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Énergies vertes


Normand Hamel

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Terres du Séminaire de Québec

Des terres bénies pour l’éolien

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Si Dieu le veut, Boralex et Énergir érigeront le plus imposant parc éolien du pays sur les terres du Séminaire de Québec, le plus grand terrain privé du Canada. La providence leur sourit : Hydro-Québec prédit une « nouvelle ère de croissance » du secteur, avec des achats massifs d’énergie renouvelable dans les prochaines années.

Publié à 5h00 Mis à jour à 6h20

https://www.lapresse.ca/actualites/2022-02-07/terres-du-seminaire-de-quebec/des-terres-benies-pour-l-eolien.php

Charles Lecavalier La Presse

Boralex et Énergir préparent un mégaprojet éolien de 1200 MW sur les terres du Séminaire, situées entre Québec et Baie-Saint-Paul. Les deux entreprises misent sur la soif énergétique du Québec, qui veut décarboner son économie.

La Seigneurie de Beaupré, un immense terrain privé entre Québec et Baie-Saint-Paul (voir onglet « Le plus grand terrain privé du Canada »), est déjà le plus imposant parc éolien du pays avec ses 164 éoliennes et sa production de 364 MW. Et Boralex souhaite ajouter, en plusieurs phases, jusqu’à 240 éoliennes qui généreront suffisamment d’électricité pour alimenter plus de 216 000 résidences. Au total, la puissance installée rivaliserait avec celle du complexe de la Romaine et permettrait à Boralex de doubler sa production d’énergie au Canada.

Mais pour que le projet se réalise, il faut un acheteur. Ça tombe bien : Hydro-Québec a soif. Des appels d’offres sont déjà en cours, et la société d’État prédit une hausse considérable de la demande en énergie dans les prochaines années.

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Éric Filion, vice-président à la distribution, à l’approvisionnement et aux services partagés chez Hydro-Québec

Chaque année, probablement, on va revenir avec de nouveaux appels d’offres, si les besoins continuent à se maintenir à la hausse. On est comme dans une nouvelle ère de croissance.

Éric Filion, vice-président à la distribution, à l’approvisionnement et aux services partagés chez Hydro-Québec

Dans les deux prochaines années, les emplettes d’Hydro-Québec totaliseront 2000 MW en puissance installée, révèle la société d’État à La Presse, soit l’équivalent de la centrale de Beauharnois, la cinquième du Québec pour la puissance. Et ça ne s’arrêtera pas là. « Avec le plan d’approvisionnement, ils ont un signal de croissance qu’ils n’avaient pas dans les dernières années », ajoute M. Fillion. HQ a prévu que ses besoins en énergie augmenteront de 12 % entre 2019 et 2029.

D’où vient cette soif ? Une hausse naturelle liée à des perspectives économiques favorables, l’électrification du Québec (automobile, chauffage des bâtiments, des serres) et de nouveaux besoins dans les secteurs de l’hydrogène et de la filière batterie, dit M. Filion. Et l’exportation d’électricité aux États-Unis s’ajoute à tout ça. Le contrat d’exportation vers New York, par exemple, force Hydro-Québec à hausser sa production d’énergie solaire et éolienne.

 

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Zone d’implantation du parc éolien

Pour HQ, l’éolien a de nombreux avantages. Alors que la construction d’une centrale électrique peut prendre jusqu’à 15 ans, « de l’éolien choqué, ça peut se faire en trois ans », souligne M. Filion. Cela permet de mettre en service des champs éoliens au moment exact où la société d’État en a besoin.

Trois secteurs de la Seigneurie

Le projet de Boralex et d’Énergir pourra se faire graduellement, au gré des appels d’offres. Il se concentre dans trois secteurs distincts de la Seigneurie. Le premier serait situé plus à l’ouest, vers Stoneham et Sainte-Brigitte-de-Laval. Le deuxième champ se situerait à l’est, sur les territoires des municipalités de Baie-Saint-Paul et de Saint-Urbain. Le troisième site prendrait forme au nord du mont Sainte-Anne. L’emplacement exact des éoliennes n’est pas encore décidé, mais on vise le sommet des montagnes « où la ressource éolienne est optimale ».

 

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Patrick Decostre, PDG de Boralex

C’est le projet le plus avancé au Québec, les études d’impact sont déjà en cours.

Patrick Decostre, PDG de Boralex

Boralex estime que la Seigneurie de Beaupré est le lieu parfait pour construire un parc éolien d’envergure internationale. « L’intérêt de ce site, c’est qu’on a un seul propriétaire terrien, le Séminaire de Québec. Il y a une ressource en vents exceptionnelle. […] Il y a des lignes de raccordement d’Hydro-Québec, et en plus, on est proche des deux grands centres de consommation, Québec et Montréal. Il n’y a pas de résidences permanentes : donc [le site est] proche, mais loin des habitants », souligne M. Decostre. Contrairement à d’autres projets qui incluent des communautés, celui-ci serait essentiellement privé, entre Boralex, Énergir et le Séminaire de Québec.

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le mégaprojet peut compter sur des lignes de transport déjà existantes.

Cette façon de faire peut déranger. La Fédération québécoise des municipalités veut plutôt développer une filière éolienne communautaire et des municipalités comme Baie-Saint-Paul aimeraient également participer, conscientes qu’un parc éolien peut rapporter des revenus stables et indépendants des taxes foncières (voir onglet « D’autres projets sur la ligne de départ »). Des voisins de la Seigneurie se sentent aussi oubliés.

« On a l’équivalent du Liechtenstein comme voisin [la Seigneurie de Beaupré est même encore plus grande, elle fait 10 fois la superficie de la principauté européenne] et ils songent à mettre des éoliennes à côté de nous », s’inquiète Dominique Lareau, copropriétaire de Nöge hébergement d’expérience. L’entreprise offre un service d’hébergement en nature et mise sur la tranquillité et la beauté du paysage. Même inquiétude pour son voisin, Nicolas Robitaille, copropriétaire de Bora Boréal, une entreprise de location de chalets flottants. L’érection d’éoliennes sur les montagnes voisines serait un « désastre » pour eux. « On a tenté de communiquer avec eux pour voir où elles seraient situées, mais on n’a pas de retour. », déplore-t-il.

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Nicolas Robitaille, copropriétaire de Bora Boréal

On n’est pas contre le projet, mais on aimerait se faire rassurer.

Nicolas Robitaille, copropriétaire de Bora Boréal, entreprise de location de chalets flottants

Du côté de Boralex, on affirme qu’il est beaucoup trop tôt pour préciser quels seront les modèles d’éoliennes et leur emplacement exact. Le projet est embryonnaire. Mais Boralex y voit cependant un avantage pour la région et pour le Québec. Il y aura une production locale de composants, par exemple. « Ça veut dire que des sous-traitants, des entreprises comme Marmen et LM Wind Power, vont en profiter », dit Patrick Decostre. Et avec la demande énergétique qui risque d’exploser en raison de l’électrification des transports et du chauffage des bâtiments, les projets communautaires pourront aussi décoller.

« On a déjà une des tranches du projet actuel avec la MRC de la Côte-de-Beaupré. Il y aura de la place pour tout le monde dans l’ensemble des projets éoliens. Il y aura des retombées pour les communautés locales, et pour le Séminaire de Québec aussi, évidemment, en mettant à disposition sa terre, il y a des retombées économiques », dit-il.

Le joyau du Séminaire : le plus grand terrain privé du Canada

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Avec sur une superficie de 1600 km2, la Seigneurie de Beaupré constitue le plus grand terrain privé au Canada.

À 1166 m d’altitude, le mont Raoul-Blanchard est le sommet le plus élevé des Laurentides et il surplombe la Côte-de-Beaupré. Il toise de haut le mont Sainte-Anne et le Massif de Charlevoix. Mais peu de gens ont pu gravir ses pentes puisqu’il se situe sur le plus grand territoire privé du Canada, les terres du Séminaire de Québec.

Ce domaine, une seigneurie dont l’histoire remonte aux racines de la Nouvelle-France, fait aujourd’hui la richesse de l’institution catholique, avec ses 200 clubs privés de chasse et pêche, son industrie forestière et le plus grand parc éolien du pays. Le territoire, d’une superficie de 1600 km2, longe le fleuve Saint-Laurent et s’étend des limites de Stoneham et de Sainte-Brigitte-de-Laval, près de Québec, jusqu’à la rivière du Gouffre à Saint-Urbain, au nord de Baie-Saint-Paul. Au nord-ouest, il voisine la forêt Montmorency et la réserve faunique des Laurentides.

 

INFOGRAPHIE LA PRESSE/SOURCE SÉMINAIRE DE QUÉBEC

La Seigneurie de Beaupré s’étend sur sune superficie de 1600 km2.

La Seigneurie est plus vaste que n’importe quel des parcs nationaux du Québec au sud du 49e parallèle. Elle englobe 325 lacs et une portion des rivières Montmorency et Sainte-Anne. L’été, le Séminaire emploie plus de 350 travailleurs forestiers et vend le bois aux usines de la région. L’hiver, une importante route de motoneige la traverse. En plus du mégaprojet de 1200 MW, Boralex et Énergir y exploitent déjà un parc éolien de 364 MW.

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La Seigneurie représente l’une des principales sources 
de revenus du Séminaire de Québec.

Peu de gens peuvent accéder à cette forêt privée. « Il n’y a à peu près personne qui peut pénétrer là-dessus sans qu’il nous le dise », a dit le chanoine Jacques Roberge, alors supérieur général du Séminaire de Québec, en 20151. L’institution a par ailleurs décliné la demande d’entrevue de La Presse.

L’histoire de la Seigneurie est fascinante. En 1636, la Compagnie des Cents associés, chargée de développer la jeune colonie française, la cède à huit actionnaires. À l’époque, elle inclut également l’île d’Orléans et la Côte-de-Beaupré. De 1664 à 1688, François de Laval, premier évêque de Nouvelle-France, rachète le tout avec sa fortune personnelle et paiera 10 680 livres tournois2.

Somme colossale

« À titre d’exemple, un artisan qualifié gagnait à peine 250 ou 300 livres par an », explique l’historien Benoît Grenier, professeur à l’Université de Sherbrooke et expert du monde seigneurial au Québec. C’est lui qui a interviewé le chanoine Roberge il y a sept ans. « [C’était] une somme colossale qui peut néanmoins sembler peu pour un si grand territoire. C’est qu’il faut aussi penser que la terre “en bois debout” n’avait que peu de valeur dans les débuts de la Nouvelle-France. La terre ne prenait sa valeur que par les travaux agricoles qui y étaient faits », souligne-t-il.

 

ILLUSTRATION FOURNIE PAR BANQ

Portrait de François de Laval de Montmorency, 
réalisé par John Henry Walker, en 1874

À sa mort, François de Laval lègue ses biens au Séminaire. Le bois permet de chauffer ses bâtiments, et les fermes de nourrir ses pensionnaires. « Il a fondé le Séminaire et voulait assurer sa survie et sa pérennité », explique M. Fortier.

Le territoire demeure presque intact jusqu’en 1854, alors que l’Acte pour l’abolition des droits et devoirs féodaux dans le Bas-Canada est adopté. Même si le régime seigneurial prend fin, le Séminaire devient le propriétaire de tous les territoires non développés de son domaine.

Contrairement aux seigneuries au sud, la topographie de la région a limité la mise en valeur agricole en raison des sols pauvres, souvent situés à des altitudes supérieures à 180 m, fait remarquer le géographe Marc Saint-Hilaire, professeur à l’Université Laval. Le séminaire conserve donc une bonne partie du territoire, et continuera à percevoir le cens auprès des résidants de Beaupré jusqu’en 1940, où l’impôt féodal disparaîtra pour de bon.

La géographie rugueuse de la Seigneurie fait aujourd’hui sa richesse : les montagnes sont un excellent « gisement de vent », et la forêt y abonde. En 2014, ses revenus se divisent ainsi : 15 % en provenance des clubs privés, 50 % par l’industrie forestière et 35 % en redevances éoliennes, a indiqué le régisseur au service forestier du Séminaire de Québec, Jacques Laliberté, au blogue spécialisé La Forêt à cœur.

Toujours en 2015, le chanoine Roberge souligne que la Seigneurie était « une des principales sources de revenus » du Séminaire. Et la multiplication d’éoliennes sur le territoire enrichira davantage l’institution catholique.

La Seigneurie, c’est un patrimoine matériel excessivement important dont le Séminaire ne se départirait pas. J’ai eu des approches informelles, que je n’ai même pas analysées, d’hommes d’affaires qui voulaient servir d’intermédiaires pour transiger la Seigneurie. C’est le dernier des biens dont le Séminaire devrait songer à se départir. On veille sur l’héritage de François de Laval.

Le chanoine Roberge, en 2015

Merveilles naturelles privées

De nombreux amateurs de plein air se demandent s’il est normal qu’un aussi grand territoire soit privé, et ses merveilles naturelles interdites d’accès au public. Peu de gens ont la chance de voir l’étroite vallée de la rivière Sainte-Anne, entourée de sommets dépassant les 1000 m d’altitude, ou de profiter de ses rapides.

 

PHOTO FOURNIE PAR BANQ

La rivière Sainte-Anne, photographiée vers 1900

« On pourrait dire que c’est un gros cadeau que l’État leur a fait. Mais les seigneurs ont plaidé que c’était leur propriété. Il aurait pu être légitime qu’on en fasse des terres de la Couronne, mais le législateur a fait un autre choix. Le Séminaire en a fait une gestion rigoureuse, puisqu’il s’agit d’une communauté qui réfléchit en siècles. Ça n’a pas desservi ces terres », note l’historien Grenier.

Ce n’est pas le seul exemple de seigneurie qui a perduré après l’abolition de 1854. L’île d’Anticosti a été vendue à de nombreuses reprises. Elle a été achetée par le chocolatier français Henri Menier à la fin du XIXe siècle, puis elle se retrouvera entre les mains d’une papetière, la Wayagamack Pulp and Paper Company. Le gouvernement de Robert Bourassa rachètera l’île en 1974.

Récemment, le gouvernement Legault a confié à la SEPAQ la gestion de la Seigneurie de la Rivière-de-la-Madeleine, qui contient « l’une des plus belles rivières à saumons de la Gaspésie ». Elle avait été rachetée à la papetière Domtar en 2009. « Une page d’histoire se tourne, mettant fin à 342 ans d’inaccessibilité à ce territoire », s’était alors réjoui le maire de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, Joël Côté.

1. Regardez un extrait de l’entretien dans la vidéo « L’exemple de la seigneurie de Beaupré »

2. Lisez « Le régime seigneurial au Québec : fragments d’histoire et de mémoire »

D’autres projets sur la ligne de départ

 

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Selon toute vraisemblance, l’éolien québécois aura le vent en poupe dans les prochaines années.

Il n’y a pas que Boralex qui se prépare au renouveau éolien au Québec. Innergex flaire aussi la bonne affaire, et l’Alliance de l’Est veut avoir sa part du gâteau.

Innergex également sur le fil de départ

« L’éolien, dans les prochaines années, va fort probablement être l’énergie la moins chère. Et on est encouragés, parce qu’on a connu une disette au cours des sept ou huit dernières années, alors on voit maintenant un avenir plus intéressant, un contexte de développement », indique en entrevue le PDG d’Innergex, Michel Letellier.

Contrairement à Boralex, Innergex n’a pas d’entente avec un grand propriétaire privé. L’entreprise se concentre sur les terres publiques, et veut faire des partenariats avec des communautés.

 

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Michel Letellier, PDG d’Innergex

On n’a pas d’exclusivité, alors on fait beaucoup d’investigation des vents. On a beaucoup de données de vent sur la Côte-Nord, en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent.

Michel Letellier, PDG d’Innergex

L’émergence de projets éoliens sur la Côte-Nord est toutefois plus compliquée en raison des coûts de branchement au réseau électrique d’Hydro-Québec, précise M. Letellier.

L’homme d’affaires aimerait qu’Hydro-Québec offre une stabilité à l’industrie en faisant des appels d’offres chaque année. Cette prévisibilité permettrait d’attirer plus facilement des turbiniers au Québec, par exemple. Boralex est du même avis. « Ça prendrait une vision sur les quatre ou cinq prochaines années, pour que les équipementiers viennent s’installer, et qu’ils sous-traitent », souligne son PDG, Patrick Decostre.

Invenergy, une autre importante entreprise dans le secteur, affirme qu’elle continue d’« avancer le développement éolien au Québec ». La Caisse de dépôt pourrait aussi profiter de la manne puisqu’elle est actionnaire de Boralex, d’Innergex et d’Invenergy en plus de posséder 80,9 % de Trencap, la société qui contrôle Énergir.

La FQM demande 50 % du communautaire

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) exige que le gouvernement Legault force les projets éoliens à avoir une participation communautaire de 50 %.

On s’attend à ce que tout nouveau projet ait une participation des communautés de 50 %.

Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-la-Madeleine et premier vice-président de la FQM

Sa municipalité, qui a un budget de près de 29 millions, reçoit des redevances éoliennes de 900 000 $ par année. Si les communautés sont partenaires, l’État s’assure de « l’adhésion citoyenne et de l’acceptabilité sociale », dit-il. Les projets qui ne réunissent pas ce critère, comme celui de Boralex, devraient être disqualifiés, à son avis.

La FQM souhaite que le modèle de l’Alliance de l’Est, une entité formée des régies intermunicipales de l’énergie du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, « s’exporte ailleurs au Québec ». « On veut que d’autres régions se regroupent et se donnent une force, et on veut les accompagner », dit-il.

Un mégaprojet pour l’Alliance de l’Est

L’Alliance de l’Est veut justement avoir sa part du gâteau. Elle a proposé en 2021 un projet de 1200 MW d’énergie éolienne destiné aux territoires de l’Alliance, et élargi aux MRC de Montmagny et de L’Islet. Il serait réalisé « en partenariat égalitaire avec les promoteurs privés ». « La relance de la filière éolienne représente l’outil régional ayant le plus grand levier pour notre économie », écrivent-ils.

À Charlevoix, on aimerait également des retombées au projet de Boralex. Le maire de Baie-Saint-Paul s’y intéresse.

C’est très embryonnaire pour l’instant, mais en fin de compte, l’éolien, le critère qui doit être au rendez-vous, c’est l’acceptabilité sociale.

Michaël Pilote, maire de Baie-Saint-Paul

« Il faut que le milieu soit en faveur. Si la communauté en bénéficie, ça aide », dit Michaël Pilote. Il souligne d’ailleurs que cette année, la MRC a attribué à sa ville une somme de 1 million de dollars pour refaire l’aréna municipal. La somme provient des redevances d’un parc éolien plus ancien.

 

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  • 1 mois plus tard...

Un géant européen de la biométhanisation débarque au Québec

Photo: Brigitte Masse Ville de Saint-Hyacinthe / Archives Nature Energy transforme annuellement 4,4 millions de déchets organiques en 158 millions de mètres cubes de biométhane. Sur la photo, le système de biométhanisation d'une usine déjà existante, à Saint-Hyacinthe.

Ulysse Bergeron

14 mars 2022

https://www.ledevoir.com/economie/685671/biomethanisation-un-geant-europeen-debarque-au-quebec

Économie

Le géant danois de la biométhanisation NGF Nature Energy projette la construction de deux usines pour traiter chaque année plus d’un million de tonnes de lisier et de déchets agricoles. Ces projets permettront de produire non seulement du méthane pour alimenter le réseau gazier québécois, mais aussi des milliers de tonnes de digestat pour remplacer des fertilisants chimiques en agriculture.

L’entreprise qui exploite une douzaine d’usines de biométhanisation en Europe travaille sur la construction et l’exploitation d’un premier projet de 100 millions de dollars à Farnham, en Estrie. L’usine doit transformer annuellement 600 000 tonnes de déchets organiques, dont du lisier porcin et bovin, pour produire 20 millions de mètres cubes de biométhane, l’équivalent de ce qui est nécessaire pour chauffer près de 15 000 résidences.

Or, en décembre, l’entreprise a discrètement enregistré une société au Québec pour chapeauter une initiative similaire à Louiseville, en Mauricie, dont la taille et la capacité seraient similaires selon les informations du Devoir. « Notre projet à Louiseville n’en est encore qu’à ses débuts, je ne peux donc pas commenter davantage pour le moment », a répondu par courriel Hans Henrik Dahl Andersen, responsable du développement commercial Amérique du Nord chez Nature Energy.

Dans des documents déposés auprès de la Commission de protection du territoire agricole, il est question d’une usine « de 90 millions de dollars » qui pourrait « produire jusqu’à 5 % du gaz renouvelable de la province ».

Agriculteurs

Des agriculteurs de la région seraient partenaires à 20 % et investiraient dans l’équipement nécessaire au traitement des fumiers et du lisier, selon ce qui y est décrit. « En règle générale, dans nos autres usines, les agriculteurs possèdent environ 10 à 20 % », explique Hans Henrik Dahl Andersen.

Le partenariat s’expliquerait par le fait qu’une partie des matières traitées retourne aux agriculteurs sous forme de digestat, une matière composée de nutriments pouvant remplacer des engrais chimiques en agriculture. Dans le cas de l’usine de Farnham, 95 % du lisier et des déchets organiques traités — 570 000 tonnes — seraient par la suite épandus dans les champs de la région.

Énergir a confirmé au Devoir avoir des discussions avec Nature Energy pour, à terme, injecter dans son réseau le biométhane produit. Aucune entente n’a été conclue, note la porte-parole du distributeur, Catherine Houde, rappelant par ailleurs que « les promoteurs qui souhaitent développer des projets de production de gaz naturel renouvelable (GNR) au Québec doivent nécessairement s’arrimer avec Énergir et/ou Gazifère ».

Elle ajoute : « Nature Energy est un joueur sérieux et respecté qui a à son actif plusieurs projets en Europe. »

Créée en 2015, l’entreprise s’est rapidement taillé une place en Europe. Pour ce faire, elle s’est appuyée sur une particularité du Danemark : le pays détient l’une des plus fortes densités d’élevages au monde. Par exemple, on y dénombre plus de 13 millions de porcs pour 5,8 millions de citoyens ; au Québec, on élève environ 7 millions de porcs pour une population de près de 8,5 millions.

Nature Energy, qui prévoit ouvrir une dizaine d’usines chaque année d’ici 2025, transforme annuellement 4,4 millions de déchets organiques en 158 millions de mètres cubes de biométhane.

« C’est une bonne nouvelle que ce soit une entreprise du Danemark, parce que c’est un pays qui est très avancé dans le développement de ces technologies », estime Philippe Dunsky, président de Dunsky Énergie + Climat. Le quart de la consommation de gaz naturel du pays scandinave provient du biométhane, et Nature Energy en produit à elle seule le tiers.

L’industrie a été stimulée par la mise en place de mesures comme l’interdiction, en 1998, de la mise en décharge des déchets organiques et des restrictions quant à l’épandage d’engrais à base d’azote et de phosphore dans les champs.

« Des dizaines de projets »

M. Dunsky souligne que les deux projets de Nature Energy représentent une bonne part « des 120 m3 de GNR » produit dans la province. Il ajoute : « Mais ce n’est pas révolutionnaire non plus, parce que, pour atteindre l’objectif du Québec d’ici 2030 — 10 % de GNR dans le réseau gazier —, il va falloir plusieurs projets de cette envergure. »

L’arrivée d’un acteur aussi important en sol québécois n’est pas étrangère à la volonté du gouvernement du Québec de stimuler la filière des bioénergies. Le gouvernement doit publier une stratégie à ce sujet ce printemps. Cet automne, une source gouvernementale impliquée dans le dossier indiquait au Devoir que le gouvernement de Legault envisageait d’injecter des « centaines de millions, voire plus d’un milliard » pour le développement des bioénergies et de l’hydrogène.

C’est une bonne nouvelle que ce soit une entreprise du Danemark, parce que c’est un pays qui est très avancé dans le développement de ces technologies

— Philippe Dunsky

 

Les usines de Nature Energy sont « des projets d’envergure », dit Geneviève Tremblay, attachée de presse du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, sans toutefois détailler davantage leurs particularités. Le gouvernement veut développer cette filière, dit-elle, ajoutant que « des dizaines de projets » ont été soumis au gouvernement à des fins de financement.

La Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec vise à augmenter de 25 % la production de bioénergie par rapport à 2013 dans la province, et le gaz naturel renouvelable est considéré comme une source de bioénergie.

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  • 4 semaines plus tard...

Enerkem récolte encore 255 millions

 

PHOTO FOURNIE PAR ENERKEM

Avec des partenaires, Enerkem construit sa première usine commerciale au Québec, à Varennes, qui doit produire du biocarburant à partie de matières résiduelles non recyclables et de biomasse forestière.

Enerkem a récolté 255 millions lors d’une nouvelle ronde de financement à laquelle ont participé deux nouveaux investisseurs, Repsol et le fonds Monarch Alternative Capital.

Mis à jour hier à 16h49

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-04-06/enerkem-recolte-encore-255-millions.php

Hélène Baril La Presse

Au cours des dernières années, l’entreprise qui se spécialise dans les biocarburants produits à partir de matières résiduelles a reçu près de 1 milliard en capital de risque pour ses projets encore en développement.

L’entreprise ne veut pas confirmer les mises de fonds reçues de différents investisseurs depuis le début de ses activités, il y a 20 ans.

Enerkem étant une entreprise privée, elle ne souhaite pas dévoiler l’historique des capitaux qui ont été levés au fil des années.

Une porte-parole d’Enerkem

L’entreprise a publié un communiqué mercredi pour faire part des résultats de sa plus récente levée de fonds de 255 millions. Repsol, une entreprise espagnole qui avait annoncé un partenariat avec Enerkem l’an dernier, investit 170 millions dans l’entreprise québécoise.

L’autre nouvel investisseur est Monarch Alternative Capital, une société d’investissement établie à Londres et à New York qui mise 30 millions sur la technologie développée par Enerkem.

Les nouveaux actionnaires se joignent à Suncor et aux autres actionnaires d’Enerkem, dont Avenue Capital Group, qui réinjecte 30 millions dans Enerkem.

Les autres actionnaires qui n’ont pas participé à ce nouveau financement sont, en plus de Suncor, Rho Ventures, Braemar Energy Ventures, Investissement Québec, Cycle Capital, le Fonds FTQ et Fondaction.

Dans un communiqué, Enerkem précise que certains de ces actionnaires existants, sans les nommer, ont remis 25 millions dans l’entreprise.

La participation de Repsol sera sous forme de capital (75 millions) et de dette convertible (95 millions). Repsol s’est associée à Enerkem l’an dernier pour construire une usine de transformation des déchets en méthanol à proximité de Tarragone, en Espagne. La mise en service de cette usine, d’abord prévue en 2025, est annoncée pour 2026.

La direction d’Enerkem se réjouit de l’arrivée de Repsol comme actionnaire.

Repsol est un fournisseur mondial spécialisé dans les énergies diverses qui contribuera à accélérer le déploiement de notre technologie sur de nouveaux marchés.

Dominique Boies, chef de la direction d’Enerkem, dans un communiqué

Avec des partenaires, Enerkem construit sa première usine commerciale au Québec, à Varennes, qui doit produire du biocarburant à partir de matières résiduelles non recyclables et de biomasse forestière. « Les travaux suivent leurs cours », a indiqué l’entreprise mercredi.

Recyclage Carbone Varennes est un projet de 875 millions, dans lequel les gouvernements de Québec et d’Ottawa ont accepté de contribuer à hauteur de 160 millions (Québec) et 70 millions (Ottawa). Hydro-Québec a aussi annoncé son intention de construire des installations de production d’hydrogène au coût de 200 millions pour alimenter la future usine.

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  • 2 semaines plus tard...

Hydro-Québec en voie de devenir copropriétaire de parcs éoliens

 

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Le partenariat prévoit une participation égale des trois sociétés dans une nouvelle expansion de l’éolien sur le territoire de la Seigneurie de Beaupré, ont confirmé conjointement Hydro-Québec, Boralex et Énergir, mardi matin.

(Montréal) Hydro-Québec met la table pour devenir copropriétaire de ses premiers parcs éoliens. La société d’État a annoncé avoir signé une entente avec Énergir et Boralex pour l’élaboration de trois projets dans la région de Charlevoix.

Publié à 6h30 Mis à jour à 12h27

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-04-19/hydro-quebec-en-voie-de-devenir-coproprietaire-de-parcs-eoliens.php

Frédéric Lacroix-Couture et Stéphane Rolland La Presse Canadienne

Le partenariat prévoit une participation égale des trois sociétés dans une nouvelle expansion de l’éolien sur le territoire de la Seigneurie de Beaupré, ont confirmé conjointement Hydro-Québec, Boralex et Énergir, mardi matin.

Les coûts de construction et les profits seront ainsi partagés à parts égales.

Il s’agit des projets éoliens portant le nom Des Neiges dont le déploiement est prévu dans trois secteurs distincts dans les MRC de La Côte-de-Beaupré, de Charlevoix et potentiellement de La Jacques-Cartier. Chacun des secteurs comprendrait environ 60 à 80 éoliennes et une puissance de 400 mégawatts (MW), pour un total d’environ 1200 MW.

Hydro-Québec achèterait l’énergie produite en vertu de trois contrats d’achat d’électricité afin d’« être intégrée dans le volume d’énergie disponible pour alimenter ses différents marchés », explique-t-on par voie de communiqué.

Sans préciser un chiffre, le prix d’achat de l’électricité par la société d’État sera « concurrentiel » et « plus avantageux » que le projet Apuiat, a indiqué une porte-parole chez Hydro-Québec, Caroline Des Rosiers, à La Presse Canadienne.

Le parc Apuiat sur la Côte-Nord prévoit que l’électricité sera achetée au coût d’environ 6 cents le kWh, selon le contrat entre une société regroupant les communautés innues, Boralex et Hydro-Québec Production.

Les détails entourant l’échéancier et les coûts des projets Des Neiges dans Charlevoix ne sont pas dévoilés, mais les trois sociétés parlent d’investissements pouvant atteindre 3 milliards.

Il est précisé que la décision d’aller de l’avant avec chacun des projets reviendra à Hydro-Québec selon l’évolution de ses besoins. La demande en électricité étant forte et les projets étant assez avancés sur le plan réglementaire, la construction pourrait se mettre en branle rapidement dans les prochaines années, estime la société d’État.

Pour Hydro-Québec, ce partenariat s’inscrit dans la volonté de son Plan stratégique de constituer un portefeuille de 3000 MW de capacité éolienne avec des partenaires d’ici 2026. Le processus d’appels d’offres se poursuivra en parallèle.

« À la faveur de la transition énergétique et de la croissance attendue des besoins en électricité au Québec, il est impératif de nous doter de la flexibilité requise en matière d’approvisionnements. La filière éolienne fait partie des outils dont nous disposons », a déclaré la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, par voie de communiqué.

Boralex et Énergir ont développé et exploitent les trois premières phases éoliennes sur la Seigneurie de Beaupré. Les projets ont été mis en service entre 2013 et 2015, comprenant un total de 164 turbines et une puissance de 364 MW.

Différentes études sont en cours pour les projets éoliens Des Neiges. De nouvelles séances d’information sont également prévues auprès notamment des communautés autochtones.

L’entente a toutefois été critiquée par la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui veut que les communautés de la région obtiennent une participation dans les projets annoncés. Michel Lagacé, président de la commission permanente sur l’énergie de la FQM, souligne que ce fut le cas pour les MRC du Bas-St-Laurent et de la Gaspésie lors de précédents projets.

« Je ne peux concevoir que le gouvernement [en] priverait celles de La Capitale-Nationale ; ce serait deux poids deux mesures, déplore celui qui est aussi préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, dans un communiqué. Je ne peux comprendre que des entreprises agissent encore ainsi en 2022, après le succès des parcs communautaires existants ».

Hydro-Québec assure, pour sa part, discuter « depuis plusieurs mois » avec les collectivités locales et les communautés autochtones au sujet d’une participation au projet. « Nous sommes actuellement en discussions au sujet d’une participation au projet avec la nation Huronne-Wendat, les communautés innues du territoire, la MRC de La Côte-de-Beaupré, la MRC de Charlevoix, la MRC de La Jacques-Cartier et les municipalités concernées », précise Mme Des Rosiers.

Une bonne nouvelle pour Boralex

L’annonce de mardi vient confirmer que la société d’État est prête à conclure des partenariats avec des producteurs « expérimentés » d’énergie éolienne comme Boralex, juge Sean Steuart, de Valeurs mobilières TD. « Même si ces projets sont encore à leurs débuts, ce partenariat procure une autre source transparente de croissance. »

Au total, l’analyste croit que la participation de Boralex dans les trois projets serait inférieure au tiers en raison de l’ajout de possibles partenariats avec les municipalités et les communautés autochtones. Il estime que la part de l’entreprise de Kingsey Falls atteindra 300 MW, soit 25 % du total d’environ 1200 MW. « Cela représenterait une augmentation de 13 % de sa capacité nette », souligne-t-il.

Vers midi, l’action de Boralex gagnait 1 $, ou 2,59 %, à 39,56 $ à la Bourse de Toronto.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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  • 6 mois plus tard...

Énergie et ressources L’inflation verte nous guette

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Vue aérienne de la mine LaRonde, qui exploite du cuivre, du zinc, de l’or et de l’argent dans la région de Rouyn-Noranda, en Abitibi

À vouloir aller trop vite sur la route de la transition énergétique, on risque de faire flamber les prix des matières premières nécessaires pour atteindre le but et même de s’éloigner de l’objectif.

Hélène Baril
Hélène Baril La Presse

L’inflation verte nous guette, a prévenu mercredi l’économiste Marc-Antoine Dumont, lors d’une présentation devant la section de l’Outaouais de l’Association des économistes du Québec. « Certains prix sont appelés inévitablement à augmenter quand les coûts de la pollution seront intégrés aux coûts de production », a-t-il expliqué.

L’important est de garder cette nouvelle source d’inflation sous contrôle en évitant les mesures trop agressives. « Plus on va vite et plus on risque de s’enfarger dans le processus », résume-t-il lors d’un entretien avec La Presse.

Même si, pour beaucoup, les choses ne changent pas assez vite, la modération a bien meilleur goût, selon lui, Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas accélérer le pas. « Il y a une nuance entre aller trop vite et accélérer le pas », souligne-t-il.

 

Il donne l’exemple de la transition des véhicules à essence vers les véhicules électriques, qui nécessitera énormément d’investissements et de ressources minières. « Il va falloir développer de nouvelles capacités de production, de raffinage et de recyclage pour satisfaire cette demande, ce qui prend du temps. »

Il faut environ 16 ans entre la découverte d’un gisement de cuivre et sa mise en production, illustre l’économiste de Desjardins.

Si la demande pour les véhicules électriques augmente plus vite que l’offre pour satisfaire cette demande, les prix vont exploser et vont mettre un frein à la transition énergétique.

Marc-Antoine Dumont, économiste chez Desjardins

De même, il y a un fort mouvement en faveur du désinvestissement dans le secteur pétrolier, mais là encore, c’est important d’y aller graduellement, prévient l’économiste.

Même si l’idée ne plaît pas à tout le monde, il faudra continuer d’investir dans les industries polluantes pour les moderniser et répondre aux besoins tant qu’il y en aura, estime l’économiste. La technologie pour faire rouler les camions lourds n’existe pas encore, a-t-il pointé.

Il ne faut donc pas restreindre l’offre de pétrole tant que des substituts ne sont pas disponibles. « Une réglementation environnementale sévère et imprévisible pourrait restreindre l’offre et provoquer des hausses de prix néfastes à l’économie et à l’acceptabilité sociale de la transition énergétique. »

De l’inflation durable

Cette nouvelle source d’inflation liée à la transition énergétique et à la lutte contre les changements climatiques est là pour plusieurs années. L’économiste croit que ce n’est pas un problème, si elle reste sous contrôle.

La politique monétaire des banques centrales devra s’adapter à cette réalité qui complique leur travail, soit le contrôle de l’inflation. La Banque du Canada et les autres banques centrales admettent elles-mêmes qu’elles sont mal outillées pour faire face aux impacts de la transition énergétique, et il est déjà question dans leurs discussions d’augmenter la cible d’inflation ou de tenir compte du prix de la pollution dans la mesure de l’inflation.

Les gouvernements disposent d’une marge de manœuvre plus importante pour aider les entreprises et les consommateurs à s’adapter et pour gérer l’inflation verte, selon l’économiste de Desjardins. Ils peuvent notamment établir des objectifs crédibles, se donner des moyens clairs pour les atteindre et prévoir des correctifs pour les ajuster au besoin.

 
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