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Piscine Henry William Morgan


daniel_88

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Quel avenir pour la «piscine cachée» du mont Royal?

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Photo: Valérian Mazataud Le Devoir Il faut savoir où regarder pour dénicher la piscine Henry William Morgan, près de l’hôpital Victoria. L’endroit était autrefois un havre de fraîcheur apprécié.

Zacharie Goudreault

1 août 2022

Société

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait promis en 2017 de donner une seconde vie à la piscine Henry William Morgan, qui a longtemps servi de havre de fraîcheur à plusieurs Montréalais. L’avenir de cette infrastructure, qui se trouve au milieu du réaménagement « complexe » du site de l’ancien hôpital Royal Victoria, demeure toutefois incertain.

Située au pied du mont Royal et près du centre-ville, la piscine Henry William Morgan a longtemps été un des secrets les mieux gardés à Montréal. M. Morgan avait offert celle-ci en don en 1961 au personnel de l’hôpital Royal Victoria, dont il présidait alors le conseil d’administration. La piscine avait ensuite été ouverte au grand public, ou du moins à ceux qui savaient où la trouver. Entourée par les immenses stationnements de l’hôpital Royal Victoria, un bâtiment patrimonial fondé en 1893, elle est cachée par la végétation environnante — d’où son surnom.

Aujourd’hui, cette piscine, qui a cessé ses activités en 2013, se trouve dans un piètre état. Les Montréalais sont toutefois nombreux à conserver des souvenirs heureux de l’époque où cette piscine était encore un îlot de fraîcheur. Ils étaient d’ailleurs près de 300, en date de samedi, à avoir signé une pétition en ligne pour réclamer la restauration de cette piscine « cachée », comme s’était engagée à le faire Valérie Plante en campagne électorale, il y a près de cinq ans.

« On y allait régulièrement avec nos enfants », s’est remémoré Vincent Van Dongen, un des signataires de cette pétition, en entretien au Devoir samedi. « C’est un endroit incroyablement bien situé. Il faisait frais. C’était parfait pour les familles, et il y avait beaucoup d’étudiants ici […] Dans le quartier, il n’y a pas d’équivalent », a-t-il relevé.

Dans un rapport publié en mai dernier sur la requalification de l’ancien site de l’hôpital Royal Victoria, l’Office de consultation publique de Montréal avait d’ailleurs dit constater « un vif intérêt » de plusieurs citoyens « en faveur d’une reconstruction de la piscine extérieure existante, avec des jeux d’eau pour enfants et adultes ». Ils ont d’ailleurs été nombreux à dénoncer le « manque flagrant » d’infrastructures de ce type dans le district voisin de Peter-McGill, au moment où l’on constate une « prolongation des épisodes de chaleur accablante ».

« C’était vraiment plaisant, parce qu’il y a beaucoup de verdure autour de la piscine, donc c’était vraiment bien pendant les jours chauds d’avoir un endroit frais comme ça », a raconté au Devoir Patricia Kearns, qui fréquentait cette piscine dans les années 1980.

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Un projet « complexe »

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on assure être conscient du désir de la population d’avoir une piscine sur ce site. Le réaménagement du secteur de l’ancien hôpital Royal Victoria prévoit d’ailleurs l’inclusion d’un usage « piscine », indique le rapport de consultation de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

« Sachant que le besoin d’équipements collectifs de ce genre dans Peter-McGill est important, c’est certain que nous considérons cet élément dans notre réflexion sur l’avenir du site avec la [Société québécoise des infrastructures (SQI)] », qui est responsable de la requalification de ce site, que souhaite en partie développer l’Université McGill, indique Marikym Gaudreault, une des attachées de presse de Mme Plante. Cette piscine se trouve toutefois au coeur d’un projet d’envergure qui s’avère « complexe », rappelle-t-elle.

Un groupe appelé kanien’kehá:ka kahnistensera (mères mohawks) de Kahnawake a notamment affirmé pendant la consultation publique de l’OCPM que des corps d’enfants autochtones pourraient avoir été enterrés sous l’ancien hôpital Royal Victoria, notamment à proximité de la piscine Henry William Morgan. Selon les mères mohawks, certains enfants autochtones auraient été enterrés dans ce secteur à la suite d’expériences psychiatriques sordides menées entre 1954 et 1963.

La SQI a d’ailleurs réitéré dans les derniers jours qu’elle n’exclut pas d’effectuer des fouilles archéologiques dans ce secteur, comme l’ont réclamé les mères mohawks. Dans ce contexte, l’auteure de la pétition pour la « réouverture » de la « piscine cachée » a indiqué au Devoir samedi qu’elle envisageait de retirer celle-ci de la Toile, vu les revendications de ce groupe autochtone.

  Sachant que le besoin d’équipements collectifs de ce genre dans Peter-McGill est important, c’est certain que nous considérons cet élément dans notre réflexion sur l’avenir du site avec la [Société québécoise des infrastructures (SQI)] 

— Marikym Gaudreault

En entrevue, le petit-fils du donateur de la piscine Henry William Morgan, Charles Morgan, a indiqué qu’il appuie la réalisation de telles fouilles. Il garde toutefois l’espoir que celles-ci ne soient pas irréconciliables avec le projet de réaménager la piscine inaugurée par son grand-père il y a 61 ans.

« À la longue, j’espère qu’une fois les recherches effectuées, on pourra procéder à la réouverture de cette piscine », a-t-il dit en entrevue. Il comprend toutefois que ce projet tarde à se concrétiser, dans les circonstances. « Je pense que la piscine, ça relève d’une importance secondaire par rapport à la planification du site au complet, donc c’est normal quelque part que ça prenne du temps. »

Au cabinet de Mme Plante, on assure d’ailleurs que « la lutte aux îlots de chaleur » dans le quartier Peter-McGill « est un enjeu prioritaire pour notre administration ».

Cependant, « vu la valeur et la disponibilité des terrains, nous misons actuellement sur le verdissement des espaces publics », plutôt que sur un projet de piscine publique dans ce secteur, indique-t-on

Modifié par daniel_88
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il y a 33 minutes, daniel_88 a dit :

Quel avenir pour la «piscine cachée» du mont Royal?

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait promis en 2017 de donner une seconde vie à la piscine Henry William Morgan.

Elle avait aussi promis de ne pas augmenter les impôts. 

Et concernant les corps des enfants autochtones, un éventuel autre triste volet de notre histoire, s'il y a bien un lieu où l'on est certain qu'il n'y a pas d'ossements humains c'est justement à cet endroit précis parce qu'il a déjà fallu faire une excavation pour construire cette piscine... creusée. 

 

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5 hours ago, daniel_88 said:

Quel avenir pour la «piscine cachée» du mont Royal?

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Photo: Valérian Mazataud Le Devoir Il faut savoir où regarder pour dénicher la piscine Henry William Morgan, près de l’hôpital Victoria. L’endroit était autrefois un havre de fraîcheur apprécié.

Zacharie Goudreault

1 août 2022

Société

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait promis en 2017 de donner une seconde vie à la piscine Henry William Morgan, qui a longtemps servi de havre de fraîcheur à plusieurs Montréalais. L’avenir de cette infrastructure, qui se trouve au milieu du réaménagement « complexe » du site de l’ancien hôpital Royal Victoria, demeure toutefois incertain.

Située au pied du mont Royal et près du centre-ville, la piscine Henry William Morgan a longtemps été un des secrets les mieux gardés à Montréal. M. Morgan avait offert celle-ci en don en 1961 au personnel de l’hôpital Royal Victoria, dont il présidait alors le conseil d’administration. La piscine avait ensuite été ouverte au grand public, ou du moins à ceux qui savaient où la trouver. Entourée par les immenses stationnements de l’hôpital Royal Victoria, un bâtiment patrimonial fondé en 1893, elle est cachée par la végétation environnante — d’où son surnom.

Aujourd’hui, cette piscine, qui a cessé ses activités en 2013, se trouve dans un piètre état. Les Montréalais sont toutefois nombreux à conserver des souvenirs heureux de l’époque où cette piscine était encore un îlot de fraîcheur. Ils étaient d’ailleurs près de 300, en date de samedi, à avoir signé une pétition en ligne pour réclamer la restauration de cette piscine « cachée », comme s’était engagée à le faire Valérie Plante en campagne électorale, il y a près de cinq ans.

« On y allait régulièrement avec nos enfants », s’est remémoré Vincent Van Dongen, un des signataires de cette pétition, en entretien au Devoir samedi. « C’est un endroit incroyablement bien situé. Il faisait frais. C’était parfait pour les familles, et il y avait beaucoup d’étudiants ici […] Dans le quartier, il n’y a pas d’équivalent », a-t-il relevé.

Dans un rapport publié en mai dernier sur la requalification de l’ancien site de l’hôpital Royal Victoria, l’Office de consultation publique de Montréal avait d’ailleurs dit constater « un vif intérêt » de plusieurs citoyens « en faveur d’une reconstruction de la piscine extérieure existante, avec des jeux d’eau pour enfants et adultes ». Ils ont d’ailleurs été nombreux à dénoncer le « manque flagrant » d’infrastructures de ce type dans le district voisin de Peter-McGill, au moment où l’on constate une « prolongation des épisodes de chaleur accablante ».

« C’était vraiment plaisant, parce qu’il y a beaucoup de verdure autour de la piscine, donc c’était vraiment bien pendant les jours chauds d’avoir un endroit frais comme ça », a raconté au Devoir Patricia Kearns, qui fréquentait cette piscine dans les années 1980.

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Un projet « complexe »

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on assure être conscient du désir de la population d’avoir une piscine sur ce site. Le réaménagement du secteur de l’ancien hôpital Royal Victoria prévoit d’ailleurs l’inclusion d’un usage « piscine », indique le rapport de consultation de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

« Sachant que le besoin d’équipements collectifs de ce genre dans Peter-McGill est important, c’est certain que nous considérons cet élément dans notre réflexion sur l’avenir du site avec la [Société québécoise des infrastructures (SQI)] », qui est responsable de la requalification de ce site, que souhaite en partie développer l’Université McGill, indique Marikym Gaudreault, une des attachées de presse de Mme Plante. Cette piscine se trouve toutefois au coeur d’un projet d’envergure qui s’avère « complexe », rappelle-t-elle.

Un groupe appelé kanien’kehá:ka kahnistensera (mères mohawks) de Kahnawake a notamment affirmé pendant la consultation publique de l’OCPM que des corps d’enfants autochtones pourraient avoir été enterrés sous l’ancien hôpital Royal Victoria, notamment à proximité de la piscine Henry William Morgan. Selon les mères mohawks, certains enfants autochtones auraient été enterrés dans ce secteur à la suite d’expériences psychiatriques sordides menées entre 1954 et 1963.

La SQI a d’ailleurs réitéré dans les derniers jours qu’elle n’exclut pas d’effectuer des fouilles archéologiques dans ce secteur, comme l’ont réclamé les mères mohawks. Dans ce contexte, l’auteure de la pétition pour la « réouverture » de la « piscine cachée » a indiqué au Devoir samedi qu’elle envisageait de retirer celle-ci de la Toile, vu les revendications de ce groupe autochtone.

  Sachant que le besoin d’équipements collectifs de ce genre dans Peter-McGill est important, c’est certain que nous considérons cet élément dans notre réflexion sur l’avenir du site avec la [Société québécoise des infrastructures (SQI)] 

— Marikym Gaudreault

En entrevue, le petit-fils du donateur de la piscine Henry William Morgan, Charles Morgan, a indiqué qu’il appuie la réalisation de telles fouilles. Il garde toutefois l’espoir que celles-ci ne soient pas irréconciliables avec le projet de réaménager la piscine inaugurée par son grand-père il y a 61 ans.

« À la longue, j’espère qu’une fois les recherches effectuées, on pourra procéder à la réouverture de cette piscine », a-t-il dit en entrevue. Il comprend toutefois que ce projet tarde à se concrétiser, dans les circonstances. « Je pense que la piscine, ça relève d’une importance secondaire par rapport à la planification du site au complet, donc c’est normal quelque part que ça prenne du temps. »

Au cabinet de Mme Plante, on assure d’ailleurs que « la lutte aux îlots de chaleur » dans le quartier Peter-McGill « est un enjeu prioritaire pour notre administration ».

Cependant, « vu la valeur et la disponibilité des terrains, nous misons actuellement sur le verdissement des espaces publics », plutôt que sur un projet de piscine publique dans ce secteur, indique-t-on

Je m'inquiete aussi pour l'ancien hopital royal victoria j'ai l'impression qu'on va laisser le batiment déperir pour avoir un bon pretexte pour le démolir. 

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