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La Caisse appauvrie de 38 milliards

 

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Publié le 05 février 2009 à 23h30 | Mis à jour le 05 février 2009 à 23h50

 

La Caisse de dépôt et placement du Québec va rendre publics des résultats catastrophiques pour l'année 2008, de loin les pires de ses 45 ans d'histoire. Le bas de laine des Québécois a fondu du quart - de 26% environ - selon les chiffres qui circulent à l'interne, dont La Presse a pu prendre connaissance. Une bien piètre performance, comparée à celle de l'ensemble des grandes caisses de retraite au Canada. L'ensemble des fonds de retraite au pays accusera un recul de 16%, prévoient les spécialistes de ce secteur.

 

Les chiffres qui circulent à la CDP ne sont pas finaux, ils n'ont pas encore la bénédiction du comité de vérification interne de la Caisse et du Vérificateur général. Ce dernier a jusqu'au 24 février pour se prononcer sur l'évaluation faite de la valeur des papiers commerciaux, notamment. La Caisse prévoit rendre publics ses chiffres deux jours plus tard, tout de suite après la prochaine réunion du conseil d'administration. Les dirigeants de la Caisse n'ont pas été saisis de ces résultats lors de leur dernière rencontre, vendredi dernier, mais le comité de vérification a commencé son travail.

 

La Caisse avait amorcé l'année 2008 avec 155,4 milliards dans les coffres; à la fin décembre, on en était à 120 milliards, une perte de 38 milliards environ si on tient compte des 3 milliards de cotisations versés par les déposants, c'est-à-dire les grandes caisses d'assurance publiques comme la Régie des rentes, le REGOP (le fond de retraite des fonctionnaires), la CSST, la Société d'assurance automobile, la Commission de la construction et même le Fonds des générations.

 

Avec des pertes d'environ 38 milliards, le verdict tombera, impitoyable. Le rendement de

 

-26% fera porter le bonnet d'âne aux administrateurs du bas de laine des Québécois.

 

Avec ce résultat, sur 10 ans, la moyenne de croissance sera d'un peu plus de 4%, bien loin de la cible à long terme de 7%, le niveau nécessaire pour faire face aux obligations des régimes d'assurance et de retraite, estimé par la CDP l'automne dernier.

 

À la CDP, on a refusé de commenter les chiffres de La Presse. «Nous annoncerons les résultats pour l'année 2008 vers la fin février. D'ici là nous ne commenterons d'aucune façon les rumeurs et les spéculations», a dit Mark Boutet, le vice-président Affaires publiques. D'autres sources à la CDP ont vu dans ces chiffres les bilans que s'échangeaient au cours des derniers jours les cadres de la Caisse.

 

Selon les chiffres qui circulent à la CDP, il faudra inscrire une provision pour pertes d'un peu moins de 4 milliards sur les papiers commerciaux adossés sur des actifs. La Caisse détient 12,6 milliards de ces créances boiteuses, qui sont difficilement négociables parce qu'aucun marché n'existe encore pour échanger ces titres. Avec la dépréciation de 2007, 1,9 milliard , la provision pour perte globale de ce portefeuille risqué dépassera clairement les 40%, bien au-delà de ce qui a été fait jusqu'ici par les autres détenteurs privés. Ces produits complexes - la ministre Monique Jérôme-Forget a déjà dit que les gestionnaires de la Caisse ne savaient pas ce qu'ils faisaient en les achetant - devaient donner un quart de 1% de plus de rendement.

 

Sur le fonds d'actions et d'obligations, le tiers de son portefeuille environ, la Caisse accusera en 2008 une perte de 26 milliards environ. La Caisse a fait aussi des mauvais paris en jonglant avec les devises étrangères - une perte de 5 milliards pour avoir trop souvent mal jugé de la direction du vent.

 

Bien sûr, la crise boursière était mondiale, mais le bilan de la Caisse se compare difficilement à celui des autres grandes caisses de retraite, répertoriées par RBC Dexia, l'étalon qui sert normalement à la caisse pour évaluer sa performance par rapport aux autres fonds de retraite de plus de 1 milliard. Pour RBC, le rendement des très grands fonds de retraite au pays sera un recul de 18,5% pour 2008. Pour l'ensemble des fonds «équilibrés» la médiane est de -16,2%. C'est d'ailleurs ce qu'a atteint le Fonds d'action de la CSN. Le Fonds de solidarité a fait un peu mieux avec -15,3%.

 

Pour Morneau Sobeco, un autre évaluateur de rendement de ces fonds, les administrateurs les moins performants du pays - les 5% en queue de peloton - ont ramené un rendement de -24% en 2008.

 

Au Parti québécois, on se prépare déjà à dénoncer le gouvernement Charest pour cette contre-performance. «Il faut expliquer un écart qui risque d'être de près de 10% entre les résultats de la Caisse et celui des autres fonds. Il y a une urgence à revoir les politiques de placement de la Caisse», observe le critique financier du PQ, François Legault, qui ajoute : «Il y a à la caisse un problème grave dans la gestion du risque; M. Rousseau avait le mandat du gouvernement d'optimiser les rendements; il n'y avait pas de limite au risque.»

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Membres prolifiques

+27% cette année de mon côté :)

 

Pour ce qui est de la CDPQ, les pertes réelles sont plus importantes que 38 milliards.

Leur papier commercial été mal évalué et les pertes véritables sont plutôt de 50 milliards environ. La Banque Nationale a rayé la valeur entière du papier commercial vicié, alors que la CDPQ en a rayé seulement 10 à 15%.

 

De plus, on ignore aussi complètement la façon dont la CDP évalue ses actifs immobiliers et on peut se douter que c'est fait à moitié aussi.

 

 

Pertes de la CDP+Déficits= Hausse d'impôts à moyen terme

 

ou bien coupures massives de services aux citoyens.

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Charest est responsable des déboires de la Caisse, estime le PQ

 

La Presse canadienne

Édition du samedi 07 et du dimanche 08 février 2009

 

Pour François Legault, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'économie et de finances, le mandat donné à la Caisse de dépôt de «se concentrer seulement sur les rendements à court terme sans se soucier du risque» était «une erreur du gouvernement Charest, une erreur très coûteuse».

 

Les parlementaires réagissaient vivement hier à Québec aux nouvelles données faisant ressortir une année 2008 particulièrement désastreuse pour la Caisse de dépôt et placement du Québec. Hier La Presse apportait plus de poids aux données publiées par Le Devoir le 8 janvier voulant que l'institution terminerait l'exercice 2008 avec une perte de 38 milliards, soit un rendemennt négatif de 25 %.

 

Québec -- Le gouvernement Charest doit porter l'odieux des résultats financiers désastreux de la Caisse de dépôt et placement du Québec, ont soutenu hier les partis d'opposition.

 

Le Parti québécois, l'Action démocratique et Québec solidaire ont tous pointé du doigt le gouvernement libéral pour les énormes pertes appréhendées du «bas de laine des Québécois».

 

Selon des informations colligées par le quotidien La Presse, la Caisse de dépôt accusera en 2008 un rendement négatif de 26 %, soit une perte de 38 milliards. La Caisse affichera une performance nettement plus médiocre que celle de l'ensemble des grandes caisses de retraite au Canada, qui subiront, d'après les spécialistes, un recul de 16 % en moyenne pour l'année 2008.

 

Si ces chiffres se confirment, il s'agira des pires résultats obtenus par la Caisse en 45 ans d'histoire.

 

Poussée par le gouvernement libéral à rechercher le rendement maximal, la Caisse a fait des choix malheureux qui l'ont menée au bord de l'abîme, a accusé le député péquiste François Legault. «Il y a une partie importante de la perte qui est attribuable au choix qui a été fait par le gouvernement Charest de se concentrer seulement sur les rendements à court terme sans se soucier du risque. C'était une erreur du gouvernement Charest, une erreur très coûteuse», a analysé M. Legault, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'économie et de finances.

 

La Caisse avait commencé l'année 2008 avec un actif de 155,4 milliards. À la fin du mois de décembre, cet actif n'était plus que de 120 milliards. En tenant compte des trois milliards versés par les grandes caisses d'assurance publiques comme la Régie des rentes, le gouffre financier atteint 38 milliards de dollars.

 

De l'avis du député Legault, il est urgent de rééquilibrer le mandat de la Caisse afin de stopper l'hémorragie. «Il faut que la politique de placement soit modifiée. On doit intervenir», a insisté M. Legault, qui demande la tenue d'une commission parlementaire pour réviser les pratiques de placement de la société d'État.

 

La Caisse a échoué sur toute la ligne, tant sur le plan du rendement que sur celui du développement économique, a de son côté décrié le chef démissionnaire de l'Action démocratique, Mario Dumont. Si les gestionnaires de la Caisse doivent assumer leur part du blâme, la responsabilité ultime revient au gouvernement Charest, a-t-il argué. «Que s'est-il passé? Est-ce que c'est la ministre des Finances, le premier ministre, est-ce que c'est à travers les nominations au conseil d'administration? À quel niveau le gâchis s'est-il installé?», a demandé M. Dumont en point de presse à Québec.

 

Avec un recul d'environ 26 %, la moyenne de croissance de la Caisse dépassera à peine 4 % sur une période de dix ans, ce qui est bien loin de la cible de 7 %. Le niveau de 7 % est pourtant le seuil requis de croissance estimé par la Caisse pour faire face aux obligations actuarielles des régimes d'assurance et de retraite.

 

Reste que ces chiffres ne sont pas encore définitifs, car ils n'ont pas reçu l'approbation du comité de vérification interne de la Caisse et du Vérificateur général.

 

L'institution doit présenter ses résultats officiels à la fin du mois et d'ici là, elle refuse de discuter de sa situation financière. «Il n'est pas question pour nous de commenter des rumeurs alors que nous sommes engagés dans un processus rigoureux de vérification», a dit Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse.

 

Quoi qu'il en soit, le député de Québec solidaire Amir Khadir considère qu'il est impératif de recentrer le mandat de la Caisse vers des créneaux à ses yeux plus acceptables. «Il est grand temps de modifier le mandat de la Caisse de dépôt et de placement pour qu'elle investisse dans des entreprises écologiques et socialement responsables, de préférence au Québec», avance le député de Mercier dans un communiqué. En imposant à la Caisse une orientation basée sur la recherche «du profit maximal à court terme», le gouvernement a été l'artisan de la débâcle, note M. Khadir.

 

Quant à elle, la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget n'a pas voulu accorder d'entrevue.

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L’avenir de la Caisse est dans ses origines

 

12 février 2009 - 12h23

 

Par Pierre Laurin Administrateur invité, HEC Montréal, et administrateur de sociétés. M. Laurin a été président de Merrill Lynch pour le Québec, vice-président chez Alcan et directeur d’HEC Montréal. M. Laurin siège sur le conseil de Quebecor.

 

Le remplacement du président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, ainsi que les rumeurs concernant les résultats désastreux pour 2008, ressuscitent un débat connu sur la mission de la Caisse, relativement à son objectif de rendement et son rôle de levier économique.

 

En tant que témoin de son évolution depuis les tout débuts, je suis convaincu qu’il n’y a pas de contradiction entre ces deux ambitions. En fait, ce faux dilemme provient de certains investissements controversés et très médiatisés, qui sont restés gravés dans notre mémoire collective.

 

Au début, l’idée était d’investir une partie de ses placements (revenus non fixes) dans des entreprises du Québec et contribuer à l’essor de son économie. Certains investissements comportant un niveau de risque trop élevé en regard des obligations de la Caisse envers ses déposants ont alors été faits et on a reproché à la Caisse un acoquinage déplacé avec le Québec inc. Elle a bien réagi en redoublant de rigueur dans l’analyse des dossiers grâce à une équipe de professionnels aguerris. Je peux témoigner de cette rigueur et même d’une grande sévérité dans l’étude des dossiers.

 

Malgré cela, la perception est demeurée et s’est installé le mythe du manque de rigueur et d’un niveau de risque inacceptable pour une caisse de retraite.

Le cas Steinberg

 

Certains ont décrié le fait que la Caisse ait englouti 2 milliards $ pour sauver cette entreprise en perdition et faire cadeau d’une coûteuse béquille à un entrepreneur québécois. La réalité, c’est plutôt que la Caisse dans cette transaction a mis la main, à prix d’aubaine, sur un parc immobilier de très grande valeur(1), qui a servi d’assise au développement d’un secteur qui continue d’être lucratif et bien géré à la Caisse. Quant à la partie la plus précaire de Steinberg, l’épicerie, son contrôle a été acquis par un entrepreneur qui, face à une série de difficultés, a dû se résoudre à la faillite.

 

En somme, donc, une opération bénéfique pour la Caisse, qui gère aujourd’hui l’un des dix plus grands actifs immobiliers au monde, qui représentait, au 31 décembre 2007, 30,6 milliards $ sur les 257, 7 G$ sous gestion de la Caisse(2).

 

Le cas Vidéotron(3)

 

Dans ce cas, on a reproché à la Caisse d’avoir payé trop cher son investissement pour le simple motif de garder le contrôle d’une entreprise au Québec(4). Néanmoins, les opérations de Vidéotron se sont avérées très rentables et viennent graduellement compenser le prix élevé de l’investissement. Le BAIIA de Vidéotron était de 233,5 M$ en 2000 au moment de son acquisition et il est aujourd’hui de 579 M$ au cumulatif du 30 septembre 2008. Vidéotron a ainsi non seulement presque triplé son bénéfice d’exploitation, mais elle a créé de nombreux emplois de haute qualité, apporté des technologies d’avant-garde au Québec et procuré un service de grande qualité à ses clients. De plus, l’investissement de la Caisse s’est fait dans une perspective à long terme, plutôt que sur des spéculations à court terme, cause majeure des maux qui affligent l’institution actuellement. Encore une fois, le mythe s’est avéré contraire à la réalité.

 

Concilier rendement et développement économique

 

Pour répondre aux critiques, la Caisse a cru nécessaire de restaurer l'objectif de rendement et de délaisser la mission de contribution à l'économie québécoise. Elle s'est alors tournée vers l'international et des participations quasi anonymes. Or l'objectif de rendement n'est pas incompatible avec l'appui au développement économique. Le Québec est aujourd’hui une économie suffisamment diversifiée et développée pour fournir des dossiers répondant aux critères les plus rigoureux d’investissement.

 

Je crois donc qu’il faut réviser le mot d’ordre donné à la Caisse relativement à sa contribution à l’économie du Québec. Car si elle a pu à l’origine jouer un rôle crucial auprès des entreprises québécoises et pallier à la pénurie de capital, elle peut jouer un rôle tout aussi important dans un contexte de concurrence mondiale de soif de capitaux, avec l’arrivée des économies émergentes, la venue de technologies nouvelles et le resserrement du crédit.

 

Dans ce contexte, l’existence au Québec d’une institution imposante comme la Caisse, à proximité des possibilités d’investissement présentes ici, constitue une richesse de possibilités qu’il serait irresponsable de sous-utiliser. Il sera ainsi possible de conjuguer davantage l’essor d’entreprises dynamiques au Québec à des rendements intéressants pour les déposants québécois. En rejoignant ces deux piliers de la mission de la Caisse, nous rejoignons l’origine de sa création. Les circonstances ont certes changé, mais elles n’ont en aucun temps amoindri la pertinence de sa double mission pour notre société.

Plus que jamais, l’avenir de la Caisse est dans ses origines.

 

(1) : La valeur du parc immobilier de Steinberg, détenu par Ivanhoé, était considérable au moment de son achat par la Caisse, à la fin des années 1980 : en 1989, il était de 820 millions de dollars. Source : Rapport d'activité Caisse de dépôt et placement du Québec, 1989

 

(2) : Source : Rapport d'activité Caisse de dépôt et placement du Québec, 2007

 

(3) : Je siège au conseil d’administration de Quebecor inc.

 

(4): Notons que l’investissement a été fait au sommet de la bulle technologique, dont personne alors n’avait prévu l’éclatement.

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  • 2 semaines plus tard...

Caisse de dépôt: ce qu'il faut comprendre du fiasco

 

Publié le 24 février 2009 à 21h00 | Mis à jour à 21h00

Francis Vailles

La Presse

 

L'année 2008 a été la pire en Bourse depuis la grande dépression des années 1930. Ainsi, à moins de s'appeler Bernard Madoff ou Allen Stanford, aucun gestionnaire de portefeuille ne fera de rendements mirobolants cette année.

 

À n'en pas douter, la Caisse de dépôt et placement parlera du contexte financier, mercredi, à la conférence de presse de 10h30, où elle rendra vraisemblablement les pires résultats de son histoire.

 

En 2008, l'indice TSX de la Bourse de Toronto a perdu 35% et celui de la Bourse de New York (S&P 500), 38,5%. Le portefeuille de la Caisse n'étant pas seulement constitué de titres boursiers, mais d'éléments moins volatils comme les obligations et l'immobilier, le rendement devrait être moins catastrophique que la chute des Bourses.

 

Ces derniers mois, les médias et les partis politiques ont fait état d'une perte probable de 20, 30 voire 38 milliards de dollars pour la Caisse. Cette dernière information, obtenue de source interne par La Presse au début février, signifierait que le bas de laine des Québécois a fondu de 26%.

 

Si importante soit-elle, donc, ce n'est pas la perte à proprement parler qui provoquera un branle-bas de combat dans cette affaire, mais davantage l'écart entre le rendement de la Caisse et celui de ses pairs. Dans quelle mesure les Québécois se sont-ils appauvris par rapport aux autres?

 

Essentiellement, il y a deux façons de comparer le rendement. Les fonds de retraite vérifient d'abord où ils se situent par rapport aux pairs. Entre 2003 et 2007, par exemple, sur 100 caisses de retraite comparable, la Caisse a terminé dans les cinq meilleurs en termes de rendements, ce qui était excellent.

 

La deuxième mesure de comparaison, plus raffinée, est l'indice de référence.

 

Pour chaque catégorie de placement, la Caisse compare sa performance à celle d'un indice dont la composition est semblable. Le portefeuille d'actions américaines peut être comparé à l'indice de la Bourse américaine S&P 500, celui des actions européennes, à un indice européen, etc. Essentiellement, l'indice de référence global correspond à une moyenne de l'ensemble des indices auxquels la Caisse se compare.

 

En 2008, il faudrait féliciter la Caisse si les ¬26% attendus sont meilleurs que les ¬30% de l'indice de référence global, par exemple. Malheureusement, tout indique que ce ne sera pas le cas.

 

Selon le document obtenu par La Presse, la Caisse aurait subi un recul de 26% pendant que la chute de l'indice de référence serait de 18%. À 38 milliards, les pertes de la Caisse seraient de 12 milliards plus élevées qu'elles ne l'auraient été avec l'indice de référence global.

 

Parmi les grands coupables, mentionnons le papier commercial PCAA, auquel on pourrait à nouveau retrancher près de 4 milliards de dollars, selon nos sources. Comme responsable, la Caisse pourrait aussi parler du dollar canadien, qui a dégringolé et provoqué des pertes de change.

Une prime méritée pour certains

 

Pour expliquer ces mauvais rendements, les partis d'opposition chercheront des coupables. Certains voudront tout remettre en question, notamment la mission de la Caisse.

 

Dans tout ce brouhaha, il faudra toutefois ne pas tout mettre dans le même bateau. Certaines catégories d'actif risquent d'avoir connu de relativement bons rendements par rapport au marché. Par exemple, il est possible que le groupe de gestionnaires des actions américaines ait perdu, disons, 20%, alors que l'indice américain a été en baisse de 38,5% cette année.

 

À ces gestionnaires, il faudra lever le chapeau même s'ils ont perdu beaucoup d'argent car en fait, ils auront réussi à moins appauvrir les Québécois dans leur catégorie que la moyenne du marché.

 

Par contre, certains des décideurs qui ont établi les politiques de risque de la Caisse devront porter le bonnet d'âne. Qui a choisi de mettre autant d'argent dans les PCAA? Et pourquoi la Caisse n'a-t-elle pas reconstitué ses liquidités après coup?

 

Le PCAA, mission de la Caisse

 

Par ailleurs, de plus en plus d'observateurs se demandent si l'aventure des PCAÀ n'a pas été tentée dans le but d'encourager l'industrie financière du Québec, notamment, et non seulement pour le rendement. Autrement dit, comme pour Vidéotron, l'aspect «développement économique du Québec» de la mission de la Caisse serait en partie responsable du fiasco.

 

Ces PCAA non bancaires ont été vendus notamment par la Banque Nationale et achetés surtout par la Caisse, le Mouvement Desjardins et des clients de la Banque elle-même. La Banque Nationale étant trop petite pour soutenir seule son marché, contrairement aux banques torontoises, la Caisse et Desjardins auraient joué un rôle de souteneur.

 

«C'est plein de sens. Quand on fait de la gestion, on a tous un biais favorable à notre ville, notre province, notre pays. À la marge, on est tous sensible à ça. Et les gens de la Caisse sont demeurés sensibles à cet aspect malgré le changement de mission, j'en suis persuadé», nous dit un ex-cadre à la Caisse.

 

En somme, pour tirer des leçons de la déconfiture, il faudra bien analyser la situation et cibler les critiques.

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