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Arsenal art contemporain, Griffintown


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Arsenal art contemporain

Plonger dans Monet

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Après Van Gogh et Picasso, place à une nouvelle immersion artistique, dans l’univers impressionniste cette fois. En grande première mondiale en prime.

Publié le 15 décembre 2021 à 7h21

https://www.lapresse.ca/arts/arts-visuels/2021-12-15/arsenal-art-contemporain/plonger-dans-monet.php

Silvia Galipeau La Presse

Imagine Monet nous arrive en effet en exclusivité dès ce mercredi, à Arsenal art contemporain Montréal.

Il s’agit pour la première fois non pas d’une adaptation, mais bien d’une création du fameux duo de créateurs (Annabelle Mauger et Julien Baron) à qui l’on doit les deux imposantes dernières immersions (vues par 1 million de visiteurs, partout au Canada et aux États-Unis). Et déjà, 20 000 billets se sont envolés.

« Ce projet me tient à cœur, parce que nous l’avons créé ici. Dans cette salle que j’adore ! » a confié Annabelle Mauger mardi, en marge du lancement.

Devançant nos questions, la Normande de naissance (tout comme le père de l’impressionnisme) poursuit avec enthousiasme : « Pourquoi l’immersion ? lance-t-elle. Parce que Claude Monet est le père de l’impressionnisme, mais aussi de l’immersion ! » Ah bon ? « Vers la fin de sa vie, il est allé vers l’abstraction, et ses derniers Nymphéas, créés pour le Musée de l’Orangerie à Paris, sont des toiles qui font plus de 17 m de long ! »

En conférence de presse, la créatrice en remet : « J’ai envie de vous dire que ces toiles sont faites pour cette exposition ! »

D’où la volonté manifeste d’« immerger le spectateur », dit-elle, volonté reprise ici dans ce vaste espace rectangulaire de 1200 m2, dans la galerie industrielle du quartier Griffintown. Sur des murs de huit mètres de haut, du sol jusqu’au plafond en passant par le plancher, sans oublier cette forme elliptique en plein centre de la salle (clin d’œil à l’Orangerie), sont projetées (à l’aide d’une cinquantaine de projecteurs) pas moins de 200 œuvres de l’artiste. Et les plus célèbres y sont toutes : de ses Cathédrales aux Coquelicots en passant évidemment par ses Nymphéas, dans lesquelles on « entre », littéralement, en apercevant, outre le coup du pinceau, parfois même un poil décroché (ou deux) !

« Derrière chaque silhouette se cache un mirage, résume Annabelle Mauger. En s’approchant, on découvre qu’il n’y a pas de lignes, mais que des touches de peinture. Et il est intéressant de le présenter de cette manière, en immersion. »

L’exposition, au son d’une douce musique classique (Bizet, Saint-Saëns, etc.), est ici divisée en trois temps : Monet et son environnement (ses jardins, sa famille, ses enfants) ; ses voyages (Venise, Londres) ; et les Nymphéas, prolifique série de ses jardins à Giverny (en Normandie), qu’il a déclinée pendant pas moins de 40 ans de sa vie.

 

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Annabelle Mauger, conceptrice d’Imagine Monet

Ici et là, quelques animations : des feuilles qui tombent, ou encore un arbre qui pousse. Mais pas trop, promet Julien Baron, complice et coréalisateur de l’exposition. « Le principe n’est pas de dénaturer l’œuvre du peintre, insiste-t-il, mais de montrer l’œuvre première. […] Montrer l’œuvre sous différents angles que celui vu dans un musée. […] On ne veut pas se substituer aux musées. Mais on aimerait bien être un complément. »

À la grande question de savoir comment réagirait Monet aujourd’hui, il répond : « Je ne sais pas. On n’a pas la prétention d’être dans sa tête. On essaie d’imaginer. […] D’un côté, [Imagine Monet] est un honneur, mais c’est aussi de la récupération. Alors, c’est difficile de se prononcer. » Chose certaine, conclut-il, « Monet nous donne un peu de légèreté dans cette période. Et ça fait du bien ! »

Imagine Monet est présentée à Arsenal art contemporain Montréal jusqu’au 27 février. Réservation et passeport sanitaire requis. Prévoir une trentaine de minutes.

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  • 1 mois plus tard...

https://www.lapresse.ca/arts/arts-visuels/2022-01-13/galerie-blouin-division/l-art-canadien-dans-ce-qu-il-a-de-meilleur.php

Galerie Blouin Division L’art canadien dans ce qu’il a de meilleur

 

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Vue de l’exposition Woodland, de Sarah Anne Johnson

Trois expos fascinantes au centre d’art contemporain de Griffintown nous permettent de découvrir de réconfortantes photographies retravaillées, des œuvres en tissu faussement naïves et des créations perlées très bavardes. Place aux corpus des artistes canadiens : Sarah Anne Johnson, Hannah Epstein et Nico Williams.

Publié le 13 janvier

 

Éric Clément La Presse

Sarah Anne Johnson a le don d’apaiser. En transmettant toute la délicatesse de son âme. Pour Woodland, cette série qu’elle explore depuis 2020, elle s’intéresse une nouvelle fois aux liens qui unissent les êtres humains et la nature. Notre environnement, souvent dénigré, vénéré par les premiers peuples et ceux qui y trouvent l’inspiration. Dont Sarah Anne Johnson, totalement éprise de la spiritualité des paysages tranquilles. Comme l’ont été Emily Carr, les peintres du Groupe des Sept ou, en littérature, Henry David Thoreau.

 

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

MTTW, 2021, de Sarah Anne Johnson, impression au jet d’encre et encre

Woodland est un autre de ses coups de chapeau à l’environnement, comme elle l’a fait avec ses corpus Tree Planting, Arctic Wonderland et The Galapagos Project. Mais, cette fois-ci, s’ajoute à son souci d’évoquer la fragilité de la nature celui d’envisager son caractère paradisiaque et pénétrant.

Les photographies de Woodland ont été prises dans des bois denses et lumineux du Manitoba, non loin de la résidence de l’artiste de 45 ans. Elle a apposé sur ses impressions photographiques des touches de peinture à l’huile, un peu d’encre ou du ruban adhésif holographique. Et elle s’est servie de Photoshop. Pour ajouter d’autres feuilles aux arbres pris dans une lumière de fin de journée. Pour donner des effets de vitraux, de cerfs-volants, de féerie. Avec des touches multicolores qui font penser à ces petites pièces de tissu des drapeaux de prière tibétains qu’on voit dans l’Himalaya sur les chemins et dans les villages.

 

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

SFTAC, 2020-2021, de Sarah Anne Johnson, triptyque, impression pigmentaire avec peinture à l’huile

Ces ajouts donnent une atmosphère magique et spirituelle. « Ils créent une image qui reflète mon expérience personnelle avec le paysage », précise-t-elle. C’est réussi. Il y a souvent du rêve, du désir, de l’utopie dans les créations de Sarah Anne Johnson. Comme on l’a vu avec son corpus Field Trip et les rituels de concerts de musique extérieurs. Dans ce Woodland aux allures de parc merveilleux, la touche de jeunesse et de souvenirs d’enfance qu’elle insère rend son travail revigorant et reposant en cette période déprimante. Merci !

Consultez la fiche sur Woodland (en anglais)

Hannah Epstein

La galerie induit un autre type de réconfort avec les œuvres tissées de Hannah Epstein, créées en coton et en jute à la suite d’une résidence artistique à Arsenal art contemporain, l’été dernier. Comiques et d’allure ludique, ses créatures textiles drainent un contenu critique. L’artiste a choisi du textile fait main pour ces personnages, pour contrecarrer l’omniprésence du virtuel et de l’artificiel dans l’art et les communications. La Torontoise originaire d’Halifax – qui s’abreuve, depuis son enfance, au monde de l’internet et des jeux vidéo – souhaite nous alarmer, avec ce corpus, sur les effets néfastes qu’ont la technologie et les divertissements simplistes sur les comportements humains.

 

PHOTO PAUL LITHERLAND, FOURNIE PAR LA GALERIE

Vue d’œuvres de Hannah Epstein

Ils ont pourtant l’air sympathique, ces petits démons colorés ! Mais le rire est jaune, prévient Hannah Epstein. L’hyperconnexion au numérique a tendance à nous déconnecter de la réalité et de la raison, prévient-elle. Notamment avec son installation Self-Driving Car & NPC Victim, une œuvre qui illustre une automobile sans chauffeur qui a frappé un NPC, ou « non-player character », ces personnages de jeu vidéo qui n’ont aucun rôle particulier par rapport à la vedette principale.

 

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Self-Driving Car & NPC Victim, 2021, de Hannah Epstein, bois, vis, jute, acrylique, boîte à lumière DEL, télévision 55 po, lecteurs vidéo, 58 po x 112 po x 92 po

Des personnages qui sont les sortes de figurants que nous serions devenus en étant captifs, manipulés, voire contrôlés par l’industrie du divertissement, estime Hannah Epstein. Elle fait par exemple allusion aux conséquences du « ludocapitalisme », ce système très en vogue qui tend à faire oublier aux ouvriers leurs salaires de misère en installant des tables de ping-pong dans leurs vestiaires, par exemple.

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Hannah Epstein a déjà exposé au Hammer Museum de Los Angeles, au Musée des beaux-arts de l’Ontario, au Textile Museum of Canada, à Toronto, et au Museum of Contemporary Art de Denver. Elle est âgée de 36 ans et est représentée par la galerie Steve Turner à Los Angeles.

Consultez le site de la galerie Steve Turner (en anglais)

Nico Williams

 

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Rock On, 2021, de Nico Williams, perles de verre, cuir et fils

Plus de légèreté, mais pas moins d’humour ni de profondeur avec les œuvres perlées de l’Anichinabé Nico Williams, originaire de Sarnia, en Ontario, et dont c’est le premier solo chez Blouin Division. Nous l’avions découvert lors de l’expo La machine qui enseignait des airs aux oiseaux, montée l’an dernier par les commissaires Mark Lanctôt et François LeTourneux au Musée d’art contemporain de Montréal.

On retrouve à l’Arsenal Rock On, la carte d’identité autochtone qu’il avait d’ailleurs exposée au MAC. Un petit objet avec un portrait ludique de l’artiste, réalisé avec des dizaines de fines perles colorées. Une œuvre qui critique le statut colonial des Autochtones, obligés d’avoir cette carte d’identité du fait de la Loi sur les Indiens, une dénomination fédérale décriée... et toujours en vigueur.

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Au centre de la salle d’exposition trône une sorte de sac « en papier », en fait créé en billes de verre brunes contenant de l’or 24 carats. Une œuvre qui réfère à sa jeunesse et aux sacs que fournissait son dépanneur local, le Starlite Variety. À l’intérieur du sac, on trouve des morceaux de branches de cèdre, une plante que les Anichinabés considèrent comme purificatrice et utilisent pour faire du thé. Sur les murs de la salle, des créations perlées sont montées sur du cuir et représentent des emballages de céréales. Ainsi qu’une sorte de lacet fait entièrement de minuscules perles de verre. Tout un travail !

Les trois expos de la galerie Blouin Division sont présentées jusqu’au 22 janvier à l’Arsenal.

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