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Rien ne va plus au pays de l'oncle Sam


ErickMontreal

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Rien ne va plus au pays de l'oncle Sam

 

20 août 2008 - 07h03

La Presse

Rudy Le Cours

 

Le marché de l'habitation américain n'a pas encore parcouru tous les filets de la vrille qui l'enfonce depuis deux ans et demi.

 

Les mises en chantier ont chuté le mois dernier de 29,6%, en rythme annuel, pour atteindre 965 000 unités, leur plus faible niveau depuis mars 1991.

 

Depuis le sommet de janvier 2006, elles ont plongé de 57,5%, selon les données du département du Commerce.

 

Elles pourraient diminuer encore au cours des prochains mois, car le nombre de permis de bâtir, une mesure de l'activité à venir, est passé à 937 000 unités seulement en juillet.

 

Mince consolation, il faudrait encore beaucoup de détérioration pour atteindre le creux historique des 798 00 unités atteint en janvier 1991 quand la récession faisait rage.

 

Toutefois, les prophètes de malheur disposent d'un bel arsenal pour prédire qu'on y arrivera.

 

À 641 000 unités, le nombre d'unifamiliales mises en chantier le mois dernier est déjà le plus faible depuis janvier 1991. Celui du logement multiple va fléchir au cours des prochains mois à cause d'un devancement des mises en chantier en mai et juin dans la région de New York, les promoteurs ont lancé beaucoup de chantiers avant le 1er juillet, date d'entrée en vigueur de normes de construction plus sévères.

 

«Le marché reste éprouvé par des conditions de crédit hypothécaire très difficiles même pour les ménages les plus solvables, rappelle Francis Généreux, économiste senior chez Desjardins. Plusieurs taux d'intérêt hypothécaires ont même continué d'augmenter au cours des dernières semaines.»

Programme de subventions

 

Voilà pourquoi Washington a lancé un programme de subventions conçu pour les premiers acheteurs. Il équivaut à l'annulation des intérêts sur le prêt hypothécaire pendant plusieurs années.

 

Les taux hypothécaires sont plus élevés qu'il y a un an, malgré la forte détente monétaire orchestrée par la Réserve fédérale. Elle a fait passer de 5,25% à 2,0% son taux directeur depuis septembre, mais les déboires des institutions prêteuses les amènent à resserrer leurs conditions de crédit de manière dramatique.

 

Les deux grands assureurs hypothécaires Freddy Mac et Fanny Mae qui luttent pour leur survie dans la tourmente présente ont fait passer au début du mois d'un quart à un demi-point de pourcentage leur prime, rendant du coup les prêts plus chers. Résultat, moins d'acheteurs potentiels et plus de prêts défaillants.

 

«Il y a bien peu de signes que le marché de l'habitation a trouvé son creux, déplore Charmaine Buskas, économiste principale chez TD Valeurs mobilières. En ce qui concerne les mises en chantier, il semble néanmoins que le rythme du déclin ralentit.»

 

En juillet, 272 000 personnes ont reçu un avis de saisie pour cause de prêts défaillants. Il s'agit d'un bond de 55% en un an.

 

Les maisons reprises par le prêteur engorgent le marché de la revente, font concurrence aux promoteurs de maisons neuves et aux revendeurs classiques. Selon la firme Realtytrac, 17% des maisons à vendre le mois dernier étaient le résultat de saisies. Ce gonflement de l'offre exerce à son tour des pressions à la baisse sur les prix, gages de nouvelles saisies.

 

Un creux de 10 ans

 

Le niveau des transactions dans la revente a atteint un creux de 10 ans au deuxième trimestre. Pire, le tiers des transactions était le résultat de courtes enchères organisées par les repreneurs, selon la National Association of Realtors, citée par Bloomberg. Son indice de confiance est à un creux historique depuis deux mois.

 

Le marché de la revente subit aussi les affres du crédit. Bon nombre d'emprunteurs qui s'étaient qualifiés pour un prêt hypothécaire sont à leur tour forcés de rendre les clés de leur maison, car la valeur de leur dette excède désormais celle de leur propriété.

 

Dans ces conditions, les grands promoteurs immobiliers opèrent à perte, même en limitant au minimum les chantiers qu'ils ont de toute façon plus de difficultés à financer. Les cinq plus importants d'entre eux ont rapporté des pertes flirtant avec le milliard jusqu'ici.

 

Le nombre de maisons neuves mises en vente en juin a atteint un creux de 40 ans.

 

«Le déclin de l'investissement résidentiel rogne la croissance du produit intérieur brut depuis 10 trimestres, rappelle Michael Gregory. Il s'aligne pour un onzième.»

 

-11 %

 

Baisse des mises en chantier en juillet aux États-Unis le niveau le plus faible depuis mars 1991.

 

-30%

 

Chute des mises en chantier dans le Nord- Est américain, ce qui se compare à des replis de 8,2% dans le Sud et dans l'Ouest.

 

1,1 milliard US

 

Total des pertes enregistrées par les cinq principaux constructeurs de maisons aux États-Unis depuis un an.

 

+9,8%

 

Hausse annualisée des prix à la production aux États-Unis le niveau le plus élevé depuis juin 1981.

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