Aller au contenu

Messages recommendés

  • Réponses 51
  • Créé il y a
  • Dernière réponse

Membres prolifiques

Commémoration de la bataille des plaines d'Abraham - Verner suggère à Falardeau de rester chez lui

 

Antoine Robitaille

Édition du samedi 31 janvier et du dimanche 01 février 2009

 

Mots clés : Josée Verner, Pierre Falardeau, Commémoration de la bataille des plaines d'Abraham, Histoires, Québec (ville), Québec (province)

 

Le député Coderre, lui, pourrait se faire touriste pour l'occasion

Québec -- «Il y a bien peu de gens qui me font fléchir sous la menace», a rétorqué la ministre fédérale Josée Verner au cinéaste Pierre Falardeau, hier. Ce dernier, dans une entrevue à La Presse canadienne, avait prévenu la veille qu'il mettrait tout en oeuvre pour gâcher la commémoration des 250 ans de la bataille des plaines d'Abraham organisée par la Commission des champs de bataille nationaux (CCBN). Pour M. Falardeau, il s'agit là «de cochonneries du gouvernement fédéral».

 

Piquée, la ministre des Affaires intergouvernementales et présidente du Conseil privé de la Reine a lancé: «Moi, je vais dire une chose à Pierre Falardeau: s'il est pour venir faire ce genre de choses à Québec, qu'il reste donc chez lui. On n'a pas besoin de lui!» La reconstitution de la bataille se fera sans anicroche, a-t-elle garanti: «L'ordre public, c'est l'ordre public.» Selon elle, de toute façon, tout grabuge est «hypothétique».

 

À ses yeux, le programme de la CCBN est totalement dénué d'aspect politique. Quant à l'idée de «célébrer une défaite», dénoncée par certains, il n'y a là rien de bien nouveau, soutient-elle: «Est-ce qu'il y a quelqu'un ici au Québec qui pense qu'on a gagné la bataille des plaines en 1759? C'est enseigné dans les livres d'histoire pour les enfants. Alors on rappelle un fait historique. On le sait qu'on en a mangé toute une cette année.»

 

Festif ou non?

 

Mme Verner dit ne voir aucun aspect festif à la programmation de la CCBN. Sur le site de la commission, on annonce pourtant pour le 26 juin un grand bal masqué au Parc des Braves, présenté ainsi: «Malgré la guerre qui sévit dans la colonie, certains dirigeants trouvent à se divertir. Dansez comme eux au clair de lune, vêtus de vos plus beaux atours.» Mme Verner a refusé de commenter, soutenant qu'elle avait confiance en le président de la CCBN, André Juneau. Bien qu'elle soit ministre responsable de la région de Québec, elle n'a pas eu droit de regard sur le programme. La CCBN ne relève plus d'elle, mais de Patrimoine Canada.

 

Qu'il y ait des fonds publics dépensés pour cela ne l'importune aucunement puisque ces commémorations cadrent dans le mandat de la CCBN, qui est de «préserver l'histoire de façon extrêmement respectueuse».

 

En définitive, toute participation relève d'un choix individuel: «On vit dans un pays libre, monsieur, si ça vous plaît d'aller voir ce que c'est, vous pouvez y aller. Et si ça ne vous plaît pas, vous avez juste à ne pas y aller.»

 

Quant à elle? Si elle est «disponible» cet été, elle participera à une des activités organisées, probablement une «présentation multimédia». «J'ai pas peur d'affirmer ma liberté.»

 

Coderre ira en touriste......

 

Aussi de passage à Québec hier, le député libéral Denis Coderre a dit déplorer que certains veuillent «mettre de l'huile sur le feu». Comme Mme Verner, M. Coderre nie que la programmation de la CCBN soit une «célébration». Pour lui, bal masqué ou pas, il ne s'agit pas d'une «fête de la défaite», mais bien d'un «devoir de mémoire». «S'il y a des événements dans notre vie qui ne font pas notre affaire, on ne doit pas les effacer, on doit apprendre d'eux», a affirmé M. Coderre. Compte-t-il en être? Il hésite: peut-être viendra-t-il «à titre de touriste et non de politicien».

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La défaite de Québec

 

jpg_31-garnottte-d4d71.jpg

 

Denise Bombardier

Le Devoir

samedi 31 janvier 2009

 

C’est prendre une revanche sur la défaite que d’avoir la dignité de refuser de la transformer en show touristique.

 

Qui est donc le malin se croyant original et finfinaud qui a eu l’idée, dans la foulée des fêtes réussies du 400e anniversaire de la fondation de Québec, de transformer un événement historique déprimant pour les francophones d’Amérique en un party d’Halloween d’été ? Qui sont aussi ces « historiens objectifs » qui s’appliquent à jouer sur les mots, commémoration et non pas fête, qu’ils disent, afin de nous raconter une histoire en lieu et place de l’Histoire ? Que pensent donc ces Québécois de Québec, le maire en tête, encore sous l’adrénaline de l’été dernier et qui s’empressent de saisir ce chiffre, 250, et les subventions d’Ottawa qui en découlent, pour faire danser les bougalous déguisés et perruqués qui recréeront la lamentable bataille, fusils à l’épaule et rires sonores en prime ? Une fois la reconstitution exécutée, ils tomberont dans les bras les uns des autres et se saouleront en buvant de la bière de marque « La fin du monde » (français en Amérique), « La maudite » (bataille), la « 1837 » (inévitable) et « L’eau bénite » (pour exorciser la défaite). La bourgeoisie, elle, ira sans doute au bal au Château Frontenac en s’assurant d’enfermer l’Histoire dans ses oubliettes.

 

 

 

Mais jusqu’où ira la bêtise dans ce pays de froidure et de glaciation amnésique ? Il n’existe pas une telle surréalité que l’Histoire du Canada. Il existe trois histoires du Canada du XVIIIe siècle, celle des autochtones, celle des descendants des Français et celle des descendants des Anglais. Une commémoration de la défaite des plaines d’Abraham, n’en déplaise aux euphoriques des partys révisionnistes, est un coup de sang de ceux qui voudraient faire croire que « y a rien là ». Encore une fois, nous assistons à une tentative de fêter à tout prix, même au prix d’une autre séance d’autoflagellation collective.

 

Les réactions multiples et passionnelles des uns et des autres sont révélatrices de la confusion des esprits à l’ère de l’information continue et de Google. Voilà que tout un chacun fait référence à Waterloo, à Trafalgar et, comble de l’indécence, à Auschwitz. On déterre des sites historiques de commémoration pour justifier la niaiserie que la Commission des champs de bataille a concoctée. Ces messieurs devraient savoir que les plaines d’Abraham, même si des générations y ont échangé des French kiss chavirants, demeurent un lieu d’humiliation pour une majorité de Québécois. Ils devraient savoir également que leur grille d’analyse de l’Histoire du Canada comporte le défaut majeur de s’appuyer sur une sensibilité aseptisée alors qu’elle est teintée d’idéologie.

 

Ces messieurs penseraient-ils organiser une commémoration de la déportation des Acadiens en renvoyant à la mer dans des bateaux de fortune des Acadiens d’aujourd’hui ? Tout cela sous le regard de touristes léchant des glaces à la vanille ou sirotant une bière en mangeant de la poutine râpée ? Et pourquoi cette date butoir du 250e anniversaire ? Comment expliquer que personne ne s’est manifesté pour le 225e ni pour le 240e ? À quoi correspond ce désir de show sous couvert de commémoration d’une histoire qui s’enseigne si peu et de façon souvent si anecdotique ?

 

L’obsession des commémorations semble inversement proportionnelle à l’importance accordée à l’Histoire avec un H majuscule. Il y a même des gens qui tiquent sur la majuscule. Le vent de l’oubli souffle inexorablement, et l’idée des messieurs de la Commission des champs de bataille prétend répondre à ce courant, mais ne nous y trompons pas. Cette commémoration divertissante profiterait de cet oubli, car ils sont nombreux ceux qui, par respect de l’Histoire et par fidélité à ceux qu’elle a déchirés et rendus honteux, n’ont pas le coeur festif devant la défaite de la France.

 

On a entendu cette semaine tant d’inepties, de faussetés historiques, tant de propos d’ignorants déguisés en émancipés de nos « vieux radotages », comme ils qualifient les épisodes sombres de notre Histoire sans victoire. Ils en font une affaire de souverainistes, oubliant que le premier ministre Charest n’a pas l’intention d’aller jouer à la guéguerre sur les Plaines. Certains se croient obligés de cracher sur la France et rétrospectivement d’applaudir à la raclée subie par les troupes de Montcalm, comme si on l’avait alors échappé belle, sauvés en somme par le fair-play anglais en matière de colonialisme.

 

La mémoire historique s’accommode mal des coups fourrés de ceux qui veulent la mettre au service d’une cause. Les Québécois d’aujourd’hui dans leur majorité estiment que ces plaines d’Abraham transpirent encore dans leurs entrailles du sang français qui y fut versé. Ils savent que leur sort futur s’y est joué, et pour des siècles. Ça n’est pas avoir l’esprit revanchard que de refuser cette mise en scène proposée par les messieurs de la Commission des champs de bataille. C’est prendre une revanche sur la défaite que d’avoir la dignité de refuser de la transformer en show touristique.

 

***

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

:duh: La commémoration d'un événement se doit d'être inclusive pour soulever l'intérêt, elle doit avoir symbole de progrès, d'avancement et même de révolution selon le cas. On ne peut alors se permettre de festoyer pour les uns et déprimer pour les autres sans arriver à créer une atmosphère potentiellement explosive surtout quand c'est la majorité qui se sent flouée.

 

On a ici un beau cas d'espèce où la fête n'a pas du tout la même signification en devenant partiale, exclusive, en faisant des gagnants et des perdants. On ne peut comparer notamment cet événement avec la fin des grandes guerres où ces événements commémorent davantage la libération sur l'oppression et la domination de certaines groupes de nations sur d'autres. Même les perdants de ces guerres devenaient des gagnants puisqu'ils se libéraient de gouvernements dictatoriaux qui les avaient entrainés dans cette folie.

 

Le cas qui nous intéresse ici n'a pas du tout la même portée et est davantage la conséquence d'un échange de territoires entre deux empires coloniaux qui se disputaient des continents. La bataille des Plaines aurait probablement eu une issue différente si la France avait sérieusement voulu défendre sa colonie. On connait la suite...

 

C'est donc pour les québécois d'aujourd'hui un sentiment de double échec, d'un côté le retrait de la France et de l'autre la conquête inéluctable de l'Angleterre, ennemi juré de l'époque. En quoi alors pouvons nous trouver matière à réjouissance à moins d'être inconscient ou pire masochiste en commémorant la fin de notre liberté en étant soumis au diktat d'une autre nation.

 

Bien sûr les rapports entre français et anglais ont évolués aujourd'hui suffisamment pour que nous nous considérions maintenant davantage partenaires qu'adversaires. La révolution tranquille, par exemple, aura contribué au développement de la culture du Québec et permis en même temps aux francophones de s'affranchir entre autre du capital anglophone en créant une richesse propre au moyen d'institutions financières solides dont on peut être fier aujourd'hui.

 

Mais tout cela est arrivé par notre propre volonté, notre désir d'affirmation en dépit des obstacles sur notre chemin. La voie a été longue et laborieuse, ce fut une reconstruction et une redéfinition de notre propre identité qui à travers les générations nous a amené à créer de toutes pièces la nation québécoise telle qu'on la connait aujourd'hui.

 

Et ici on ne nous a pas fait de cadeau et cela depuis la Conquête. On continue toujours à défendre notre langue et notre culture, à arracher péniblement les budgets fédéraux nécessaires à son rayonnement local, national et international. La bataille des Plaines n'est pas terminée, elle se perpétue encore sous cette forme et il semble que le phénomène se poursuivra encore longtemps.

 

De ce point de vue j'aimerais bien alors savoir ce qui est matière à fêter sur les plaines? Poser la question c'est y répondre.

 

Laissons les politiciens se faire du capital politique en pure opportunistes, ils paieront selon leur allégeances un jour ou l'autre. Quant à nous il ne nous reste qu'une chose à faire, ignorer ce non-événement, cette commémoration sous forme d'imposture qui doit demeurer dans notre mémoire comme ce qui ne sera jamais autre chose qu'un jour triste dans notre histoire et ironiquement un symbole puissant qui met en valeur notre formidable résilience.

 

Ce n'est pas la bataille qu'il faut commémorer mais notre étonnante survivance et notre détermination à toujours être là pour les siècles à venir.

Parce que le monde a besoin de toutes les cultures pour être ce qu'il est, l'Expo 67 (Terre des Hommes), à mon avis, aura été notre plus belle revanche sur l'histoire et pourrait encore nous inspirer aujourd'hui une autre véritable raison de fêter.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je le trouve difficile de comprendre pourquoi on ne veut pas souvenir de ca quand les indépendantistes aiment souvenir des Patriotes (qui ont subi une defaite plus marqué par rapport aux soldats Francais).

C'est probablement parce que malgré le fait que tu saches lire et écrire tu ne sembles pas être capable de comprendre le sens des mots.

Nous avons tous écrit ad nauseam sur ce site suffisament sur le sujet pour que tu puisses comprendre (ainsi que dans les journaux). Si tu ne comprends toujours pas il n'y a rien de plus que nous puissions faire !! sinon prier Saint-Jude !!

 

acpn : je ne pourrai jamais décrire et analyser ce "non-évènement" aussi bien et avec autant de lyrisme que toi. Tu devrais répondre à la Verner (cette collabo ne mérite même pas que je l'appelle Mme) dans les journaux ou lui envoyer une lettre à son bureau de député (dire qu'il y a des gens qui ont voté pour ça !! :banghead:)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est probablement parce que malgré le fait que tu saches lire et écrire tu ne sembles pas être capable de comprendre le sens des mots.

Nous avons tous écrit ad nauseam sur ce site suffisament sur le sujet pour que tu puisses comprendre (ainsi que dans les journaux). Si tu ne comprends toujours pas il n'y a rien de plus que nous puissions faire !! sinon prier Saint-Jude !!

 

acpn : je ne pourrai jamais décrire et analyser ce "non-évènement" aussi bien et avec autant de lyrisme que toi. Tu devrais répondre à la Verner (cette collabo ne mérite même pas que je l'appelle Mme) dans les journaux ou lui envoyer une lettre à son bureau de député (dire qu'il y a des gens qui ont voté pour ça !! :banghead:)

 

:highfive: Merci Yara pour ton commentaire approbateur sur mon texte précédent. Comme j'aimerais que davantage de monde connaisse ce formidable forum qui donne une voix à ceux qui souhaite exprimer librement leur opinion sur une foule de sujets tout aussi intéressants les uns que les autres.

 

C'est la qualité de ce forum qui bien que ''spécialisé'' sur la construction à Montréal et qui rassemble des accros sympathiques à la ville et à ses causes, qui m'a convaincu de m'impliquer plus à fond dans la majorité des sujets présentés.

 

Il faudrait que ce site soit visité par des spécialistes en tout genre, des politiciens, des professionnels, des architectes, des urbanistes tout comme des montréalais ordinaires et des québécois de toutes souches. Parce que c'est un merveilleux exutoire, une tribune exceptionnelle et un authentique trésor à idées.

 

Avec ce genre d'outil nous offrons un tableau assez fidèle d'opinions sur plein de sujets, de projets et de témoignages qui font foi de sondages presqu'aussi fiables que ceux auxquels ont est habitués dans nos journaux.

Particulièrement quand il s'agit de projets qui nous tiennent à coeur et où chacun(ne) y met son grain de sel, son approbation, ses recommandations et ses fins de non recevoir.

 

Je voudrais bien comme tu me le recommande y faire un peu de politique mais je préfère plutôt enrichir le débat d'idées quitte à les laisser faire leur chemin vers ceux qui les attraperont au vol. Je ne suis pas un polémiste mais un défendeur de causes diverses et je crois encore au poids des mots pour influencer positivement les décideurs.

 

Armé de mon clavier je clame haut et fort, de la qualité, du respect, de l'audace, de l'originalité, de la générosité et de la justice. Humblement j'essais de contribuer au mieux-être en proposant des pistes de solutions, en présentant un point de vue discutable et personnel avec toujours l'espoir d'être entendu, compris et qui sait un peu écouté?

 

C'est avec des gens comme toi et bien d'autres que j'aime échanger sur un territoire neutre où chacun est libre de choisir ce qui lui convient. Et bien sûr m'informer sur les derniers projets, les dernières photos qu'autant de fanas comme moi mettent à la disposition de tous afin de nourrir notre faim de beaux immeubles, de belles places et de constructions que l'on voudrait impressionnantes.

 

Je suis un amoureux de mon monde, particulièrement Montréal et le Québec (ce qui n'exclu pas le pays dans son ensemble) parce que je crois que nous avons quelque chose de très valable et d'original à offrir. Montréal est une ville exceptionnelle, unique et nanti d'une population qui sait en apprécier les beautés tout comme ses petites imperfections, avec toujours à l'esprit de l'améliorer un peu plus pour qu'elle soit encore et toujours plus agréable à vivre.

 

Ma contribution va dans ce sens et j'espère collaborer pour de nombreuses années.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.


Countup


×
×
  • Créer...