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Le séisme de 2015


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En 2015 s’est produit à Montréal un séisme d’une ampleur sans précédent, semblable au tremblement de terre de Lisbonne de 1755. Dans un premier temps l’autoroute Bonaventure s’est écroulée jusqu’à l’entrée de la ville; puis peu après l’échangeur Turcot s’est effondré comme un château de carte; même le pont Champlain n’a pu résister et continue à chaque jour de perdre des morceaux. De vastes terrains de stationnement ont été entièrement détruits alors que les plus vieux édifices s’écroulaient les uns après les autres dans d'immenses nuages de poussière et de gravats. À leurs places ont émergé comme des champignons de grandes tours noires: on dirait des fantômes surgis du néant; on croyait jusque là qu’elles appartenaient à un passé révolu. Les citoyens ont de la difficulté à se déplacer et se butent continuellement sur des amoncellements de débris qui bloquent les principaux artères de la ville. Les visiteurs aussi ont du mal à s’y retrouver car les images de leurs guides n’ont plus rien à voir avec la réalité, la ville étant devenue méconnaissable. Des promoteurs nostalgiques errent dans les différents quartiers à la recherche de proches maintenant disparus. C’est une scène insaisissable. Et comme si ce n’était pas suffisant un ouragan nommé REM s’abattra bientôt sur la ville déjà meurtrie. Partout on croise des gens incrédules au regard perdu devant l’immensité du chantier de reconstruction qui s’annonce. On voit ici et là des grues gigantesques qui tentent de remettre la cité debout. C’est à la fois un spectacle grandiose et effrayant. Il y a énormément de bruit et de va et vient. Personne ne comprend ce qui a bien pu se produire car Montréal était alors en dormance. Mais le réveil fut brutal et la colère gronde chez les commerçants qui voient leurs clients détournés vers d’autres avenues plus praticables. On claironne partout que c’est le début d’un temps nouveau et qu'il fallait détruire le passé pour construire l’avenir.

Normand Hamel

Lisbonne.jpg

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Il y a 19 heures, Normand Hamel a dit :

 

En 2015 s’est produit à Montréal un séisme d’une ampleur sans précédent, semblable au tremblement de terre de Lisbonne de 1755. Dans un premier temps l’autoroute Bonaventure s’est écroulée jusqu’à l’entrée de la ville; puis peu après l’échangeur Turcot s’est effondré comme un château de carte; même le pont Champlain n’a pu résister et continue à chaque jour de perdre des morceaux. De vastes terrains de stationnement ont été entièrement détruits alors que les plus vieux édifices s’écroulaient les uns après les autres dans d'immenses nuages de poussière et de gravats. À leurs places ont émergé comme des champignons de grandes tours noires: on dirait des fantômes surgis du néant; on croyait jusque là qu’elles appartenaient à un passé révolu. Les citoyens ont de la difficulté à se déplacer et se butent continuellement sur des amoncellements de débris qui bloquent les principaux artères de la ville. Les visiteurs aussi ont du mal à s’y retrouver car les images de leurs guides n’ont plus rien à voir avec la réalité, la ville étant devenue méconnaissable. Des promoteurs nostalgiques errent dans les différents quartiers à la recherche de proches maintenant disparus. C’est une scène insaisissable. Et comme si ce n’était pas suffisant un ouragan nommé REM s’abattra bientôt sur la ville déjà meurtrie. Partout on croise des gens incrédules au regard perdu devant l’immensité du chantier de reconstruction qui s’annonce. On voit ici et là des grues gigantesques qui tentent de remettre la cité debout. C’est à la fois un spectacle grandiose et effrayant. Il y a énormément de bruit et de va et vient. Personne ne comprend ce qui a bien pu se produire car Montréal était alors en dormance. Mais le réveil fut brutal et la colère gronde chez les commerçants qui voient leurs clients détournés vers d’autres avenues plus praticables. On claironne partout que c’est le début d’un temps nouveau et qu'il fallait détruire le passé pour construire l’avenir.

Normand Hamel

Lisbonne.jpg

J'aime les histoires.  Dans celle-ci, j'aimerais bien qu'un chapitre soit consacré à l'usage qui a été fait des gravats consécutifs au séisme.  Pour commencer, il faudrait disposer d'un estimé du volume (de gravats);  ça aiderait à déterminer les meilleurs usages possibles.  A titre de comparaison, était-ce plus, moins ou égal aux 12 millions de mètres cubes  d'un autre cas survenu 70 ans auparavant?  Ce qui est connu, c'est que d'autres aspects de la question sont pratiquement identiques, par exemple la superficie du territoire concerné et la population y habitant.  Là-bas, ils ont érigé une colline artificielle, haute de 120 m; pendant plusieurs années, son sommet avait été occupé par une station radar servant à l'espionnage; aujourd'hui elle sert notamment de base de départ pour les planeurs.  

Alors, qu'a t-on fait à Montréal suite au séisme de 2015?  -- Avons-nous érigé notre propre colline artificielle, avec en bonus la permission de bâtir tout autour des immeubles en surhauteur sans se préoccuper outre mesure du fait qu'elle pourrait être cachée par ces derniers? 

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Il y a 2 heures, Né entre les rapides a dit :

Dans celle-ci, j'aimerais bien qu'un chapitre soit consacré à l'usage qui a été fait des gravats consécutifs au séisme.

Dans le cas de l'échangeur Turcot, de loin la plus vaste structure à s'être effondrée lors du séisme, 95 % des matériaux ont été recyclés dans les nouvelles structures, excédant largement le minimum fixé à 80 % par le ministère des Transports.

Il y a 2 heures, Né entre les rapides a dit :

Alors, qu'a t-on fait à Montréal suite au séisme de 2015?  -- Avons-nous érigé notre propre colline artificielle

Bien plus qu'une colline, nous avons érigé un véritable massif dédié à l'intelligence artificielle dans le Mile-Ex, un quartier qui est d'ailleurs en reconstruction.

Il y a 2 heures, Né entre les rapides a dit :

avec en bonus la permission de bâtir tout autour des immeubles en surhauteur sans se préoccuper outre mesure du fait qu'elle pourrait être cachée par ces derniers?

Dans l'exemple que j'ai donné il n'y a pas de limite de hauteur. 

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Il y a 10 heures, Normand Hamel a dit :

Dans le cas de l'échangeur Turcot, de loin la plus vaste structure à s'être effondrée lors du séisme, 95 % des matériaux ont été recyclés dans les nouvelles structures, excédant largement le minimum fixé à 80 % par le ministère des Transports.

 Bien sûr, c'était impossible de ne pas le savoir pour quiconque a observé le déroulement des travaux et le résultat final.  

Mon message, sous forme que question naïve,  se situait dans la perspective d'un lecteur lointain (un martien peut-être) qui venait de lire ta chronique sur le séisme de 2015, et qui se souvenait d'avoir lu quelque chose sur un cas antérieur qui lui semblait similaire.

Ton message d'aujourd'hui constitue le chapître suivant de la chronique: le martien, qui était curieux de voir la suite, a été à la fois soulagé et impressionné de découvrir l'issue.  Comme dans tout bon roman où "tout est bien qui finit bien" après un intervalle périlleux ou apeurant.

Le bref échange que tu as initié n'est pas sans intérêt, au contraire: il a permis de souligner l'excellent taux de recyclage des gravats, et qui plus est, à proximité, i.e. sans nécesssiter le longs et coûteux transports.  

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