trop gros, reconnaît d’emblée Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal. En ce moment, les règles pour leur présence et leur disposition, c’est calibré sur des autoroutes et des rues où ça roule très vite. En ville, sur des rues à 30, 40 ou 50 km/h, on ne devrait pas avoir les mêmes normes. » L’enjeu se trouvera au centre des discussions cette semaine alors que Montréal organise le 30 mars le Sommet sur les chantiers dans la métropole, où Émilie Thuillier dit vouloir trouver « des solutions très concrètes » à l’omniprésence des chantiers dans la métropole.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

On doit revoir la façon de gérer les chantiers, estime Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Cet évènement réunira des élus de partout au Québec, mais aussi des entreprises dans le milieu de la construction, des experts, de grandes organisations et des organismes communautaires. « Il y a plusieurs discussions qu’on veut avoir, dit Mme Thuillier. Sur l’occupation du domaine public par exemple, on veut mettre fin aux entrepreneurs qui s’installent une semaine avant leur chantier, avec toute la signalisation. C’est inutile, et ça bloque tout le monde », lance-t-elle.

« On peut faire mieux sans avoir plus aussi », persiste la conseillère, qui appelle à « changer la façon dont on gère les chantiers, tout le monde ensemble ». « On en veut, des chantiers. S’il y en a beaucoup à Montréal, c’est parce que l’économie va bien. Mais il faut aussi bien les tenir. Un cône, ça coûte 137 $ en moyenne sur le marché. Comment ça se fait que les entrepreneurs les laissent traîner comme ça ? Nous, on peut se doter d’une façon de les récupérer s’ils ne les veulent pas », insiste encore Mme Thuillier.

L’administration Plante dit avoir « documenté plusieurs éléments irritants majeurs » des travaux dans la métropole, en vue du Sommet sur les chantiers. « Ce qu’on veut, c’est dégager des solutions nouvelles et ambitieuses. On a besoin de rénover la ville autrement », conclut-elle.

Mieux recenser les chantiers

« On ne sait souvent pas réellement qui est responsable des travaux », constate Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique Montréal. Pour elle, le principal enjeu est la difficulté à avoir une vue d’ensemble des chantiers dans la métropole. « La priorité, pour moi, c’est de mieux inventorier les chantiers. Avec de vraies données, on serait en mesure d’offrir de meilleures options de trajectoires », fait-elle valoir.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Pour améliorer la mobilité, il faut revoir la façon dont on se déplace, note Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique Montréal.

« Les gens qui circulent s’en vont toujours d’un point A à un point B, mais entre les deux, il faut réfléchir à la trajectoire complète. Peut-être que c’est dès le départ qu’on change le trajet. Si on reculait dans ce trajet, peut-être qu’on verrait que la personne peut se stationner au métro, plutôt que d’aller au centre-ville et être prise partout dans des petites rues. Il faut surtout ouvrir la quantité d’options », poursuit Mme Morency.

Pour le reste, dit-elle, la population doit aussi comprendre « qu’il y a tout simplement trop de voitures à Montréal ». On compte 1 million de véhicules immatriculés dans l’île et 2,6 millions dans les couronnes. « Réallouer l’espace, c’est la solution principale. Mathématiquement, le nombre d’automobiles, ça ne rentre plus dans la ville. On ne peut plus imaginer que l’ensemble des véhicules va pouvoir continuer à circuler aisément, surtout avec la quantité de chantiers qu’on a et qui s’en vient, vu le déficit d’entretien de nos infrastructures », insiste la professeure.

Une application pour « tout coordonner »

Peut-on penser réunir toutes les entraves en une seule application, pour mieux les gérer ? C’est le combat de la PDG d’OPA Technologies, Caroline Arnouk, qui tente depuis quelques années de faire valoir à la Ville de Montréal que son application « pourrait être une bonne solution ». Son entreprise, qui a déjà fait affaire avec les gouvernements provincial et fédéral dans les dossiers de l’échangeur Turcot et du pont Samuel-De Champlain, propose aux gouvernements un logiciel qui permet, en un clic, de « détecter des situations de conflit de circulation sur le territoire ».

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

L’application d’OPA Technologies permet de mieux coordonner les chantiers et éviter les situations de conflits de circulation, explique la PDG de l’entreprise, Caroline Arnouk.

« En gros, sur le logiciel, vous entrez tous vos projets et la programmation des chantiers. Après ça, vous faites un clic de détection de conflits, et là vous pouvez venir prioriser les chantiers en termes de fermetures de rues. Puis, vous entrez vos détours partout, et à nouveau, vous voyez s’il y a des conflits. Tout est en temps réel », explique Mme Arnouk.

Une fois qu’un projet tombe en chantier et qu’il y a une fermeture complète, « on peut envoyer la donnée à Waze rapidement, en vertu d’un partenariat qu’on a signé avec eux ». « Là, les gens ont accès à la bonne information au bon moment dans une application qui est déjà très utilisée. Tout ça est protégé par un brevet canadien », poursuit la PDG d’OPA Technologies.

« C’est une solution qui a été implantée, rodée, essayée dans plusieurs villes, donc on est prêts pour aider Montréal », poursuit encore l’entrepreneure, qui rappelle que son logiciel permet aussi de « transférer les données aux entrepreneurs, pour qu’eux s’assurent de demander leur permis de construction à la bonne période ». « C’est la même chose pour la Ville : elle a alors un portrait global de l’attribution des permis sur son territoire », soutient-elle à ce sujet.

Faire plus pour les commerces

L’administration Plante devrait en priorité « gérer les entraves sur nos rues commerciales », estime le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard. « On va faire Sainte-Catherine Ouest bientôt. Qu’il y ait des entraves pour la circulation dans des rues secondaires, ça fait partie du développement économique de la ville, mais le commercial, c’est là qu’on doit devenir particulièrement exemplaire. Ça fait un mauvais nom à Montréal, partout », affirme-t-il.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

La gestion des « microchantiers ou des fins de chantier » est une grande partie du problème, note Christian Savard, directeur général de Vivre en ville. « Le matériel et les cônes demeurent sur place beaucoup trop longtemps », dénonce-t-il.

À ses yeux, le principal problème réside dans la gestion des « microchantiers ou des fins de chantier ». « C’est là que j’ai davantage l’impression que ça traîne en longueur, et que ça défigure la ville, le matériel et les cônes demeurant sur place beaucoup trop longtemps. C’est ça qui, au fond, donne parfois l’impression que le centre-ville, c’est l’entrepôt des cônes. Tous ces petits chantiers, vu qu’ils ne sont pas majeurs, on dirait qu’on les néglige », poursuit M. Savard à ce sujet.

Il dit néanmoins avoir de plus en plus de mal à croire à un réel changement de culture de ce côté. « J’ai de la misère à y croire, comme plusieurs. Il n’y a pas un maire ou une mairesse qui ne l’a pas dit dans les 10 ou 15 dernières années, mais il semblerait que personne ne le fasse. Si on était dans une culture où on retire la signalisation quand elle n’est pas utile, où on rend la signalisation plus esthétique, on n’aurait pas du tout le même débat. Là, on est dans une culture du “ce n’est pas grave, on va revenir dans trois semaines”. Et ça, c’est aux gens sur le terrain, ultimement, que revient de changer cette culture », explique encore M. Savard.

Des travaux la nuit ?

L’une des solutions pourrait aussi être de tenir davantage de chantiers « 24 heures sur 24 », avance Sarah Bensadoun, porte-parole au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD). C’est déjà le cas de certains travaux majeurs, comme celui du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Une politique révisée en 2019 par le Ministère existe d’ailleurs pour encadrer ce type de chantiers sans interruption, déjà ciblés par plusieurs administrations municipales, dont l’administration Plante, comme une solution porteuse, lorsque cela est possible.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Augmenter le nombre de chantiers « 24 heures sur 24 » pourrait permettre d’accélérer les travaux, note Sarah Bensadoun, porte-parole au ministère des Transports et de la Mobilité durable.

« Parfois, ça vaut la peine de payer plus, mais de travailler sur un laps de temps beaucoup plus court, surtout si ça signifie des avantages pour les usagers de la route. La durée du chantier est ainsi beaucoup plus courte, on peut même carrément diminuer de moitié dans certains cas », fait-elle valoir.

La solution ne s’applique pas à « tous les types de chantiers », rappelle toutefois la porte-parole du Ministère. « On parle surtout de réfection ou de reconstruction de structures, d’autoroutes ou d’échangeurs, ou encore d’élargissement d’autoroutes, voire de remplacement de signalisation et d’éclairage. Ça touche aussi tous les autres travaux en dehors des voies de circulation », dit-elle.

Jusqu’ici, le gouvernement ne vise que trois régions pour ses travaux « 24 heures sur 24 » : les villes de Montréal, Québec et Gatineau. « Il y a tout un aspect financier, mais aussi de disponibilité des ressources, à considérer. Pour l’entrepreneur, ça implique une disponibilité de l’équipement et de la main-d’œuvre sur des horaires non traditionnels. Les montants sont donc forcément plus élevés, mais ce qu’on regarde, c’est le coût par rapport aux bénéfices », conclut Mme Bensadoun.

Pénaliser davantage le laisser-aller

Le problème « fondamental » des chantiers dans la métropole, « ce sont les enseignes et la signalisation résiduelle qui traînent dans les rues », estime l’expert en planification des transports à l’Université de Montréal Pierre Barrieau.

« Souvent, dans l’industrie, c’est une question de nonchalance. Et je pense que la seule façon qu’on peut combattre cette nonchalance, malheureusement, ce sont des amendes plus salées. C’est la seule solution concrète pour mettre fin à l’abus de la voie publique », insiste-t-il.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Pour combattre la nonchalance des entrepreneurs qui laissent traîner des cônes et d’autres éléments de signalisation, Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal, propose d’instaurer des amendes plus salées.

M. Barrieau propose à la Ville de tenir, par exemple, un projet pilote où il serait possible de réaliser de « 30 à 40 chantiers de façon optimisée, avec des délais courts et des équipes consacrées, puis des incitations financières ». « Je suis convaincu que ça ferait en sorte qu’on optimise nos chantiers, et du même coup, le problème des enseignes qui traînent. »

L’autre enjeu, enchaîne l’expert, est le fait que les entrepreneurs balisent souvent les chantiers avec de la signalisation « avant que ceux-ci ne soient même vraiment actifs ». « Un chantier ne devrait pas avoir le droit d’être balisé plus qu’un jour à l’avance, et surtout, il ne devrait être balisé que pour la durée nécessaire, pas pour toute la durée du chantier. Ça ferait déjà une grosse différence sur la perception d’être pris constamment dans les chantiers », soutient M. Barrieau.

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Tronçon du centre-ville de Montréal | 16 ans de cônes

Philippe Teisceira-Lessard

Combien de cônes orange faut-il pour changer les ampoules d’un tunnel ? Et surtout, pendant combien de temps ? Le ministère des Transports du Québec (MTQ) laisse traîner une dizaine de balises sur un tronçon de rue du centre-ville de Montréal depuis au moins 16 ans, au grand dam de travailleurs et de commerçants du coin.

C’est du moins ce que suggèrent les archives photographiques de Google Street View : des cônes sont visibles sur la totalité des 14 images de la bretelle d’accès au tunnel Ville-Marie à partir de la rue Cathédrale obtenues depuis que le géant du web photographie le réseau routier de Montréal, en 2007. Impossible de savoir s’ils étaient là auparavant.

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« S’il fallait un exemple de comment on gère les cônes à Montréal, en voilà un », a dénoncé Glenn Castanheira, qui représente les commerçants du secteur en tant que président de Montréal Centre-Ville. Le défenseur du quartier n’en croyait pas ses yeux en voyant les images. « On est rendus là dans notre culture de gestion des cônes. »

Si le MTQ fait ça, pouvez-vous imaginer ce que fait la voirie pour l’entretien ? Ce que font les contracteurs pour leur projet ? Quand on fait la somme de tout ça, on a le résultat qu’on a aujourd’hui.

Glenn Castanheira, président de Montréal Centre-Ville

Le ministère des Transports a fait valoir que des cônes étaient effectivement entreposés en bordure de la bretelle chaque été : ils servent à en bloquer l’accès, les nuits d’été où le tunnel est fermé pour changer les 6000 ampoules au plafond.

« Par souci d’efficacité, le Ministère déplace ses balises dans son emprise hors de la route après chaque opération d’entretien, a indiqué le porte-parole Louis-André Bertrand. Cela permet aux équipes du Ministère de s’installer plus rapidement pour débuter leurs travaux et de limiter la livraison fréquente de balises sur le terrain. Les balises sont retirées à la fin de chaque saison estivale. »

Frustration

Pour Maxime Lapierre, un Montréalais qui travaille dans le secteur, ces cônes devraient être entreposés ailleurs.

« Il y a souvent des travaux autoroutiers pendant la nuit, et on sait que le tunnel Ville-Marie est en rénovations depuis plusieurs années, a-t-il reconnu. Cependant, ça ne justifie pas d’avoir des cônes orange visibles de la rue en tout temps, tous éparpillés n’importe comment, garrochés sur une bande de gazon. »

On ne verrait jamais ça dans un quartier touristique de Rome ou Athènes.

Maxime Lapierre, à propos des cônes qui traînent sur la bretelle d’accès au tunnel Ville-Marie à partir de la rue Cathédrale

En ce moment, « ça ne peut plus être considéré comme un chantier temporaire et il y a des façons plus propres et moins agaçantes de les ranger », a-t-il ajouté.

Surtout que la « saison estivale » du ministère des Transports semble particulièrement longue : les cônes étaient déjà en bordure de la bretelle le 5 avril dernier, lors du passage de La Presse, ainsi que sur des photos de Google Street View datées d’octobre et de novembre.

« Imaginez si les gens faisaient ça avec leur bac de vidanges. Les poubelles passent une fois par semaine, mais on va laisser le bac sur le bord de la rue tout le temps ? a ironisé Glenn Castanheira. Si un travailleur arrive en camion pour déplacer les cônes, il est capable de les transporter jusque-là. »

« Gestion déficiente des chantiers »

La présence des cônes orange à Montréal fait les manchettes depuis des années, érigée en symbole du manque de fluidité dans les rues la métropole.

Dans une étude, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) avance que 94 % des artères du centre-ville ont été entravées à un moment ou à un autre pendant une période d’un an chevauchant 2021 et 2022. Plus du quart des cônes orange du centre-ville sont inutiles ou abandonnés par leurs propriétaires, toujours selon l’étude.

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Michel Leblanc, président de la CCMM, dénonçait du même coup « la gestion déficiente des chantiers dans l’espace public, une industrie de la construction trop morcelée, un empiètement systématique des chantiers privés sur la voie publique, des règlements inadaptés du ministère des Transports pour les chantiers en milieu urbain ».

Fin mars, l’administration Plante a tenu un « Sommet sur les chantiers » afin de trouver des solutions à la multiplication des cônes orange.

Parmi les solutions avancées : une interdiction d’installer des cônes plus de 12 heures avant le début d’un chantier et une obligation de les retirer moins de 12 heures après sa fin, afin de réduire la durée de leur présence dans les rues. Montréal voudrait aussi que les entrepreneurs puissent utiliser des cônes moins larges.

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