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Montréal prête à céder des immeubles patrimoniaux vacants


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Montréal prête à céder des immeubles patrimoniaux vacants

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Le Centre Saint-Paul, inoccupé depuis 2015, abritait autrefois l’hôtel de ville de la municipalité de Côte-Saint-Paul. Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Le Centre Saint-Paul, inoccupé depuis 2015, abritait autrefois l’hôtel de ville de la municipalité de Côte-Saint-Paul.

Jeanne Corriveau

8 décembre 2022

Aux prises avec 68 bâtiments municipaux vacants, dont plusieurs ont une grande valeur patrimoniale, la Ville de Montréal a dévoilé mercredi une nouvelle stratégie pour les réhabiliter. Dans un premier temps, elle lancera un appel à projets visant à vendre pour un dollar l’ancien Centre Saint-Paul, sur l’avenue de l’Église, afin de trouver une entreprise ou un organisme sans but lucratif qui pourra le réhabiliter et l’occuper.

Construit en 1910-1911 selon les plans de l’architecte Joseph-Émile Vanier, le Centre Saint-Paul abritait autrefois l’hôtel de ville et la caserne de pompiers de l’ancienne municipalité de Côte-Saint-Paul.

Cet immeuble, qui a fait l’objet de rénovations majeures en 1995, est cependant inoccupé depuis 2015, bien que le garage de l’ancienne caserne ait accueilli un musée d’anciens véhicules de pompiers jusqu’en 2020.

La Ville estime à 10 millions de dollars le coût minimal des travaux nécessaires pour sa préservation. Elle souhaite donc trouver une entreprise ou un OBNL qui le prendrait en charge et lui donnerait une nouvelle vocation. Elle lancera un appel à projets en mars 2023 afin de vendre l’immeuble pour la somme symbolique d’un dollar.

L’acheteur potentiel devra toutefois répondre à certaines conditions. Il lui faudra notamment restaurer l’immeuble et préserver ses caractéristiques patrimoniales, dont les façades, les toitures, les couronnements et les fenêtres. L’aménagement intérieur devra faire l’objet d’une attention particulière et des éléments tels que l’escalier de la tour de séchage des boyaux et les radiateurs devront être préservés. Le projet soumis devra respecter les priorités de l’arrondissement du Sud-Ouest en matière de développement économique et prévoir des espaces communautaires. Le projet retenu devra être assorti d’une garantie bancaire d’un million de dollars.

« L’édifice Saint-Paul est vraiment un petit bijou patrimonial et architectural dans Côte-Saint-Paul. C’est un bâtiment qui est abandonné depuis de trop nombreuses années, alors il faut le sauver », a fait valoir le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, mercredi matin. L’élu a rappelé que ce secteur était un peu « oublié » et qu’il allait faire l’objet d’une revitalisation. « On ne cherche pas à faire de l’argent, mais à sauver le bâtiment et à sauver le patrimoine. »

Cette vente d’immeuble s’inscrit dans un nouveau programme de la Ville de Montréal baptisé IMPACTE, destiné aux bâtiments patrimoniaux. Il fait partie de la stratégie des bâtiments vacants et excédentaires de la Ville.

La Ville de Montréal compte à l’heure actuelle 68 bâtiments excédentaires, dont 21 sont situés dans des parcs urbains ou des parcs nature de son territoire. De ce nombre, 45 présentent un intérêt patrimonial et 6 font l’objet d’un classement, d’une citation ou d’une déclaration. La valeur totale de remplacement de ces immeubles est estimée à 434 millions de dollars, selon les données fournies par la Ville.

Directeur des politiques à Héritage Montréal, Dinu Bumbaru, compte examiner de plus près la stratégie de la Ville avec ses collègues afin de mieux la comprendre et voir si elle permettra réellement de convertir des immeubles excédentaires en « actif communautaire utile ».

Il note cependant que la Ville n’a pas toujours été une fiduciaire exemplaire pour le patrimoine immobilier qu’elle détient. « On l’a vu avec la station de pompage Craig, magnifique ouvrage de génie laissé à pourrir pendant des décennies. Reprendre les choses en main est donc une bonne nouvelle », indique-t-il dans un courriel.

CE_DA_ORDI_2022-12-07_09h00_Batiments_vacants_et_excedentaires_-_Strategie.pdf

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  • 4 mois plus tard...
lapresse.ca
 

Institut des sourdes-muettes | « Nous aussi, on est pressés », dit Montréal

Philippe Teisceira-Lessard

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

L’ancien Institut des sourdes-muettes, rue Saint-Denis

La Ville de Montréal a assuré être elle aussi pressée de redévelopper l’ancien Institut des sourdes-muettes, cette semaine, dans la foulée d’une sortie de Liza Frulla sur la question.

Le complexe – vacant depuis 2015 et clôturé pour éviter les accès illégaux – devrait bientôt trouver une nouvelle vocation, a prédit l’élu responsable de l’habitation au comité exécutif de la Ville.

« Tout le monde est animé par un sentiment d’urgence », a affirmé Benoit Dorais, en entrevue avec La Presse. « Je suis vraiment confiant. »

Mme Frulla, ex-ministre fédérale devenue patronne de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), lançait un cri du cœur dans les pages de La Presse1, mardi, pour accélérer la réhabilitation de l’édifice historique à l’angle de la rue Saint-Denis et de l’avenue des Pins.

« Je ne peux pas croire qu’à Montréal, on laisse ça dépérir », avait déploré Mme Frulla. « Ça vient me chercher. » L’ITHQ est la voisine de l’Institut et espère y installer des résidences étudiantes, ainsi que certaines activités d’enseignement.

« Nous aussi, on est pressés », lui a répondu M. Dorais.

« Quand ça va débloquer, ça va aller vite »

L’Institut des sourdes-muettes, dont le splendide bâtiment principal date du tournant du XXe siècle, appartient au gouvernement provincial par l’entremise de la Société immobilière du Québec (SIQ).

L’organisation a offert gratuitement le bâtiment à la Ville de Montréal en 2018. En 2020, Montréal a refusé de prendre la réhabilitation – assurément onéreuse – à sa charge.

Mais ces mois de délai n’ont pas été inutiles, a assuré M. Dorais. La Ville de Montréal a travaillé à développer une vision du complexe qui pourra être utilisée par ses éventuels promoteurs. La construction d’un nouveau grand bâtiment de logements sociaux sur la partie nord du terrain était notamment envisagée.

« Oui, c’est vrai que ça peut être un peu plus long, le travail de concertation en amont. Mais quand on va avoir un vrai projet à déposer, ça va aller beaucoup mieux », a-t-il dit. « Quand ça va débloquer, ça va aller vite. »

M. Dorais espère voir des travaux débuter « dans un avenir extrêmement rapproché ». L’élu espère voir les arrondissements étudier des projets de développement dès cette année.

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lapresse.ca
 

Il faut aimer nos vieux… immeubles

Il faut aimer nos vieux… immeubles

L’ancienne ministre de la Culture Liza Frulla a raison de s’impatienter quand elle passe devant l’ancien Institut des Sourdes-Muettes de Montréal. C’est frustrant de constater que l’ensemble de huit bâtiments est vacant depuis 2015. Aujourd’hui, ce qu’on voit surtout, c’est un stationnement sans âme qui relie les rues Roy et Cherrier. Ça fait dur !

On comprend que le cri du cœur de l’actuelle directrice de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) la semaine dernière n’était pas complètement désintéressé : l’institution qu’elle dirige à deux coins de rue est en mode expansion et convoite des espaces dans le grand immeuble de la rue Saint-Denis. C’est de bonne guerre.

La sortie de Mme Frulla a eu le mérite de braquer les projecteurs sur ce projet à définir en plein cœur du Plateau. Mais il est faux de dire que rien ne bouge dans ce dossier. Il n’avance peut-être pas aussi rapidement qu’on le souhaite, mais il avance.

La Société québécoise des infrastructures (SQI) a finalement confié à une firme d’architectes le soin de développer une vision. Cette dernière ne part pas de zéro puisque la Ville de Montréal avait mené une série de consultations dans le quartier afin de sonder les besoins. Elle a accouché de deux scénarios qui ne devraient pas être ignorés.

La réalité, toutefois, c’est que le plus vieil immeuble de cet ensemble date de 1864, et que certains édifices sont en piteux état, nécessitant des travaux de fond en comble. Traduisez : facture de plusieurs centaines de millions de dollars. On voit mal comment ce projet pourrait être développé sans la participation du privé.

La bonne nouvelle, c’est que la SQI et la Ville – qui collaborent aussi dans la rénovation de l’ancien hôpital de la Miséricorde – ont l’air de bien s’entendre. C’est de bon augure.

Le cri du cœur de Liza Frulla a eu un autre effet, celui de relancer le débat sur la façon dont on traite notre patrimoine bâti.

Pas de doute, il y a encore des efforts à faire.

Le fiasco de l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice est frais à la mémoire. Le gouvernement Couillard avait tenté de vendre l’édifice patrimonial au privé en 2015. Huit ans plus tard, ce magnifique immeuble en plein cœur du Quartier latin est toujours vide, même si on projette d’y installer une Maison de la chanson et de la musique.

Comme le dit si bien Dinu Bumbaru d’Héritage Montréal, en matière de patrimoine, « on est à l’aise avec le fait que rien ne se passe… »

La bonne nouvelle, c’est qu’on a, à Québec, un premier ministre qui se dit fou de patrimoine (religieux, entre autres…). Il faut espérer qu’il transmette sa passion aux membres de son gouvernement, en particulier aux ministres de la Culture (responsable du patrimoine) et de l’Habitation (responsable de l’architecture), afin qu’on améliore notre bilan en matière de préservation, de restauration et de requalification.

La Ville de Montréal doit aussi améliorer son approche. Il serait pertinent de réfléchir à la création d’une structure consacrée exclusivement au patrimoine, comme la SIMPA (créée en 1981 puis engloutie dans la Société de développement de Montréal en 1996), mais à l’échelle métropolitaine cette fois. Le nombre d’immeubles patrimoniaux qui auront besoin d’amour et d’attention au cours des prochaines années le justifie.

Il y a aussi beaucoup de sensibilisation à faire auprès des promoteurs immobiliers. On ne développe pas un projet dans un immeuble patrimonial comme on construit une tour de condos. C’est complexe, ça demande du doigté et un certain sens du devoir à l’endroit de la communauté. Oui, on le fait pour l’argent, mais pas que.

Il faut accepter qu’on ne travaille pas au même tempo et qu’on n’aura pas les mêmes rendements. Le retour sur l’investissement est ailleurs : dans la fierté, par exemple. Pourquoi pas des mesures fiscales pour stimuler l’intérêt pour ces projets plus casse-gueule ?

Il faut également former davantage d’experts en patrimoine, des architectes entre autres, capables de travailler à partir de l’« existant » plutôt que devant une page blanche. Enfin, il faut absolument revaloriser les métiers.

Justement, la semaine dernière avait lieu l’évènement annuel du Conseil des métiers d’art du Québec consacré à l’architecture et au patrimoine. On a entre autres discuté de la mise en valeur des artisanes et artisans qui travaillent en restauration patrimoniale. Cette expertise est essentielle si on veut être en mesure de relever les défis qui nous attendent.

Au Québec, l’âgisme ne vise pas seulement les individus, il se manifeste aussi dans le domaine immobilier. On aime le neuf. Mais il faudrait aussi apprendre à mieux aimer et valoriser le vieux. Nos immeubles âgés sont comme nos aînés, ils ont beaucoup à nous apprendre. Liza Frulla a bien fait de nous brasser la cage.

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