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Entrevue avec Bernard Landry L'avenir de Montréal, l'avenir du Québec


Maisonneuve

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Entrevue avec Bernard Landry L'avenir de Montréal, l'avenir du Québec

http://journalechos.com/articles.html

 

C. Bergeron

Dans son édition de juin, Échos interviewait Isabelle Hudon sur l'avenir de Montréal. Soucieux de proposer des points de vue variés, nous avons eu l'idée d'interroger sur le même sujet l'ex-premier ministre Bernard Landry, qui a accepté notre invitation.

 

Bernard Landry n'est pas de ceux que l'on peut ranger du côté des sceptiques ou des mélancoliques. Pour celui qui fut premier ministre du Québec de 2001 à 2003, mais aussi ministre des Finances sous le gouvernement Bouchard, le discours actuel sur le déclin de Montréal n'est pas justifié.

 

« Dans l'aéronautique, un secteur de pointe, Montréal fait partie des villes de tête avec Seattle et Toulouse. L'industrie y est parfaitement intégrée. Même succès dans les technologies de l'information et dans l'industrie pharmaceutique, deux autres secteurs de pointe. Non, franchement, pour ma part, je dis non au misérabilisme ambiant. » Il ne croit pas non plus à l'âge d'or prétendu des années 60 et 70. Malgré des événements qui ont certes frappé l'imaginaire, comme l'Expo 67 et les Jeux Olympiques, « Montréal n'était pas en première place de quoi que ce soit », dit-il.

 

Il est courant de pointer le succès de Toronto pour déprécier Montréal, mais cela se fait par manque de recul, croit M. Landry. « Les sièges sociaux, dont on déplore la baisse à Montréal, ne sont pas nécessairement de bonne qualité à Toronto sur le plan décisionnel. L'important, c'est la nature du siège social, le rôle qu'il remplit dans la réalité : y prend-on vraiment toutes les grandes décisions ou est-ce une succursale plus ou moins déguisée ? Ici, vous avez par exemple CGI et SNC-Lavalin, deux compagnies d'envergure mondiale, dont le siège social à Montréal constitue un vrai centre de décision. »

 

Toronto et Montréal : un problème politique

 

M. Landry, on le sait, est un ardent souverainiste. Mais c'est d'abord un nationaliste cohérent, qui pense la réalité à partir d'un point de vue national. Aussi n'est-il pas étonnant de l'entendre évoquer la rivalité entre Toronto et Montréal en des termes politiques. « Si vous regardez l'action du gouvernement du Canada, dit-il, vous voyez une certaine constante en faveur de l'établissement de Toronto comme métropole du Canada à partir des années 1950. La canalisation du Saint-Laurent, tout d'abord (NDLR : creusée en 1954, elle fut inaugurée en 1959) : elle a désavantagé Montréal au profit de Toronto. On aurait dû exiger une compensation. »

 

Les chiffres tendent à donner raison à M. Landry. Selon l'historien Paul-André Linteau, dans son Histoire de Montréal depuis la Confédération, Montréal détenait en 1961 38 % du trafic maritime canadien ; sa part tomba à 18 % en 1977 et à 6 % au milieu de la décennie suivante.

 

« Deuxième problème, enchaîne-t-il : les aéroports. Avec la politique de Trudeau, qui a beaucoup fait de mal à Montréal, Dorval et Mirabel se sont littéralement mangés, favorisant aujourd’hui l’aéroport de Toronto. »

 

M. Landry cite également, plus près de nous, la volonté récemment affichée du gouvernement fédéral d'établir une commission pancanadienne des valeurs mobilières à Toronto, au détriment de l'actuelle AMF (Autorité des marchés financiers). Manœuvre parmi d'autres qui isolerait Montréal et le Québec des grandes dynamiques internationales.

 

Le rôle du gouvernement québécois

 

Il va de soi que dans un tel contexte, le rôle du gouvernement québécois est crucial. « La métropole devrait être portée par le gouvernement du Québec, dans les intérêts du Québec », affirme M. Landry. « Le gouvernement québécois devrait avoir 100 % du contrôle des pouvoirs. »

 

Au-delà des opinions politiques de chacun sur la souveraineté, il importe de prendre conscience des conséquences que recèle le statut minoritaire du Québec au sein du Canada, selon M. Landry. « Vous savez que pour moi, la solution demeure l'indépendance du Québec, pour que le Québec prenne le plein contrôle de son destin, qui est aussi lié à celui de Montréal. »

 

Car nonobstant le développement économique, Montréal se trouve également à la croisée des chemins sur le plan culturel. Il n'est pas dit que la ville gardera à tout jamais son statut de métropole francophone, en vigueur depuis les années 60. Encore une fois, la Charte des droits canadienne, où se trouve inclus le principe du multiculturalisme, influence défavorablement l'intégration des immigrants à la société québécoise francophone. Les initiatives du gouvernement québécois étant subordonnées en bonne partie aux grandes orientations constitutionnelles du Canada, l'équilibre linguistique devient de plus en plus difficile à assurer sur le territoire.

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Membres prolifiques

:highfive: Monsieur Landry a été un excellent ministre des finances et un bon premier ministre, c'est un démocrate qui a toujours été fidèle à ses opinions et a toujours agit en conséquence. Sa lecture des faits est juste et représente une vision assez fidèle d'une majorité de québécois.

 

On peut ne pas être d'accord avec son option politique mais il n'en demeure pas moins que c'est un politicien respectable, de la trempe des Duceppe et Lévesque, qui ont toujours été intègres, honnêtes et irréprochables tout au long de leur carrière politique.

 

Il manque aujourd'hui, particulièrement du côté fédéral, de ces hommes ou femmes vraiment engagés pour la cause et véritablement au service de la population, bien avant leur parti ou leur option politique.

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« La métropole devrait être portée par le gouvernement du Québec, dans les intérêts du Québec », affirme M. Landry. « Le gouvernement québécois devrait avoir 100 % du contrôle des pouvoirs. »

 

And there you have it: the problem expressed so very clearly. Is anyone else bothered by this? In fact, I find it an incredibly disturbing statement. Montreal should be controlled by a government that isn't even seated in the city. Yeah, that's a recipe for success.

 

We all know that the problem is Montreal's lack of autonomy.

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« La métropole devrait être portée par le gouvernement du Québec, dans les intérêts du Québec », affirme M. Landry. « Le gouvernement québécois devrait avoir 100 % du contrôle des pouvoirs. »

 

And there you have it: the problem expressed so very clearly. Is anyone else bothered by this? In fact, I find it an incredibly disturbing statement. Montreal should be controlled by a government that isn't even seated in the city. Yeah, that's a recipe for success.

 

We all know that the problem is Montreal's lack of autonomy.

 

Unless Montreal becomes a city-state, then yes it's part of the problem.

 

But let's be clear on this, between having both a distant (politically and constitutionnaly) government of Ottawa and distant (300km) governement of Quebec (but which more in tune with Montreal's issues), I would pick the latter any time.

 

Between having 2 levels of Governement on top of Montreal and one, the second option is the best by a long long long stretch.

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Though both levels of government should be there to provide tools and lubricate.... not to control.

 

The biggest flaw in the development of Canada is the lack of autonomy afforded to cities - that they are merely tributaries of provincial governments.

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Well that's because we're not a republic, the idea was that provinces were differents and allied to become a confederation... thus the control handed to provinces. Only makes sense.

 

If Quebec separates, republic could and should be the prferred form of government, where cities play a much greater role than it can ever be in a province and/or confederation...

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« La métropole devrait être portée par le gouvernement du Québec, dans les intérêts du Québec », affirme M. Landry. « Le gouvernement québécois devrait avoir 100 % du contrôle des pouvoirs. »

 

And there you have it: the problem expressed so very clearly. Is anyone else bothered by this? In fact, I find it an incredibly disturbing statement. Montreal should be controlled by a government that isn't even seated in the city. Yeah, that's a recipe for success.

 

We all know that the problem is Montreal's lack of autonomy.

 

Je suis d'accord. Franchement, je dois avouer en avoir plein le c... des types de Québec (fonctionnaires issus souvent d'une région encore plus "éloignée", et qui pensent "vivre en ville" en arrivant à Québec) qui ne connaissent RIEN aux réalités d'une métropole moderne et cosmopolite, et qui se permettent de dire quoi faire à Mtl. Pfffffffffff...... Attardés sociaux, quelqu'un a dit? Pas juste sociaux les attardés, des fois......:eek:

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La moitié des fonctionnaires provinciaux sont à Montréal, faut faire attention à ces généralités... est-ce qu'on peut en dire autant des fonctionnaires fédéraux??

 

Ouf oui, t'as pas remarqué qu'Ottawa c'est un gros village de 1M?

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