Popular Post Brick Posted July 16 Popular Post Share Posted July 16 Revitaliser la Canada Malting s’avère plus compliqué que prévu Photo: Léo Mercier-Ross Le Devoir Au fil des années, la malterie est devenue un point de repère du quartier — et encore plus depuis que des artistes ont peint en rose l’ancien poste de contrôle au sommet de l’usine. Selon Émilie Girard, cette installation est d’ailleurs une part moderne de l’histoire des lieux, qui mérite d’être préservée au même titre que le reste du bâtiment. Il y a 800 immeubles vacants à Montréal. Beaucoup pourraient être réutilisés, et un certain nombre ont même une forte valeur patrimoniale. Voici l’histoire de certains de ces lieux abandonnés et des rêves visant à leur redonner vie. Abandonnée depuis 1989, l’ancienne usine de la Canada Malting a récemment été achetée par un promoteur qui souhaite y installer un ambitieux projet immobilier. La revitalisation du site du quartier Saint-Henri, qui abrite notamment une célèbre cabane rose, risque cependant de prendre plus de temps que prévu, car l’ancien propriétaire menace de reprendre possession du terrain. Les Développements La Malterie seraient à « quelques semaines » de présenter à l’arrondissement du Sud-Ouest une version officielle de leur projet de revitalisation de la Canada Malting, selon le promoteur Noam Schnitzer. Même s’il assure que son projet est sur la bonne voie, le chemin semble semé d’embûches. Le lot vacant depuis 35 ans a d’abord été cédé à Steven Quon par son père. Au terme de plusieurs revirements, M. Schnitzer, fondateur de Renwick Development, a finalement acquis le terrain pour 5,5 millions de dollars le 28 mars dernier. Le développeur propose de construire des condos et des habitations familiales sur le site, le tout combiné à une soixantaine de logements sociaux ainsi que des espaces communs, comme des ateliers d’art, une zone commerciale et un centre d’intégration pour les jeunes adultes avec un trouble de l’autisme. L’arrondissement du Sud-Ouest aspire à une vision semblable : un projet comprenant des bureaux, des commerces de proximité et des logements abordables. Mais un conflit entre l’ancien et le nouveau propriétaire met en péril cette revitalisation. Pour acheter le bâtiment, M. Schnitzer a contracté un prêt hypothécaire d’un million de dollars auprès de Steven Quon. Mais Quonta Holdings, la compagnie de M. Quon, soutient que M. Schnitzer n’a pas payé les deux premiers mois du prêt. Quonta Holdings donne donc 60 jours aux Développements La Malterie pour rembourser l’intégralité du prêt, sans quoi le bâtiment sera remis en vente dès le mois d’août, selon les documents consultés par Le Devoir. Noam Schnitzer nous a assuré que tous les paiements ont été faits ; quant à Steven Quon, il a refusé nos demandes d’entrevue. Un repère du Sud-Ouest Pendant que les hommes d’affaires règlent leur différend, la nature reprend tranquillement le contrôle de l’ancienne malterie : des plantes grandissent sur les rails et des arbustes poussent un peu partout sur le terrain. Parmi les herbes sauvages se dessinent des sentiers sinueux tapés par les graffiteurs et les explorateurs urbains qui s’y sont aventurés au long des années. Au pied des murs délabrés, éparpillés au sol, des canettes de peinture en aérosol, des résidus de pièces pyrotechniques et des morceaux de bouteilles de bière rappellent à quoi servent maintenant ces lieux abandonnés. Une visite du Devoir a permis de croiser plusieurs personnes qui s’étaient faufilées grâce à un trou dans la clôture face à la piste cyclable du canal de Lachine. Photo: Léo Mercier-Ross Le Devoir La nature reprend tranquillement le contrôle de l’ancienne usine de la Canada Malting. À quelques pas de là se trouve le bar-terrasse Riverside, dont le propriétaire, Justin Jolin, est témoin de la rapide détérioration de l’usine. « Il y a des bouts qui tombent tous les jours », explique-t-il. La malterie compte trois silos de terre cuite couverts de carreaux de céramique violette, les seuls de ce genre encore dressés au Canada. Ils constituent une caractéristique rare qu’il faudrait conserver, selon Emilie Girard, historienne chez l’Usine à histoire(s), un organisme luttant pour la conservation du patrimoine. Au fil des années, la malterie est devenue un point de repère du quartier — et encore plus depuis que des artistes ont peint en rose l’ancien poste de contrôle au sommet de l’usine. Selon Mme Girard, cette installation est d’ailleurs une part moderne de l’histoire des lieux, qui mérite d’être préservée au même titre que le reste du bâtiment. « On ne peut pas imaginer Saint-Henri sans la Canada Malting », déclare l’historienne en réitérant que le complexe industriel est important dans le paysage du quartier. Noam Schnitzer dit partager cette vision. Malgré sa volonté de sauvegarde des éléments originaux, le développeur dit ne pas pouvoir promettre leur conservation, car les lieux seraient en « état de détérioration extrêmement avancé ». Il donne l’exemple de la façade principale, dont la structure est instable et qui devra être reconstruite. Une décontamination du site sera aussi nécessaire avant qu’il puisse accueillir des logements. À part le scellage des entrées afin de garder les curieux hors des lieux et deux modifications dans les années 1990, les installations de la Canada Malting n’ont pas été entretenues régulièrement depuis leur abandon en 1989. Des logements abordables pour tous ? Alors que le taux d’inoccupation des logements à Montréal atteint des seuils historiquement bas (1,5 % en 2023), le collectif À nous la Malting, luttant pour des logements sociaux dans le site de l’ancienne usine, propose la création d’une coopérative d’habitation qui administrerait les finances de l’immeuble. Des loyers plus abordables donneraient un répit aux locataires de Saint-Henri, dont le revenu moyen demeure plus bas que celui des Montréalais en général, selon les statistiques de la Ville. « Ça, c’est la solution à la crise du logement », estime la cofondatrice du collectif, Shannon Franssen. Selon elle, le site de la Canada Malting est le seul terrain assez grand à Montréal pour construire plus de 200 logements sociaux et des espaces communautaires comme un centre de la petite enfance et des jardins communautaires. La réalisation du projet de l’organisme dépend tout de même des autorités municipales pour mettre en réserve le terrain. Le projet actuel du collectif reste « faisable et réaliste », dit Mme Franssen. De son côté, l’arrondissement du Sud-Ouest juge que le projet nécessiterait des investissements financiers majeurs impossibles de la part de la Ville. Le maire Benoit Dorais a estimé, lors d’un récent conseil d’arrondissement, qu’« il y a plus de faisabilité pour un projet d’intégration de logements sociaux que d’aller de l’avant avec toutes les démarches en cours pilotées par le collectif À nous la Malting ». Malgré ces divergences, Mme Franssen réitère que le collectif se battra jusqu’au bout pour un projet complètement communautaire. « On ne va pas lâcher », s’exclame-t-elle. Un immeuble regorgeant d’histoire Construite en 1905, la malterie de Saint-Henri était à l’époque la plus moderne du pays. Des centaines de travailleurs y faisaient tremper, germer et sécher le malt, en le traitant afin de produire de la bière. Grande comme trois terrains de football, l’usine recevait l’orge des Prairies canadiennes par le canal de Lachine et, plus tard, par le chemin de fer du Grand Tronc — ce qui était inhabituel à l’époque, explique l’historienne Emilie Girard. 1969 marque le début de la fin : la Canada Malting se joint à la désindustrialisation du canal de Lachine en construisant une nouvelle malterie dans le port de Montréal, un site toujours en activité. http://url4076.ledevoir.com/ls/click?upn=u001.u5fP6CjschWVz-2B-2BJCjMy2d0DbLyoi6nGyDdbkcYjJF51IW-2FSyiccG6Fkf2y00seo99cKjXqHuI8GoYRhlAZ59H7hSVzA1G1JyboG71Tx3sCV4OVFYyzoYVsMgB82HQl3NVhoazlLIUC5llVk2NEu1Q-3D-3Dvn0O_Xtt4-2FBpONRcUua7JLxmdyMhJQ-2B85d-2FEXCpPPJUB024nKbGJ8STmnacaPcserQhGEv8gXeegUthGwRMp02Zhhf-2FRHg0EfOi6pQAUfIMtfXv4-2FJIT-2FMPUnZr2fq6RKjXoTvmbgSk2k6vEMoRC6bSOEX4lYkRo0lmhggHfC-2BtEW2Ps0jPCAZeN3LrK4WCZF605rT01uZvm5jorbGvN0-2FGZgPw-3D-3D 2 4 Quote Link to comment Share on other sites More sharing options...
Weka 29 Posted August 18 Share Posted August 18 Je suis passé devant récemment. Je n'ai aucune expertise en rénovation, mais je constate l'état de délabrement avancé, presque de ruine, de l'ancienne usine. Je suis sceptique quant à la possibilité de le rénover. J'imagine que cela coûterait une fortune. Si le projet se concrétise, j'ai plutôt l'impression qu'on démolira la majeure partie du bâtiment et qu'on reconstruira quelques éléments, comme un témoin qui rappelle le passé industriel du Sud-Ouest. 1 2 Quote Link to comment Share on other sites More sharing options...
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