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Dubaï fait ressurgir le spectre des faillites d'États

Agence France-Presse 27 novembre 2009 Actualités économiques

 

 

Dubai World, le moteur financier de l’Émirat, a prié mercredi ses créditeurs de lui laisser au moins jusqu’au mois de mai pour rembourser ses 60 milliards $US de dettes.

Paris — Les risques de faillite de l'Émirat de Dubaï ravivent les inquiétudes sur la santé financière de certains pays, notamment d'Europe de l'Est, écrasés par l'endettement public et affaiblis par la récession mondiale.

 

Dubai World, le moteur financier de l'Émirat, a prié mercredi ses créditeurs de lui laisser au moins jusqu'au mois de mai pour rembourser ses 60 milliards $US de dettes. Le gros de cette somme a été emprunté par sa branche immobilière Nakheel, qui développe des projets tels que l'île en forme de palmier dans le Golfe. En annonçant son souhait de différer le remboursement d'une partie de sa dette, le petit Émirat du Golfe a affolé les marchés qui redoutent une seule et même chose: le défaut de paiement, autrement dit la reconnaissance par un pays qu'il n'honorera pas ses engagements vis-à-vis de ses créanciers.

 

La banqueroute d'un État n'est pas chose courante. La dernière en date remonte à 2001 lorsque l'Argentine a fait défaut sur sa dette publique externe, créant de graves troubles sociaux et ouvrant une crise dont le pays peine encore à se relever.

 

Mais avec la récession, ce scénario noir revient en force. Contraints de secourir les contribuables et les banques, les États ont massivement emprunté auprès des marchés pour financer leurs déficits. Selon l'agence Moody's, la dette publique mondiale aura bondi de 45 % entre 2007 et 2010.

 

 

En première ligne

 

Les pays de l'Est sont en première ligne. Après la chute de l'URSS, les capitaux étrangers y ont afflué en masse avant de se retirer au moment de la crise, laissant des économies exsangues. Aujourd'hui, les pays baltes, la Roumanie ou l'Ukraine, par ailleurs en butte à l'instabilité politique, figurent parmi les pays «les plus à risque», selon Juan Carlos Rodado, économiste à Natixis.

 

Ces pays sont-ils condamnés à la faillite? Jusqu'à présent, le Fonds monétaire international (FMI), dont les ressources ont gonflé à la faveur de la crise, a joué les pompiers — et banquiers — de service. «Mais maintenant que le gros de la crise est passé, le FMI pourrait changer sa politique», le risque de contagion étant pour le moment écarté, estime Agnès Bénassy-Quéré, du Centre d'études prospectives et d'informations internationales .

 

L'inflexion semble amorcée. Le Fonds a récemment reporté le versement d'une partie de son aide à la Roumanie en raison de l'instabilité politique, et à l'Ukraine, sanctionnée pour ne pas avoir mis en oeuvre les coupes budgétaires réclamées.

 

Les inquiétudes ne se limitent pas aux pays émergents. Fleuron de la finance et, à ce titre, durement frappée par la récession, l'Islande a dû recourir à un prêt du FMI pour échapper à la faillite. La zone euro n'est pas épargnée. Il y a quelques mois, l'agence Standard and Poor's, qui évalue la capacité d'un emprunteur à rembourser ses dettes, a dégradé la note de l'Espagne et de l'Irlande, en raison du niveau de leurs déficits. La Grèce suscite également des interrogations. Selon l'OCDE, son économie continuera à se contracter en 2010 et sa dette publique atteindra 111,8 % de son PIB.

 

«Il y a des questions sur la solvabilité mais le risque d'une faillite d'un pays développé est extrêmement faible notamment en zone euro», relativise Isabelle Job, du Crédit Agricole. «On voit mal la Commission refuser d'apporter son aide à un pays membre», ajoute-t-elle.

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Membres prolifiques

Le pire s'avance à pas de loup

le 1 décembre 2009 8h52 | par Jacques Attali

 

 

 

Quand, enfin, se rendra-t-on compte que le discours de bien des gouvernants, depuis des mois, sur le retour de la croissance, l’efficacité du G20 et la fin de la crise ne sont que des mascarades ? Non seulement rien n’est réglé, non seulement aucune mesure réellement sérieuse n’a été prise, mais encore la gestion de la crise n’a fait, jusqu’à présent, que grossir l’avalanche qui déboulera sur les générations suivantes.

D’abord les faits : la croissance, dans nos pays, ne repart pas et le chômage, considérable, réduit la capacité des gens à consommer et à rembourser leurs crédits. En France, 4, 7 millions sont en situation de ne pas avoir autant d’heures de travail qu’ils souhaiteraient, ou de ne pas en avoir du tout. Aux Etats-Unis, ils sont 17,5% dans ce cas, et ceux qui travaillent ne sont occupés en moyenne que 33 heures par semaine. La durée du chômage s’allonge partout. Le commerce mondial se contracte. La baisse des prix mondiaux et celles du dollar et du yuan fabrique du chômage et pousse encore plus les consommateurs à rechercher les produits à bas prix, ce qui détruit plus encore d’emplois.

Les banques, dont on a dit qu’elles étaient sorties d’affaire, ne pourront pas financer les investissements nécessaires à la reprise : beaucoup des plus grandes, des Etats-Unis à la Chine, en passant par l’Europe, manquent dramatiquement de fonds propres, au point que Jean-Claude Trichet leur a demandé de ne pas distribuer de dividendes. De plus, les gouvernements des pays industrialisés doivent trouver cette année et l’an prochain 12 Trillions de dollars pour financer leurs déficits ; leur dette dépassera bientôt 80% du PIB mondial, ce qui conduira les consommateurs à épargner plus encore pour se préparer à une inévitable hausse des impôts. De plus, les bons du trésor ne seront plus considérés comme des placements surs pour les banques ou les compagnies d’assurance, mettant en cause les retraites complémentaires ou par capitalisation. Enfin, les risques pris, sans transparence, par les banques centrales, sont vertigineux ; et les fonds souverains sont gravement touchés, comme le montre ce qui joue à Dubaï.

Les risques qui en découlent sont pires encore: Menacent à la fois l’interruption de services publics, les faillites de banques, d’entreprises et de nations, la ruine des salariés et des épargnants, en un jeu de domino conduisant à une spirale dépressive, suivi d’un rebond inflationniste. Et même si la reprise se consolidait, contre toute raison, tous les précédents historiques montrent que l’emploi ne retrouvera pas son niveau d’avant la crise avant au moins deux ans.

On ne peut se contenter d’accepter ces menaces sans réagir, ni laisser l’espérance d’une minuscule croissance artificielle reporter sur l’avenir des difficultés de plus en plus grandes. Il faut d’urgence engager les reformes de structure, au moins en France, permettant de retrouver les chemins d’une croissance forte. C’est parfaitement possible. Encore faudrait-il avoir le courage de la vérité, seule justification de l’effort, seul préalable au succès.

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:relieved: Dubaï est et n'est pas en même temps représentatif de ce qui se passe vraiment dans le monde actuellement, mais est plutôt un symptôme de dérapage économique basé sur une croissance immobilière gratuite et sans réel besoin. Tout cela planifiée comme s'il ne pouvait y avoir de fin.

 

C'est comme si on avait invité tous les nantis de la terre a participer à un gros party et que finalement on avait manqué d'alcool avant la fin. Dubaï n'a jamais répondu à aucun véritable besoin sinon l'égo de quelques sultans richissimes qui profitaient d'une bulle spéculative que l'on repoussait le plus possible en avant en vendant du rêve presqu'inaccessible et dangereusement fragile.

 

Ils se sont d'ailleurs en grande partie enrichis par le travail esclavagiste des plus pauvres de la terre qu'on a scandaleusement exploités en les séquestrant pour du travail sous-rémunéré, qui ont été sous alimentés et logés dans une grande promiscuité, dans des conditions insalubres, qu'ils devaient payer à même leur maigres revenus et constamment sous la menace d'expulsion sans compensation.

 

Leur passeport leur était retiré, ne profitaient d'aucune protection ni assurance, travaillaient sous des chaleurs insupportables, dans des conditions élémentaires. Et qui en plus étaient privés de liberté de mouvement dans le pays, de tout droit, représentation ou reconnaissance syndicale quelconque.

 

Ils sont des centaines de milliers sinon plus d'un million a avoir subi ces abus inhumains depuis quelques décennies, plusieurs y ont laissé leur peau, et tous ont perdu des sommes considérables en manque à gagner ou tout simplement en salaires impayés promis sous de fausses représentations.

 

Dubaï est vraiment le superlatif de l'injustice flagrante et délibérée, le plus grand gaspillage de ressources et d'énergie connu, un désastre écologique majeur et une perte colossale sur le plan financier basé sur une spéculation véreuse soutenue et encouragée par l'Etat.

 

En tout cela elle n'est pas représentative de la crise actuelle mais est plutôt un symbole extrême de ce qui pourrait arriver à une plus grande échelle si on ne met pas véritablement de l'ordre dans l'économie mondiale. Car ici les sultans se sont les grandes multinationales, des quasi-gouvernements sans véritables attaches nationales.

 

C'est donc davantage le relâchement des valeurs et la cupidité devenue généralisée qui menacent l'économie mondiale. Et personne n'a vraiment le pouvoir de changer quelque chose tellement le problème est profond, complexe et omniprésent dans la majorité des économies nationales.

 

La grande différence avec le cas Dubaï est que le monde est assis sur une capacité de production, des ressources, la liberté, l'information, une population active qui participe réellement à l'économie et une volonté politique de s'en sortir.

 

Reste à voir maintenant si cette volonté à le véritable pouvoir pour agir efficacement, en contrôlant les capitaux dans un esprit de concertation internationale puisqu'avec la mondialisation toutes les économies sont devenues interdépendantes.

 

Force est d'admettre que nous avons créé un monstre au nombre infini de têtes qui chacune menace l'équilibre de l'ensemble. Il faudra alors beaucoup de temps pour dompter la bête et le succès est loin d'être assuré. D'un côté on continue à nourrir la bête en espérant calmer son appétit insatiable. Et ce sont maintenant les générations futures qu'on lui sert en pâture par un endettement démesuré qui risque d'appauvrir tout le monde avec les conséquences sociales désastreuses qu'on ose à peine imaginer.

 

Dubaï n'a pas créé la crise et la crise n'a pas créé Dubaï. Ce sont plutôt deux mondes d'échelles différentes qui ont évolué en parallèle mais dans le même espace-temps, dont le plus petit, telle une tumeur maligne, annonce la maladie.

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:relieved: Dubaï est et n'est pas en même temps représentatif de ce qui se passe vraiment dans le monde actuellement, mais est plutôt un symptôme de dérapage économique basé sur une croissance immobilière gratuite et sans réel besoin. Tout cela planifiée comme s'il ne pouvait y avoir de fin.

 

C'est comme si on avait invité tous les nantis de la terre a participer à un gros party et que finalement on avait manqué d'alcool avant la fin. Dubaï n'a jamais répondu à aucun véritable besoin sinon l'égo de quelques sultans richissimes qui profitaient d'une bulle spéculative que l'on repoussait le plus possible en avant en vendant du rêve presqu'inaccessible et dangereusement fragile.

 

Ils se sont d'ailleurs en grande partie enrichis par le travail esclavagiste des plus pauvres de la terre qu'on a scandaleusement exploités en les séquestrant pour du travail sous-rémunéré, qui ont été sous alimentés et logés dans une grande promiscuité, dans des conditions insalubres, qu'ils devaient payer à même leur maigres revenus et constamment sous la menace d'expulsion sans compensation.

 

Leur passeport leur était retiré, ne profitaient d'aucune protection ni assurance, travaillaient sous des chaleurs insupportables, dans des conditions élémentaires. Et qui en plus étaient privés de liberté de mouvement dans le pays, de tout droit, représentation ou reconnaissance syndicale quelconque.

 

Ils sont des centaines de milliers sinon plus d'un million a avoir subi ces abus inhumains depuis quelques décennies, plusieurs y ont laissé leur peau, et tous ont perdu des sommes considérables en manque à gagner ou tout simplement en salaires impayés promis sous de fausses représentations.

 

Dubaï est vraiment le superlatif de l'injustice flagrante et délibérée, le plus grand gaspillage de ressources et d'énergie connu, un désastre écologique majeur et une perte colossale sur le plan financier basé sur une spéculation véreuse soutenue et encouragée par l'Etat.

 

En tout cela elle n'est pas représentative de la crise actuelle mais est plutôt un symbole extrême de ce qui pourrait arriver à une plus grande échelle si on ne met pas véritablement de l'ordre dans l'économie mondiale. Car ici les sultans se sont les grandes multinationales, des quasi-gouvernements sans véritables attaches nationales.

 

C'est donc davantage le relâchement des valeurs et la cupidité devenue généralisée qui menacent l'économie mondiale. Et personne n'a vraiment le pouvoir de changer quelque chose tellement le problème est profond, complexe et omniprésent dans la majorité des économies nationales.

 

La grande différence avec le cas Dubaï est que le monde est assis sur une capacité de production, des ressources, la liberté, l'information, une population active qui participe réellement à l'économie et une volonté politique de s'en sortir.

 

Reste à voir maintenant si cette volonté à le véritable pouvoir pour agir efficacement, en contrôlant les capitaux dans un esprit de concertation internationale puisqu'avec la mondialisation toutes les économies sont devenues interdépendantes.

 

Force est d'admettre que nous avons créé un monstre au nombre infini de têtes qui chacune menace l'équilibre de l'ensemble. Il faudra alors beaucoup de temps pour dompter la bête et le succès est loin d'être assuré. D'un côté on continue à nourrir la bête en espérant calmer son appétit insatiable. Et ce sont maintenant les générations futures qu'on lui sert en pâture par un endettement démesuré qui risque d'appauvrir tout le monde avec les conséquences sociales désastreuses qu'on ose à peine imaginer.

 

Dubaï n'a pas créé la crise et la crise n'a pas créé Dubaï. Ce sont plutôt deux mondes d'échelles différentes qui ont évolué en parallèle mais dans le même espace-temps, dont le plus petit, telle une tumeur maligne, annonce la maladie.

 

:applause:

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:) Pour répondre aux deux derniers "posts", je vous remercie messieurs d'exprimer votre appréciation de mon texte sur Dubaï. J'ai beaucoup lu et vu toutes sortes de documents sur cette aberration qu'est Dubaï, particulièrement sur tous les abus scandaleux proférés au nom d'un pseudo "progrès".

 

Dubaï est une arnaque colossale du genre pyramidale qui a toujours besoin de nouveaux investisseurs pour continuer à avancer, en récompensant les investisseurs plus anciens. Cela nous rappelle certains scandales locaux du genre Norbourg ou Earl Jones mais avec une dimension supplémentaire: l'exploitation honteuse des plus démunis de la Terre par une sorte de néo-esclavagisme pour construire ces inutiles et extravagants "châteaux de sables".

 

Et le plus grave dans tout cela est que l'instigateur de tout cela est un gouvernement souverain qui n'a de compte à rendre à personne, sinon les banques complices qui ont encouragé ce "viol" collectif.

 

Je suis généralement très tolérant vis à vis de certains dérapages économiques ou politiques en me disant que les gens corrigeront leur tir avec le temps. De plus je déteste l'exagération, les demies-vérités et le fanatisme de tout acabit.

 

Mais dans le cas qui nous intéresse, les dommages collatéraux autant écologiques que sociaux sont si graves que ne vois pas comment ils pourraient réparer un jour cette injustice immorale. Injustice que j'associerais à quelque chose qui ressemble de plus en plus à un crime contre l'humanité proféré en "douceur", insidieusement et sans violence apparente.

 

Tout est gigantesque et démesuré à Dubaï. Comme si les riches avaient tous les droits au nom du profit abusif et de la cupidité la plus abjecte. C'est l'anti Copenhage concentré dans un petit état, qui incarne, sans exception, tous les comportements irresponsables d'une société égocentriste et sans conscience.

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TU as entièrement raison acpnc. Totalement raison...par contre, je ne fais que penser à Calgary au début des années 80.... Avec ses tours vides, ou bien à Vegas à quelques reprises pendant son histoire. Ce sont des villes de Boom et de bust. J'ai l'impression que Dubai fait maintenant partie de cette catégorie de ville.

 

Oui, quand les choses vont mal, ça va mal dans ces villes, mais quand les choses vont bien, ça va encore mieux.

 

Dans 10 ans, Dubai sera de retour dans un niveau de prospérité ridicule, et le cycle se répétera surement! Reste que ces villes finissent toujours par grossir avec les décennies...plus que les villes "stables"!

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