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Montréal en 1966


Rocco

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il y a une heure, Rocco a dit :

Plusieurs points d'intérêt de la frénésie de 1966, un an avant l'expo, Montréal boomait comme aujourd'hui, et peut-être plus encore.

Merci pour les photos d'archives.  Cette frénésie était bien palpable en effet.  Ce qu'on ne savait toutefois pas à l'époque, c'est qu'elle allait être suivie, dès 1968 à Montréal (mais pas dans l'ensemble du Canada), d'une forte déprime, notamment sur le marché résidentiel.  Anecdoctiquement, mon père avait acheté une maison neuve en 1966, mais la précédente maison subséquemment mise en vente ne trouva preneur qu'en 1968, à vil prix; le problème n'était pas un manque de demande, mais la frilosité des banques prêteuses.  En rétrospective, j'ai pensé que la Crise d'Octobre 1970 avait été "favorisée" par les mauvaises conditions économiques de ces années.  Ce ne serait donc pas un hasard que Robert Bourassa, élu chef du PLQ, fit sa célèbre promesse des "100,000 emplois en 1971" lors de la campagne électorale de 1970 qu'il remporta: le besoin était criant.  (1973 fut une année record avec 125,000 emplois crées).

55 ans plus tard, aujourd'hui en 2021 (et depuis quelques années déjà), Montréal connaît à nouveau une période faste, malgré la pandémie.  Je suis toutefois plus optimiste quant à l'avenir.  La raison en est que les fondements économiques de Montréal sont plus solides qu'ils ne l'étaient.    Beaucoup plus d'emplois basés sur les connaissances, beaucoup moins dans les "secteurs mous" dont on s'est largement départi; et aussi, des finances publiques provinciales plus saines (comparativement en tout cas avec celles de l'Ontario).

Un point commun entre les deux époques, c'est une accélération des investissements publics.  Une différence importante, c'est l'évolution démographique, en termes de taux de croissance, mais surtout en termes de la moyenne d'âge: sur ce point, les perspectives apparaissent moins brillantes qu'avant, même si à court terme l'effet d'un ralentissement (du nombre de nouveaux arrivants sur le marché du travail) se traduit par un resserrement du marché favorisant une plus croissance plus rapide des salaires.   (On pourrait élaborer sur toutes les implications de l'évolution démographique, mais ça nous éloignerait de la comparaison des portraits pris à date fixe).

Plusieurs autres choses sont différentes, mais une qui nous intéresse particulièrement est la requalification des vieux secteurs, avec une emphase sur la fonction résidentielle "en ville".  Il y a 55 ans, on était encore à l'époque de la ruée vers la banlieue et l'abandon voire la démolition de secteurs urbains entiers.  

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Il y a 9 heures, Né entre les rapides a dit :

Merci pour les photos d'archives.  Cette frénésie était bien palpable en effet.  Ce qu'on ne savait toutefois pas à l'époque, c'est qu'elle allait être suivie, dès 1968 à Montréal (mais pas dans l'ensemble du Canada), d'une forte déprime, notamment sur le marché résidentiel.  Anecdoctiquement, mon père avait acheté une maison neuve en 1966, mais la précédente maison subséquemment mise en vente ne trouva preneur qu'en 1968, à vil prix; le problème n'était pas un manque de demande, mais la frilosité des banques prêteuses.  En rétrospective, j'ai pensé que la Crise d'Octobre 1970 avait été "favorisée" par les mauvaises conditions économiques de ces années.  Ce ne serait donc pas un hasard que Robert Bourassa, élu chef du PLQ, fit sa célèbre promesse des "100,000 emplois en 1971" lors de la campagne électorale de 1970 qu'il remporta: le besoin était criant.  (1973 fut une année record avec 125,000 emplois crées).

55 ans plus tard, aujourd'hui en 2021 (et depuis quelques années déjà), Montréal connaît à nouveau une période faste, malgré la pandémie.  Je suis toutefois plus optimiste quant à l'avenir.  La raison en est que les fondements économiques de Montréal sont plus solides qu'ils ne l'étaient.    Beaucoup plus d'emplois basés sur les connaissances, beaucoup moins dans les "secteurs mous" dont on s'est largement départi; et aussi, des finances publiques provinciales plus saines (comparativement en tout cas avec celles de l'Ontario).

Un point commun entre les deux époques, c'est une accélération des investissements publics.  Une différence importante, c'est l'évolution démographique, en termes de taux de croissance, mais surtout en termes de la moyenne d'âge: sur ce point, les perspectives apparaissent moins brillantes qu'avant, même si à court terme l'effet d'un ralentissement (du nombre de nouveaux arrivants sur le marché du travail) se traduit par un resserrement du marché favorisant une plus croissance plus rapide des salaires.   (On pourrait élaborer sur toutes les implications de l'évolution démographique, mais ça nous éloignerait de la comparaison des portraits pris à date fixe).

Plusieurs autres choses sont différentes, mais une qui nous intéresse particulièrement est la requalification des vieux secteurs, avec une emphase sur la fonction résidentielle "en ville".  Il y a 55 ans, on était encore à l'époque de la ruée vers la banlieue et l'abandon voire la démolition de secteurs urbains entiers.  

Ton constat est sociologiquement très juste.

Une phrase dans ton commentaire me retient particulièrement : "Plusieurs autres choses sont différentes, mais une qui nous intéresse particulièrement est la requalification des vieux secteurs, avec une emphase sur la fonction résidentielle "en ville".

À cet égard, deux exemples parlants.

HoMa, exemple éloquent de requalification urbaine, un quartier qui a aujourd'hui de la gueule.

La rue St-Denis. Je ne suis pas un nostalgique.  Mais encore dans les années 60, c'était une rue de "maisons de chambres". Cette poésie urbaine-là s'est perdue à jamais.

À l'époque, plusieurs quartiers de Montréal étaient "délabrés", selon nos critères d'aujourd'hui.

Mais on ne juge pas une ville à ses quartiers rénovés.

Le Montréal de l'époque dans son délabrement avait une âme.

Montréal a toujours une âme, mais l'air du temps est différent.

C'était le Montréal de Montréal-Matin. Leonard Cohen chantait "Suzanne", la chanson date de 1968, mais c'est la même époque ! Charlebois était sur le point d'exploser. Les Canadiens accumulaient les coupes Stanley.,Le Red Light existait toujours, Drapeau régnait. Terre des Hommes allait bientôt ouvrir !

Ce Montréal-là me manque, même si celui d'aujourd hui est emballant, enthousiasmant

 

 

 

 

 

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À l'époque, la vue sur le Mont-Royal était dégagé, Valérie n'était pas née, Héritage Montréal n'existait pas.

On ne parlait pas du 120 mètres.

Le centre-ville de Montréal c'était l'équivalent du cv d'Omaha aujourd'hui.

C'était le bon vieux temps, en somme !

Évidemment, merci à Rocco pour ces photos tirées des archives de la Ville !

En terminant, une chanson fantastique datant de 1966 des Lovin Spoonful que l'on pouvait aussi entendre à Montréal à l'époque.

Chanson de l'insouciance et de la joie de vivre !

 

 

 

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Il y a 3 heures, santana99 a dit :

Ton constat est sociologiquement très juste.

Une phrase dans ton commentaire me retient particulièrement : "Plusieurs autres choses sont différentes, mais une qui nous intéresse particulièrement est la requalification des vieux secteurs, avec une emphase sur la fonction résidentielle "en ville".

À cet égard, deux exemples parlants.

HoMa, exemple éloquent de requalification urbaine, un quartier qui a aujourd'hui de la gueule.

La rue St-Denis. Je ne suis pas un nostalgique.  Mais encore dans les années 60, c'était une rue de "maisons de chambres". Cette poésie urbaine-là s'est perdue à jamais.

À l'époque, plusieurs quartiers de Montréal étaient "délabrés", selon nos critères d'aujourd'hui.

Mais on ne juge pas une ville à ses quartiers rénovés.

Le Montréal de l'époque dans son délabrement avait une âme.

Montréal a toujours une âme, mais l'air du temps est différent.

C'était le Montréal de Montréal-Matin. Leonard Cohen chantait "Suzanne", la chanson date de 1968, mais c'est la même époque ! Charlebois était sur le point d'exploser. Les Canadiens accumulaient les coupes Stanley.,Le Red Light existait toujours, Drapeau régnait. Terre des Hommes allait bientôt ouvrir !

Ce Montréal-là me manque, même si celui d'aujourd hui est emballant, enthousiasmant

 

 

 

 

 

Super d'avoir introduit des éléments sentimentaux dans un rappel de l'époque tournant autour de l'année 1966.  C'est un complément indispensable aux photos et aux chiffres.   On retrouvait une atmosphère semblable dans d'autres villes en Occident, mais Montréal avait cette saveur particulière découlant de la combinaison de son nord-américanicité (encore sensiblement plus riche à l'époque que l'Europe) et de sa francité.  Fait notable, la Ville de Québec n'avait pas encore tout à fait rejoint ce nouveau monde (mon épouse est née et a grandi à Québec, et la famille de mon père s'y trouve encore; en particulier, l'emprise de l'Église se faisait encore sentir).

Le délabrement de certains quartiers montréalais?  -- Oui, mais quand on n'y habitait pas, même si on avait (vaguement) conscience desdits délabrements, cela n'entachait pas notre enthousiasme: on était bien plus attiré par la nouveauté qui fleurissait ailleurs.  Aussi, une considération à ne pas oublier: l'âge que certains d'entre nous avions à cette époque: on ne vit pas les choses de la même façon à l'adolescence qu'à un âge "avancé".   Idem pour les ados d'aujourd'hui.

Il y a 3 heures, santana99 a dit :

À l'époque, la vue sur le Mont-Royal était dégagé, Valérie n'était pas née, Héritage Montréal n'existait pas.

On ne parlait pas du 120 mètres.

Le centre-ville de Montréal c'était l'équivalent du cv d'Omaha aujourd'hui.

C'était le bon vieux temps, en somme !

Évidemment, merci à Rocco pour ces photos tirées des archives de la Ville !

En terminant, une chanson fantastique datant de 1966 des Lovin Spoonful que l'on pouvait aussi entendre à Montréal à l'époque.

Chanson de l'insouciance et de la joie de vivre !

 

 

 

Ah!  Ça réveille des souvenirs, des sensations.    L'écoute des chansons et pièces musicales des périodes passées est un procédé auquel j'ai régulièrement recours quand je souhaite me replonger dans différentes périodes de ma vie: pas seulement les années 60, mais encore plus  les 70, ,80, 90 etc.   Mémoire associative.  

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