Écoles passerelles et projet de loi 103 - Charest à la remorque de la Cour suprême
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By fmfranck
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Publié le 13 septembre 2017 à 08h39 | Mis à jour à 09h58
Montréal ajoute un symbole autochtone à ses emblèmes
RE-ANDRÉ NORMANDIN
La Presse C'est maintenant officiel, la Ville de Montréal a ajouté un symbole autochtone à ses emblèmes pour marquer la contribution des Premières nations dans la fondation de la métropole québécoise.
Le drapeau à la croix héraldique sera ainsi modifié pour ajouter un pin blanc dans un cercle rouge au centre. Il s'ajoutera ainsi aux quatre symboles floraux qui illustrent les communautés françaises, anglaises, écossaises et irlandaises.
Le pin blanc est un symbole de paix chez les peuples autochtones. Il a été inscrit en doré pour marquer son importance. Il a été placé au centre d'un cercle rouge pour symboliser le grand feu autour duquel le conseil autochtone se réunissait autrefois, comme l'a décrit Jacques Cartier.
Cette modification est faite dans un processus de réconciliation avec les premières nations en cette année de célébrations du 375e anniversaire de fondation de Montréal.
Geste symbolique, ce sont trois employés autochtones de Montréal de hisser pour la première fois le nouveau drapeau de la métropole, qui flotte devant l'hôtel de ville.
«Pour des gens qui ont été si longtemps oubliés, vous ne pouvez pas savoir comment ça fait du bien de se sentir soutenu comme cela», a dit la chef mohawk de Kahnawake, Christine Zachary-Deom, qui a participé à la sélection du symbole du pin blanc.
La chef mohawk s'est dite fort émue de voir une ville de l'importance de Montréal modifier ainsi ses emblèmes pour faire une place à ses premières nations, espérant que d'autres lui emboîtent le pas. «Il n'y a pas tant de symboles de réconciliation au Canada. Ç'en est un qui se rend jusqu'aux racines», s'est-elle réjouie.
Les membres du comité ayant choisi le pin blanc ne dévoileront pas les autres symboles ayant été envisagés. «Chaque proposition a bien été étudiée et nous nous sommes entendus sur celui-ci. Ça ne nous tente pas de refaire le débat. Mais je peux vous dire qu'on n'a pas envisagé de mettre une tête d'indien, ça, je peux vous le confirmer», a dit la chef Zachary-Deom. Elle faisait ainsi référence à plusieurs controverses, notamment autour de logos d'équipes sportives jugés offensants par plusieurs nations autochtones.
La chef Zachary-Deom estime aussi que l'ajout du pin blanc parlera à tous les Montréalais. «Montréal est un conglomérat de plusieurs nations venues trouver la paix et c'est le symbole idéal pour ça.»
Plus tard aujourd'hui, Montréal doit confirmer son intention de retirer le nom du général britannique Amherst de ses rues en raison de ses actes controversés auprès des premières nations, retrait envisagé depuis plusieurs mois.
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By mtlurb
Maxim couronne Montréal
Dominique Fugère
Le Journal de Montréal
08/07/2007 09h16
DAYTONA BEACH | En offrant un «ménage à trois de filles francophones, de bière et de course automobile», Montréal a obtenu le titre de destinationparty numéro un en Amérique du Nord, selon le magazine Maxim.
Dans son style irrévérencieux, le magazine masculin Maxim suggère à ses lecteurs de venir à Montréal afin de faire la fête lors de deux événements cet été: au Festival international de reggae de Montréal, le week-end prochain (symbolisé dans l'article par une feuille de cannabis), ainsi qu'à la course de série Busch qui se déroulera le 4 août prochain.
Montréal est suivie, dans le classement, par la Nouvelle-Orléans, la péninsule de Basse-Californie au Mexique (Baja California) et le lac des Ozarks au Missouri, un paradis pour la plaisance et les casinos.
D'ailleurs, la proximité du circuit Gilles-Villeneuve et du Casino de Montréal est mise en valeur comme l'une des raisons pour lesquelles Montréal est une bonne destination festive. Dans l'illustration, une paire de dés est installée au milieu de la piste de course qui est pourtant ovale... Et on mentionne que le circuit Gilles-Villeneuve est une «ancienne piste de F-1».
Le casino a attiré l'attention des rédacteurs car «les gains n'y sont pas imposables, une bonne raison pour jouer à l'une des 115 tables chanceuses».
On explique aussi qu'il y a quatre bars dans le casino, sans pour autant mentionner qu'il y est interdit de se faire servir pendant qu'on joue. Dur, dur de faire le party quand tu essaies de jouer aux dés en ne buvant que du café!
Les danseuses dans le palmarès
Bien entendu, un club de danseuses, le Super Contact, fait partie de la liste d'adresses suggérées par le magazine Maxim.
«Comme le nom le suggère, c'est ici que les clients viennent pour combattre la politique fasciste du »pas touche«, qui est en vigueur dans les établissements plus sains tels que le Club Wanda's».
D'autres points d'intérêts montréalais, comme la Biosphère, la basilique Notre-Dame et le Mont-Royal, sont aussi représentés.
«Grimpez vers le point le plus élevé de Montréal pour profiter d'incroyables panoramas. (Vous devez bien faire quelque chose avant que le soleil se couche!)», suggère la légende en parlant du Mont-Royal.
Étonnamment, l'article suggère aussi un terrain de camping, le Koa Montreal-South de Saint-Philippe-de-Laprairie, où planter une tente ou installer un «motorisé » pendant le séjour. Peut-être que les pilotes de NASCAR profiteront de la suggestion, car le site Web d'information aux compétiteurs est très clair: «Les motorisés ne seront pas permis pour cet événement.»
Quand on sait à quel point les pilotes sont attachés à leurs palaces roulants, il risque d'y avoir des grincements de dents... ou bien des clients pour le KOA Montreal-South!
Quelsques suggestions de Maxim
Voici quelques suggestions de choses à faire à Montréal, selon le magazine Maxim qui considère la métropole comme étant la destination de party par excellence en Amérique du Nord.
Globe
«Partagez la grosse assiette de fruits de mer, aussi grosse qu'un enjoliveur (145 $) avec vos potes pendant qu'un DJ fait tourner les platines. Eh, oui, c'est bien De Niro qui est assis à côté de vous.» Surprenant qu'ils ne suggèrent pas plutôt la fameuse poutine du Globe.
Lounge À Gogo
«La clientèle et le personnel le plus hot au nord de Miami Beach - si vous pouvez y entrer.» C'est sans ajouter que la majorité de la faune de Saint-Laurent préférerait justement être à Miami Beach!
Schwartz Delicatessen
«Une assiette costaude de viande fumée au coût de 8,50$ en argent de clown canadien. »Avec le taux de change à moins de 1,05$, disons juste que l'argent US est aussi de plus en plus clownesque!
Le pub Winston Churchill
«Les French femmes de ce bar plaisant meurent d'envie de vous faire subir leur rage anti-américaine à votre hôtel.» Les French femmes sont habituellement rares sur Crescent, mais bon...
Rue Prince (on pense qu'il manque «Arthur» dans l'article...)
«À peu près tous les restaurants sur cette rue historique (sic) vous laissent apporter votre propre bouteille de vino, sans frais de débouchage. Votre toast aura autant de classe.»
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By mtlurb
Le Québec, terre de travail accueillante
Travail. Un programme incite les PME à embaucher et à former des immigrés qualifiés.
Par Emmanuelle LANGLOIS
QUOTIDIEN : lundi 24 septembre 2007
Québec (Canada) de notre correspondante
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Terre d’immigration, le Québec accueille chaque année près de 45 000 immigrants dont la venue est censée mettre un frein au vieillissement de la population, à la pénurie de main d’œuvre et à la dénatalité. Plus de la moitié d’entre eux sont sélectionnés en raison de leur niveau d’études, de leur expérience professionnelle et de leur connaissance des langues officielles : le français et l’anglais. Dès leur arrivé sur le sol québécois, ces nouveaux arrivants doivent partir à la recherche d’un emploi. Un processus qui se révèle souvent long et délicat : le taux de non-emploi des immigrants atteint 12,7 %, contre 7,4 % pour les personnes nées au Canada. Pour contrecarrer cette réalité, le ministère de l’Immigration et des communautés culturelles et celui de l’Emploi et de la solidarité sociale développent des programmes destinés à faciliter l’intégration : cours de langue, programmes d’accueil et d’insertion professionnelle…
Adaptation. L’arme la plus efficace est le Programme d’intégration professionnelle des personnes immigrantes, baptisé Priime. «Les immigrants sont confrontés à la non-reconnaissance de leurs acquis et de leurs compétences, confie Serge Durand, d’Emploi-Québec. Ce qui mène à une déqualification de cette population. Avec le Priime nous favorisons l’obtention d’une première expérience professionnelle au Québec, clé de voûte d’un début de carrière.» Lancé en 2005, le Priime s’adresse aux PME. En prenant en charge 50 % du salaire d’un immigrant pendant six mois, il favorise le recrutement de personnes qui vivent leur première expérience de travail dans leur domaine de compétences. Le Priime paye également pendant trois mois le salaire d’un employé «accompagnateur», chargé d’aider à l’intégration, et subventionne les formations destinées à faciliter l’adaptation du nouvel engagé au contexte de travail nord-américain. Financé grâce aux intérêts générés par le Programme des immigrants investisseurs - lors de leur arrivée sur le sol québécois, ils effectuent un dépôt de garantie d’au moins 250 000 dollars canadiens (177 000 euros) destiné à prouver leur capacité à créer des emplois -, le Priime a reçu une subvention de 5 millions de dollars (3,5 millions d’euros) entre 2006 et 2007, laquelle a permis l’embauche de 900 immigrants.
«Il ne faut pas se leurrer, sans cette politique incitative, ces PME n’auraient pas opté pour l’embauche d’immigrés», soutient Babakar-Pierre Touré, directeur général du Service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail (Soiit). Reste que près de 100 % des participants obtiennent un emploi fixe une fois le temps du Priime écoulé. Michel Ganache, directeur général de Momentum Technologies, firme de consultants en informatique de la région de Québec, en sait quelque chose. Depuis sa création en 2003, son entreprise a embauché 21 immigrants. «Nous avons tenté l’expérience du Priime en 2005 avec deux Mexicains et elle s’est révélée très concluante, tant auprès de notre clientèle qu’au sein de l’entreprise», explique-t-il. Les 7 000 dollars (4 900 euros) qu’il reçoit lorsqu’il offre un poste de six mois à un nouvel arrivant sont à ses yeux l’équivalent d’une prime de risque. «Je prends le risque d’accueillir une personne dont il est difficile de valider la réalité du curriculum vitæ alors le gouvernement me donne un coup de pouce, analyse-t-il. Et, au final, je suis gagnant puisque ce sont des personnes qui ont plusieurs années d’expérience dans leur pays et qui ne nécessitent qu’une mise à niveau et une familiarisation avec le marché québécois.»
«Diversité.» Désormais, 11 communautés - Brésiliens, Péruviens, Béninois, Ghanéens, Algériens, etc. - se côtoient dans les locaux de Momentum à la grande satisfaction du directeur. «Il y a aussi des investissements et une adaptation de notre part puisqu’il faut réussir la cohabitation. Il faut tenir compte de cette diversité lorsque nous organisons des activités sociales ou des sorties familiales et cela amène un défi supplémentaire positif.» Directeurs des ventes, comptables, ingénieurs, analystes et programmeurs informatiques, personnel administratif sont autant de postes qui ont été pourvus au cours de la dernière année. Il n’existe a priori pas de limite au Priime : tous les immigrants sont éligibles. «Le marché du travail fluctue et il est certain que les postes dans les secteurs en pénurie sont plus faciles à trouver, précise toutefois Babakar-Pierre Touré. Actuellement, plus que d’ingénieurs, le Québec est à la recherche de techniciens, de plombiers et de bouchers.»
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By mtlurb
Le Québec a mauvaise presse
Les accommodements raisonnables du Québec galvanisent les médias d'un bout à l'autre du pays.
Archives La Presse
Émilie Côté
La Presse
Les Québécois moins accommodants que les Canadiens envers les communautés ethniques? Les chroniqueurs et les médias des autres provinces ne se gênent pas pour le dire. Et l'écrire. Pourtant, en consultant les statistiques et en dépêchant des journalistes à Toronto, Vancouver et Calgary, La Presse a constaté que si les autres provinces tenaient aussi des commissions sur les accommodements raisonnables, le débat ferait tout autant jaser.
Cette semaine, à Toronto, on apprenait qu'une musulmane, Halima Muse, avait été suspendue par la compagnie Garda. L'agente de sécurité refusait de porter la jupe du nouvel uniforme fourni par son employeur. Elle la jugeait trop courte.
Un peu plus à l'ouest, au Manitoba, un arbitre a empêché une fillette musulmane de participer à une compétition de judo avec son voile.
Au Canada anglais, les frictions entre immigrants et citoyens «de souche» sont loin d'être rares. Depuis la commission Bouchard-Taylor, ce sont pourtant les accommodements raisonnables du Québec qui galvanisent les médias d'un bout à l'autre du pays. Dans un éditorial du National Post, John Moore écrivait il y a trois semaines:
«Le Québec, dans ses spasmes actuels, semble incapable de comprendre que le «raisonnable» de l'«accommodement raisonnable» n'est pas si difficile à définir. Les mutilations génitales, les lapidations sommaires et la religiosité excessive dont les gens de Hérouxville ont tellement peur, c'est exactement ce que les nouveaux arrivants ont cherché à fuir en venant ici.»
John Moore n'est quand même pas allé aussi loin que Jan Wong. L'an dernier, au lendemain de la tragédie de Dawson, la columnist du Globe and Mail établissait un lien entre les tueries survenues au Québec et la non-intégration des immigrants à la société québécoise «pure laine». Le Conseil de presse du Québec a blâmé Mme Wong l'an dernier. Mais au Canada anglais, plusieurs restent convaincus que les Québécois sont plus intolérants que les autres, et surtout, moins ouverts aux demandes des communautés ethniques.
Davantage d'attaques racistes
Neil Edwards, originaire des Caraïbes, a vécu neuf ans à Montréal avant de déménager à Toronto et de devenir directeur de la médiation à la Commission ontarienne des droits de la personne. L'homme - qui ne s'exprime pas au nom de la commission - est catégorique: «Après mes études à Concordia, j'ai réfléchi et j'ai conclu que le Québec, à cause de tout le racisme, présentait des possibilités très minces pour moi et que je devais aller voir ailleurs. Si, en tant que Noir, j'étais resté au Québec, je n'aurais pas pu progresser. Et vous savez quoi? J'ai pris la bonne décision en venant en Ontario.»
Atthar Mahmood, vice-président du Conseil suprême islamique du Canada, est du même avis. «J'ai un ami marocain qui vit à Montréal. Il veut venir s'installer à Calgary car il trouve que lui et sa famille sont trop ciblés. Je connais des gens qui ont du mal à se trouver un emploi au Québec et qui préfèrent venir ici parce qu'il y a moins de discrimination.»
Une étude récente de Statistique Canada révèle qu'on retrouve à Montréal l'écart le plus important entre le taux de chômage des immigrants et celui des Canadiens de naissance. Par contre, les plaintes pour discrimination fondées sur la race, la couleur, le lieu d'origine ou l'ascendance ne sont pas plus fréquentes ici. Qu'on soit au Québec, en Ontario ou au Manitoba, elles représentent environ le quart de toutes les plaintes reçues par les différentes commissions des droits de la personne en 2004-2005.
«Il y a une augmentation des attaques racistes partout au Canada. De Terre-Neuve à la Colombie-Britannique en passant par l'Ontario et l'Alberta», observe pour sa part Ayman Al-Yassini, président de la Fondation canadienne des relations raciales.
Les médias en parlent plus
Selon Jean-François Dumas, président d'Influence Communication, il n'y a pas plus de cas de racisme ou d'intolérance au Québec. Bon an mal an, dit-il, l'organisation B'nai Brith dénombre jusqu'à trois ou quatre fois plus d'incidents antisémites en Ontario qu'au Québec, alors que la population juive y est seulement deux fois plus importante.
Par contre, quand les médias québécois parlent des communautés ethniques, c'est plus souvent de façon négative. Et c'était le cas même avant la controverse de Hérouxville, révèle une analyse réalisée par Influence Communication.
Fait surprenant: les médias ontariens parlent davantage des controverses ethniques qui éclatent au Québec que de celles qui surviennent en Ontario. «Les médias québécois servent d'amplificateurs démesurés aux médias des autres provinces», commente Jean-François Dumas. Au Québec, ajoute-t-il, «nous avons l'habitude de nous auto-flageller, c'est-à-dire de donner de la démesure à nos enjeux de société».
Qu'on parle des fenêtres givrées du YMCA ou des jeunes musulmanes voilées expulsées d'un tournoi de judo, «c'est du bonbon pour les médias», explique-t-il. Pour les médias du Québec comme pour ceux du Rest of Canada (ROC). «Dans une bonne histoire, il faut un méchant, une victime et un enjeu.»
Un impact certain
Bien entendu, la commission Bouchard-Taylor est une tribune publique qui fait beaucoup jaser le ROC. «Ce n'est pas la commission qui choque, c'est le fait que les gens tiennent des propos gratuits», souligne Jack Jedwab, directeur général de l'Association d'études canadiennes.
Daniel Béland est professeur de sociologie à l'Université de Calgary. Il est surpris que Québec ait nommé deux «pure laine» pour diriger la commission. «Il y a une minorité de gens ici qui approuvent cette commission. La fameuse pudeur anglaise fait qu'on n'oserait pas tenir une commission comme celle que vous avez. Mais si on le faisait, je suis sûr qu'on entendrait ici aussi des choses étonnantes et peu édifiantes sur les immigrants.»
Avec la collaboration de Mario Girard et Isabelle Hachey
Pourcentages par province des plaintes de discrimination fondée sur la race, la couleur, le lieu d'origine et l'ascendance
Territoire du Nord-Ouest : 35%
Manitoba : 25%
Québec : 25%
Ontario : 25%
Nouvelle-Écosse : 23%
Nouveau-Brunswick : 20%
Alberta : 15%
Colombie-Britannique : 15%
Yukon : 15%
Sakatchewan : 14%
Terre-Neuve : 2%
Île-du-Prince-Édouard : 1%
Source : Commission des droits de la personne de l'Alberta et la Commission canadienne des droits de la personne 2004-20.
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By mtlurb
Quelques mots sur le 'Québec Bashing'
La phase de consultation publique de la Commission Bouchard-Taylor arrive à son terme. Qu'y a-t-on appris ? Que le Québec est intolérant ? Que les Québécois sont attachés à leur héritage catholique ? Que les immigrants n'ont qu'un rêve : repartir ?
Les moments d'introspection sont généralement coûteux. Le Québec s'est livré à l'un de ces douloureux exercices au cours des consultations publiques de la Commission Bouchard-Taylor. La province a exhibé ses doutes, ses colères avec finalement plus de retenue, en dépit de certains excès, que d'agitation. Qu'est-ce qu'en a retenu la presse étrangère et canadienne anglaise ? Finalement peu de choses.
En France peu d'analyses sur le sujet ont été faites. Plus loin, une dépêche d'agence de presse a suffi. Ou lorsque l'on parle de l'accueil des immigrants au Québec, il est montré comme agréable, comme le fait une Britannique installée à Montréal, Patricia Smith, dans The Daily Telegraph, qui souligne que cette ville "la deuxième plus grande ville francophone au monde après Paris." (J'ai déjà eu l'occasion de souligner certaines difficultés qui existent également, mais la presse internationale présente en général le Québec et le Canada comme des endroits ouverts aux communautés culturelles.) Patricia Smith écrit ainsi que Montréal est une ville "est vibrante, jeune, bilingue - certains sont même trilingues - et arriver ici en ne parlant qu'anglais n'est pas un problème. Même si vous parlez parfaitement français, on remarquera votre accent. Je vis ici depuis quatre ans et les gens me répondent toujours en anglais une fois qu'ils m'ont entendue dire 'Bonjour' [en français dans le texte]."
Le Canada a abondamment parlé de la Commission. Et pas toujours sur un ton élogieux. Difficile pour moi de tirer à distance des conclusions sur les séances de consultation, mais un bref bilan sur le travail de la presse canadienne anglaise est faisable.
Le National Post expose ses craintes que la Commission "n'ait infligé plus de blessures qu'elle n'en a guéries."
"Son impact est catastrophique", affirme Lamine Foura, animateur d'une émission de radio destinée aux immigrants nord-africains. "La communauté musulmane se sent comme si elle avait été lynchée, comme si elle était lapidée devant la Commission."
L'opinion de Lamine Foura n'est pas mon propos. Ce qui m'intéresse c'est plutôt le choix du National Post de répercuter ses mots dans ses pages. "Lyncher" et "lapider" sont des mots forts, imagés sans doute, et s'il y a pu y avoir de l’intolérance voire du racisme, il faut vraiment n'avoir jamais été lynché ou lapidé pour les utiliser dans un tel contexte. Le catastrophisme ambiant fait peut-être des titres accrocheurs, mais s'éloigne de la réalité.
Le Toronto Star dresse un autre bilan, soulignant les "deux solitudes québécoises". "Pendant des mois, les commissaires ont vu parader et ont écouté des Québécois francophones de souche ('old-stock') exprimer leur peur à propos de la survie de la culture francophone, catholique, et s'interroger sur les moyens pour s’assurer que les immigrants adoptent la culture majoritaire. Mais au cours des derniers jours, le ton a changé." Finalement, la Commission arrivait à Montréal.
Soudainement, toute l'intolérance reprochée aux Québécois disparaît, mais faisant apparaître "au moins deux solitudes à l'intérieur de la province, l'une générationnelle et l'autre géographique." En clair, le Québec des régions rejette ou craint l'immigration, tout comme les "plus vieilles générations". L'analyse est un peu rapide.
Certes, une fracture existe entre Montréal et les régions. Mais l'article ne s'arrête que sur l'exception représentée par Montréal et sa banlieue, sans faire de bilan de ce qui a été dit en région. Il cite également le malaise légitime ressenti par certaines communautés face à ce qui a été dit devant la Commission. En fait, il ne montre pas au-delà de deux commentaires comment les Québécois jeunes et urbains sont plus tolérants que les campagnards plus âgés.
L'approximation est pleine de sous-entendus et n'est pas très honnête, même s'il faut reconnaître qu'elle fait partie du journalisme. Un quotidien ne peut pas être exhaustif. Mais montrer le Québec profond comme étant arriéré ? La presse a fait ses choux gras de la xénophobie de certains, qu'il faut condamner, mais en soulignant qu'ils ne forment pas le tout des consultations publiques de la Commission Bouchard-Taylor, loin de là. Ce que tous n'ont pas fait.
Les deux articles passés en revue ne forment pas un tableau complet de la presse canadienne. Ils ont une position moyenne par rapport au contenu éditorial des quotidiens dont ils sont tirés. Et s'ils sont prompts à dégainer, je ne crois pas leurs auteurs foncièrement mal intentionnés envers le Québec. Ils sont moralisateurs à certains égards, de mauvaise foi parfois. Mais exposer ses doutes a un prix, la critique.
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