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Le promoteur du projet d’héliport public ne baisse pas les bras

23 août 2016 |Karl Rettino-Parazelli | Montréal

 

Les arrondissements de Verdun et du Sud-Ouest disent qu’ils n’en veulent pas, mais le promoteur du projet d’héliport public à Montréal ne baisse pas les bras. L’entreprise Héliport centre-ville Montréal vient d’engager un lobbyiste pour tenter de convaincre les élus municipaux, en espérant que le soutien du maire Coderre fera pencher la balance.

 

Héliport centre-ville Montréal s’est inscrite mercredi dernier au Registre des lobbyistes du Québec afin d’obtenir l’autorisation « pour la location à long terme ou l’achat » de terrains dans les arrondissements de Ville-Marie, du Sud-Ouest ou de Verdun, pour l’implantation d’un héliport public. La métropole compte déjà trois héliports, qui sont cependant tous à usage privé.

 

Cette nouvelle offensive de l’entreprise survient quelques semaines après le rejet du projet par l’arrondissement de Verdun. Son maire, Jean-François Parenteau, s’était au départ montré intéressé par l’idée, mais il s’est ravisé à la fin du mois de juin après avoir obtenu les résultats des tests de bruit effectués pendant la fin de semaine du Grand Prix de Formule 1.

 

« Bien que la pertinence d’un tout premier héliport certifié à Montréal ne fasse aucun doute, l’arrondissement de Verdun a décidé de ne pas poursuivre les démarches amorcées », avait alors annoncé le maire Parenteau, invoquant principalement la « faible acceptabilité sociale » du projet.

 

 

Infrastructure nécessaire ?

 

De son côté, le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, a déjà indiqué qu’un projet d’héliport ne l’intéressait pas.

 

« Je ne lâche pas », a affirmé lundi le président d’Héliport centre-ville Montréal, Pierre Gaston. « Je continue de parler aux instances politiques », explique-t-il, soulignant que la communauté d’affaires montréalaise et le maire de Montréal, Denis Coderre, appuient son projet. Ce dernier a indiqué en décembre 2015 qu’une ville comme Montréal « a besoin » d’un héliport public. Il a dû même coup mandaté le directeur général, Alain Marcoux, pour analyser la faisabilité du projet au centre-ville. Cette analyse se poursuit, indique-t-on à la Ville.

 

Au cours de l’été, Projet Montréal a vivement dénoncé le projet d’héliport à Verdun, jugeant qu’il est nuisible aux citoyens et qu’il ne sert qu’une clientèle aisée. M. Gaston reconnaît qu’un héliport public serait utilisé par des p.-d.g. ou des vedettes de passage dans la métropole, mais il précise que de telles installations pourraient également servir à des fins médicales.

 

« Montréal est la seule grande ville qui n’a pas d’héliport, insiste-t-il. C’est impensable d’être une métropole et de ne pas en avoir un. » Il évalue que, sans héliport public, Montréal laisse filer chaque année entre 5 et 10 millions en dépenses qu’auraient effectuées de potentiels voyageurs héliportés.

 

Lundi, les arrondissements de Verdun et du Sud-Ouest n’ont pas souhaité commenter les nouvelles démarches de lobbying entreprises par Héliport centre-ville Montréal. Le dossier est clos, a-t-on laissé entendre de chaque côté.

 

http://www.ledevoir.com/politique/montreal/478325/montreal-le-promoteur-du-projet-d-heliport-public-ne-baisse-pas-les-bras