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(26 mars 2007 La Presse) Les boomers, qui aujourd’hui ont entre 40 et 60 ans, sont encore une fois à la source du plus gros changement de profil de consommation que nous avons connu au cours de 10 dernières années.

 

En effet, le nombre de personnes dans cette strate d’âge a crû, selon Statistique Canada, de 2,5 millions de consommateurs alors qu’au cours de la même période le nombre de personnes qui composent le groupe qui les suit, ceux âgés entre 20 à 39 ans, aura lui décru de 200 000 consommateurs.

 

Or, les profils de consommation de ces deux groupes sont radicalement différents. Alors que les jeunes consommateurs dépensent surtout pour des biens et services qui sont en relation avec l’établissement de leur carrière et de leur famille, les consommateurs plus âgés, eux, dépensent pour ce qui est convenu d’appeler des biens de remplacement. Par exemple, de 25 à 45 ans, on investit dans des maisons de plus en plus grandes. Par la suite cependant, on considère des maisons ou des condos plus petits mais pas nécessairement moins chers.

 

Il en va de même pour les produits de consommation courante. Arrivés dans la cinquantaine, les consommateurs réduisent généralement la quantité de produits consommés mais pas nécessairement leur qualité ou leur prix. On passe ainsi d’une conduite en Dodge Caravane et des achats chez Costo à l’achat d’une Subaru Impreza et des achats chez Metro, IGA ou encore Première Moisson.

 

Il y a des gagnants et des perdants.

 

Bien entendu, de tels changements démographiques ne sont pas sans favoriser certains secteurs de l’économie. Le premier auquel on pense est celui des produits pharmaceutiques.

 

Alors que les boomers dépensent, par ménage, une moyenne de 320 $ en médicaments d’ordonnance par année, les consommateurs composant le groupe des 20 à 39 ans dépensent, en moyenne, 120 $. Bref, une mine (d’âge) d’or pour les pharmaciens!

 

Par contre, si la conjoncture favorise certains secteurs de l’économie, il est possible que ces mêmes secteurs soient en recul lorsque le prochain changement de générations se fera. Tel est le cas des produits d’horticulture. Alors que les boomers affichent une consommation accrue de 63 % par rapport à ce que les consommateurs du même âge faisaient dix ans auparavant, les 29-35 consomment moins de fleurs et de plantes que ce que les boomers achetaient il y a dix ans.

 

La question n’est donc pas uniquement de savoir quels secteurs de l’industrie perdent actuellement, cette donnée est connue. La véritable question est de savoir comment les industries qui profitent de la vague des boomers vieillissants vont se repositionner dans dix ans.

 

Et puis il y ceux qui regardent toujours passer la parade.

 

Alors que certaines entreprises développent des stratégies qui s’adaptent bien aux besoins de ces très nombreux consommateurs vieillissants, d’autres regardent encore passer la parade. Du côté des plus vigilants, mentionnons l’industrie de la construction qui, aidée par des organismes tels que la Société canadienne d’hypothèque et de logement, travaille depuis au moins 10 ans à prévoir les besoins des consommateurs au fur et à mesure qu’ils vieillissent.

 

Même chose du côté des banques, qui ont compris que les hypothèques et les REÉR n’étaient pas les produits les plus vendeurs pour le marché des 55 ans et plus. Dans ce dernier cas, on assiste au lancement de plusieurs produits particulièrement bien adaptés allant de l’hypothèque inversée à l’assurance vie pour personnes âgées.

 

Secteurs mal adaptés

 

Mais, si certains secteurs économiques s’adaptent bien, d’autres accusent un retard certain. Trois exemples nous aiderons à illustrer cette situation. Le premier exemple touche l’industrie de la restauration minute qui a peu adapté son offre à une population ayant des besoins différents. Ainsi, si les sièges de chez McDonald’s ont été, dans les années 60, ergonomiquement bien conçus pour des enfants, il est loin d’être évident qu’ils le soient pour accueillir les nombreux boomers qui se dirigent vers la soixantaine.

 

Même chose pour l’industrie de l’automobile dont la majeure partie de la publicité s’adresse encore à des jeunes dans la trentaine.

 

Finalement, considérons l’exemple de la presse écrite. Alors que cette industrie s’adapte très bien à la nouvelle génération en développant une offre Web, peu d’adaptation de l’offre papier a été faite afin de s’ajuster aux besoins des lecteurs les plus loyaux - les boomers. (Soit dit en passant avez-vous de la difficulté à lire cet article? Les lettre sont peut-être trop petites?)

 

L’Amérique du Nord, et plus particulièrement le Québec, s’apprête à vivre son plus grand choc de consommation depuis l’après-guerre. Le vieillissement des boomers change les besoins des consommateurs et les pratiques marketing doivent d’adapter.

 

Alors que beaucoup d’entreprises se positionnent bien par rapport à ces bouleversements, d’autres, encore trop nombreuses, ne semblent toujours pas comprendre ce qui se passe.

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