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Le ralentissement se confirme au Québec

 

7 août 2008 - 06h32

La Presse

Jean-François Cloutier

 

Au Québec, l'aérospatiale demeure un des rares secteurs exportateurs vigoureux, mais les effets positifs de nouveaux projets comme celui de la CSeries de Bombardier ne devraient se faire sentir pleinement que dans les années à venir.

 

Le ralentissement persistant aux États-Unis rattrape l'économie québécoise, qui connaîtra une année plus difficile que prévu, selon le Conference Board du Canada.

 

Le Conference Board s'était démarqué en mars en y allant de prédictions parmi les plus optimistes chez les analystes économiques. Il est aujourd'hui forcé de revoir sa boule de cristal.

 

La croissance qui devait s'établir à 2,4% au Québec perd un gros point de pourcentage pour s'établir à 1,4% dans ses nouvelles perspectives, intitulées de façon éloquente «Not Out of the Woods Yet» (Pas encore sortis du bois).

 

«La croissance dans les exportations pour cette année a été revue à la baisse de façon significative», concède Sabrina Browarski, économiste au Conference Board.

 

L'automobile en Ontario, mais aussi le bois et l'équipement de machinerie au Québec, sont touchés de plein fouet par une série de facteurs dont le ralentissement de la consommation aux États-Unis, le resserrement des conditions de crédit et la quasi-parité récente entre les devises canadienne et américaine.

 

Au Québec, l'aérospatiale demeure un des rares secteurs exportateurs vigoureux, mais les effets positifs de nouveaux projets comme celui de la CSeries de Bombardier ne devraient se faire sentir pleinement que dans les années à venir: «Même l'aérospatiale nous a déçus depuis le début de l'année», affirme Mme Bowarski.

 

Le déclin du secteur manufacturier n'est pas nouveau, mais la demande intérieure permettait jusqu'ici de compenser ses effets. C'est de moins en moins vrai: «Des signes de malaise commencent à apparaître dans les dépenses des consommateurs», observe l'organisme dans son rapport.

 

Le règlement du déséquilibre fiscal et les baisses d'impôt provinciales ont eu un effet important au début de l'année qui tend à s'estomper.

 

En plus, le marché de l'emploi s'est révélé moins dynamique que prévu depuis le début de l'année. C'est sans parler de la flambée des prix du pétrole qui commence à affecter la confiance des consommateurs.

 

Mince consolation: le Conference Board prédit que la situation devrait s'améliorer en 2009, alors que la croissance de l'économie québécoise devrait remonter à 2,4%.

 

La province profitera alors d'un meilleur équilibre entre le commerce extérieur et la consommation intérieure.

 

L'Ouest en force

 

Encore une fois, c'est l'ouest du pays qui s'avère la locomotive de l'économie canadienne. Le Board remarque cependant que l'épicentre de la croissance s'y déplace graduellement de l'Alberta vers la Saskatchewan et le Manitoba.

 

«L'Alberta est affectée par un grave manque de main-d'oeuvre qualifiée, alors que les Prairies capitalisent encore à fond sur les retombées du boom des matières premières», explique Mme Bowarski.

 

La croissance de l'économie de la Saskatchewan devrait atteindre 4,2% cette année, au sommet des provinces canadiennes, alors que la croissance du Canada en entier se situera à 1,7%.

 

En régions

 

Le rapport du Board survient en même temps qu'une étude de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) qui traduit elle-même les difficultés du secteur manufacturier et le boom des matières premières.

 

Alors que les usines de Montréal tournent au ralenti, des régions éloignées profitent du prix élevé des métaux et autres produits de base.

 

La Côte-Nord et l'Abitibi-Témiscamingue ont enregistré la plus forte hausse du revenu personnel disponible en 2007, avec une croissance importante de 9 et de 8,9% respectivement. Le revenu moyen atteint maintenant 25 438$ sur la Côte-Nord, ce qui la situe au troisième rang des régions administratives les plus riches.

 

«Ces régions profitent notamment de l'accroissement des activités dans les mines, Pendant ce temps, l'emploi croît plus faiblement à Montréal», explique Stéphane Ladouceur, de l'ISQ.

 

Pour la première fois, la métropole s'est même fait détrôner par la Capitale Nationale en tête des régions les plus riches. Dopée par les versements d'équité salariale, la grande région de Québec affiche maintenant un revenu moyen de 25 541$, devant la métropole, à 25 490$.

 

Secteur manufacturieren baisse

 

La production de produits chimiques, de bois et de machinerie a connu une baisse marquée ces derniers mois, frappée entre autres par le ralentissement aux États-Unis.

 

Aérospatial

 

en hausse

 

L'aérospatiale est un des rares secteurs de l'industrie manufacturière à bien faire. La demande pour des avions d'affaires moins gourmands en carburant permettra au secteur de poursuivre sur sa lancée.

 

Consommation

 

en hausse

 

La hausse des transferts fédéraux et les réductions d'impôt provinciales ont fait bondir la consommation depuis le début de l'année, quoique celle-ci devrait ralentir en raison des prix de l'essence.

Construction

 

en baisse

 

La construction non résidentielle ralentit après quelques années de forte croissance. Le construction résidentielle a atteint un sommet et devrait aussi diminuer.

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