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Bauhaus, l’école d’art et de pensée qui a changé le monde


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On parle du Bauhaus à l'émission radio « Aujourd'hui l'histoire » à écouter ici https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/144787/bauhaus-ecole-art-pensee-christine-contandriopoulos

Bauhaus, l’école d’art et de pensée qui a changé le monde

Publié à 16 h 25

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Un exemple d'architecture Bauhaus sur une photo datant de 1926.
PHOTO : GETTY IMAGES / GENERAL PHOTOGRAPHIC AGENCY

La chaise en tubes d'acier de Marcel Breuer, la théière en métal de Marianne Brandt, le placard pour célibataires de Joseph Pohl... Voilà quelques objets emblématiques de ce qui a été, de 1919 à 1933, à la fois un établissement d'enseignement et une philosophie de l'art, du design et de l'architecture. Son but : créer des objets de la vie courante aussi esthétiquement plaisants que fonctionnels. Christine Contandriopoulos, spécialiste de l'histoire de l'architecture, explique à Jacques Beauchamp comment cette esthétique façonne encore le monde qui nous entoure, 100 ans après son apparition.

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Walter Gropius s'entretenant avec une journaliste en 1960. Après avoir fui l'Allemagne nazie, il s'est établi aux États-Unis.
PHOTO : GETTY IMAGES / ERICH AUERBACH

 

L’architecte allemand Walter Gropius commence sa carrière sous l’égide de Peter Behrens, aux côtés de Ludwig Mies van der Rohe et de Le Corbusier, futurs pères du modernisme. En 1910, il réalise un premier coup d’éclat en dotant une usine de chaussures d’un des premiers murs-rideaux permettant l’érection d’une façade vitrée.

À la suite de la Première Guerre mondiale, durant laquelle il est officier au front, Gropius a le mandat d’ouvrir une école où l’on s’attaquerait à la distinction entre arts décoratifs et beaux-arts. Après avoir vu l’industrie au service de la destruction, il souhaite la voir au service de la vie et du confort moderne.

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La chaise Wassily a été dessinée par Marcel Breuer alors qu'il dirigeait l'atelier de menuiserie de l'école du Bauhaus.
PHOTO : RADIO-CANADA

 

Leçons pour construire un monde nouveau

L’institut Bauhaus (pour maison de la construction) ouvre en 1919 à Weimar, une petite ville de province. Il a pour mission d’enseigner le design pour répondre à des besoins industriels et de concevoir des objets fonctionnels standardisés qui plairont à un public de masse grâce à une esthétique neutre.

Walter Gropius s’y entoure de quelques-uns des plus grands noms de l’avant-garde européenne, comme Paul Klee et Wassily Kandinsky. L’apprentissage repose sur des méthodes nouvelles ainsi que sur la collaboration entre les disciplines – travail du métal, du textile, du bois, peinture, ainsi que l’architecture à partir de 1927. Gropius plaide pour la pluridisciplinarité et la fin de la hiérarchie entre arts majeurs et arts mineurs.

C’est l’idée d’unir artistes et artisans. [Walter Gropius] dit : "On ne peut pas former le génie créateur; on peut former des artisans." Il souhaite aussi redonner à la jeunesse allemande une possibilité de trouver du travail. Ce n’est pas en copiant de vieux modèles canoniques comme ça se fait dans les académies de beaux-arts, mais plutôt en [apprenant] des choses très pratiques, c’est-à-dire comment travailler le métal dans un atelier, comment travailler le bois, comment travailler le verre, comment travailler le tissu…

— Christine Contandriopoulos

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Le deuxième bâtiment ayant abrité l'école Bauhaus, à Dessau, de 1925 à 1932.
PHOTO : GETTY IMAGES / GENERAL PHOTOGRAPHIC AGENCY

Créer autrement

Conformément au modèle mis de l’avant durant la République de Weimar, les femmes prennent une place importante dans les travaux du Bauhaus. Durant la première année d’activité, on compte même davantage de candidates que de candidats au sein de l’école. L’épouse de Gropius, Ise, conçoit la cuisine ultramoderne des logements pilotes de son mari.

Les professeurs n’hésitent pas à user de techniques inhabituelles pour encourager la création : exercices de respiration, mouvements rythmiques, gymnastique, diètes particulières… Le peintre Johannes Itten fait dessiner ses étudiants à deux mains pour stimuler leur créativité.

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Des bâtiments originaux de la première vague du mouvement Bauhaus subsistent encore à Berlin, en Allemagne.
PHOTO : GETTY IMAGES / SEAN GALLUP

Lieu éphémère, mouvement éternel

L’école déménage à Dessau, puis à Berlin. En 1933, après l’accession au pouvoir d’Hitler, elle ferme ses portes, associée par les nazis à un « art dégénéré ». C’est toutefois loin d’être la fin du mouvement lui-même, puisque les maîtres émigrent et continuent de développer son esthétique.

Aujourd’hui, on trouve des exemples de l’architecture Bauhaus partout où ses maîtres ont travaillé.

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