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Publié le 15 novembre 2008 à 05h00 | Mis à jour le 15 novembre 2008 à 05h00

 

 

La place vide

 

(Rotterdam) Cet été, dans l'enthousiasme du début des travaux d'aménagement de la rue Jeanne-Mance, on en a entendu de toutes les couleurs au sujet de la Place des Festivals. Le maire Tremblay l'a comparée à la Via Veneto à Rome. Le ministre Raymond Bachand, pour sa part, a prédit que dans 10 ans, les Montréalais qui n'auraient qu'une heure pour faire visiter leur ville à un étranger l'entraîneraient sans hésiter à la Place des Festivals, appelée à devenir une référence mondiale.

 

J'ai repensé aux prédictions du ministre, cette semaine, en me promenant à Rotterdam, où je suis en reportage. En fait, je ne me promenais pas du tout. J'étais en route vers un café au coeur du centre culturel de Rotterdam quand je suis tombée sur la place Schouwburgplein, l'équivalent néerlandais de la Place des Festivals. Inaugurée en 1996 et se déployant entre les cafés, les restos, la salle de concert du Philarmonique de Rotterdam, un multiplexe, un théâtre et les bureaux du festival du film de la ville, cette place a été conçue comme une vaste scène pour que les habitants de la ville puissent s'y exprimer selon leur humeur du moment.

 

Comment ? J'n'en ai aucune idée. Je ne fais que répéter les intentions du designer Adriaan Geuze, qui a imaginé cette scène ouverte à tous les vents et prête à recueillir et à stimuler les élans artistiques de monsieur et madame Tout-le-Monde.

 

Pour que l'effet soit complet, le designer a doté la scène d'un vaste plancher mêlant le métal, le bois, le caoutchouc et éclairé par quatre lampadaires en forme de grues rappelant que, depuis sa destruction par les nazis, Rotterdam est en perpétuelle reconstruction. Deux tours d'aération de 15 mètres de haut et une longue rangée de bancs viennent compléter l'aménagement de ce vaste théâtre sans murs.

 

 

Au premier coup d'oeil, surtout la nuit, la place Schouwburgplein est spectaculaire. Mais dès le deuxième coup d'oeil, un malaise s'installe. Difficile à dire d'où il provient. De la modernité exacerbée du style ? Non. Du choix des matériaux ? Non plus. De la situation géographique de la place ? Impossible, la place est au coeur des cafés, des restos et des boutiques du quartier des spectacles. Alors ?

 

La réponse est toute simple. La place est vide. Vide et abandonnée par l'humanité.

 

J'ai demandé si cet abandon était dû à la météo pourrie. On m'a assuré que la météo n'avait rien à voir dans l'histoire.

 

Dès l'inauguration de cette place, les habitants de Rotterdam ont carrément refusé de la fréquenter. Certains ont été rebutés par son modernisme, mais la plupart ne l'ont tout simplement pas trouvée accueillante.

 

Aujourd'hui, quand il fait beau, ils se contentent de la traverser à vélo ou à pied sans jamais s'y arrêter. Et quand il pleut ou qu'il neige, ils l'évitent carrément puisque le métal mouillé du plancher se mue en patinoire, pavant la voie à un festival de fractures.

 

Une place fréquentée par personne est un non-sens. Et pourtant, ce non-sens se produit plus souvent qu'on le pense si on se fie à l'organisme Project for Public Spaces (PPS) qui milite à partout dans le monde pour la création de places publiques invitantes et rassembleuses. Sur son site, PPS décrit Schouwburgplein comme l'exemple à ne pas suivre. Vide, pas invitante et pas sécuritaire, la place occupe une position de choix dans le panthéon de la honte de l'organisme.

 

En principe, un tel danger ne guette pas la Place des Festivals à Montréal. Notre place à nous est assurée d'être fréquentée au moins tout l'été par la clientèle des festivals. Il n'en demeure pas moins que ce qui fait la vie, l'humanité et la chaleur d'une place publique, ce sont les clients réguliers qui la fréquentent toute l'année. Sans ceux-là, une place finit par être vide... de sens. Pourvu que les Montréalais en soient conscients et ne laissent jamais le vide gagner la Place des Festivals.

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En cet après mid...

La rue Balmoral n'attend plus que de l'asphalte...

IMG_0062.jpg

 

Et le reste du chantier progresse dans l'urgence... Verra-t-on Jeanne-Mance ouverte cet hiver?

 

IMG_0063.jpg

 

:goodvibes: Très belles photos, toutefois quand je regarde la dernière particulièrement, je vois des édifices super moches en fond de scène, sur Ste-Catherine, qui méritent de faire place à un ensemble plus harmonieux qui ferait justice à cette magnifique place en devenir.

 

Car en fait comment dissocier une place urbaine des édifices qui la ceinturent? Tous ces éléments sont interdépendants et définissent la qualité de l'espace.

 

Vite une intervention pour corriger cette plaie visuelle qui détruit l'esthétisme même des lieux. En fait idéalement c'est là qu'aurait dû être construit l'immeuble culturel du 2-22 Ste-Catherine E.

 

Mais bien sûr il est trop tard pour changer les plans mais certainement pas trop tard pour trouver une nouvelle vocation à ce quadrilatère voisin limitrophe du projet Sidev.

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Les petits bâtiments sur St-Cath ont leurs heures comptées... Le terrain peut voir une tour de 80m érigée à cet endroit, et le site derrière (il y a présentement une garderie et un parking) pourrait être développé avec une tour de la hauteur du Mont-Royal (COS:12).

 

Si c'est pas maintenant, ce sera après qu'on aura récupéré de la crise...

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