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18 propositions pour redonner vie à l'édifice Saint-Sulpice

 

Le Devoir

Frédérique Doyon

Édition du mercredi 07 mai 2008

 

Mots clés : bâtiment, Saint-Sulpice, patrimoine, Édifice, Montréal

 

La Centrale pourrait s'arrimer au projet de Bibliothèque-musée des arts vivants

Le milieu culturel ne manque pas d'idées pour donner une nouvelle vocation à l'édifice Saint-Sulpice, rue Saint-Denis à Montréal. Pas moins de 18 projets ont été déposés au ministère de la Culture, à la suite de l'appel d'intérêt lancé en mars dernier pour faire revivre le bâtiment patrimonial.

 

«Nous avons reçu 18 propositions pour l'édifice Saint-Sulpice», a indiqué au Devoir la ministre Christine St-Pierre en marge d'une conférence de presse lundi. Elles «sont présentement sous analyse, a précisé hier la porte-parole du ministère, Valérie Rodrigue. On devrait, d'ici quelques mois [fin juin], annoncer le projet privilégié».

 

En décembre dernier, Mme St-Pierre utilisait son droit de premier acheteur pour récupérer l'édifice mis en vente par l'UQAM, à qui le gouvernement l'avait vendu trois ans plus tôt. Les différents groupes et organismes intéressés à occuper le lieu avaient jusqu'au 18 avril pour soumettre un projet.

 

Parmi les 18 propositions se trouve celle d'une Bibliothèque-musée des arts vivants, développée par la présidente-directrice générale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), institution qui a d'ailleurs succédé à l'ex-Bibliothèque Saint-Sulpice.

 

«Très souvent, le patrimoine des arts de la scène est couplé avec d'importantes collections documentaires, explique Lise Bissonnette. Nous avons une centaine de fonds d'archives de créateurs en arts de la scène du Québec. Ça va du théâtre de variétés à la danse contemporaine en passant par le théâtre de marionnettes et le cirque.»

 

Manuscrits, indications de scène, dessins, photographies, archives personnelles des dramaturges, metteurs en scène, chorégraphes ou compositeurs pourraient ainsi trouver place sur les rayons de l'imposant magasin de livres de l'édifice classé et être exposés et consultés dans la prestigieuse salle de lecture. Ces deux composantes architecturales ne peuvent subir aucune modification en vertu de la protection patrimoniale du lieu.

 

«Notre projet est totalement conforme aux exigences du ministère», explique Mme Bissonnette, qui connaît le bâtiment comme le fond de sa poche. Elle rappelle que le Québec fonde beaucoup son rayonnement international sur ses artistes en arts de la scène et souligne la pertinence de son projet dans le contexte du futur Quartier des spectacles.

 

Partenariat possible

 

«On garderait l'auditorium [qui occupe l'étage en demi-sous-sol] pour la relève», indique la p.-d.g. de BAnQ.

 

Un partenariat encore à définir permettrait au collectif de théâtre La Centrale de s'y établir ou au moins d'y déployer ses activités de diffusion, laissant la création et l'administration à l'enseigne du théâtre Les Deux Mondes, tel que prévu. La Centrale avait d'ailleurs failli élire domicile à Saint-Sulpice en septembre 2007, avant que n'éclate la crise budgétaire de l'UQAM, alors propriétaire de l'édifice.

 

Autre projet déposé au ministère, celui d'une Maison du patrimoine vivant, piloté par la Société pour la promotion de la danse traditionnelle québécoise (SPDTQ). La future entité formerait une sorte de «secrétariat général pour plusieurs organismes en patrimoine, indique Gilles Garant, président de la SPDTQ. On a travaillé sur les fonctions historiques du lieu».

 

À la fois lieu d'accueil, de formation, d'animation, d'archivage, de diffusion et de recherche, cette Maison compterait sur la contribution d'organismes comme la Société du patrimoine d'expression du Québec, le Centre de documentation Marius-Barbeau et la Photothèque québécoise. Le projet a aussi eu l'appui de la Fiducie du chantier d'économie sociale.

 

http://www.ledevoir.com/2008/05/07/188642.html (7/05/2008 6H15)

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  • 8 mois plus tard...
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Membres prolifiques

Ais-je manque quelque chose ou bien est-ce que je me trompe, il me semble qu'on devait nous annoncer il y a un certain temps deja, qui aura la responsabilite de redonner une ame au magnifique edifice de la rue Saint-Denis?

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Ais-je manque quelque chose ou bien est-ce que je me trompe, il me semble qu'on devait nous annoncer il y a un certain temps deja, qui aura la responsabilite de redonner une ame au magnifique edifice de la rue Saint-Denis?

 

Le ministère de la Culture doit être en train d'évaluer quelle serait la meilleure proposition reçue... C'est vrai que l'annonce est longue à venir...

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  • 1 année plus tard...

De la musique contemporaine à la bibliothèque Saint-Sulpice

 

Éric Clément

La Presse

 

La ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, a annoncé ce matin que la bibliothèque Saint-Sulpice, dans le quartier latin de Montréal, aura une nouvelle vocation: l'édifice abritera bientôt une salle de concert pour les organismes montréalais de musiques nouvelles (contemporaine, électronique et improvisée).

 

Cela faisait des années que le milieu des musiques nouvelles était en quête d'une salle de spectacles de 250 à 400 places financée en partie par l'État. De son côté, le ministère étudiait depuis deux ans le devenir de la bibliothèque du 1700, Saint-Denis. La nouvelle est donc à la fois un réconfort pour ceux qui ont à coeur le patrimoine et la revitalisation du centre-ville de la métropole et en même temps une bénédiction pour les amateurs et les concepteurs de musique nouvelle.

 

La ministre avait lancé un appel de propositions en mars 2008 pour trouver une autre vocation à l'ancienne bibliothèque des Sulpiciens. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à l'initiative de son ex-présidente Lise Bissonnette, avait proposé une bibliothèque-musée des arts de la scène. La Cinémathèque québécoise et le Musée du costume et du textile avaient aussi soumis un projet.

 

Le milieu des musiques nouvelles aura finalement eu raison de se regrouper au sein du «Vivier, carrefour des musiques nouvelles» dans le but d'obtenir ce lieu commun auquel il aspirait. Le Vivier comprend 22 organismes tels que la SMCQ, le quatuor Molinari, le Nouvel ensemble moderne (NEM), Bradyworks et l'Ensemble contemporain de Montréal. «On va combler un manque surtout pour les petits groupes, dit la pianiste et chef d'orchestre Lorraine Vaillancourt, qui a fondé le NEM en 1989.

 

Le milieu de la musique contemporaine est extrêmement vivant mais a peu de visibilité, donc c'est super qu'un regroupement comme ça ait réussi à faire bouger les choses. Je n'ai pas vu le dernier plan de la transformation éventuelle. C'est sûr qu'il faudra tenir compte du fait qu'une partie de l'intérieur de l'édifice est patrimoniale.»

 

La ministre devrait préciser aujourd'hui comment les activités du Vivier pourront être compatibles avec le caractère historique de l'édifice, son mobilier de chêne, son escalier monumental en marbre, ses vitraux d'Henri Perdriau et ses boiseries. Une salle de spectacle existe déjà au sous-sol, avec une décoration plus sobre. Construite dans le style architectural Beaux-Arts de 1912 à 1914 par la firme Magloire Huberdeau selon les plans de l'architecte Eugène Payette, la bibliothèque Saint-Sulpice est un monument historique qui a été classé en 1988 en vertu de la Loi sur les biens culturels.

 

Entretenu par la Société immobilière du Québec, l'immeuble a appartenu aux Sulpiciens jusqu'en 1941. Cette année-là, la province l'a acquis pour 741 000 $. La bibliothèque a été vendue à l'UQAM en 2005 pour 2,5 millions. Mais les problèmes financiers de l'université ont entraîné son retour dans l'escarcelle étatique à la fin de 2007 pour... 4,5 millions.

 

Rénovations

 

L'édifice a maintenant besoin de rénovations, pour un coût que le ministère estimait à au moins 5 millions en 2008.

 

L'annonce de la ministre sera donc accueillie avec grand plaisir par Dinu Bumbaru, porte-parole d'Héritage Montréal. «On peut se réjouir qu'il y ait enfin une réponse à cette énigme qui durait depuis si longtemps, a dit M. Bumbaru à La Presse, hier. J'espère que c'est une solution qui aura une certaine pérennité et qui est assez digne pour ce bâtiment. On est bien curieux de voir ce qui s'en vient car l'intérieur est d'une qualité exceptionnelle, notamment la salle où les livres étaient entreposées sur des rayonnages séparés de la salle de consultation.»

 

Même satisfaction exprimée par le directeur général du Partenariat du Quartier des spectacles, Pierre Fortin, qui ne savait pas encore, hier, quel groupe occuperait l'édifice: «Le Partenariat est heureux car cette annonce viendra bonifier l'offre culturelle du Quartier des spectacles, en plus de remettre à l'honneur un lieu d'une telle valeur patrimoniale.»

-Avec la collaboration d'Alain Brunet

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La ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, a confirmé ce vendredi matin la nouvelle parue dans La Presse selon laquelle le Vivier, un collectif regroupant 22 organismes de musiques nouvelles, occupera désormais les locaux de la bibliothèque Saint-Sulpice dans le centre-ville de Montréal.

 

Mme Saint-Pierre a été littéralement ovationnée par les créateurs et responsables de ces organismes, lors de la conférence de presse qui se tenait à 10 h dans l'ancienne bibliothèque des Sulpiciens. Émue aux larmes, tout comme bien du monde dans l'assistance, la ministre était visiblement fière d'être parvenue à éviter à cet édifice patrimonial d'être vendu au secteur privé.

 

 

Elle a rendu hommage à l'ex-ministre Monique Jérôme-Forget qui a, a-t-elle dit, «tout de suite compris» l'importance que la bibliothèque Saint-Sulpice puisse conserver sa vocation d'édifice culturel. Elle a expliqué que le choix du ministère s'est porté sur le Vivier surtout parce qu'il s'agissait du projet «aux coûts les moins élevés» par rapport aux 17 autres propositions de vocation. Le ministère tenait aussi que les lieux soient en permanence ouverts au public.

 

 

 

Le ministère a donc accordé son accord de principe à la mise aux normes et à la rénovation des lieux, ce qui coûtera plus de 5 millions $. Un appartement situé aux étages de l'édifice sera transformé en ateliers d'artistes.

 

 

«Une ère nouvelle vient de s'ouvrir, a dit la présidente du Vivier, Danielle Palardy Roger. Nous avons maintenant pignon sur rue, et quel pigon! Nous représenterons une véritable ruche dont le bourdonnement rayonnera sur la scène internationale.»

 

 

Mme Palardy Roger a dit à La Presse qu'elle espère que les premiers spectacles des organismes de musiques nouvelles (contemporaines, électroniques, etc) seront offerts au public lors de la saison 2012-2013. Le Vivier pourrait organiser quelque 200 spectacles par année. Le Vivier assumera les frais de fonctionnement de l'édifice et l'État prendra en charge tout le reste.

 

 

Isabelle Bozzini, du quatuor Bozzini, membre du Vivier, était ravie de cette nouvelle. «Jusqu'à présent, on devait louer des espaces, aller à la chapelle Saint-Louis ou à celle du Bon Pasteur. C'était compliqué. Et il y a peu de salles de musique de chambre de qualité à Montréal. Là, on aura un lieu de regroupement. C'est très bien.»

 

 

Gérald Tremblay, le maire de Montréal et maire de l'arrondissement de Ville-Marie, où se situe la bibliothèque Saint-Sulpice, n'était pas présent, ni aucun des conseillers municipaux de l'arrondissement. Par contre, le directeur général de la Société de développement du Quartier latin, Claude Rainville, a souhaité réagir à cette nouvelle, comme l'avaient fait, dans La Presse de ce matin, Héritage Montréal et le Partenariat du Quartier des spectacles.

 

 

«La Société de développement du Quartier latin, au nom de sa communauté d'affaires, se réjouit de cette nouvelle confirmant ainsi davantage le positionnement culturel du pôle Est du Quartier des spectacles, a dit M. Rainville. Le Monument Saint-Sulpice est un des joyaux du patrimoine montréalais et du Quartier latin. Nous sommes heureux de voir enfin naître une nouvelle vocation culturelle pour cet édifice et nous en remercions la ministre St Pierre».

 

http://www.cyberpresse.ca/arts/201004/23/01-4273586-le-vivier-a-la-bibliotheque-saint-sulpice.php

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Ça c'est une excellent nouvelle pour le QdS et pour les musiques d'avant-garde. Par contre, je conserve l'idée qu'un lieu construit spécifiquement pour ces musiques, avec ouverture sur la rue et les passants, plus centré au QdS, aurait été encore mieux.

 

Imaginez un édifice en verre, ultra-moderne et configuré de manière à renouveler l'expérience du concert (un peu comme ce que s'apprête à faire la SAT), avec, de la rue, une vue sur l'intérieur, pourquoi pas d'une partie des coulisses, question de rendre les musiciens et artistes "accessibles" au passants et, qui sait, donner le goût à ces derniers d'entrer et d'aller les entendre. Cette musique est parfois ardue, mais elle est essentielle au développement de notre originalité propre et unique en ce XXIe siècle.

 

Quoi qu'il en soit, l'octroi de ce lieu de diffusion au groupe Le Vivier constitue tout de même un excellent pas en avant, et surtout, l'ajout d'une autre salle de spectacle dans le QdS!

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Bonjour,

 

C'est également une bonne nouvelle pour la bibliothèque Saint-Sulpice. Cette utilisation la mettra en valeur. Sa grande salle de lecture reçoit une belle lumière naturelle et est décorée de beaux vitraux. C'est un endroit qui devrait bien convenir pour les présentations que le Vivier offrira.

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Ça c'est une excellent nouvelle pour le QdS et pour les musiques d'avant-garde. Par contre, je conserve l'idée qu'un lieu construit spécifiquement pour ces musiques, avec ouverture sur la rue et les passants, plus centré au QdS, aurait été encore mieux.

 

Imaginez un édifice en verre, ultra-moderne et configuré de manière à renouveler l'expérience du concert (un peu comme ce que s'apprête à faire la SAT), avec, de la rue, une vue sur l'intérieur, pourquoi pas d'une partie des coulisses, question de rendre les musiciens et artistes "accessibles" au passants et, qui sait, donner le goût à ces derniers d'entrer et d'aller les entendre. Cette musique est parfois ardue, mais elle est essentielle au développement de notre originalité propre et unique en ce XXIe siècle.

 

Quoi qu'il en soit, l'octroi de ce lieu de diffusion au groupe Le Vivier constitue tout de même un excellent pas en avant, et surtout, l'ajout d'une autre salle de spectacle dans le QdS!

 

Je suis pas entièrement d’accord avec cela, bien que le QDS soit servir de pôle central pour une grande partie de l’offre de divertissement, ce ne doit pas être un trou noir non plus et quasiment obliger toute nouvelle installation artistique à s’installer la bas.

 

C’est ce qui fait une ville intéressante, d’avoir des lieux de divertissement, des commerces, resto.. un peu partout, tout en ayant une masse critique dans un point central.

 

Dans l’autre thread ou on parle de l’ONF qui songerait peut-être à venir s’installer au QDS, ca c’est une bonne nouvelle, ils partent d’un endroit isolé pour amener non seulement la diffusion, mais également la création au QDS, alors que le vivier, serait en marge du cœur du QDS, tout en étant dans une zone ayant déjà certaines attractions (Théatre St-Denis, Cinéma Quartier Latin, Salle Pierre-Mercure)

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  • 5 années plus tard...

Dans La Presse plus ce matin...

 

http://plus.lapresse.ca/screens/1d18a65b-d15b-47a7-b7fa-844a6259987e%7C_0.html

 

FRANÇOIS CARDINAL

À VENDRE !

FRANÇOIS CARDINAL

LA PRESSE

Vous ne l’avez sans doute pas remarqué, mais le gouvernement a mis en vente le lot 2 161 477 du Cadastre du Québec. C’était dans les appels d’offre de La Presse, samedi dernier. On y annonçait la vente de ce terrain « ayant une superficie de 3150 m2, avec bâtisse dessus construite ».

 

Oui, écrit comme ça. Dans un jargon d’actuaire. Dans un appel d’offres parmi d’autres. Comme s’il s’agissait d’un vulgaire entrepôt de bord d’autoroute.

 

Or on parle ici de… La bibliothèque Saint-Sulpice !

 

Un monument historique classé !

 

Un édifice construit par les sulpiciens à l’issue d’un concours d’architecture !

 

Un chef-d’œuvre de style Beaux-Arts qui aura 100 ans cette année !

 

Ce joyau patrimonial, donc, le gouvernement s’en débarrasse. En douce.

 

***

 

Le gouvernement Couillard rompt finalement la promesse faite par le gouvernement Couillard. Il y a huit mois.

 

La ministre de la Culture, Hélène David, avait déclaré en octobre dernier qu’elle lancerait un appel d’offres pour trouver une vocation culturelle à la bibliothèque de la rue Saint-Denis, située entre Ontario et Maisonneuve.

 

« C’est un lieu et une rue dont il faut s’occuper, disait la ministre. Il y a des projets et des gens qui lèvent la main. »

 

Mais pas d’appel d’offres, finalement. Plutôt une mise en vente, au plus offrant. Sans communiqué, sans annonce, sans excuses.

 

On s’ennuie soudainement des Bachand et Jérôme-Forget, qui n’auraient jamais laissé partir un tel bâtiment…

 

***

 

Dire que la bibliothèque du Quartier latin est patrimoniale est un euphémisme. Elle est classée, protégée, oui. Mais elle est plus que ça. Elle est un des importants vecteurs de l’affirmation nationale du Québec, selon Lise Bissonnette.

 

Voilà pourquoi l’ancienne PDG de Bibliothèque et Archives nationales du Québec était choquée, hier, quand je l’ai appelée pour connaître sa réaction à la mise en vente de ce bâtiment. Un bâtiment culturel dont elle avait eu l’assurance qu’il serait conservé comme tel, il y a 17 ans.

 

« L’histoire du Québec est contenue dans cette bibliothèque, fait-elle remarquer. Elle a été un véritable symbole des tensions entre l’Église et les laïcs lors de sa construction en 1915 par les sulpiciens. Elle a aussi joué un important rôle dans l’affirmation nationale du Québec, au moment où le premier ministre de la Culture, Émile Lapalme, jetait les bases d’une Bibliothèque nationale dans les années 60. »

 

Un geste très fort à l’époque, donc, qui demeure unique au pays. « Et le ministère de la Culture se résout à vendre le bâtiment pour des raisons principalement financières. C’est insensé… »

 

La grande histoire de cette bibliothèque est impressionnante, donc. Mais la petite histoire, celle des 15 dernières années, un peu moins.

 

Lorsque le premier ministre Lucien Bouchard a décidé de créer la Grande Bibliothèque et de lui donner le mandat de diffusion des collections peu accessibles de la bibliothèque Saint-Sulpice, il avait acquiescé au désir de Lise Bissonnette de maintenir le bâtiment dans le giron de la future société d’État.

 

« Il m’a alors donné son accord général pour que cette bibliothèque soit conservée et requalifiée, raconte-t-elle. Un comité devait se pencher sur la question, mais il n’a jamais été créé. Puis l’UQAM s’en est portée acquéreur, avec les suites que l’on sait, les déboires financiers et l’abandon de la bibliothèque. L’Université voulait alors la vendre à une compagnie à numéro ! Mais heureusement, la ministre Jérôme-Forget l’a rachetée. »

 

Il y a eu ensuite un appel d’intentions, en 2008, sous Christine St-Pierre. Un appel qui n’a jamais eu de suite, malgré un projet intéressant de bibliothèque-musée des arts vivants soumis par Mme Bissonnette.

 

Puis sans crier gare, en 2010, le gouvernement Charest annonçait que Le Vivier s’installerait dans la bâtisse, qui deviendrait ainsi un carrefour de musique contemporaine… un projet qui a finalement vu le jour ailleurs.

 

Si bien que la magnifique bibliothèque est vide depuis 2004. Vide et abandonnée.

 

***

 

Aujourd’hui, après une courte recherche, sans même avoir lancé d’appel d’offres, la ministre David soutient qu’elle n’a pas trouvé de « projet viable ». Et donc, que sa priorité n’est plus de conserver la vocation culturelle du lieu, mais de lui trouver un occupant.

 

N’importe quel occupant avec n’importe quelle vocation, pourvu qu’il respecte le classement.

 

Une telle décision pourrait se défendre s’il s’agissait d’un bâtiment parmi d’autres. Mais de grâce, pas de la bibliothèque Saint-Sulpice ! En regard de son histoire, mais aussi de son architecture, de sa décoration, de son mobilier exceptionnels.

 

L’extérieur du bâtiment manque d’amour, oui. Mais ça n’empêche pas ses vitraux d’être magnifiques, son intérieur d’être riche de boiseries de chêne et ses murs d’être recouverts de belles pierres.

 

Et le ministère de la Culture s’en débarrasse, sans aucune obligation quant à sa vocation. Alors que sa responsabilité, clairement, l’oblige à trouver une nouvelle fonction à cet édifice, quand bien même cela lui coûterait des sous.

 

Bien beau la « rigueur budgétaire », mais la mémoire ne devrait pas en faire les frais.

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L’édifice Saint-Sulpice est à vendre

 

22 mai 2015 08h52|Le Devoir| Actualités en société

 

Dessiné par l’architecte Eugène Payette et construit en 1915 à l’instigation des prêtres sulpiciens, l’édifice de style beaux-arts a toujours joué un rôle culturel au coeur de la vie intellectuelle francophone.

Photo: Jacques Grenier Archives Le Devoir

 

Dessiné par l’architecte Eugène Payette et construit en 1915 à l’instigation des prêtres sulpiciens, l’édifice de style beaux-arts a toujours joué un rôle culturel au coeur de la vie intellectuelle francophone.

Lire aussi:

 

La bibliothèque Saint-Sulpice bazardée?

La bibliothèque Saint-Sulpice est à vendre. Un appel d'offres a été lancé il y a quelques jours afin de trouver preneur pour cet édifice centenaire de la rue Saint-Denis, à Montréal.

 

Des projets pour trouver une nouvelle vocation à l’édifice avaient été mis de l’avant depuis que l’État en a fait l’acquisition, en 2007, mais aucun n’a abouti.

 

Parmi les obstacles invoqués par Québec à l'époque: la question des coûts d’entretien de l’édifice, une fois des rénovations réalisées.

 

Dessiné par l’architecte Eugène Payette et construit en 1915 à l’instigation des prêtres sulpiciens, l’édifice de style beaux-arts a toujours joué un rôle culturel au coeur de la vie intellectuelle francophone.

 

Après la bibliothèque sulpicienne, la Bibliothèque nationale du Québec y a logé jusqu’à son déménagement rue Berri, en 2005. Québec cède alors la bâtisse pour 2,5 millions de dollars à l’Université du Québec à Montréal, qui la remet en vente deux ans plus tard. Coupant l’herbe sous le pied des promoteurs immobiliers, la ministre de la Culture sous l’ancien gouvernement libéral, Christine St-Pierre, exerce son droit de préemption, réintégrant l’édifice dans le giron public pour 4,5 millions.

 

 

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