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Toronto: au-delà des grues, l'emploi stagne


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  • Administrateur

Toronto: au-delà des grues, l'emploi stagne

 

 

6 octobre 2007 - 09h09

La Presse

Martin Vallières

Toronto

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L'Ontario est-il en train de céder son rôle habituel de moteur de la croissance économique au Canada?

La question se pose et quelques indicateurs économiques vont dans ce sens. La semaine prochaine, les Ontariens éliront un nouveau gouvernement qui aura tout un défi.

 

Le premier ministre sortant, le libéral Dalton McGuinty, est en avance dans les

 

sondages. Voici donc un portrait économique de notre voisin et principal

 

Lorsqu'on approche du centre-ville par l'autoroute surélevée Gardiner, l'essor immobilier de Toronto a de quoi impressionner.

 

Une enfilade d'édifices qui s'étire sur des kilomètres, de la rive du lac Ontario et la tour CN jusqu'en banlieue. Et ça construit encore!

 

Après le boom des tours à condos, qui a amené des milliers de résidants «yuppies» au centre-ville, c'est au tour des gros chantiers d'immeubles commerciaux. Il y en a pour près de deux milliards de dollars, au dernier compte.

 

Trois tours à bureaux de 40 à 50 étages s'ajouteront au paysage torontois d'ici deux ans. Et peut-être quatre, si la filiale immobilière SITQ de la Caisse de dépôt et placement du Québec lance son projet du «45 Bay Street», tel que révélé récemment par La Presse Affaires.

 

En hôtellerie, quatre immeubles de grand luxe d'une quarantaine d'étages chacun sont en chantier. Les enseignes attendues: Ritz-Carlton, Shangri-La et Trump International dans le quartier financier, ainsi que Four Seasons, qui remplacera son hôtel actuel du chic quartier Yorkville.

 

Même le Festival international du film a mis en chantier son quartier général de 150 millions.

 

Dans ce contexte, si on se fie au dicton, puisque la construction va, tout le reste devrait suivre, non?

 

Pas vraiment.

 

En fait, le malaise grandit dans des quartiers de la région de Toronto, ceux qui ont créé la première banlieue torontoise, il y a 40 ans. Ils sont peuplés surtout de familles à revenus modestes ou d'immigration récente, souvent forcées de cumuler les petits emplois mal payés pour joindre les deux bouts.

 

«Avec le coût élevé du logement, Toronto peut être difficile à vivre pour ces jeunes familles aux moyens limités», explique Martin Donnell, président du conseil du «Toronto Community Foundation».

 

Le taux de chômage dans le Grand Toronto s'est élevé à 7% depuis un an, alors qu'il se situait à 6,4% pour l'Ontario et qu'il glissait à 6% pour tout le Canada.

 

Vu autrement, il manque 30 000 emplois dans la métropole canadienne pour que le taux de chômage descende au niveau de la moyenne canadienne, sa place habituelle jusqu'à récemment.

 

Aussi, pour la première fois depuis des décennies, le taux de chômage du Grand Toronto a rejoint celui de la région de Montréal. L'écart historique se situe plutôt à un ou deux points de pourcentage.

 

«La croissance du PIB et de l'emploi dans la région de Toronto a glissé bien en-deçà de son potentiel», résument les économistes du Conference Board, dans leur récente analyse des villes canadiennes.

 

Constat semblable à la Banque Toronto-Dominion. Dans leur récente analyse régionale, les économistes Derek Burleton et Don Drummond constatent qu'en dépit des attentes, l'économie du grand Toronto est «sous-performante» ces dernières années.

 

Le principal problème: l'atrophie du secteur manufacturier dans la vaste banlieue torontoise, qui a perdu des dizaines de milliers d'emplois depuis trois ans.

 

Comme ailleurs en Ontario et au Québec, ce secteur est frappé par la remontée rapide du dollar canadien.

 

Dans la vaste banlieue de Toronto, des dizaines d'usines de pièces automobiles qui prospéraient subissent de plus la plus la concurrence asiatique, de Chine surtout. Une concurrence qui casse les prix.

 

Une conséquence: le nombre de chômeurs dans le Grand Toronto a crû de 11% depuis un an, comparativement à 1,6% de plus pour l'Ontario, et une baisse de 5% pour le Canada.

 

En comparaison, la région de Montréal compte 14% de moins de chômeurs qu'il y a un an. Et le Québec, 9,7% de moins.

 

En fait, la création d'emplois dans la région de Toronto, habituellement bonne, a ralenti au point de ne plus suffire à la croissance soutenue de la population active.

 

La création d'emplois atteint seulement 1,9% depuis un an, par rapport à 2,3% pour le Canada et 2,7% pour la région de Montréal.

 

S'agit-il d'un malaise passager ou d'un problème plus durable pour l'économie torontoise? Selon les économistes du Conference Board, le Grand Toronto détient encore de bonnes ressources économiques et humaines pour se sortir de la crise manufacturière. Elle devrait reprendre la première place de la croissance parmi les villes canadiennes d'ici deux ans.

 

Mais les économistes de la TD, eux, estiment qu'il faudrait une meilleure concertation politique et économique pour corriger les lacunes.

 

À commencer par les services publics de proximité - transports en commun, infrastructures et services municipaux - qui accumulent les retards d'entretien et de développement en raison de graves problèmes budgétaires.

 

Autrement, avertissent les économistes de la TD, l'impact de la pauvreté dans certains milieux «pourrait menacer la cohésion sociale de la région».

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