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Résidences de tourisme: Airbnb demande une révision du règlement


acpnc

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Publié le 09 juin 2018 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

http://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/201806/08/01-5185075-residences-de-tourisme-airbnb-demande-une-revision-du-reglement.php

Résidences de tourisme: Airbnb demande une révision du règlement

Montréal est l'une des destinations touristiques les plus... (Photo Martin Tremblay, La Presse)

Montréal est l'une des destinations touristiques les plus dynamiques d'Amérique du Nord, avec 13 000 hôtes Airbnb, soit plus que dans toute autre ville canadienne.

Photo Martin Tremblay, La Presse

 
André Dubuc
André Dubuc
La Presse
 

Airbnb a fait part de ses « vives préoccupations » à la mairesse Valérie Plante et lui demande, dans une lettre dont La Presse a obtenu copie, de réexaminer le règlement visant à limiter les résidences de tourisme dans l'arrondissement de Ville-Marie.

L'arrondissement s'apprête à voter mardi prochain un règlement visant à limiter substantiellement l'implantation de ces futures résidences.

La réglementation proposée limitera la location à court terme de nature commerciale aux bâtiments de la rue Sainte-Catherine, entre les rues Saint-Mathieu et Amherst. De plus, une distance de 150 mètres sera à respecter entre deux résidences de tourisme.

La Ville de Montréal agit ainsi « dans le but de prévenir les enjeux de cohabitation problématiques entre touristes et résidents », lit-on sur le site internet de la Ville.

 

Airbnb, qui n'a pas voulu faire de commentaires, ne voit pas le moratoire d'un bon oeil.

« Airbnb ne pourrait exister sans sa communauté d'accueil : les individus et les familles qui vivent et travaillent à Montréal. Nous espérons que vous prendrez le temps de parler avec certains de vos hôtes-électeurs qui ont déjà tenté d'établir un dialogue et qui sont dans l'attente d'une réponse », lit-on dans la lettre signée par Margaret Richardson, directrice globale de la politique, que le bureau de la mairesse a reçue hier.

La société y souligne que Montréal est l'une des destinations touristiques les plus dynamiques d'Amérique du Nord, avec 13 000 hôtes Airbnb, soit plus que dans toute autre ville canadienne. Plus de 700 000 clients ont eu recours à ses services pour leur hébergement touristique en 2017. La plateforme a remis 2,8 millions de dollars au gouvernement du Québec en taxes sur l'hébergement en six mois, dont 1,6 million a été retourné à Tourisme Montréal.

La société américaine rappelle dans sa missive sa présence significative à Montréal par le truchement de Luxury Retreats, entreprise montréalaise de location de villas luxueuses qu'elle a acquise l'an dernier.

« Notre investissement soutenu dans l'entreprise et son expansion ont permis de créer plus de 350 emplois à Montréal, dont une centaine au cours de la dernière année seulement. Cette acquisition témoignait aussi de notre confiance à l'égard d'une ville progressiste et novatrice capable de reconnaître les avantages de l'économie du partage. »

- Airbnb

La société s'applique ensuite à répondre aux préoccupations concernant les incidences de la location à court terme sur le parc montréalais de logements locatifs.

Pour donner du poids à ses arguments, la société internet a fait produire un rapport sur sa performance locative à Montréal, semblable aux rapports qu'elle avait produits à Toronto et à Vancouver en 2016. Une copie du rapport est parvenue à La Presse.

Pour Airbnb, la location de logements entiers, environ 14 300 logements, représente une fraction du million de logements que l'on dénombre à Montréal, soit 1,5 %. Plus de la moitié est louée moins de 60 jours par année.

De plus, le taux d'inoccupation des logements est resté stable depuis 2012, autour de 3 %, malgré l'entrée en scène et la popularité croissante d'Airbnb.

« Les résidents de Montréal louent avec Airbnb de façon occasionnelle, touchent des revenus modestes et ne sont pas des exploitants à "temps plein" qui se retirent du marché locatif à long terme », lit-on dans le rapport.

RÉACTION DE LA VILLE

Montréal cherche à différencier l'hébergement touristique de nature commerciale, que la Ville veut limiter au centre-ville et sur le Plateau, et l'hébergement dit collaboratif. Dans ce cas, on parle d'un propriétaire, par exemple, qui mettrait son logement en location pendant les deux semaines où il se trouve à l'extérieur du pays.

Dans ce dernier cas, le moratoire ne s'applique pas, assure Richard Ryan, conseiller municipal du district Mile-End et conseiller associé à l'arrondissement de Ville-Marie.

« J'ai rencontré trois fois les gens d'Airbnb, dit l'élu. Ils savent très bien la différence entre le collaboratif et le commercial. Mais ils continuent à dire que la réglementation est trop sévère. Il y a un problème de compréhension ou bien ils font exprès de ne pas comprendre. »

Limiter l'essor de l'hébergement commercial au centre-ville et sur le Plateau Mont-Royal est devenu nécessaire, selon l'élu, parce que des propriétaires ont commencé à faire changer la vocation des immeubles. Depuis le début de l'année, 17 demandes touchant 233 logements ont été déposées à l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal pour obtenir un certificat d'occupation visant à transformer des logements locatifs en résidences de tourisme. « Ce sont 233 ménages qui vont se faire évincer de leur logement », déplore-t-il.

Airbnb à Montréal

 

  • 14 300 logements entiers ont accueilli des voyageurs dans les 12 derniers mois
  • 3180 logements entiers ont été loués plus de 111 nuitées dans les 12 derniers mois
  • 5 % des hôtes avaient trois annonces ou plus en vigueur au 1er mai 2018
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Je n'ai absolument rien de bon à dire sur ce genre de service. On est pogné avec des problèmes de locataires à court-terme même si notre convention de copropriété le prohibe explicitement. Et problèmes il y a...

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il y a 50 minutes, p_xavier a dit :

Je n'ai absolument rien de bon à dire sur ce genre de service. On est pogné avec des problèmes de locataires à court-terme même si notre convention de copropriété le prohibe explicitement. Et problèmes il y a...

Raison de plus de bien encadrer cette industrie, en la mettant à sa place au sens propre et figuré.

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Dans mon édifice on a eu des problèmes AirBnb une année. Ça a culminé avec une bande de touristes sur le décalage horaire qui ont tiré l'alarme d'incendie en pensant que c'était le bouton pressoir pour ouvrir la porte de sortie. 

Maintenant c'est 500$ par jour d'amende quand tu te fais prendre avec de la location à court terme, les gens qui s'essayent sont dénoncés immédiatement par les voisins, et le site web de AirBnb est surveillé par plusieurs personnes. Je n'ai plus jamais vu de problème. Faut juste appliquer les punitions monétaires rigoureusement.

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C'est pour tous ces abus qu'il faut légiférer et discipliner cette industrie qui a notamment fait des ravages dans certaines villes hautement touristiques. A Montréal le problème n'est pas à la même échelle, mais il faut agir maintenant avant que ça devienne plus grave. Comme on dit: la liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres. 

La jouissance paisible de son lieu de résidence est un droit fondamental et elle ne doit pas être aliénée par des activités contraires à cet objectif. C'est non seulement une question de qualité de vie, mais aussi économique, en préservant la valeur de son investissement. Finalement le parc de logement ne doit pas souffrir du retrait d'une partie de sa capacité au profit de la location temporaire, qui nuit à l'accessibilité de logements abordables.

Je suis donc pour les pénalités monétaires, le seul moyen coercitif efficace qui finit par avoir raison des plus récalcitrants.

 

 

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Il y a 2 heures, jpfong a dit :

Une personne avait loué 1 mois, notre amende est de 250$ ?.

On a encore des progrès à faire pour repérer les AirBnB.

Si le montant de l'amende est nettement inférieur au gain, elle ne changera pas grand chose et encouragera la récidive. Il faudra alors que les pénalités croissent substantiellement à chaque infraction.

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Il y a 7 heures, acpnc a dit :

Si le montant de l'amende est nettement inférieur au gain, elle ne changera pas grand chose et encouragera la récidive. Il faudra alors que les pénalités croissent substantiellement à chaque infraction.

Oui. Puisque la probabilité de repérer une «infraction» est relativement faible, il est nécessaire d'imposer des amendes substantielles, suffisantes pour dissuader l'acte: ça veut dire un multiple du gain escompté, analogue aux pénalités pour fraude de l'impôt.

Certes, il est possible d'accroître le taux de succès (repérage des infractions), mais  cela nécessiterait un dispositif bureaucratique/policier coûteux.  Ça prend un équilibre judicieux entre le repérage et la dissuasion.

Reste à voir (découvrir) les intentions réelles de l'administration municipale: est-on vraiment résolu à éradiquer le phénomène, ou alternativement, est-on ambivalent*, auquel cas on appliquera des mesures symboliques ayant des effets limités?

* dans ce dossier, l'ambivalence pourrait s'expliquer par une perception à l'effet que la disponibilité en ville d'un bon nombre d'unités locatives destinées à une certaine catégorie de touristes est bénéfique pour l'économie de la ville.  Cette perception n'est sûrement pas partagée par tous, mais elle pourrait être suffisamment prévalente pour influencer les décisions municipales.  

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  • 11 mois plus tard...

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