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mk.ndrsn

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Messages posté(e)s par mk.ndrsn

  1. il y a une heure, Decel a dit :

    Les pouvoirs ne sont qu'une partie de l'équation: il y a aussi les responsabilités. La CDPQ et ses filières performent parce qu'ils ont responsabilité de rendement: efficacité (rentabilité) + efficience (bas coût et haute productivité, qui inclut indirectement dans ce cas-ci la satisfaction de la clientèle). On voit bien le ménage -autant le portfolio que la stratégie que le personnel- à Ivanhoe lorsqu'ils ont sous-performé dans avec les centres commerciaux.

    L'ARTM avec plus de pouvoirs sans les responsabilités qui viennent avec ne deviendrait qu'un monstre bureaucratique. Exemples: les diverses organes des ministères de la Santé, de l'Éducation et des Transports. L'exemple contraire sont les sociétés qui ont sensiblement le même mandat que la Caisse qui, comparativement parlant, performent et sont sous les projecteurs et scrutés et critiqués lorsqu'ils ne le sont pas: Hydro-Québec, la SAQ, Loto-Québec.

    Je suis d'accord avec toi si on le découpe ainsi, mais ça revient sensiblement au paradigme triangle cout/rapidité/qualité: choisis-en 2 sur les 3.

    REM-A: 1 + 2

    Extension de la ligne bleue: 2 + 3

    REM-B: 1 + ?

    Justement, CDPQi a été très conservatrice sur ses prévisions de réalisation de la ligne A. On se retrouve aujourd'hui avec un projet plus cher, avec des années de retard, une qualité architecturale inférieure à ce qui avait été vendu, et une intégration au reste du réseau sous-optimale à ce qui était décrit. C'est dans ce contexte qu'il faut être très intentionnel dans la commande de ce projet et ne pas tombé dans l'indulgence juste parce que CDPQi est la plus agile des société d'état. Il ne s'agit pas de simples actifs immobiliers qui peuvent aisément changer de mains, être rénovés, démolis pour des projets plus rentables; ils s'agit de 32 km de métro qui ne pourront pas être substitués ou déplacés, et qui vont accaparer la majeur partie des ressources destinées au TEC pour plusieurs années.

    il y a 14 minutes, Enalung a dit :

    Si on parle de pragmatisme, alors la réalité est qu'il existe d'autres projets qui pourraient être réalisé qui sont moins controversé et qui couteraient moins cher. Taschereau est l'exemple que j'utilise depuis le début de cette conversation. Mon avis, c'est que c'est un projet qui à besoin de plus de temps de planification et qui devrait inclure le plan de reconstruction de Notre-Dame. Je suis également d'avis qu'il est temps qu'on recommence sérieusement à considerer la construction en tranché comme étant une option viable. C'est une option médiane qui coute moins cher que de construire un tunnel. C'est certain que c'est très dérangeant pendant la période de construction, mais une fois terminé, ça n'occupe pas l'espace visuel comme un viaduc. Si c'est ça l'alternative, alors j'embarque. Plusieurs autres semblent d'ailleurs avoir une opinion similaire sur le site de consultation de CDPQ.

    Arrête de te faire violence en allant lire le site de consultation ("Je vais perdre ma tranquillité avec ce petit train léger électrique!" -personne qui habite déjà à coté de ce qui essentiellement une autoroute) 🤦‍♂️

  2. il y a 2 minutes, Decel a dit :

    Péril est un mauvais terme à mon avis: elle n'existe qu'en mode concept; elle n'est même pas encore approuvée.

    C'est un mirage tant que VMR n'approuve pas le changement de zonage.

    Qu'est ce que ça change? Le projet ira de l'avant, et de la façon que les choses s'annoncent pour la mairie de TMR, il n'y aura pas de composante résidentielle.

  3. il y a 15 minutes, Decel a dit :

    RoyalMount ne sera pas abandonné. Si on force l'abandon attachez votre tuque pour les poursuites de Carbonleo.

    Creep-build until it's too-late-to-cancel, dont je crois qu'on approche la limite de assez prochainement.

    Il n'est pas question d'abandon du projet, c'est la composante résidentielle qui est en péril.

  4. il y a 30 minutes, Decel a dit :

    Je suis du côté pragmatique d'Anie Samson. Pour Ferrandez, donner plus de cash à l'ARTM et s'attendre à des résultats équivalents... 🤪 Mon côté méchant aimerait qu'on le fasse, juste pour prouver le ridicule.

    Ce n'est pas une question de donner plus d'argent à l'ARTM, c'est de leur donner les mêmes pouvoirs que CDPQi, donc revenir comme dans le temps du Bureau des transports de Montréal, qui n'avait pas a faire approuver chaque décision par 5 ministères (dont nos préférés et si efficaces MTQ et SQI 🙃) et chaque arrondissements ou leur projet passait. Pour ce qui est de Samson, ce n'est plus du pragmatisme, c'est de la complaisance. On a été pragmatique avec la ligne A et l'utilisation libérale de CDPQi des termes "projet signature" et "correspondance fluide", pour se retrouver aujourd'hui avec une version dégradé de ce qui était présenté. Être méfiant pour la ligne B (ça ne veut pas dire être contre le projet) est la position la plus rationnelle, sensée et véritablement pragmatique.

  5. il y a 22 minutes, Fortier a dit :

    Hâte de voir ce que le 7 novembre fera de la portion résidentielle…

    Elle disparaitra. La relève à TMR est encore moi favorable à la composante résidentielle que Roy. Même chose pour les redéveloppements de Rockland et Beaumont. Je m'attend aussi que les projets à Pointe-Claire et Kirkland réduisent leur densité résidentielle.

    • Thanks 1
  6. il y a 46 minutes, crosbyshow a dit :

    La ligne Rose dessert Montréal Nord, Rosemont et le Plateau.

     

    C'est sur que quelqu'un demeurant dans ces quartiers favorise ce projet.

     

    Pensent-ils toutefois, aux gens de Tetrauville, pointes aux trembles, Montréal Est etc?  Pentoute...en dehors du plateau point de salut.

     

    D'ailleurs en quoi la ligne Rose viendrait aider à diminuer la congestion sur la 40.

     

    Lanaudiere est en explosion, Repentigny, Lachenaie etc.. Le Rem est se rendra à la pointe Est de l'île et ainsi les bus en provenance de ces villes pourront se rabattrent au Rem.

     

    Est ce que le Plateau et Rosemont mériteraient plus de stations de métro? Absolument.

     

    Toutefois le Rem2 permettra a un bassin potentiel de centaines de milliers de gens d'avoir enfin une possibilité interessante de transport en commun direct au centre ville.

     

    Je me souviens quand le Rem 1 a été annoncé....partout les gens scandaient...:.l'Est.... est encore oublié

     

    Bien ils voulaient pas dire le plateau mais bien l'est de Montréal.

     

    Le rem 2 en plus va venir ajouter une 3e antenne enfin Nord Sud de Montréal Nord en passant par lhopital Maisonnette Rosemont etc.

     

    C'est le meilleur des 2 mondes.

     

     

     

    Les branches sont les éléments les plus intéressants du projet; de nouvelles dessertes, de nouvelles connexions, de nouveaux déplacements possibles, le potentiel de redéveloppement... C'est les éléments du tronc central et le refus de compléter le lien nord-est— sud-ouest qui plombe le projet. 

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  7. Le 2021-08-22 à 23:45, Né entre les rapides a dit :

    C'est un exemple de ce qui m'apparaît insuffisamment dense, dans mon tout récent message portant sur la densification, rédigé dans le fil consacré aux limites de hauteur.   La Ville de Montréal ne compte pas une infinité de sites, comme celui-ci, se prêtant aussi bien  à des immeubles résidentiels en hauteur.  Diable, c'est plus bas que dans les quartiers ordinaires d'Europe continentale, ce n'est pas plus haut que vieux immeubles bordant le chemin Queen Mary par exemple.

     

    il y a 42 minutes, Spiter_01 a dit :

    En effet c'est étrange surtout que l'édifice en face est de 8 étages. 

    Le Millen et le Henri B ont dû obtenir une dérogation justement pour leur hauteur. Et ces 2 projets ont fait face à une opposition féroce des riverains malgré leur hauteur modéré. Le densité est respectable ici. C'est surtout les bungalows, les cottages, et les édifices commerciaux de1-2 étages aux alentours (ainsi qu'à côté d'autres stations comme Sauvé ou Radisson) que j'aimerai voir remplacés, et bâtir au dessus des édicules.

  8. Ou serait la deuxième station souterraine au centre-ville si la ligne monte en surface à Jeanne-Mance? Je pensais que la deuxième station était plus loin sur Saint-Dominique.

    il y a 2 minutes, andre md a dit :

    Pourquoi CDPQ se casse le bicycle a rendre le Rem jusqu'en plein centre-ville.

    On a deja deux ligne de metro qui s'y rend. 

    Je preferai voir le rem B desservir un future development de la molson et du sector de radio canada en passant t au sud de ville Marie et en meme temps desservir le vieux montreal. Et peut etre aller rejoindre le rem A sur Robert Bourassa. 

    A l'est du ont jacques Cartier je le ferai passer sur un tallus coté sud de Notre dame on pourrai installer une piste cyclable et pietonniaire en bordure superieur du tallus pour avoir une vue du fleuve sans empieter sur le port. 

    Une question d'achalandage? Une nouvelle desserte de métro au sud est pertinente, mais ce n'est apparemment pas ces utilisateurs que CDPQi veut aller chercher.

  9. Ce n'est pas très gagnant comme politicien de se prononcer contre un projet de TEC. Le PL est très timide là-dessus, même s'il reconnaissent que la ligne B pressentent bien plus d'éléments discutables que la ligne A. Même le PQ, fanatique de tramways, le parti probablement le plus anti-REM, ne se mouille pas trop là-dessus (le grand débloquement, annulons plusieurs projets commencés pour lesquels ont a déjà dépensé plusieurs millions n'a pas bien fonctionné pour eux).

    Les bonifications à la ligne seront probablement récupérez comme des victoires par les élus, même si le projet conserve des éléments problématiques.

  10. Il y a 4 heures, IluvMTL a dit :

    Donnez votre avis avant la date limite!

    https://monrem.ca/participez

    Plusieurs participants parlent beaucoup de bruits et vibrations, et comment ça va affecter la tranquillité de leur rue... un train électrique va vibrer davantage et sera plus bruyant que toute les voitures, poids lourd et trains diesel qui passent le long de Notre-Dame/Souligny/Sherbrooke?

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  11. Not saying that Carbonleo has the best project, but the residents of TMR really mucked this up. What’s really an just an administratively independent neighbourhood has way too much power over the development of the city.

  12. Il y a 1 heure, Rocco a dit :

    Attention, ça impliquerait un tunnel qui dresserait les cheveux sur la tête de plusieurs contributeurs.. coûts/bénéfices sont tellement importants! Ceci dit, n'est-ce pas agréable de marcher dehors dans les rues du Plateau? Un seul édicule suffit ici.

    Peut-être. Je n’y pensais pas vraiment en terme d'accès, mais plus dans l’idée d’améliorer la circulation des passagers. Ça tend à être bien bondé et plus long à sortir que d’autres station. Je ne dis pas que c’est essentiel, mais ça rendrait sûrement la circulation bien plus fluide.

  13. Il y a 2 heures, Enalung a dit :


    Quelques citations des commentaires...

    • En plus d’une dévaluation immobilière certaine et d’une fracture visuelle, ce projet défigurera la rue Sherbrooke et son tissu résidentiel.
    • Le projet repose sur une densification résidentielle sous forme de condominiums et de blocs appartement au lieu de l'accès à la propriété.
    • En appartement on est souvent pas content, en condo c'est con, en plex on a des complexes et en maison on a raison.

    C'est commentaires là, ça vient tout droit de la rhétorique qui est utilisé par les anti-gentrifications qui ne veulent pas de condo dans leurs secteurs et n'acceptent pas qu'une ville, c'est comme n'importe quel organisme vivant. Une ville en santé, c'est une ville en constant changement. Une ville ou rien ne change, c'est une ville qui dépérit lentement.

    On a aussi 2 commentaires qui ramène le projet de MGV. À l'échèle planétaire, des monorails suspendu, il n'en existe que 8, dont 4 en Allemagne. Au total, j'évalue que c'est pas loin de la moitié des commentaires qui pourraient tout simplement être jeté à la poubelle. C'est ça que je souligne avec mon post.

    Il y a également beaucoup de commentaires sur l'aménagement à proximité des stations, plus spécifiquement, sur les accès. Ces commentaires se retrouvent principalement sur la carte interactive. C'est une des préoccupations majeure.

    Justement, ces citations viennent du même compte spammeur "accèsmaison" ou je ne sais trop non? Il en a contre tous les TEC et la vie en ville, ça sonne résolument beaucoup plus NIMBY et anti-densité plutôt qu'anti-gentrification. On entendais (et on entend encore) la même chose dans le West Island avec la ligne A, où il n'y a pas vraiment de préoccupation à la gentrification. C'est un discours d'opposition NIMBY assez standard dans les projets de TEC. On enlève ce compte et le gros du ménage dans les commentaires est fait.

  14. Le 2021-05-18 à 21:44, Enalung a dit :

    Cette fois-ci, ce sont surtout les coopératives de logements et les groupes anti-gentrification qui spam avec leurs commentaires. Il y a également nombre de propositions de tracés alternatifs. Bref, pour l'instant, à part quelques commentaires intelligents de membre du forum, ça tourne en rond.

    Pour le site interactif, à part le spammeur qui veut que tout le monde habite en région et qui part dans des tangentes hors-sujet, ce que je vois surtout c'est des inquiétudes sur l'architecture et l'implantation de la ligne (plusieurs veulent évidement que ça passe en tunnel et non en surface dans leur coin) et des demandes pour des stations supplémentaires (Mercier, Montréal-Est, RDP). Pas vu de revendications sur la gentrification ou la protection d'une espèce animale en danger.

  15. il y a 26 minutes, samuelmath a dit :

    Mais l'arrondissement Anjou ne constitue pas seulement le secteur près de Des Roseraies et Beaubien. Cela va jusqu'à Henri-Bourassa Est vers le Nord et Ray-Lawson/Roi-René vers l'Est. Que la station soit plus loin de Beaubien/Des Roseraies et plus près de Jean-Talon, qu'est-ce que ça change?

    Pour Miranda, Anjou c'est le cœur résidentiel dans quadrant est. Il est encore super amère X années après les fusions; Jean-Talon/Galeries favorise trop les arrondissement adjacents dans sa tête.

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  16. Il me semble qu'ils n'étaient pas assurés d'avoir un métro au moment de la conception et Brossard a des exigences de stationnements élevées. Devimco aurait probablement préféré rentabiliser ces espaces autrement. On peut voir ces stationnement comme des réserves pour autre chose à l'avenir (commerces, maisons de ville, équipement communautaire, etc.) en attendant que le REM soit en service et que le réseau d'autobus soit plus solide.

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  17. Le marché immobilier à Montréal est complètement fou. Et c’est sur le point de rendre Élyse Gamache-Bélisle complètement folle.

    Le duplex d’à côté

    Le marché immobilier à Montréal est complètement fou. Et c’est sur le point de rendre Élyse Gamache-Bélisle complètement folle.

    Élyse habite Villeray. Elle y habite depuis 15 ans. Ses racines y sont profondes. « Ça fait 15 ans que je loue dans Villeray, dit-elle, j’achète local, je m’implique dans le quartier. Ma vie est ici. J’ai fait deux enfants, ici. Je marche avec eux jusqu’à l’école, le matin. Mes amis sont ici. Les amis de mes enfants sont ici… »

    Non, Élyse n’est pas sur le point d’être « rénovincée ». Mais elle n’est pas folle non plus. Le feu qui s’est emparé du marché immobilier risque de la brûler, elle aussi.

    Elle habite un cinq et demie, très bien tenu. Mais c’est petit, à trois. Ses enfants partagent une chambre, ça va, ils sont petits : ça ne pourra pas durer toujours. Déjà, le manque d’espace se fait sentir : « Je ne peux pas garder les jouets de mes enfants, en souvenir, disons. Pas de place. Je jette, je donne… Mon bureau, c’est le salon, qui est aussi la salle de jeu des enfants. »

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Élyse Gamache-Bélisle et ses deux enfants

    Élyse, 38 ans, m’a écrit après que le duplex à côté de chez elle a été mis en vente. Un long message, mi-complainte, mi-cri du cœur. Il y a quelques années, elle aurait tenté de l’acheter. Mais le prix demandé est quelque chose comme une autre planète.

    « Il est sur le marché à 1 250 000 $. Mais l’agent d’immeubles dit que ça va partir au-delà du prix demandé… »

    Pas grave, Élyse en rêve. Comment l’acheter, comment s’assurer d’acquérir ce « bloc » et de sécuriser ses racines – et celles de ses enfants – dans Villeray ? « Je fais des plans, je me dis que je pourrais faire du Uber, la fin de semaine ? » Élyse a un bon emploi, en passant : chez Ubisoft. Elle échafaude des scénarios : « Prendre une deuxième job, une troisième ? »

    Elle me raconte son désarroi avec un motton dans la gorge, devant l’école où elle vient de déposer ses enfants. C’est un super quartier, je connais le coin : j’y ai eu un condo de 2010 à 2015, tout près de l’école. Je comprends Élyse d’y être attachée.

    Le plus fou, dans tout ça ? Élyse dispose d’une mise de fonds quand même respectable, pour acheter quelque chose : il y a longtemps, elle a racheté l’immeuble de ses grands-parents, dans son coin de pays, à Drummond. « Je pourrais probablement vendre et récolter un profit de 125 000 $… »

    Ce ne sera pas assez pour acheter le duplex d’à côté. Oui, je lui ai posé la même question que vous vous posez : pourquoi elle n’achète pas autre chose ? Parce qu’elle n’a pas de fonds de retraite, qu’un duplex pourrait être un peu ça. « Mon père me dit : “Sacre ton camp de Montréal !”… Mais j’aime ça, ici. C’est chez moi. »

    Acheter autre chose ? Viens, je vais te montrer la shoebox, dans ma rue, dit-elle. Une shoebox, boîte à chaussures : ce sont des maisons d’un seul étage, toutes petites. C’est à un jet de pierre de chez elle. La pancarte DuProprio trône devant la maison. Je jette un coup d’œil par la fenêtre du salon : ça sent le home staging à plein nez, fraîchement rénové, jamais habité…

    — Combien ils demandent, tu penses ?

    — Hum… Aucune idée.

    — 1,2 million.

    J’ai failli m’étouffer. J’ai cru à une méprise, une légende urbaine. Pas du tout, ce soir-là, j’ai vérifié : 1 217 000 $. Ceux qui ont retapé la petite maison l’ont achetée 411 000 $ (prix demandé : 369 000 $) en juin 2019. Le rez-de-chaussée : salon, cuisine, salle à manger. Les deux chambres sont au sous-sol.

    Pour 1,2 million, vous dormez au sous-sol. J’espère que les robinets sont en or massif…

    J’écoutais Élyse, j’avais de la peine pour elle. Mais j’avais aussi un petit vertige : quelle est la solution ? Si « le marché » décide qu’une maison-boîte à chaussures vaut plus de 1 million de dollars, qu’y a-t-il à faire ? Si des retraités peuvent obtenir 1,2 million pour leur duplex – ou alors 1,4 million –, qui peut leur dire qu’ils devraient vendre à un prix « raisonnable » ?

    L’enjeu transcende ici les mères de famille en garde partagée qui veulent rester dans un quartier qui leur ressemble, qui veulent éviter un déracinement à leurs enfants. C’est aussi un enjeu de diversité. Montréal est en voie de devenir une ville qui tasse les non-riches aux marges, quand ce ne sera pas carrément hors de l’île.

    Sur le trottoir, devant la maison-boîte à chaussures, Élyse m’a dit :

    — Tu te rends compte, 1,2 million. Ça vaut pas ça.

    — Ça vaut ce que le prochain acheteur va vouloir payer…

    — Oui…

    Elle m’a parlé du stress, du stress qui lui pèse parce qu’elle craint de perdre son appart, un jour. Son proprio est super gentil, mais s’il décide de vendre dans ce marché de vendeurs, qu’arrivera-t-il ? Sera-t-elle rénovincée ?

    — Tous mes amis ont ce stress. Et ceux qui cherchent, ils sont super stressés. Il y a des files de trois coins de rue pour visiter des apparts : imagines-tu leur stress ? Y en a pas, de solution…

    Un ange est passé, puis Élyse a repris son soliloque :

    — Je fais quoi ? Je m’exile ? Je déracine mes enfants ? Penses-tu que je devrais lancer un sociofinancement ?

    Je n’ai rien répondu.

    Ce soir-là, par le plus grand des hasards, je suis tombé sur une publication de l’agente d’immeubles qui a piloté la vente de mon condo, en 2015, celui qui est tout près de l’école des enfants d’Élyse. Et j’ai vu mon ancien condo sur sa page.

    En 2010, je l’ai acheté 300 000 $ – pour un deux chambres, au deuxième étage d’un triplex, avec un peu de cachet. J’ai fait un profit à la vente de 80 000 $, grâce au renouveau du quartier pendant ces cinq années. Ce profit m’avait semblé, à l’époque, complètement astronomique…

    Le condo est aujourd’hui sur le marché à… 559 000 $.

    C’est donc dire que le marché a doublé en 10 ans.

    Alors, Élyse, pour le sociofinancement, je sais pas trop…

    As-tu pensé importer de la coke ?

    Je soupçonne, à voir ce marché complètement fou, que pas mal plus de gens qu’on pense ont un sideline de vente de drogue…

    Publié le 10 avril 2021 à 5h00

    PATRICK LAGACÉ
    LA PRESSE

    https://www.lapresse.ca/actualites/2021-04-10/le-duplex-d-a-cote.php

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