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Les banquiers québécois tiennent à leur cagnotte

 

Publié le 04 février 2009 à 06h01 | Mis à jour à 06h04

 

(Montréal) Les dirigeants des trois plus grandes banques canadiennes renoncent à certaines de leurs primes en ces temps difficiles. D'autres le font aussi ailleurs, par choix ou parce qu'on leur force la main. Mais ici, les dirigeants des deux banques québécoises ont décidé de garder toute la cagnotte qu'ils considèrent leur être due.

 

Les deux principaux banquiers du Québec veulent toutes leurs primes salariales, malgré la conjoncture économique et financière difficile.

 

Ainsi, Louis Vachon, président et chef de la direction de la Banque Nationale (T.NA), et Réjean Robitaille, de la Banque Laurentienne (T.LB), n'ont pas l'intention d'imiter leurs homologues torontois qui renoncent à des millions de dollars en primes salariales, en invoquant la situation économique difficile.

 

«La réponse est non. Ces primes font partie de la rémunération totale de M. Vachon et il n'a pas l'intention d'y renoncer», a indiqué le porte-parole médiatique de la Banque Nationale, Denis Dubé.

 

«Ces primes ont été consenties par le conseil d'administration parce que la banque a obtenu de meilleurs résultats en 2008 par rapport aux cinq autres principales banques canadiennes.»

 

Commentaire semblable à la haute direction de la Banque Laurentienne. «M. Robitaille n'a pas l'intention de renoncer à une partie de sa rémunération parce qu'elle reflète la performance de la banque l'an dernier, qui a dépassé tous ses objectifs financiers», a indiqué Gladys Caron, vice-présidente aux affaires publiques.

 

Pourtant, depuis le début de la semaine, les présidents de trois des plus grandes banques canadiennes ont renoncé publiquement à 16,7 millions en primes auxquelles ils étaient admissibles, selon les clauses de leur contrat professionnel.

 

Deux de ces présidents, Gordon Nixon de la Banque Royale (T.RY), et Bill Downe, de la Banque de Montréal (T.BMO), ont renoncé en tout à 9 millions en primes qui leur auraient été versées en options d'achat d'actions et autres titres liés à la prochaine performance financière et boursière de leur banque.

 

Pour les présidents des banques Nationale et Laurentienne, la renonciation à leurs primes semblables pour 2008 équivaudrait à 4,1 millions, la moitié environ de leur rémunération combinée de 7,33 millions. À lui seul, Louis Vachon devrait renoncer à 3,2 millions en primes de titres de sa rémunération totale de 5,28 millions.

 

Par ailleurs, fait très inusité, les présidents Nixon et Downe ont annoncé leur désistement après que leurs primes eurent été convenues avec le conseil d'administration de leur banque respective, et détaillées même dans leur circulaire envoyée aux actionnaires en prévision de leur prochaine assemblée annuelle.

 

Bill Downe, de la Banque de Montréal, a indiqué que «ma décision de renoncer à cette rémunération est le résultat de ma réflexion face à la situation économique actuelle».

 

Pour Gordon Nixon, président de la Banque Royale, renoncer à des primes déjà convenues est «une bonne décision pour moi et pour la banque, en raison de l'état actuel des marchés mondiaux et des défis que doivent relever tant de citoyens au Canada et ailleurs dans le monde».

 

Relations publiques

 

Geste significatif ou vil exercice de relations publiques? «Je dis chapeau à M. Nixon et M. Downe dans le contexte économique et financier actuel, même s'il y a un peu de gestion d'image personnelle et de relations publiques dans ces décisions», a commenté Michel Nadeau, directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques.

 

Quant à l'autre président de banque ayant renoncé à des millions en rémunération admissible, il s'agit de Gerry McCaughey, de la Banque CIBC (T.CM).

 

Sa renonciation est considérable: au moins 7,6 millions amputés d'une rémunération qui aurait pu atteindre 12,9 millions.

 

Toutefois, ce montant était prévu pour la rémunération 2007 du grand patron de la banque CIBC, selon son protocole particulier d'évaluation salariale différée. (Sa rémunération pour l'exercice 2008 sera déterminée après la fin de l'exercice 2009.)

 

Aussi, à la différence des présidents de BMO et de RBC, cette réduction avait été négociée par étapes entre le conseil d'administration et M. McCaughey, à sa demande. Cette démarche est aussi expliquée dans la circulaire envoyée aux actionnaires de la banque CIBC.

 

Du côté des deux autres grandes banques, le président de la Scotia, Richard E. Waugh, a déjà subi une réduction de sa rémunération admissible de 25% pour l'exercice 2008, à 7,5 millions.

 

Mais il n'a pas encore dit mot de son intention d'imiter ou non ses vis-à-vis torontois en renonçant à la part de sa rémunération qui est constituée d'options d'achat d'actions et d'autres titres, pour une valeur de trois millions.

 

Quant à la banque Toronto-Dominion, elle n'a pas encore publié sa circulaire de direction qui détaillera la rémunération de ses hauts dirigeants.

 

 

 

LA RÉMUNÉRATION DES BANQUIERS

LOUIS VACHON

 

Président de la Banque Nationale

 

Rémunération totale prévue (1)

 

5,28 millions

 

var. un an: "40%

 

Rémunération après désistement

 

Aucun renoncement

RÉJEAN ROBITAILLE

 

Président de la Banque Laurentienne

 

Rémunération totale prévue (1)

 

2,04 millions

 

var. un an: "42%

 

Rémunération après désistement

 

Aucun renoncement

 

GERRY McCAUGHEY

 

Président de la Banque CIBC (2)

 

Rémunération totale prévue (1)

 

12,96 millions

 

var. un an: "85%

 

Rémunération après désistement

 

5,3 millions

 

var. un an: -23%

 

GORDON NIXON

 

Président de la Banque Royale

 

Rémunération totale prévue (1)

 

9,56 millions

 

var. un an: -18%

 

Rémunération après désistement

 

4,6 millions

 

var. un an: -60%

 

BILL DOWNE

 

Président de la Banque de Montréal

 

Rémunération totale prévue (1)

 

6,37 millions

 

var. un an: -34%

 

Rémunération après désistement

 

2,27 millions

 

var. un an: -76%

 

1: Rémunération totale selon la circulaire de direction: salaire et prime au comptant, options d'achat d'actions et autres titres de valeur, prestations de fonds de retraite, autre rémunération spéciale.

 

2: Le calcul de la rémunération du président de la Banque CIBC est décalé d'un an en fonction des résultats subséquents, donc pour 2007 dans ce tableau. Sources: banques

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c'est vraiment ridicule de toujours vouloir appliquer ce qui se passe aux USA ici... c'est parceque des milliers de milliards se sont envolés des banques américaines qui ont faits faillites, que les banques canadiennes doivent être punis... trop ridicule.

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c'est vraiment ridicule de toujours vouloir appliquer ce qui se passe aux USA ici... c'est parceque des milliers de milliards se sont envolés des banques américaines qui ont faits faillites, que les banques canadiennes doivent être punis... trop ridicule.

 

En quoi les banques canadiennes sont-elles punis???? Parce qu'on demande gentiment et docilement aux big boss des banques qui encaissent des millions et des millions d'êtres un peu solidaires en ces moments difficiles? Franchement.

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Les banquiers canadiens ont quand même un rôle important dans la crise des papiers commerciaux/hypothèques à risque au Canada. Après tout, c'est une cris financière à la base. En ce sens, c'est un peu ironique que des bonis aux performances soient versés... Mais bon, c'est de la gestion interne, c'est eux qui décident.

 

Ce qui est un peu choquant toutefois, c'est que ces banques licencient des employés et ferment des succursales pour cause de crise, mais qu'en même temps on augmente le salaire des dirigeants.

 

Y'a rien d'illégal ou de croche dans tout ça. C'est juste difficilement justifiable sur un plan moral. Le goût du profit est une chose, acceptable dans les faits. Mais ne pas avoir aucun soucis communautaire quelconque, c'est méprisable. Ce n'est pas de rendre compte aux contribuable mais plutôt aux clients et employés.

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Les banquiers canadiens ont quand même un rôle important dans la crise des papiers commerciaux/hypothèques à risque au Canada. Après tout, c'est une cris financière à la base. En ce sens, c'est un peu ironique que des bonis aux performances soient versés... Mais bon, c'est de la gestion interne, c'est eux qui décident.

 

Ce qui est un peu choquant toutefois, c'est que ces banques licencient des employés et ferment des succursales pour cause de crise, mais qu'en même temps on augmente le salaire des dirigeants.

 

Y'a rien d'illégal ou de croche dans tout ça. C'est juste difficilement justifiable sur un plan moral. Le goût du profit est une chose, acceptable dans les faits. Mais ne pas avoir aucun soucis communautaire quelconque, c'est méprisable. Ce n'est pas de rendre compte aux contribuable mais plutôt aux clients et employés.

 

Exactement. Je n'ai pas eu le temps de répondre à Malek mais ton commentaire rejoint parfaitement ma pensée.. Mais il semble que pour Malek, il n'y a que les communistes qui pensent comme cela. Misère.

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Y'a rien d'illégal ou de croche dans tout ça. C'est juste difficilement justifiable sur un plan moral. Le goût du profit est une chose, acceptable dans les faits. Mais ne pas avoir aucun soucis communautaire quelconque, c'est méprisable. Ce n'est pas de rendre compte aux contribuable mais plutôt aux clients et employés.

Cela résume complètement ce que je pense. Rien d'illégal mais complètement immoral.

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Suivre l'exemple américain?

 

Mise à jour le mercredi 4 février 2009

 

Radiocanada.ca

 

 

Le président américain, Barack Obama, a dévoilé de nouvelles règles pour la rémunération des dirigeants d'entreprises qui bénéficient de l'aide de l'État. Pendant ce temps, bien des Canadiens s'interrogent devant les salaires de certains dirigeants d'entreprises privées, surtout en cette période de crise.

 

La question se pose notamment au sujet des grandes banques. Depuis octobre, le gouvernement leur a offert 125 milliards de dollars pour racheter des hypothèques.

 

Cette aide survient au moment où la rémunération des présidents des banques reste très élevée:

 

 

Richard Waugh - Banque Scotia: 7,5 millions de dollars

Louis Vachon - Banque Nationale: 4,7 millions de dollars

Gordon Nixon - Banque Royale: 3,8 millions de dollars

William Downe - Banque de Montréal: 2,4 millions de dollars

 

En Chambre, le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, a indiqué que trois dirigeants de grandes banques canadiennes ont renoncé à certaines primes. « Sachez que nous n'avons pas investi un cent des contribuables canadiens dans notre système bancaire, contrairement aux États-Unis et au Royaume-Uni », a-t-il ajouté.

 

Jusqu'à présent, l'aide du gouvernement canadien est une forme d'échanges d'actifs: il prend des hypothèques et donne de l'argent. Avec plus de liquidités, les banques peuvent donc offrir un meilleur accès au crédit.

 

Cette situation fait dire à Michel Nadeau, directeur général de l'Institut sur la gouvernance, qu'Ottawa ne devrait pas plafonner les salaires des dirigeants: « Aux États-Unis, l'argent qui est investi dans les banques, c'est l'argent des contribuables, c'est l'argent du gouvernement. Au Canada, il n'y a pas d'investissement public dans les banques canadiennes. Ce qu'on verse aux patrons des banques, c'est l'argent des actionnaires. »

 

Pour sa part, l'ancien premier ministre du Québec Bernard Landry, qui enseigne à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, croit qu'Ottawa devrait imiter Washington. Selon lui, la réglementation permettrait d'éviter les excès qui scandalisent la population.

 

Ce débat survient alors que Louis Vachon, de la Banque Nationale, refuse de renoncer à 744 000 $ en primes. Pourtant en 2008, l'action de la Banque Nationale a chuté de 36 % et la croissance du bénéfice par action a chuté de 17,4 %. Des postes ont même été supprimés. L'institution financière explique que Louis Vachon n'avait pas touché de prime l'an dernier et que ses bonis sont mérités parce que le rendement de la banque a été meilleur que la moyenne des autres.

 

L'Association des banquiers canadiens indique que les banques du Canada demeurent des entreprises privées solides, qu'elles sont gérées par leurs conseils d'administration et leur haute direction. Il appartient aux conseils d'administration, dit l'Association, de déterminer la rémunération des hauts dirigeants.

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