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Il y a un article interessant dans le devoir d'aujourd'hui ou Gilbert Rozon parle de Montreal, l'article est intitule "Montreal ne sait plus ou elle va" .

Il rejoint je crois certaines des idees qui circulent de plus en plus dans les milieux concernes, y a-t-il quelqu-un qui pourrait l'importer sur le site?

Merci

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"Montréal ne sait plus où elle va"

Fabien Deglise

Édition du jeudi 28 août 2008

Mots clés : Gilbert Rozon, Municipalité, Économie, Montréal

 

Gilbert Rozon en appelle à une «psychanalyse urgente» de la métropole

 

 

Photo: Jacques Nadeau

La ville de Montréal n'aurait plus les moyens de ses ambitions et perdrait peu à peu de son influence partout dans le monde. Elle n'est également plus en mesure «de savoir où elle va» parce qu'elle ne sait plus vraiment «qui elle est», estime le grand manitou de l'humour au Québec, Gilbert Rozon. Il appelle du même souffle à une «psychanalyse urgente» de la métropole, avec l'aide de personnalités publiques provenant de toutes les sphères d'activités -- finance, divertissement, gastronomie, architecture, aéronautique... --, afin de redonner un sens à Montréal et de l'aider à recentrer ses projets d'avenir.

 

«Montréal est à l'heure des choix, a indiqué au Devoir le président-fondateur du Festival Juste pour rire. C'est une vraie ville, avec beaucoup de bonnes cartes dans son jeu, mais qui ne semble plus en mesure de les lire. Ça paraît: sa personnalité est diffuse, pas claire, ça part dans toutes les directions. C'est un signe de confusion plutôt que de clairvoyance.»

 

Tout en soulignant que l'administration Tremblay «gère la ville en bon père de famille», Rozon déplore le fait que depuis quelques années, Montréal tend à nier sa propre inertie et, pire, l'étiolement de son rayonnement et de son influence. «Quand on dit que Montréal est une métropole culturelle, c'est un discours parapluie, lance-t-il. Il suffit de se comparer à des villes comme Paris, Londres, New York ou Las Vegas pour s'en rendre compte. Là, nous sommes vraiment devant de véritables métropoles culturelles. Beaucoup d'autres villes, comme Berlin ou Moscou, ou même Toronto, pourraient prétendre à ce titre. Mais pas Montréal, qui pour le moment, peut être considérée comme une ville des festivals, sans plus.»

 

L'homme croit que la créativité de Montréal «est en danger» depuis quelques années et qu'il est temps de réagir. «Depuis la révolution tranquille, la ville a vu naître un nombre incroyable de créateurs, lance-t-il. Les Guy Laliberté, Céline Dion, Denys Arcand, Diane Dufresne, Simple Plan, Arcade Fire, François Girard... ont des échos en dehors du Québec et font en sorte que nous sommes respectés partout sur la planète. Ce n'est pas ordinaire pour une ville de trois millions d'habitants. C'est même une force», qui toutefois, faute de stimulation et d'encouragement de la relève, commencerait à perdre de son intensité.

 

Un vide qui s'installe

 

Habitué à voyager partout dans le monde, où il a vendu ses clowns dans les dernières années, le chef d'entreprise s'inquiète d'un certain vide qui pourrait bien s'installer à Montréal, une ville où par exemple les grands projets architecturaux, orchestrés par des grands noms de l'architecture moderne, comme cela a été le cas dans les années 60 et 70, font cruellement défaut. «On est loin de Bilbao, souligne Rozon. Le développement du Quartier des spectacles en est une belle preuve. Ça va être une vitrine exceptionnelle pour Montréal. Est-ce qu'elle va être l'occasion de poser un geste architectural remarquable, spectaculaire et pérenne? Est-ce que cela va être un espace urbain unique, avec une force symbolique? J'émets des doutes.» Et il ajoute: «Je ne supporte plus d'être le dernier de la classe en Amérique du Nord.»

 

Tout étant dans tout, Gilbert Rozon pense que les écueils que frappe Montréal depuis quelques années, en peinant à attirer des «starchitectes», à rénover ses infrastructures ou encore à stimuler sa création, est intimement lié au fait que la ville «ne sait plus qui elle est» et se chercherait désespérément, sans se trouver. «Nous sommes rendus à l'étape de l'introspection», croit-il.

 

Dans cette optique, son idée est d'ailleurs de faire appel aux cerveaux du Montréal qui bouge, qui s'exporte et qui crée afin d'établir rapidement l'identité de la métropole, mais aussi de définir ses aspirations et surtout ce qui pourrait devenir sa ligne de conduite pour les années futures. «On devrait réunir une quinzaine de personnes par petits groupes pour leur demander de réfléchir sur Montréal, d'évaluer ses forces pour les accentuer et ses faiblesses pour les surmonter, dit-il. Il faut que ce soit des libres penseurs qui n'ont pas d'agenda politique, pour que ce soit crédible. Au final, on pourrait alors présenter un projet concret et des solutions au maire et au ministre de la Métropole, qui ferait alors ce qu'il veut avec.»

 

Cette «étape», Rozon la place d'ailleurs dans la foulée d'une critique virulente lancée l'an dernier au maire Gérald Tremblay -- dans les grandes lignes, il l'a accusé de ne pas avoir de plan ni de vision pour sa ville. «Je ne veux plus être le chialeux professionnel, dit-il. Je veux agir aussi pour ma ville». Il estime que les chefs cuisiniers Martin Picard ou Normand Laprise, l'homme de chiffres Henri-Paul Rousseau, le boss du Cirque du Soleil Guy Laliberté, le «Radio-Canadien» Sylvain Lafrance, le créateur Dominique Champagne ou l'ex-pilote de Bombardier, Laurent Beaudoin, entre autres, pourraient être invités à prendre part à ces cellules de réflexion identitaire et urbaine. «Il sortirait sans doute des idées surprenantes de ce type de rencontre entre des gens capables de faire des liens entre le local et le reste du monde», souligne-t-il.

 

«Tant que l'on n'a pas compris qui on est, ce que l'on veut et où l'on va, cela va être difficile d'avancer, dit celui qui croit que Montréal peut facilement, «avec ses actifs» devenir, par exemple, comme Hollywood, «un laboratoire de création». «D'un point de vue économique, je suis sûr que si Montréal avait une image plus claire d'elle-même, une image renforcée pas juste dans sa publicité mais aussi dans son urbanisme, ses bâtiments, ses politiques, son transport en commun, ça créerait des emplois.» Et du même souffle, de la richesse, un thème qui depuis plusieurs années fait vibrer le patron de l'empire mondial de la blague en tout genre. Il pense d'ailleurs que Montréal est à l'aube de «donner naissance à un Time Warner», cette grande multinationale américaine du divertissement. Mais pour cela, la métropole qui se cherche, selon lui, doit bien sûr se trouver très vite.

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hmmm... y a rien de concrèt, M. Rozon aime pas le place des spectacles et c'est pas la première fois qu'il le dit... mais de là à charier un peu trop...

 

It's the economy stupid... le reste suivra.

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Je ne suis pas d'accord avec toi Malek : quand une ville connait le succès c'est souvent parce que son élite (financière, industrielle, politique, culturelle, etc...) comprend clairement la place que la ville en question prend dans le monde et que sa population possède une confiance qui ne tolère aucun doute. Il brasse la cage et comment on réagit ? On se rebiffe au lieu de se secouer.

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Je suis d'accord avec Yarabundi: l'économie c'est vital, mais en attendant qu'elle décolle pour de vrai (et en attendant toutes les réformes qui devront la faire décoller), rien n'empêche de mettre des efforts dans les idées et dans la volonté d'améliorer les choses. Au niveau du design, par exemple. La ville devrait être moins contraignante pour favoriser l'originalité. Pour une ville design, on ne peut pas dire qu'il y a un grand effort: le Hilton Garden Hill et le Westin, nos deux gros projets actuels au C-V. sont dépourvus d'audace et d'imagination. Pourtant, le premier rendu du Westin était beaucoup plus flyé. Qui a décidé de le changer pour le design actuel, très ordinaire? Le promoteur? La ville?

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C'est justement, si le hilton et le westin sont dépourvus d'audaces comme vous le dite, c'est que ces investisseurs savent qu'ils ne pourront pas récolter un "premium" sur leur investissements avec un meilleur design.

 

Le design coûtent plus cher, les starchitects ne font pas du bénévolats, alors ça vaut pas la peine pour ces investisseurs de mettre 15-20-25% de plus pour du matériel noble si au bout du compte les profits seront pas au rendez-vous.

 

Et là parlez moi pas de règlements urbanistiques, parcequ'en contraignant les investisseurs, on verra rien du tout se faire bâtir.

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C'est justement, si le hilton et le westin sont dépourvus d'audaces comme vous le dite, c'est que ces investisseurs savent qu'ils ne pourront pas récolter un "premium" sur leur investissements avec un meilleur design.

 

Le design coûtent plus cher, les starchitects ne font pas du bénévolats, alors ça vaut pas la peine pour ces investisseurs de mettre 15-20-25% de plus pour du matériel noble si au bout du compte les profits seront pas au rendez-vous.

 

Et là parlez moi pas de règlements urbanistiques, parcequ'en contraignant les investisseurs, on verra rien du tout se faire bâtir.

 

Quel est le problème alors ? Le fait que le Québec regorge de gens sur le BS qui ne peuvent se payer des chambres d'Hotels à plus de 100$ la nuit ?

 

Le fait que notre moteur économique est la poutine et c'est pas ça qui attire les multinationales et les tours à bureaux de starchitectes ?

 

Sérieusement, peux-tu préciser ton opinion et proposer des solutions ?

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La bureaucracie, les impôts de tous les palliers et les réglementations de toutes sortes rendent les investissements ici moins intéressants.

 

Alors quand les gens veulent investir, ils coupent les coins ronds pour garder un certain niveau de profitabilité.

 

Est-ce que quelqu'un peut me dire si a New York, la ville force les investisseurs en immobilier de faire tel ou tel choix de design? J'ai plus l'impression que les gens veulent construire là et vont mettre le top puisqu'il y a de l'argent a faire (plus facile à faire, moins taxée en bout de ligne).

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