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Le lundi 11 août 2008

 

 

Montréal-Nord s’embrase

 

Philippe Orfali, Hugo Meunier, Patrick Lagacé et Martin Croteau

 

La Presse

 

Montréal-Nord s'est embrasé hier soir après avoir passé 24 heures sous tension. Samedi soir, Fredy Villanueva, 18 ans, a été tué par la police, et deux autres jeunes ont été blessés. Hier soir, le ressentiment d'une partie de la population a éclaté sous forme de brasiers, de voitures saccagées et de commerces pillés.

 

Au plus fort des affrontements, peu avant minuit, des émeutiers ont échangé des coups de feu avec des policiers retranchés derrière leurs voitures de patrouille, sur le boulevard Maurice-Duplessis. Tous les abribus du secteur ont été fracassés. Des commerces ont été pillés et la marchandise volée a servi à allumer une quinzaine d'incendies un peu partout dans le secteur.

 

 

À mesure que la soirée avançait, les émeutiers se sont déplacés vers l'est. Au coin du boulevard Langelier, ils ont mis le feu à des bonbonnes de propane, provoquant de violentes explosions. Des casseurs ont utilisé des scooters pour transporter du carburant et alimenter les dizaines de feux qui flambaient dans le secteur.

 

Pendant ce temps, des curieux approchaient par centaines, prenaient des photos, filmaient la scène avec leurs téléphones cellulaires.

 

«C'est bien fait, la police le méritait», a déclaré une spectatrice, croisée près du théâtre des affrontements.

 

Boulevard Rolland, là où tout a commencé, des éclats de verre couvraient la chaussée, restes des bouteilles lancées vers les agents. Les policiers de l'escouade antiémeute, équipés de casques, de boucliers et de matraques, sillonnaient le quartier par groupes pour contenir les débordements. Et des dizaines de feux illuminaient les rues autour du parc Henri-Bourassa, au coin du boulevard Rolland et de la rue Pascal.

 

Peu avant 22h, des voitures ont pris feu devant la caserne de pompiers située à cette intersection. C'est derrière ce bâtiment que, la veille, un policier du SPVM a abattu le jeune Fredy Villanueva. Les pompiers qui ont voulu éteindre le brasier se sont fait lancer des bouteilles, des pierres et des projectiles en tous genres.

 

Lorsqu'ils ont battu en retraite, les feux allumés un peu partout dans le secteur ont brûlé librement. Et des pillards ont saccagé la caserne.

 

Les voitures, poubelles, tables de pique-nique et bonbonnes de propane incendiées se sont multipliées dans les minutes suivantes.

 

Peu après 23h, une fourgonnette garée devant un immeuble commercial au coin des rues Arthur-Chevrier et Rolland a pris feu à son tour. Les flammes ont effleuré l'immeuble, qui abrite un club vidéo, un restaurant, un magasin à 1$ et une douzaine d'appartements.

 

Comme les pompiers étaient hors-jeu, les policiers se sont adressés aux citoyens. Ils ont demandé à quiconque possédait des boyaux d'arrosage de participer aux efforts pour combattre les flammes. Pendant quelques minutes, un policier de l'escouade antiémeute a été seul à tenter d'éteindre le feu.

 

Ce n'est qu'à 23h45 qu'un camion de pompiers, escorté par des policiers, a pu se frayer un chemin jusqu'à l'immeuble.

 

Au moment de mettre sous presse, vers 1h30, les policiers tentaient toujours de disperser les casseurs retranchés à l'intersection des boulevards Maurice-Duplessis et Langelier, le dernier foyer de résistance.

 

 

 

Policiers blessés

 

Deux policiers ont été blessés pendant les émeutes, a indiqué le porte-parole du SPVM, Raphaël Bergeron. Une agente a dû être évacuée de toute urgence après avoir reçu une balle dans la cuisse, mais sa vie ne serait pas en danger. Un autre agent a reçu un objet dans le pied.

 

Un ambulancier qui travaillait sur les lieux a aussi été blessé lorsqu'il a reçu un projectile sur la tête.

 

Les membres des médias n'ont pas été épargnés. Un caméraman de TVA a été pris à partie par des émeutiers. Et un photographe de La Presse, Robert Skinner, a été attaqué par des pillards. Trois jeunes hommes lui ont fracassé une bouteille sur la tête pour ensuite lui voler ses appareils photo.

 

 

Une casse annoncée

 

Samedi soir, un policier et une policière ont abordé un groupe de jeunes qui jouaient aux dés dans le stationnement du parc Henri-Bourassa. Ils ont interpellé Dany Villanueva, 22 ans, qui a refusé de coopérer. Selon des témoins, un membre de sa bande a sauté au cou d'un des agents. Dans la mêlée, celui-ci a dégainé son arme et a tiré quatre coups de feu.

 

Le frère de Dany, Fredy Villanueva, est mort. Deux de ses amis ont été blessés.

 

La nouvelle du drame s'est répandue comme une traînée de poudre à Montréal-Nord, un quartier notoirement fréquenté par les gangs de rue. Dans la journée d'hier, plusieurs habitants du secteur ont clamé leur ras-le-bol face à la «brutalité policière» dans leur quartier. D'autres promettaient déjà de venger la jeune victime.

 

«J'ai entendu un jeune parler à des flics, raconte Mathieu, 28 ans, rencontré au plus fort des émeutes. Il leur disait que si ça avait été quatre Blancs, ils n'auraient jamais fait ça.»

 

À la fin de l'après-midi, des dizaines de personnes sont spontanément descendues dans la rue, certaines brandissant des photos du jeune homme de 18 ans.

 

«C'est une manifestation pacifique qui a mal tourné», a résumé une dame qui a refusé de dévoiler son identité.

 

Les casseurs n'étaient pas les seuls à en vouloir au SPVM. Des centaines de voisins, femmes, vieillards, enfants, ont voulu manifester leur colère.

 

«Ce n'est pas un conflit entre Blancs et Noirs, a affirmé un manifestant. C'est un conflit entre les jeunes de Montréal-Nord et la police.»

 

Vers 22h30, des policiers ont remonté la rue Rolland vers le nord en frappant leur bouclier de leur matraque. Ils ont pris position au coin des rues Arthur-Chevrier et Rolland, à quelques mètres d'un groupe de spectateurs qui ne participaient pas à la casse. Lorsque cinq policiers ont foncé vers la foule, une femme haute comme trois pommes n'a pu fuir. Elle a été matraquée et violemment projetée au sol.

 

Un homme s'est alors avancé vers le cordon policier. «On est nés ici, on ne vient pas d'ailleurs! leur a-t-il scandé. Cette journée-ci, on va s'en rappeler. Nous sommes les otages de notre quartier.»

 

Pour plusieurs habitants de Montréal-Nord, les événements d'hier sont le point culminant d'une série d'affrontements entre policiers et jeunes. Et plusieurs s'inquiètent de l'escalade qui échauffe leur quartier.

 

«Ce n'est que le début», a prévenu une femme d'une quarantaine d'années qui observait la scène.

 

 

Le secteur des émeutes

 

Les rues situées dans ce secteur de Montréal-Nord ont été au coeur des émeutes d'hier soir. Ces événements sont survenus après la mort d'un jeune homme tué par la police samedi.

 

Plusieurs incendies ont été allumés dans les rues et une caserne de pompiers a notamment été saccagée hier soir.

 

http://www.cyberpresse.ca/article/20080811/CPACTUALITES/80810133/6488/CPACTUALITES

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VOici un autre article intéressant!

 

 

Le lundi 11 août 2008

 

 

Un samedi soir ensoleillé

 

 

Patrick Lagacé

 

La Presse

 

Quand un policier dégaine et fait feu, c'est qu'il croit que sa vie, ou celle d'autrui, est en danger. La vie n'étant pas un film de Bruce Willis, un policier ne tire pas de coup de semonce dans les airs.

 

Samedi, un policier a fait feu dans un parc de Montréal-Nord. Trois jeunes hommes ont été atteints. L'un d'eux, Fred Villanueva, 18 ans, est mort.

 

La défense du policier, assurément: sa partenaire était en danger.

 

Selon ce qu'on sait grâce à des témoins, c'est que Dany Villanueva, 22 ans, frère de Fred, a été interpellé par les deux policiers. Villanueva a déjà fait face à la justice pour vol dans le passé. Il doit encore y faire face, pour la même chose.

 

On ignore pourquoi il est interpellé, en ce samedi soir ensoleillé, au parc Henri-Bourassa. Infraction à un règlement municipal? Entorse à ses conditions de mise en liberté? Recherché en vertu d'un mandat?

 

Ce que l'on sait, c'est que Villanueva et le policier ont échangé des mots aigres-doux. Le ton a monté. Villanueva a été arrêté de façon musclée, refusant de collaborer.

 

Jusqu'ici, c'est un classique. Pas de quoi écrire à sa mère, je veux dire. Rien qui risque de finir à la une du journal. Ou à la morgue.

 

Sauf que Dany Villanueva est accompagné de quelques amis. Quelques-uns de ceux-ci, outrés de le voir en état d'arrestation, protestent. Les esprits s'échauffent.

 

Toujours selon des témoins, qui ont parlé à mes collègues Orfali et Croteau, c'est alors que la policière est prise à partie par quelques-uns des membres du groupe. Et la policière n'a pas le dessus dans l'échauffourée. Un des hommes l'empoigne à la gorge.

 

Et c'est ici que bang, bang, bang, bang, le policier tire quatre fois. Trois jeunes hommes sont atteints. L'un d'eux mourra dans la nuit à l'hôpital du Sacré-Coeur.

 

Hier, Montréal-Nord criait à la brutalité policière. Hier, Montréal-Nord criait à l'insensibilité culturelle, dénonçant les flics blancs qui emmerdent les citoyens portant des noms autres que Tremblay et Landry

 

Je ne sais pas si le policier a mal agi. Je ne sais pas s'il a joué au cow-boy. Au terme de l'enquête, la Couronne va décider si l'agent a eu raison de tirer pour sauver sa coéquipière. Si la réponse est oui, il n'y aura pas d'accusation. Si la réponse est non, l'agent fera face à la justice. On verra.

 

Ce que je sais, c'est que c'est toujours -TOUJOURS- une mauvaise idée de se ruer sur un flic. On s'engage alors dans une pente très, très glissante.

 

Et samedi soir, dans ce parc de Montréal-Nord, une policière s'est fait tabasser par quelques gars qui voulaient défendre Dany Villanueva.

 

Ton ami se fait arrêter par la police? Ferme ta gueule. Sors ton portable et filme la scène: s'il y a en effet brutalité policière, YouTube se chargera de faire de l'agent une «star» du web.

 

Mais la pire - LA PIRE- chose à faire, c'est de jouer à Rambo et d'essayer de planter le flic. Un flic tabassé, c'est un flic qui n'a plus la maîtrise de son arme.

 

Là, tu pousses les flics à prendre des décisions de vie ou de mort. Et il se peut que la décision ne soit pas tout à fait rationnelle. Que ce soit la mauvaise décision.

Il se peut alors que les choses finissent dans les journaux et devant les tribunaux. Et à la morgue, aussi.

 

http://www.cyberpresse.ca/article/20080811/CPOPINIONS05/808110911/6488/CPACTUALITES

 

 

 

 

 

Il a entièrement raison. Ce n'est pas très intelligent de se jeter sur un policier armé, vraiment pas intelligent!

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Je veux amener une petite nuance, et on va me traiter de sexite.

 

J'ai déjà vu devant mes yeux deux policiers se faire maltraiter et en situation désavantagée, encerclé par une foule... ces deux policiers ont réussis à s'en sortir et maitriser le forcenné à l'aide de matraques et menottes. C'était difficile, mais faisable en attendant les renforts (qui arrivent toujours en retard).

 

Par contre une policière va être tentée d'utiliser son arme de peur de se retrouver dans une position facheuse physiquement.

 

Le gars qui s'en est pris à la policière est con et il a manqué de jugement, mais il ne méritait pas de mourir comme ça. La policière va vivre avec ça pour le restant de ses jours.

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Je ne crois pas que ce soit une question de sexisme...c'est une question de génétique.

 

Un homme qui mesure 6'2" et qui pèse 210 livres a bien plus de chances de s'en sortir(sans avoir recours à son arme à feu) s'il est attaqué par deux jeunes "punks" que si c'était une femme de 5'7" et 135 livres.

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C'est le policier qui a tiré, pas la policière.

 

La police dit qu'ils étaient 20, d'autres témoins, environ 7.

 

J'ai aussi entendu que le jeune aurait pas sauté sur la policière, mais que le policier aurait juste réagis trop rapidement avec son arme.

 

Bien curieux de voir comment ça va finir. C'est clair que peu importe comment on regarde ça, tuer un gars et en blesser deux autres, qu'un gars ait sauté sur la policière pour l'étrangler ou non, c'est trop.

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Euh, faut pas se demander aussi c'est quoi le #%^& de probleme a Montreal Nord? Quand les gangs de rue reigne, c'est le temps d'intervenir de facon majeure. La police devra etablir leur autoritee et ca evitera ce genre de bavure dans le futur.

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