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Dossier exportation Hydro-Québec


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Hydro-Québec: «pas de nouveaux barrages» pour répondre à la demande

https://journalmetro.com/actualites/2704852/hydro-quebec-pas-de-nouveaux-barrages-pour-repondre-a-la-demande/

 

Pascal Gaxet - Métro

4 octobre 2021 à 6h06 - Mis à jour 4 octobre 2021 à 7h13

Le récent contrat obtenu par Hydro-Québec, en tant que futur fournisseur d’électricité de la ville de New York, ne devrait pas voir la construction de nouveaux barrages au Québec pour répondre à la demande. Les plus de 10 térawatts seront générés en optimisant l’utilisation énergétique au Québec et en développant des parcs éoliens par exemple, explique la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu.

La pdg décrit ce contrat «américain» comme «la fierté» des Québécois. «La paye du contrat qu’on a signé, c’est pas que ce soit le plus gros contrat d’Hydro-Québec, la plus belle affaire, c’est que les Québécois ont été fiers de l’annonce». Celui-ci distribuera 10,4 térawatts à la ville de New York, soit l’équivalent de «la consommation de 1 million de foyers, ou 20 % de la consommation de la ville de New York». C’est aussi un grand pas vers la transition verte puisque ledit contrat représente une réduction des gaz à effet de serre. «C’est comme si on enlevait 44 % des voitures de New York.»

Fournir cette production électrique ne devrait pas engendrer de nouveaux barrages au Québec, mais plutôt des améliorations d’équipements alliés avec une consommation de l’énergie plus efficace, ainsi que le développement de l’éolien. «Pas de nouveaux barrages dans un horizon prévisible, ce n’est pas dans nos cartons», déclare Sophie Brochu.

«On va moderniser les équipements. On a des barrages un peu partout au Québec qui datent un petit peu et qui ont besoin d’amour. Et quand on met des équipements modernes, on a plus de capacité. On a tous les ouvrages dont on a besoin au Québec»

 

Sur la question de l’efficacité énergétique, Sophie Brochu explique qu’il y a beaucoup de «térawatts à aller chercher». Même si la pdg ne décrit pas le profil des québécois d’énergivores, elle précise que des améliorations sont possibles. «La première chose à faire au Québec, c’est consommer mieux et consommer moins. Il y a un gisement inouï dans l’efficacité énergétique.»

De plus, Mme Brochu mise sur les découvertes futures pour faire des gains d’énergie. «Entre maintenant et 2050, il va y avoir des technologies que l’on ne connaît même pas. […] Entre 2004 et 2020, en consommant mieux on a épargné 10,2 térawatts, c’est l’équivalent du contrat»

 

Hydro-Québec devrait dévoiler bientôt les détails financiers de ce contrat. «On va le révéler, mais présentement on est en train de finaliser les détails avec notre partenaire, et c’est cette entité-là qui va déposer le projet.» Le premier ministre du Québec avançait un montant de 20 milliards. «M. Legault a fait une jolie règle de trois avec un ancien contrat que l’on a passé, et il n’est pas complètement dans le champ», dit Sophie Brochu.

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  • 1 année plus tard...
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L’Atlantique veut sa part de l’énergie d’Hydro-Québec

 

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La centrale Manic-5, sur la Côte-Nord

Francis Vailles La Presse

Une autre variable vient compliquer le travail d’Hydro-Québec et du comité sur la transition énergétique dirigé par François Legault : les grands besoins des provinces de l’Atlantique.

Publié à 6h30

https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2022-11-03/l-atlantique-veut-sa-part-de-l-energie-d-hydro-quebec.php

Depuis 2019, des discussions ont lieu entre les gouvernements provinciaux impliqués, le gouvernement fédéral et les distributeurs d’énergie pour faire transiter de l’énergie du Québec vers le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

Il s’agirait d’un gros bloc d’énergie d’Hydro-Québec, qui pourrait atteindre 1150 mégawatts, selon le rapport du comité sur le sujet, publié en mai1. Le gouvernement du Québec et Hydro-Québec participent à titre d’observateurs à ce comité.

Le projet de boucle de l’Atlantique (Atlantic Loop), mené par le fédéral, relierait les quatre provinces de l’Atlantique et le Québec. Il a pour but de décarboner le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, qui produisent la moitié de leur énergie à partir de sources fossiles, notamment le charbon.

Une loi fédérale exige la fin de la production d’électricité au charbon d’ici 2030. Or, ces deux provinces n’ont pas autant d’options pour l’énergie propre que le Québec. De plus, elles ne disposent pas des énormes réservoirs d’Hydro-Québec, qui servent de batterie naturelle pour compenser les passages à vide des éoliennes ou des panneaux solaires, et inversement.

Un lien de 1150 MW avec Hydro-Québec et de 250 MW à 500 MW avec Terre-Neuve-et-Labrador leur permettrait de compenser le manque à gagner énergétique d’une transition et d’avoir accès à la batterie d’Hydro-Québec, entre autres.

3,4 millions d’autos et de VUS

L’enjeu environnemental est majeur. L’électricité sale produite par ces deux provinces avoisine les 11 térawattheures (TWh), et il s’en dégage 10 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES), selon l’inventaire national des GES2. C’est l’équivalent de 3,4 millions d’autos et de VUS à essence qui seraient retirés des routes3.

 

Au fédéral, le responsable du dossier est Dominic LeBlanc, un député du Nouveau-Brunswick qui est ministre canadien des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités.

« Les discussions vont bon train. Il y a une volonté de tous les partenaires autour de la table d’en venir à une entente, car tous comprennent que d’ici 2030, la boucle de l’Atlantique est la meilleure façon de réaliser la transition énergétique en Atlantique », m’a dit le porte-parole du ministre, Jean-Sébastien Comeau.

Le projet, avec ses lignes de transmission, est estimé à 5 milliards de dollars. Le fédéral compte sur la Banque de l’infrastructure du Canada pour le financer, entre autres. Tous les modes de financement sont envisagés, me dit une source externe au fait du dossier : subventions, capital, prêts, produits d’assurance, etc.

Au Québec, les exportations ont moins la cote avec la transition énergétique, qui requiert d’énormes quantités d’énergie pour décarboner les industries et le secteur du transport. Certains remettent même en question, dans ce contexte, la pertinence des deux mégacontrats conclus par Hydro avec New York et le Massachusetts, qui totalisent quelque 20 TWh par année.

Le Québec a cependant un intérêt évident à cultiver ses relations avec les provinces de l’Atlantique, et notamment avec Terre-Neuve-et-Labrador, qui prend part aux discussions sur la boucle.

Hydro-Québec, faut-il le rappeler, devra éventuellement renégocier le gigantesque contrat de Churchill Falls avec Terre-Neuve (5429 MW), qui arrivera à échéance en 2041. Or, les Terre-Neuviens sont restés aigris, Hydro ne payant que 0,25 cent le kilowattheure pour l’énergie de ce contrat (oui, oui, un quart de cent).

Autre élément : Hydro-Québec a bénéficié d’un prix majoré pour son contrat d’électricité avec New York en raison de son aspect renouvelable. New York a accepté de payer 9,75 cents US par kilowattheure dès la première année de livraison, en 2026, prix qui sera majoré de 2,5 % par année par la suite.

En dollars canadiens, ce prix équivaut à 13,4 cents par kilowattheure et il est donc supérieur au coût marginal prévu par Hydro-Québec en 2026 (11 cents, transport inclus) et bien plus élevé que le tarif L actuellement payé par les grands industriels du Québec (5 cents).

Hydro-Québec est ouverte

Chez Hydro-Québec, on se dit ouvert à explorer les possibilités pour aider nos voisins de l’Atlantique dans leurs efforts de décarbonation. « Nous sommes un bon collaborateur et encore en discussions. Le projet est à un niveau exploratoire et il faudra tenir compte de l’ensemble de nos besoins d’électricité », me dit le porte-parole de la société d’État, Marc-Antoine Pouliot.

L’autre élément à prendre en compte est le prix que paient les clients de l’Atlantique. Les politiciens cherchent des solutions vertes, mais qui ne sont pas trop coûteuses.

Or, les coûts de production chez Hydro-Québec demeurent relativement moindres que ceux payés par les clients actuels de l’Atlantique. En Nouvelle-Écosse, les propriétaires d’une maison moyenne paient 17,02 cents le kilowattheure, deux fois plus qu’au Québec. L’écart est moindre chez les entreprises, mais tout de même important.

Selon une source externe au fait du dossier, il est question d’une tarification versée à Hydro-Québec qui ne serait pas inférieure à son coût marginal (11 cents, transport inclus).

Cela dit, le récent dépôt d’un projet de loi en Nouvelle-Écosse a jeté un froid aux discussions. Le gouvernement conservateur veut plafonner les hausses de tarifs à 0,6 % par année d’ici la fin de 2024, afin de soulager les consommateurs face à la forte inflation.

Or, cette décision a été très mal reçue par Scott Balfour, le président du principal producteur d’énergie de la Nouvelle-Écosse, Emera (société inscrite en Bourse). Le 23 octobre, l’homme a déclaré que cette décision minait la capacité de l’entreprise à financer la transition énergétique, le forçant à mettre sur pause le projet de boucle de l’Atlantique.

Malgré tout, le gouvernement fédéral garde le cap, m’explique Jean-Sébastien Comeau, porte-parole du ministre Dominic LeBlanc.

Pas si simple, la décarbonation de l’économie, en fin de compte. Si seulement on pouvait attribuer une réelle valeur aux volumes de GES effacés, il serait plus facile de déterminer les allocations d’énergie les plus payantes, peu importe où elles sont situées.

1. Consultez le rapport Clean Power Roadmap for Atlantic Canada (en anglais)

2. Consultez le Rapport d’inventaire national 1990-2020 – Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada

3. Ce calcul est basé sur l’efficacité moyenne des véhicules personnels au Québec (9,3 litres pour 100 km), sur leur kilométrage annuel moyen (13 782 km) et sur l’émission de GES par litre d’essence (2,31 kg par litre).

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Le projet de la boucle de l’Atlantique commence à se préciser

Une ligne de distribution de l'électricité pourrait être construite à partir d'un barrage hydroélectrique situé dans le nord du Québec pour traverser tout le Nouveau-Brunswick jusqu’en Nouvelle-Écosse dans le cadre du projet de boucle de l’Atlantique.

La boucle de l'Atlantique, un projet dont le coût est estimé à cinq milliards de dollars, doit faciliter le transport de l'hydroélectricité du Labrador et du Québec jusque dans les provinces de l’est du Canada.

C’est un élément clé de la stratégie du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse afin de parvenir à abandonner les combustibles fossiles pour produire de l'électricité.

Une offre d'emploi de conseiller technique pour la boucle de l’Atlantique affichée par la Banque de l'infrastructure du Canada en révèle un peu plus sur le projet.

Le trajet proposé pour une section de la boucle commencerait au barrage Daniel-Johnson, au Québec.

Des câbles aériens et sous-marins transporteraient l'hydroélectricité du Québec jusqu'à Eel River, dans le nord du Nouveau-Brunswick. Une ligne électrique aérienne relierait ce centre de distribution à celui de Salisbury, près de Moncton.

Une autre ligne partirait ensuite de Salisbury pour rejoindre Onslow, en Nouvelle-Écosse.

Optimisme au gouvernement fédéral

Malgré les réticences exprimées ces derniers temps en Nouvelle-Écosse, le ministre des Affaires intergouvernementales du Canada, Dominic LeBlanc, croit que cet imposant projet sera réalisé.

Les [comptes rendus] que j'ai eus des négociateurs que nous avons nommés comme gouvernement fédéral m'encouragent beaucoup, souligne le ministre LeBlanc.

« Moi, je demeure optimiste qu'on va arriver à une entente, j'espère dans les trois premiers mois de l'année prochaine, alors d'ici la fin du mois de mars 2023. » — Une citation de  Dominic LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales du Canada

Le député fédéral de Madawaska-Restigouche, René Arseneault, partage son optimisme.

Donc, on s'attend à ce que ça voie le jour d'ici peu, à très court terme, et c'est nécessaire pour atteindre nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, affirme M. Arseneault.

Toutefois, comme le souligne un porte-parole de la société Énergie NB, ce projet est encore à un stade préliminaire et un tout autre trajet pourrait en fin de compte être choisi.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1931661/trajet-boucle-atlantique-eel-river-nouveau-brunswick-manic

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  • 4 mois plus tard...

Coentreprise entre Hydro-Québec et le Conseil mohawk La question à 1 milliard

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PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

L’entente prévoit que la coentreprise formée du Conseil mohawk de Kahnawake et d’Hydro-Québec sera propriétaire de la ligne de 58 kilomètres qui reliera le Québec à la frontière américaine.

On ignore quoi, quand et comment, mais le gouvernement du Québec s’apprête à céder une partie du réseau de transport d’électricité à la communauté mohawk de Kahnawake, une décision qui constitue une première et qui est destinée à faciliter les exportations d’énergie vers New York.

La ligne de 58 kilomètres qui sera partiellement privatisée reliera le Québec à la frontière américaine et appartiendra à une nouvelle entreprise détenue par Hydro-Québec et le Conseil mohawk de Kahnawake selon un partage de propriété non précisé, mais dans lequel la société d’État sera majoritaire.

Le lien souterrain qui sera la propriété de cette nouvelle entreprise coûtera 1,14 milliard à construire. Le partage des coûts d’investissement entre les deux partenaires de même que la distribution des éventuels revenus que la ligne de transport devrait générer sont des informations qui sont et resteront confidentielles.

C’est ce qu’a expliqué le ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, lors de l’étude du projet de loi 13 visant à permettre à Hydro-Québec de céder une partie de son réseau de transport à un tiers.

 

Il s’agit d’informations stratégiques qui doivent rester confidentielle, a expliqué le ministre aux députés de l’opposition qui s’inquiétaient de ce qui pourrait être le début d’une privatisation des activités d’Hydro-Québec.

L’entente qui sera conclue entre Hydro-Québec et le Conseil mohawk est une première historique, a-t-il dit, qui servira de modèle parce qu’il y en aura d’autres, d’où la nécessité de ne pas donner plus d’information. « C’est une nouvelle façon de faire que nous avons l’intention de reproduire », a-t-il dit.

La nouvelle entreprise pourra être une société par actions, une société en commandite ou une société de personnes. Le projet de loi 13 laisse toutes ces possibilités ouvertes, parce qu’il n’y a pas encore d’entente.

Le gouvernement doit procéder rapidement pour permettre la création de la coentreprise parce que l’échéancier du contrat avec l’État de New York est très serré, selon le ministre.

« C’est toujours délicat de créer une loi en amont d’une entente, mais, encore une fois, on ne peut pas présumer de l’issue de cette rencontre-là, on ne peut pas présumer comment les avocats du Conseil mohawk vont [conseiller] leur client sur la forme que devrait prendre cette société-là future. Donc, on [exprime] notre intention clairement : on doit demeurer majoritaires, ça, ce n’est pas négociable, alors on vient l’enraciner dans un projet de loi. Par la suite, on se permet l’ouverture nécessaire pour satisfaire notre partenaire », a-t-il fait valoir en commission parlementaire.

La ligne ne passera pas sur le territoire de la réserve

L’étude du projet de loi 13 a été menée tambour battant et n’a pas rencontré beaucoup d’opposition sur son chemin. Étant donnée l’importance des enjeux, plus de transparence aurait été nécessaire, selon Jean-François Blain, analyste indépendant en énergie. « C’est un dossier qui porte à d’énormes conséquences et qui a été mis sciemment sous le radar par Hydro-Québec et par le gouvernement », dénonce-t-il.

Il y a beaucoup d’argent en jeu autour de cette entente. La construction de la ligne de transport estimée à 1,14 milliard est une condition nécessaire à la réalisation du contrat d’exportation de 10,4 térawattheures d’électricité à New York, le plus important de l’histoire d’Hydro-Québec, qui doit rapporter 30 milliards de dollars sur 25 ans.

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SOURCE HYDRO-QUÉBEC / INFOGRAPHIE LA PRESSE

L’entente prévoit que la coentreprise formée du Conseil mohawk de Kahnawake et d’Hydro-Québec sera baptisée Horizon Kahnawake Hydro-Québec. Elle sera propriétaire de la ligne de 58 kilomètres et vendra sa capacité de transport à Hydro-Québec. Les revenus ainsi générés seront partagés selon la participation de chacun des deux partenaires.

Le Conseil mohawk s’attend à recevoir des revenus garantis pour une période d’« au moins 40 ans ».

« La période de 40 ans correspond à la durée d’amortissement moyenne estimative de la ligne », explique la porte-parole d’Hydro-Québec, Lynn St-Laurent.

Une fois que le contrat de 25 ans avec New York aura pris fin, il sera possible d’utiliser cette ligne pour exporter et importer de l’électricité à court terme ou pour un autre contrat d’exportation, a-t-elle précisé.

Lors de leur passage à l’Assemblée nationale pour appuyer le projet de loi 13, les représentants de la communauté autochtone ont fait valoir que le projet permet à la fois de fournir de l’énergie propre à la ville de New York et de créer une nouvelle source de revenus et des emplois pour les membres de leur communauté.

La ligne de transport entre le poste d’Hertel situé à La Prairie et la frontière américaine ne passera pas sur le territoire de la réserve de Kahnawake. Elle rejoindra au bout de 58 kilomètres la portion américaine de l’interconnexion à un point situé sous la rivière Richelieu et le lac Champlain. La mise en service est prévue en 2026.

La portion québécoise du projet d’interconnexion a été étudiée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, qui n’a pas relevé d’enjeux environnementaux majeurs, mais qui exprime des inquiétudes sur les besoins futurs du Québec en électricité.

« La commission d’enquête est d’avis que, face à l’urgence climatique et à l’imminence du besoin d’augmenter l’approvisionnement énergétique du Québec, la transition énergétique devrait être fondée sur une planification qui concilie ses besoins en approvisionnement et ses projets d’exportation d’électricité », conclut le rapport.

 

En savoir plus

  • 545 kilomètres
    Longueur de la portion américaine de la ligne de transport qui sera construite par le partenaire d’Hydro-Québec, Transmission Developpers, entre la frontière du Québec et la ville de New York
    Source : Hydro-Québec
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  • 6 mois plus tard...

Contrat avec l’État de New York | Une mine d’or pour Hydro

Vincent Brousseau-Pouliot

Le contrat d’Hydro-Québec avec l’État de New York ne sera pas seulement rentable. Il sera extrêmement rentable.

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La Presse

Selon nos informations, Hydro-Québec prévoit faire des profits d’environ 950 millions par an en vendant 10,4 TWh d’électricité à l’État de New York avec ce contrat de 25 ans qui commence en 2026.

Sur 25 ans, les profits totaux attendus pour Hydro-Québec seraient donc d’environ 23,8 milliards, sur des revenus totaux d’environ 32 milliards1. (Tous les chiffres dans cet article sont en dollars canadiens.) Il s’agit d’un taux de rentabilité d’environ 73 %.

Pour des raisons de confidentialité, la société d’État n’a jamais dévoilé publiquement les estimations de rentabilité du contrat et n’a pas voulu commenter cet aspect du dossier, mais elle confirme néanmoins qu’il sera rentable.

Depuis l’annonce du contrat en 2021, le gouvernement du Québec a indiqué publiquement qu’il générerait des revenus de 30 milliards sur 25 ans pour Hydro-Québec. Le premier ministre François Legault a répété ce chiffre le mois dernier. Ni le gouvernement Legault ni Hydro-Québec n’a chiffré les profits, une fois payés la production et le transport de l’électricité au Québec.

Hydro-Québec est capable de faire des prévisions de rentabilité entre autres parce que ses revenus par térawattheure sont prévus pour chacune des 25 années du contrat (les revenus sont indexés d’environ 2,5 % par an).

À titre de comparaison, Hydro-Québec a généré un bénéfice net (des profits nets) de 4,56 milliards sur l’ensemble de ses activités en 2022. Les profits annuels moyens du contrat avec New York (950 millions par an) auraient représenté une hausse des profits de 21 % cette année-là.

Il faut toutefois apporter un bémol important. Selon cette prévision de profits, l’hydroélectricité vendue à New York sera produite en moyenne au coût de 2 cents/kWh durant les 25 ans du contrat, et le transport sur le territoire du Québec coûtera environ 0,8 cent/kWh (ce coût de transport comprend entre autres le coût amorti d’une nouvelle ligne de transport de 1,14 milliard de dollars2).

Sur le plan comptable, ce calcul du coût de production de 2 cents/kWh est justifié. Le contrat avec New York prévoit qu’Hydro-Québec doit fournir de l’électricité provenant de nos barrages hydroélectriques actuels. Le coût de production de nos barrages actuels est actuellement légèrement inférieur à 2 cents/kWh et ne variera pas beaucoup d’ici 25 ans (sauf Churchill Falls dont le contrat doit être renégocié à la hausse). C’est pourquoi, selon nos informations, Hydro-Québec prévoit des dépenses d’environ 2 cents/kWh en moyenne pour la production d’hydroélectricité du contrat de New York entre le printemps 2026 et le printemps 2051.

Mais en pratique, pour décarboner le Québec et le rendre carboneutre d’ici 2050, il faudra beaucoup plus d’électricité que les 216 TWh produits par Hydro-Québec en 2022. La société d’État estime qu’il faudra au moins 100 TWh supplémentaires. Publiquement, le ministre de l’Énergie du Québec, Pierre Fitzgibbon, a évoqué 150 TWh de plus.

Cette nouvelle électricité sera beaucoup plus chère que l’électricité actuelle, produite à bas coût par les centrales hydroélectriques construites dans les années 1960 et 1970.

Hydro-Québec est en train de refaire ses calculs pour voir combien d’énergie elle devrait produire, et à quel coût. Sa dernière estimation rendue publique : toute nouvelle source d’approvisionnement en électricité coûterait 9,5 cents/kWh à produire, contre 2,0 cents/kWh pour l’ensemble de la production en 2022.

Notre estimation ajustée : des profits de 750 millions par an

Pour estimer les profits réels du contrat d’Hydro-Québec à New York, il est sage de tenir compte de la hausse future du coût de production de l’électricité.

En ajoutant progressivement 150 TWh à un coût de production de 9,5 cents/kWh jusqu’en 2050, le coût moyen de production sur 25 ans est de 3,55 cents/kWh (il passe de 2 cents en 2026 à 5,1 cents en 2050). Il s’agit de notre hypothèse de travail, pas de celle d’Hydro-Québec.

Malgré cet ajustement des dépenses à la hausse, le contrat d’Hydro-Québec avec New York reste très rentable.

En moyenne, Hydro-Québec générerait des profits d’environ 750 millions par an, selon nos calculs. Sur 25 ans, on parle de profits d’environ 18,7 milliards.

« C’est un bon contrat. À mon avis, c’est très rentable, ça permet de construire une ligne de transport [vers New York] et ça reconnaît le caractère vert de l’hydroélectricité », dit le professeur Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal

Les détracteurs du contrat d’exportation à New York pourraient faire valoir que sans ce contrat, Hydro-Québec pourrait utiliser les 10 TWh pour la transition énergétique au Québec. Autrement dit, le contrat de New York nous force à rajouter 10 TWh à un coût plus élevé (ex. : 9,5 cents/kWh) pour décarboner le Québec.

On a fait le calcul avec cette méthode plus pessimiste où le coût total de toute l’électricité envoyée à New York est d’environ 10,3 cents/kWh (9,5 cents pour la production, environ 0,8 cent pour le transport au Québec). Même avec cette méthode de calcul, le contrat de New York est rentable, avec des profits moyens d’environ 130 millions par an, selon nos calculs. Les profits totaux sur 25 ans seraient d’environ 3,2 milliards. Cette méthode de calcul est sévère et présume qu’Hydro construirait pour 10,4 TWh d’électricité nouvelle d’ici le début du contrat en 2026.

En théorie, ce serait la bonne manière de faire [prendre le coût marginal de 9,5 cents/kWh], mais c’est sévère de l’utiliser pour les exportations, car on ne le fait avec personne au Québec.

Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal

Nos scénarios avec des profits de 750 millions ou 130 millions par an montrent que le contrat d’Hydro-Québec sera rentable sur le plan financier, peu importe comment on calcule les dépenses de production d’électricité.

Ces deux scénarios (profits de 750 millions ou 130 millions par an) ne sont pas des certitudes coulées dans le béton. Le gouvernement Legault et la société d’État sont en train d’établir un plan de match pour hausser de façon significative la capacité énergétique du Québec. Le coût de production de 9,5 cents pour une nouvelle source d’approvisionnement en énergie pourrait être révisé selon le nouveau plan de match.

« L’évolution du coût moyen de production de l’électricité pour les 10-20 prochaines années est en cours d’analyse, indique Hydro-Québec par courriel. Plusieurs éléments sont à considérer dans cette évaluation selon le scénario du mix énergétique, considérant diverses variables d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables dans les années à venir, ainsi que la période de construction, la réfection et le rehaussement des capacités des centrales existantes. »

1. Les revenus (32 milliards sur 25 ans) d’Hydro-Québec cités dans cet article sont les sommes versées à Hydro-Québec après les paiements à son partenaire américain, Transmission Developers Inc. (TDI), qui s’occupe du transport de l’électricité en territoire américain. Pour leur électricité, Hydro-Québec et TDI vont facturer ensemble un prix de gros qui augmentera de 9,7 cents US/kWh la première année (2026-2027) jusqu’à 17,6 cents US/kWh à la dernière année du contrat, en 2050-2051.

2. Le coût de transport de 0,8 cent/kWh comprend les coûts annuels pour financer la construction d’une ligne de transport de 1,14 milliard reliant le Québec à la frontière américaine. Cette ligne de transport est détenue par une coentreprise dans laquelle Hydro-Québec est l’actionnaire majoritaire et le Conseil mohawk de Kahnawake l’actionnaire minoritaire. Dans cette coentreprise, Hydro-Québec et le Conseil mohawk de Kahnawake, se partageront les revenus de transport de l’électricité sur cette ligne de transport au Québec (dans laquelle ils ont tous deux investi).

Rentable sur le plan financier… et environnemental

Pourquoi vendre notre électricité aux Américains alors qu’on devra augmenter de façon importante notre production d’électricité pour répondre aux besoins du Québec ?

En théorie, on aurait pu garder cette électricité envoyée aux États-Unis pour le Québec.

Mais les deux contrats d’Hydro-Québec avec l’État de New York et le Massachusetts ont trois grands avantages.

Premièrement, ces contrats sont très payants pour Hydro-Québec, et par conséquent pour son actionnaire, le gouvernement du Québec.

Pour New York, Hydro-Québec estimerait les profits annuels du contrat à 950 millions de dollars canadiens, selon nos informations (voir autre texte).

Pour le Massachusetts, Hydro-Québec indique que la rentabilité de ce contrat sera « comparable au contrat de New York », mais que le montant total des profits sera moindre.

Deuxièmement, ces contrats réduiront les émissions de CO2 dans le nord-est des États-Unis.

L’hydroélectricité québécoise remplacera des énergies fossiles très polluantes aux États-Unis. Des experts ont calculé que l’hydroélectricité québécoise allait permettre de réduire les émissions de CO2 de 3,9 millions de tonnes par an à New York et de 3 millions de tonnes par an en Nouvelle-Angleterre. Ce sont des réductions non négligeables qui correspondent ensemble à 8 % des émissions de CO2 du Québec en 2019. Ces réductions iront au bilan des États-Unis, pas à celui du Québec, mais ça donne un ordre de grandeur.

Actuellement, New York utilise dans une proportion de 90 % des énergies fossiles et veut consommer à 70 % des énergies renouvelables d’ici 2030. Le contrat avec Hydro-Québec doit fournir 20 % de l’électricité totale consommée dans la Grosse Pomme.

Troisième grand avantage : les deux contrats permettront de construire deux lignes modernes de transport d’électricité dans le Nord-Est, ce qui donnera davantage de flexibilité à Hydro-Québec à l’avenir.

Grâce à ces contrats à long terme, Hydro-Québec sera dorénavant reliée par une ligne de transport moderne (avec une capacité de transport d’électricité dans les deux sens) aux deux villes les plus importantes du Nord-Est américain, New York et Boston.

« Ces contrats sont très bons [pour le Québec] entre autres pour une raison simple : nous avons besoin de ces lignes de transport à long terme, car il y aura de plus en plus d’énergie renouvelable qu’il faudra échanger, et c’est très difficile de construire des lignes de transport [sans ces contrats avec des prix garantis à long terme] », dit le professeur Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal.

À long terme, nos réservoirs hydroélectriques vont devenir encore plus importants, car ils permettront de stocker de l’énergie éolienne produite aux États-Unis dans nos réservoirs, et ensuite de la revendre (plus cher) en période de pointe.

Ça peut paraître paradoxal de vendre de l’électricité aux Américains alors que nos propres besoins augmenteront rapidement. Il faut toutefois remettre les choses en contexte. Quand les contrats de New York (2021) et du Massachusetts (2018) ont été signés, le gouvernement du Québec n’avait pas anticipé une aussi grande hausse de la demande d’énergie (150 TWh supplémentaires) pour décarboner le Québec.

« Il y avait juste New York qui était prêt à signer un tel contrat, Hydro-Québec Production n’était pas prête à le faire, dit le professeur Pierre-Olivier Pineau. On vendait de l’électricité aux États-Unis sur les marchés [contrats “spot” sans engagement à long terme], mais le prix du gaz naturel a chuté et on avait peur que ce soit la même chose pour l’électricité, que ces contrats sur les marchés ne soient plus aussi rentables. En plus, ces contrats sur les marchés ne reconnaissent pas le caractère vert de l’hydroélectricité. »

Et le prix de l’électricité pour les Québécois ?

Le contrat avec New York a beau être très payant pour Hydro-Québec, il entraînera inévitablement une hausse modeste du prix de l’électricité pour les consommateurs québécois. Ceux-ci bénéficient des prix les plus bas en Amérique du Nord.

C’est mathématique : si on prend 10 TWh d’électricité produite à bas prix (2 cents/kWh) pour exporter à New York, on devra bientôt prendre de l’électricité nouvelle et plus chère pour décarboner le Québec. Ce qui veut dire une légère hausse du prix pour les clients québécois. Pourquoi une légère hausse ? Toute électricité au-delà du bloc patrimonial (c’est le cas de ce 10 TWh) doit être vendue au prix du marché. « On n’aurait pas vendu cette électricité à 2 ou 3 cents aux Québécois », dit le professeur Pierre-Olivier Pineau.

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