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Montréal Art déco

 

Jean-Christophe Laurence

La Presse

Publié le 20 mai 2009 à 07h44 | Mis à jour le 20 mai 2009 à 07h52

 

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Le cinéma Snowdon, boulevard Décarie.

Photo fournie par Art Déco Montréal

 

Bien peu de gens le savent, mais Montréal compte parmi les plus importantes villes d'architecture Art déco de la planète. Le problème, c'est que ce patrimoine bâti est trop souvent négligé, quand il n'est pas carrément démoli, comme ce fut le cas l'an dernier du mythique Ben's Delicatessen.

 

C'est un peu, beaucoup dans l'espoir de sensibiliser nos élus à cette richesse mal exploitée, que Sandra et Colin Cohen-Rose, fondateurs de l'organisme Art déco Montréal, ont décidé d'accueillir le 10e Congrès international d'Art déco le week-end prochain, avec des visiteurs venus d'aussi loin que la Nouvelle-Zélande.

 

 

«Les gens ne réalisent pas l'importance de cet héritage, souligne Sandra Cohen-Rose, auteure du livre Northern Deco: Art Deco Architecture in Montreal. Au delà de sa valeur historique, c'est une richesse qui pourrait rapporter beaucoup d'argent au plan touristique. À New York, le bâtiment le plus populaire est encore le Chrysler Building. Ça en dit beaucoup sur l'attrait de ce style.»

 

Selon Mme Rose, d'autres villes dans le monde exploitent déjà avec succès leur patrimoine Art déco. C'est le cas de South Beach en Floride, de Napier en Nouvelle-Zélande et de Saint-Quentin en France, qui l'ont mis au centre de leurs programmes touristiques.

 

Avec des lieux aussi connus que le cabaret du Lion d'or, la Casa d'Italia, le Cinéma Empress, le théâtre Le Château, l'église Saint-Esprit, l'Université de Montréal ou le mythique 9e étage de chez Eaton, Montréal a tout ce qu'il faut pour jouer dans les mêmes ligues, croient M. et Mme Cohen-Rose. Mais encore faut-il que le politique s'en soucie, ajoutent-ils.

 

Si certains de ces édifices sont aujourd'hui protégés (Eaton's, le Château), la plupart ne bénéficient d'aucun statut, ce qui les rend encore vulnérables. Le cas de Ben's, détruit il y a peu, est encore frais dans les mémoires. Mais on pourrait aussi mentionner le théâtre York, le théâtre Snowdon, l'ancien Woolworth. l'ancien Kresge ou l'hôtel Laurentien, que Sandra et Colin ont vu disparaître, en tout ou en partie, pendant le dernier quart de siècle.

 

 

Un Art déco typiquement canadien?

 

Consacré à Paris en 1925, l'Art déco (pour Art décoratif) a connu son heure de gloire jusqu'au milieu des années 50.

 

Fait intéressant, Montréal a adopté très tôt ce style architectural en vogue, parce que plusieurs architectes allaient étudier en France.

 

C'est le cas d'Ernest Cormier, à qui l'on doit certains des plus prestigieux édifices du genre, à commencer par le pavillon central de l'Université de Montréal, son grand oeuvre, dont la construction dura plus de 12 ans.

 

Autre fait intéressant: l'Art déco canadien avait aussi sa propre couleur, ou plutôt son absence de couleur!

 

Moins flamboyants qu'en Floride et moins mégalo qu'à New York, les constructions montréalaises se caractérisent généralement par leurs dimensions modestes (l'édifice Aldred, sommet du genre, ne fait que 24 étages) et leur côté «pierreux» un peu gris.

 

Ironiquement, ce sont nos églises qui ont été les plus excentriques. Les créations du moine français Dom Bellot, surnommé le «poète de la brique» sont, à ce chapitre, très impressionnantes, notamment l'abbaye Saint-Benoît-du-Lac avec ses mosaïques de briques colorées.

 

«L'architecture Art déco reflète le contexte social et économique d'une certaine période, souligne Sandra Cohen-Rose. Les églises voyaient gros et cherchaient à se moderniser. On remarque aussi des bas-reliefs très éloquents sur les édifices publics, qui représentent souvent l'époque ou un certain folklore propre à l'histoire du Québec.»

 

C'est pourquoi il est vital de préserver ces bâtiments, conclut-elle.

 

«Ils sont attirants pour les visiteurs, mais aussi importants pour les générations futures qui voudront comprendre d'où l'on vient...»

 

 

En savoir plus

 

Dixième Congrès international d'Art déco, du 24 au 30 mai. Informations sur le programme:

 

http://artdecomontreal.com/fr/

 

 

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La maison Cormier, avenue des Pins.

Photo fournie par Art Déco Montréal

 

 

Montréal Art déco

10 adresses

 

1. Pavillon principal de l'Université de Montréal.

 

2. Oratoire Saint-Joseph.

 

3. Théâtre Snowdon.

 

4. Cinéma Empress.

 

5. Neuvième étage de chez Eaton

 

6. Pavillon central du Jardin botanique

 

7. Cabaret le Lion d'or (rue Ontario, angle Papineau)

 

8. Théâtre Le Château (angle Saint-Denis et Bélanger)

 

9. Casa d'Italia (angle Berri et Jean-Talon)

 

10. Église Saint-Esprit (angle Rosemont et 8e Avenue)

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Je donne une présentation mardi dans le cadre de ce congrès.

 

Avis aux intéressés.

 

Lectures on Tuesday, May 26, 2009

 

Etienne Coutu

 

Ernest Isbell Barott architect and the works of Barott and Blackader architects. A look at the works of the architects of the Aldred building.

Biography Etienne Coutu is a Montréal architect. He studied Architecture and Urban Design at Columbia University in New York, and holds a Master in Architecture from the Université de Montréal.

 

He worked for Scéno Plus, a theatre design firm, and Cardinal Hardy, specializing in residential and conversions of existing heritage buildings. He’s now part of Provencher Roy + Associates Architects, a prized architecture firm. Involved in the public debate about transportation infrastructure investments choices and the protection of cultural institutions from speculation, his opinions are frequently published in local newspapers, where he denounces the apathy, and lack of vision of the Mayor.

 

Abstract : Ernest Isbell Barott is the architect of the Aldred building, the most recognized Art-Déco architecture symbol in Montreal. The firm Barott & Blackader, founded with fellow McKim, Mead & White employees in 1916, became one of the most respected firms of the city and gave it some of the most beautiful buildings.

 

Their work has modeled Montreal by bringing many important buildings that still stand as the Saint-Denis theatre (1915), the Canada Cement Company building (1921-22), on Square Phillips, a large addition to Henry Morgan store (1922-23), the Beaver Hall building of the Bell Telephone Company of Canada (1927-29) and the third Canadian Pacific station in Vancouver (1912-14).). But of all projects, the one that really struck the imagination of people with its new streamlines and art-deco style was the Aldred building, built as the midst of the economic crisis in 1929-1931. This look at the evolution of the work of Barott is a way of understanding in which ground could that particular style has grown to be an integrated and successful part of his architecture.

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Je me rends à l'Aldred pour affaires, assez régulièrement. Le building est superbe. Même les fenêtres semblent être encore les originales, elles sont en bois, et la peinture est pas mal décollée. Le proprio aura bientôt besoin d'un gros investissement en rénovation. En attendant, le building nous transporte dans une autre époque.

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