Il y a quelque chose de bizarre et un peu déconcertant dans cette histoire. Tout cette conversation laisse croire qu'un promoteur soumet son projet (si médiocre soit-il) pour l'obtention d'un permis et celui-ci se retrouve immédiatement devant le CCU (comité consultatif d'urbanisme), lequel émet un avis. Mais en réalité ça ne fonctionne pas comme ça.
Pour un projet d'envergure, avant même qu'une demande officielle pour l'obtention d'un permis ne soit déposée, le projet fait l'objet d'une analyse par les urbanistes de l'arrondissement au cours de rencontres préliminaires avec le promoteur et/ou l'architecte. Ces agents ont le pouvoir de façonner un projet dans une certaine mesure et renvoient régulièrement les promoteurs et architectes à leurs "tables à dessin" afin d'apprter des modifications. Ça peut facilement se répéter plusieurs fois pour un même projet. Ce n'est généralement que lorsque ces agents sont satisfaits de la conformité à la réglementation de zonage, ET à leur propre évaluation de la qualité architecturale et urbanistique du projet que le promoteur dépose une demande de permis en bonne et due forme, et que les urbanistes de l'arrondissement permettent que celui-ci soit envoyé au CCU. Une fois là, ces mêmes agents sont chargés de présenter le projet et ses particularités, voire de le défendre. Le promoteur et l'architecte ne peuvent pas être présents.
Je ne suis pas impliqué dans ce projet mais il semble dans ce cas-ci qu'il pourrait y avoir eu un énorme fossé entre ce que les urbanistes et (certains?) membres du CCU jugeaient acceptable ou approprié, en plus d'une supposée piètre qualité du projet initialement déposé par Canvar (que personne ici ne semble, ou n'avoue, avoir encore vu).
Il semble que ça va un peu au-delà du "too many cooks" qui pourrait expliquer certains projets décevants. C'est trop de spéculation, bien sûr, mais je demeure perplexe...
_FICHE_RÉVISION_PROJET_2019-07-31.PDF