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Montréal, Hollywood du Nord

 

Le Devoir

Stéphane Baillargeon

Édition du mercredi 08 octobre 2008

 

Mots clés : Entretiens Centre Jacques Cartier, Gilbert Rozon, Culture, Montréal

 

Gilbert Rozon propose de mettre l'accent sur la ville créative

 

Varekai, la plus récente production du Cirque du Soleil.

cir_ar_081008.jpg

Photo: Agence Reuters

 

Montréal n'est pas une métropole culturelle mondiale, mais pourrait le devenir en misant sur son «immense pouvoir créateur». Voilà l'observation et la proposition fondamentales livrées hier matin par Gilbert Rozon aux participants d'un colloque sur la gouvernance culturelle.

 

Le président-fondateur du Festival Juste pour rire/Just for Laughs participait à la dernière journée d'un colloque sur la gouvernance culturelle organisé par le Centre des Entretiens Jacques Cartier. La table ronde portait sur l'évolution du soutien public et privé aux arts. Gilbert Rozon y parlait de «branding», soit la mise en marché de sa cité comme une sorte de marque distincte et distinguée.

 

«Quand on parle de branding, on subodore quelque chose, on perçoit une marque distinctive, a-t-il dit. Si vous pensez à Mercedes, vous percevez de la qualité. C'est la même chose avec une ville. Quand on pense à une ville comme Rome, Paris ou New York, on a une perception.»

 

Alors, quelle est la personnalité de Montréal? «Est-ce qu'on est par exemple une métropole culturelle?, a poursuivi le président Rozon. À l'échelle du Québec, probablement, ça va de soi. À l'échelle du Canada, peut-être. En tout cas, on est en compétition avec Toronto. Mais à l'échelle du monde? C'est ce qui vous vient à l'esprit si vous êtes un grand voyageur? Vous pensez New York, Londres, Paris, Las Vegas. Je ne pense pas que Montréal soit une métropole culturelle dans ce sens-là. On se conterait des histoires en prétendant le contraire. Mais je pense aussi qu'il y a des façons d y arriver.»

 

Comment? On pourrait dépenser des centaines de millions, construire d'immenses musées et acheter des collections complètes par exemple, comme le fait Dubaï, mais on ne peut pas ou on ne veut pas, et est-ce même souhaitable? Alors, que peut-on faire rayonner à l'échelle mondiale?

 

«J'ose proposer une piste inspirée de ce que j'entends. Quand je me promène sur la planète, j'entends une chose sur Montréal et le Québec: on est perçus comme un lieu de création du spectacle vivant. Cette crédibilité vient de plusieurs choses: du Cirque du Soleil qui rayonne sur toute la planète, de Céline Dion et du Cirque Éloize, du Festival international de jazz et du Festival Juste pour rire, deux leaders mondiaux dans leur domaine, de François Girard ou d'Arcade Fire, etc. Montréal, c'est la ville du créateur.»

 

Il a alors proposé une allégorie utilisant Hollywood, le centre mondial de la planète cinéma qui exporte ses créations partout. Hollywood, une bourgade de riches aux confins de l'Occident qui produit pourtant le plus populaire cinéma de la planète. «Montréal peut devenir un des grands centres de création dans le monde, a enchaîné M. Rozon. Nous avons les artistes, des industries culturelles fortes, du Cirque du Soleil aux grandes boîtes de productions cinématographiques, les infrastructures de formation.»

 

Pour Gilbert Rozon, il faudra toutefois remplir trois conditions pour réussir ce positionnement de Montréal. D'abord, il faudrait «placer le produit au centre des préoccupations». Ensuite, il s'agirait de «l'exemplifier dans tout ce qu'on fait», le design urbain comme le transport, les salles de spectacle comme l'art public. Finalement, a dit M. Rozon «on doit demander au gouvernement d'avoir une seule grande politique culturelle, soit le soutien à l'exportation».

 

Pour lui, l'idée serait donc d'«amplifier ce que Montréal fait de bien». Il croit aussi que cette réflexion (et l'action conséquente) sur le branding doit se faire rapidement, d'ici un an.

 

«On est un peuple fondé par les Français, conquis par les Anglais, sans parler de toutes les influences, merci mon Dieu, de l'immigration, a conclu Gilbert Rozon, en réponse aux question de la salle. C'est ce qui fait la différence et la beauté de Montréal. Nous sommes devenus qui nous sommes à travers les combats nationalistes, fédéralistes et tout ce qu'on veut. Je trouve cette ville fantastique et j'espère que nous allons nous servir de ses particularités.»

 

http://www.ledevoir.com/2008/10/08/209612.html (8/10/2008 8H42)

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