ville-marie Le Carré Saint-Laurent / Le Central - 10,20 étages

[Hildephonse]

Le 2019-05-10 à 08:52, acpnc a dit :

 

Les goûts ça ne se discutent pas. Avec tout mon respect il est cependant un peu tard pour répéter une énième fois le même commentaire, sachant très bien que la façade sur St-Laurent est là pour rester. Même moi je ne suis pas fan de cette devanture, mais il faut bien être réaliste et cesser de critiquer inutilement. Je me console alors en pensant que cette façade sera ouverte sur la rue, contribuant grandement à son animation. 

La question ici n'est pas l'animation ajoutée à la rue. Cela dépend des locataires du lieu et non des concepteurs, et n'importe quel projet ne pouvait que renforcer l'animation. 
La question est l'harmonisation architecturale avec la rue et le respect de son caractère historique. Là, c'est un flop !  Ce qui me désole en particulier, c'est la destruction de l'immeuble à l'angle de la rue Sainte-Catherine et son non-remplacement par un immeuble qui aurait été un marqueur historique.

[acpnc]

 

il y a une heure, Hildephonse a dit :

La question ici n'est pas l'animation ajoutée à la rue. Cela dépend des locataires du lieu et non des concepteurs, et n'importe quel projet ne pouvait que renforcer l'animation. 
La question est l'harmonisation architecturale avec la rue et le respect de son caractère historique. Là, c'est un flop !  Ce qui me désole en particulier, c'est la destruction de l'immeuble à l'angle de la rue Sainte-Catherine et son non-remplacement par un immeuble qui aurait été un marqueur historique.

Dans un monde idéal on aurait sauvé non seulement l'immeuble du coin de rue, mais aussi toutes les pierres des anciennes façades sur St-Laurent. Malheureusement tout cela demande de la planification et une logistique appropriée. Cependant comme l'issue du projet a été longtemps incertaine, on ne se surprendra pas du résultat final.

Autant on voudrait préserver les immeubles anciens, on fait face aujourd'hui aux mêmes problèmes du passé qui ont eu raison de tant de beaux bâtiments montréalais. En bout de ligne c'est toujours la même logique d'affaires qu'importe l'époque et des budgets souvent limités pas les bailleurs de fonds.

Tristement, même parfois les édifices classés n'échappent pas aux démolisseurs. On en a un autre exemple sur l'avenue de l'Esplanade sur le Plateau. https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201905/22/01-5227192-effondrement-dun-immeuble-patrimonial-un-cas-extreme-de-negligence.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_grand-montreal_4233637_section_POS4

C'est le problème des villes qui ont de l'histoire, déchirée entre la transformation et la récupération.  En fait chaque construction porte les stigmates de son passé, ici le mauvais entretien par le propriétaire aura eu raison d'une longue négligence. Mais il y a tellement d'autres motifs, presqu'autant qu'il y a de propriétaires et quand c'est une entreprise c'est souvent pire. 

Finalement la Ville n'a pas le pouvoir d'imposer ses choix si le détenteur respecte le zonage et que l'édifice n'est pas classé. Ce qui me fait dire que l'on pourrait discuter très longtemps sur le sujet sans pour autant n'y rien changer. Héritage-Montréal fait du bon travail, mais ils ne peuvent pas être de tous les combats, surtout quand on pense aux nombreuses années d'efforts souvent dépensées pour un seul immeuble.

[yarabundi]

Bizarrement je suis autant et totalement en accord avec Rocco (et évidemment avec Mme Massicotte) pour le Carré Saint-Laurent que je suis en désaccord avec acpnc.  Pour une fois Rocco nous a pondu une réponse étoffée qui n'est pas seulement un coup de gueule.

[santana99]

Il y a 4 heures, Rocco a dit :

Marie Massicotte a entièrement raison. Ce qui ressort maintenant de cette banalité est justement ce qu'on voulait cacher, le Cléopatre! On se surprend à être soulagé qu'il ai été conservé. Et le façadisme est désastreux avec les fenêtres bouchées et carrés de verre percés de façon aléatoire. Les pousseux d'arc-en-ciels ou de rose bonbon où tout est beau quand c'est neuf voudrons vous faire croire que c'est majestueux, mais c'est grotesque. L'angle de biais qui n'est même pas aligné avec le Monument National est tout bonnement un vulgaire ajout dans le but raté de faire original. Et ne me parlez pas des portes de garage au rez-de-chaussé. Un Fail total. Si je pouvais rencontrer Marie Massicotte, je lui ferais un high-five et lui offrirait une bière afin d'oublier pendant 30 minutes cet ajout malheureux au paysage Montréalais. L'accouchement a été pénible et le résultat l'est tout autant.

Je suis désolé, mais le résultat est un désastre complet. Tout ça a l'air plaqué, les fenêtres bouchées, une très mauvaises idée, les fenêtres semées au petit bonheur la chance..., les portes de garage digne d'un bar pseudo branché d'HoMa. Je suis catastrophé.

Cette fausse bonne idée transforme cette portion de St-Laurent en un faux décor de cinéma pour des films de série Z. 

C'est laid, c'est banal, et sur le plan architectural c'est un geste non signifiant, c'est-à-dire insignifiant.

 

[vincenzo]

1 hour ago, santana99 said:

Je suis désolé, mais le résultat est un désastre complet. Tout ça a l'air plaqué, les fenêtres bouchées, une très mauvaises idée, les fenêtres semées au petit bonheur la chance..., les portes de garage digne d'un bar pseudo branché d'HoMa. Je suis catastrophé.

Cette fausse bonne idée transforme cette portion de St-Laurent en un faux décor de cinéma pour des films de série Z. 

C'est laid, c'est banal, et sur le plan architectural c'est un geste non signifiant, c'est-à-dire insignifiant.

 

To hide the fake facades, an option could be to cover it all with Neon signs and lights.

[steve]

They should do murals of Michel Tremblay’s characters in the windows that are filled with stone

[acpnc]

Il y a 20 heures, yarabundi a dit :

Bizarrement je suis autant et totalement en accord avec Rocco (et évidemment avec Mme Massicotte) pour le Carré Saint-Laurent que je suis en désaccord avec acpnc.  Pour une fois Rocco nous a pondu une réponse étoffée qui n'est pas seulement un coup de gueule.

Le texte de Marie Massicote est non seulement un point de vue que je respecte mais que j'approuve aussi dans l'essentiel de ses propos. Mon intervention n'est donc pas opposée à ses idées, loin de là. Je voulais seulement mettre en évidence la démarche laborieuse et remplie d'embûches qu'a dû traverser SDA depuis le tout début du projet en 2008. Bien sûr l'entreprise a une part de responsabilités dans cette saga, ce qui ne l'a pas empêcher cependant d'avancer obstinément. Ici beaucoup d'entrepreneurs auraient lâché la serviette bien avant.

Mon constat: sans la détermination de Yaccarini, le Carré St-Laurent serait probablement encore un espace vide qui n'intéressait personne et qui végétait depuis des décennies. C'est sûr qu'on est loin du chef-d'oeuvre, il faudrait être aveugle pour dire le contraire. Ce que l'on a est un compromis sans éclat et décevant, j'en conviens, mais qui je l'espère pourra peut-être être bonifié avec le temps.

Je suis passé devant lors de ma dernière visite au printemps, moi aussi j'ai vu le Cléopâtra ressortir du lot, parce que justement c'est le seul survivant d'un bel alignement de façades, qui a malheureusement disparu à tout jamais. Pour essayer de corriger, on a introduit malhabilement certains vestiges qui donnent un résultat médiocre et qui témoigne d'un budget devenu incertain à cette phase du projet. C'est-à-dire avant les ententes signées avec le gouvernement provincial et la Ville.

Qu'on ne se méprenne pas, je n'essaie pas d'excuser le promoteur, j'essaie seulement de comprendre la dynamique qui a conduit à cet aboutissement.

Je retiens notamment cet extrait de Marie Massicotte qui résume bien toute la problématique qui en a résulté: Ironiquement, ce qui s’avère le plus intéressant dans ce curieux projet est la vérité qu’incarne, en courageux résistant, le bâtiment abritant le Café Cléopâtre. Dans ce contexte de verre et de métal, ce bâtiment apparaît comme un bijou précieux enserré dans un écrin d’insignifiance. La richesse matérielle de la pierre grise de Montréal, une pierre qui était la marque de cette rue emblématique, saute d’un coup aux yeux.

Je termine en disant que tout le monde aura je l'espère appris de cette difficile expérience. Il faut réaliser que le monde de la construction est une des industries parmi les plus difficiles à maitriser. Parce qu'elle concentre parfois toutes sortes d'intérêts divergents et que plus un projet est gros, plus le défi sera complexe.

SDA https://sda-angus.com/fr/equipe/yaccarini/était une jeune entreprise d'économie sociale fondée en 1995 avec des fonds restreints et beaucoup d'ambition. Elle s'est lancée en 2008 sur un site ingrat qui n'intéressait personne et a tout de même mené à bien un projet d'envergure au centre-ville. Elle continue aujourd'hui avec succès sur sa lancée au Technopole Angus qui est en passe de devenir un des beaux exemples de réussite urbaine.

Morale de cette histoire: l'enfer est souvent pavé de bonnes intentions

[Archi Mtl]

[IluvMTL]

C bizarre. Évidemment c'est le projet qu'on doit haïr, mais je ne ressens pas du tout cette émotion quand je passe à côté. Le projet ne me dérange pas du tout. Au contraire, ce qui je sens c'est l'activité qui va circuler autour une fois les kiosques installés et les portes de garage ouvertes à la rue et le Musée au 2e. C'est cela qui prime pour moi. Ça sera une façon de recréer l'atmosphère de la Main v2019. Un projet de renaissance ouvert à la ville comme nulle autre avant. Je sens que ça va être un 'hive of activity' comme un marché à l'Athéné. Les marchés publics ne sont pas toujours les bâtiments les 'plus esthétiques'(pensez Marché Jean-Talon ou St-Lawrence Market à Toronto) alors pour moi, c'est beaucoup plus que les façades, c'est le monde qui va entrer/sortir avec une clientèle changeante selon les heures/périodes. Et si ce projet réussit d'être aussi populaire que j'envisage, c'est cela la vraie preuve de sa réussite.

[KOOL]

il y a une heure, Archi Mtl a dit :

Perso je dis bravo au «Café Cléopâtre» (whatever that means) d'avoir résisté. Non seulement leur façade est bien plus belle que les reproductions environnantes «modernes je rappelle le passé de façon abstraite... et très laitte» mais en plus ce commerce reste un souvenir vivant de ce qu'était le Red Light District et dont le présent affichage date visiblement d'un peu plus tard vers la fin des années 70', c'est quoi une «stripteaseuse disco» ?. Yara, Rocco ou acpnc pourraient peut-être nous dire plus sur cette  belle époque montréalaise . 😉