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Agriculture urbaine


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Planète bleue, idées vertes

Des légumes en pleine rue à Montréal

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Un potager urbain a été aménagé rue Dufresne, entre les rues de Rouen et Larivière.

Des tomates, des concombres, des aubergines, des poivrons, des piments et des dizaines d’autres types de légumes poussent non pas dans un potager, mais en pleine rue, dans le quartier Centre-Sud, à Montréal. Un jardin collectif pas comme les autres qui entreprend sa deuxième saison dans une version améliorée.

Publié le 28 juin 2021 à 6h00

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-06-28/planete-bleue-idees-vertes/des-legumes-en-pleine-rue-a-montreal.php

Éric-Pierre Champagne La Presse

Si les Montréalais ont l’habitude de voir des tronçons de rue fermés pour accueillir un évènement temporaire, la vue d’un potager urbain en pleine rue est pour le moins inhabituelle. La rue Dufresne, entre les rues de Rouen et Larivière, dans l’arrondissement de Ville-Marie, offre donc un spectacle inusité avec ses quelque 140 aménagements abritant des dizaines de types de légumes différents.

Le projet, piloté par le Carrefour alimentaire Centre-Sud, entreprend sa deuxième saison, fort du succès de l’été 2020 où plus de 500 kg de légumes ont été produits et distribués gratuitement à la communauté.

La Promenade des saveurs serait la plus grande rue piétonne comestible au Canada, estiment ses organisateurs.

« Un potager urbain dans la rue, je trouve que c’est un symbole fort, lance Sylvie Chamberland, codirectrice générale du Carrefour alimentaire Centre-Sud. L’objectif, c’est justement d’intégrer l’agriculture urbaine dans l’urbanisme. »

Mais impossible d’y arriver sans l’appui de la Ville, cependant. L’arrondissement de Ville-Marie s’est montré enthousiaste, explique Mme Chamberland, qui reconnaît que le projet n’aurait pu se réaliser sans l’appui des autorités.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Il faut compter presque un mois pour installer le mobilier urbain, et les 146 contenants en géotextile de type Smart Pot qui sont ensuite remplis de terre et de compost.

Face au succès de la première année, on a donc remis ça en 2021. La rue Dufresne a de nouveau été fermée à la circulation entre les rues de Rouen et Larivière, à partir du 17 mai. Il faut compter presque un mois cependant pour installer le mobilier urbain, et les 146 contenants en géotextile de type Smart Pot qui sont ensuite remplis de terre et de compost. Un système d’irrigation goutte à goutte est aussi connecté à chacun des 146 contenants de 1,25 mètre carré. Bref, ce n’est qu’à la mi-juin que les plants ont été mis en terre.

« Nous avons demandé à l’arrondissement de Ville-Marie d’envisager la possibilité de laisser la rue [le tronçon] fermée toute l’année », signale Sylvie Chamberland. Cela permettrait notamment de laisser les installations sur place à l’automne et de planter plus tôt le printemps suivant.

Réduire la facture d’épicerie

Cette année, une soixantaine de légumes et de fines herbes ont été plantés, dont quelques nouveautés : des patates douces, du gingembre et des épinards de Malabar, une demande du public de la Promenade des saveurs, explique Émilie Klein, qui est la coordonnatrice du projet.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Émilie Klein, coordonnatrice agriculture urbaine, et Sylvie Chamberland, codirectrice générale du Carrefour alimentaire Centre-Sud

Car le potager est d’abord et avant tout fréquenté par les résidants du quartier, souligne la jeune femme, qui habite elle-même à quelques minutes de marche de son lieu de travail.

Les gens viennent ici pour briser l’isolement et aussi pour réduire leur facture d’épicerie. L’an passé, 70 % des gens nous ont dit que le potager avait fait une différence sur leur facture d’épicerie.

Émilie Klein, coordonnatrice du projet

Des ateliers sont organisés trois fois par semaine où plus d’une trentaine de participants viennent donner un coup de main à l’entretien du potager. Si une partie des légumes est distribuée lors des activités organisées par le Carrefour alimentaire Centre-Sud, la grande majorité est récoltée par la communauté qui passe par la rue Dufresne. Les résidants prennent généralement ce dont ils ont besoin, pas plus. Et le public semble apprécier l’initiative. « Ça arrive à l’occasion que quelqu’un passe en vélo et me lance un merci ! », signale Émilie Klein.

Le projet cadre parfaitement avec la mission de l’organisme, qui vise à améliorer l’accès à une alimentation saine pour tous.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le potager est d’abord et avant tout fréquenté par les résidants du quartier.

Sylvie Chamberland rappelle d’ailleurs que dans le Centre-Sud, les hommes vivant seuls représentent presque la moitié de la population. Un potager urbain comme celui de la rue Dufresne permet à la population d’avoir accès à des légumes frais et à plusieurs variétés.

Que souhaite Sylvie Chamberland pour l’avenir ? Produire des légumes l’hiver, obtenir plus d’espace et, surtout, que l’initiative soit répétée un peu partout à Montréal. « J’aimerais que ça soit un modèle pour l’agriculture urbaine et que chaque quartier puisse bénéficier d’un espace semblable. » Des arrondissements ont déjà montré de l’intérêt.

Qui sait, d’autres potagers pourraient bien apparaître dans de nouvelles rues de Montréal...

L’agriculture urbaine de plus en plus populaire

Si l’agriculture urbaine était pratiquement inexistante il y a quelques années, elle gagne de plus en plus en popularité. À Montréal, les projets se multiplient, à l’initiative de citoyens ou de divers organismes. Il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur la carte du site Cultive ta ville pour constater l’ampleur du phénomène, particulièrement dans les quartiers centraux.

Consultez la carte de Cultive ta ville

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Plus de 30 000$ pour le développement de l’agriculture urbaine à RDP-PAT

 
Untitled-design-80.png?resize=1051%2C591L’arrondissement souhaite devenir un pôle d’innovation en agriculture urbaine. Photo: Johanna Pellus, Métro.

Les élus de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles ont accordé, lors de la séance du conseil du 4 avril, un financement de 33 000$ à des organisations pour la réalisation de projets en lien avec l’agriculture urbaine. Six projets bénéficieront de cette aide financière et d’un accompagnement de l’Éco de la Pointe-aux-Prairies.

C’est en janvier que l’arrondissement avait annoncé qu’il continuerait de susciter un intérêt pour le développement de l’agriculture urbaine sur son territoire, en lançant un appel à projets pour l’année 2023.

Selon la conseillère et membre du comité de sélection Virginie Journeau, les six projets retenus cette année devraient durer dans le temps, et sensibiliser les jeunes à la provenance des aliments, aux pratiques durables, et à l’importance des circuits courts.

Voici les six projets qui seront financés par l’Arrondissement en 2023:

  • Les récoltes de Félix: porté par l’école primaire Félix-Leclerc, le projet s’inscrit dans une démarche de création de classes vertes et d’éducation à l’écologie.
  • Semons un jardin, récoltons l’action collective: porté par les Habitations Mainbourg, le projet prévoit un jardin en bacs surélevés ainsi que des aménagements comestibles dans la cour des résidences du complexe. 
  • Jardin Sahaka: porté par le Collectif Super Boat People, le projet consiste à mettre en place un jardin collectif sur le terrain vacant à proximité de la Pagode Thammikaram, afin de produire des légumes et des fines herbes asiatiques. 
  • Installation de bacs à légumes à l’Azur: porté par le CPE Picasso, le projet consiste à réaménager des espaces extérieurs présentement inaccessibles en ajoutant de nouveaux bacs de culture.
  • Les jardins d’AgriLab: porté par l’école secondaire La Passerelle, le projet prévoit l’ajout de 16 bacs de cultures surélevés ainsi que l’achat de matériel dans le cadre des formations en horticulture.
  • Mon jardin: porté par le Foyer de groupe J-Octave Roussin, le projet consiste à réaménager la cour d’une résidence pour jeunes, en y ajoutant des aménagements comestibles, notamment des bacs de plantation en bois.

Les propositions reçues par l’Arrondissement démontrent «l’enthousiasme réel de notre population envers l’agriculture et l’autonomie alimentaire dans un contexte de transition écologique», a indiqué quant à elle la mairesse de l’arrondissement, Caroline Bourgeois.

Depuis son lancement en 2022, l’appel à projets a soutenu la réalisation de 10 projets en agriculture urbaine.

 

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