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Treq, la nouvelle offre aérienne au Québec


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3 juillet 2020 Mis à jour le 14 juillet 2020 à 7h05

Treq, la nouvelle offre aérienne au Québec

https://www.lesoleil.com/actualite/le-fil-groupe-capitales-medias/treq-la-nouvelle-offre-aerienne-au-quebec-de9d13b1d63ea9e53037be654fddef39

Normand Boivin

Le Quotidien

 

Un billet aller-retour Bagotville-Montréal pour 199$ ou Montréal-Îles-de-la-Madeleine pour 350 $ taxes incluses, ça vous intéresse? Au-delà de ces prix alléchants, la Coopérative régionale de transport québécoise Treq compte surtout combler les besoins des régions du Québec qui, même avant l’abandon de 30 destinations par Air Canada la semaine dernière, se sentaient démunies en transport aérien.

Lancée officiellement lundi, Treq veut révolutionner l’industrie aérienne dans la Belle province à plus d’un titre. D’abord parce qu’il s’agit d’une coopérative, et parce qu’elle raisonne à l’inverse des transporteurs comme en fait foi son pari de miser sur le DASH-8 Q400 pour desservir le territoire, le plus gros turbopropulseur conçu par Bombardier-De Havilland.

«Les compagnies aériennes ont toujours dit aux régions: ‘‘Remplissez les avions et vous aurez du service et des bons prix''. Nous on va offrir le service et les bons prix et ça va remplir nos avions. Les coûts fixes sont plus faciles à répartir sur un avion de 80 places que sur un autre de 30 places», lance Serge Larivière, cofondateur de Treq avec l’homme d’affaires et hôtelier chicoutimien Éric Larouche.

Serge Larivière a déjà remporté un pari audacieux dans le domaine en faisant de Tremblant, dans les Laurentides, une destination aérienne internationale.

Après avoir participé au développement de la station de ski au début des années 90, il avait constaté, comme ses partenaires, que le manque d’accès pour la clientèle internationale était un frein à son développement. Il a donc acheté l’ancien aéroport militaire La Macaza, hérité de la Guerre froide, puis l’a transformé en aéroport civil qui accueille aujourd’hui Air Canada, Porter, et United Airlines.

«Au Québec, tout est possible. Qui aurait dit que notre village de 5000 habitants accueillerait 15 vols par semaine?», interroge celui qui a dû créer lui-même l’offre de transport au début, alors que les compagnies boudaient son aéroport.

 

Serge Larivière est convaincu qu’une coopérative exploitant des Q400 pourra desservir toutes les régions du Québec en offrant de bons prix.

 

Sous-exploité

Pour Serge Larivière et Éric Larouche, il ne fait aucun doute que le transport aérien est sous-exploité au Québec à cause d’une offre déficiente. Sinon, comment expliquer que selon les statistiques de l’Association internationale du transport aérien (IATA), il y a, en Ontario, cinq fois plus de voyageurs utilisant ce moyen de transport per capita.

Outre les qualités du Q400, qui est un avion moderne, très économique et silencieux, avec une capacité d’accueil et une rapidité comparable à un Boeing 737 sur de courtes distances, mais à une fraction du prix, le contexte économique actuel favorise l’appareil de Bombardier.

«Les Q400 sont arrivés sur le marché il y a 15 ans. On trouve donc beaucoup de bons avions usagés sur le marché et la crise actuelle augmente l’offre», analyse M. Larivière. Celui-ci estime que la coopérative devrait acheter cinq appareils de ce type lors d’une première étape. Avec la mise en place d’un système d’exploitation de la compagnie, il évalue l’investissement nécessaire à 60 M$, auxquels il faudrait ajouter 30 M$ pour les infrastructures aéroportuaires. Sur ce dernier point, il interpelle les gouvernements fédéral et provincial. «Je serais très à l’aise d’aller voir le premier ministre du Québec pour lui offrir de régler enfin son problème de desserte aérienne régionale. De connecter toutes les régions du Québec avec le reste du monde.»

Là-dessus, Treq ne part pas en guerre contre Air Canada. Tout d’abord, c’est elle qui a abandonné plusieurs régions. Et si elle veut continuer, par exemple, de desservir Bagotville, ce sera son choix.

«Nous croyons qu’Air Canada est un excellent transporteur pour relier le pays au reste du monde. Quand elle vient dans les régions, c’est pour amener la clientèle qui s’y trouve dans ses vols internationaux. Si elle le veut, nous pouvons le faire pour elle, même si notre but est avant tout de relier ensemble toutes les régions du Québec. Tout le monde sera gagnant», affirment MM. Larivière et Larouche, qui ont amorcé leur réflexion il y a déjà cinq ans, alors qu’Éric Larouche créait l’Alliance touristique du Québec. «C’est difficile de vendre une région quand le touriste doit se taper cinq ou six heures d’autobus. Nous sommes très désavantagés par rapport aux destinations internationales», constate ce dernier.

Lundi, les deux hommes qui se font les porte-paroles d’un regroupement de gens d’affaires de toutes les régions du Québec, ont lancé un appel au reste de la province. Car selon eux, la première étape à franchir est de créer la volonté d’agir. «Si tout le Québec des régions se mobilise, amasser 90M$ n’est pas insurmontable. Nous ne sommes pas là pour faire des profits, nous sommes une coop. Nous sommes là pour régler un problème. Il faut que les régions disent qu’elles embarquent. On a besoin d’un signal fort.»

 

Éric Larouche estime que l’industrie touristique régionale a besoin d’être reliée au reste du Québec par voie aérienne.

 

Lac-Saint-Jean

Depuis la disparition d’Air Roberval et Air Alma, le Lac-Saint-Jean tente de se donner un transporteur viable et pérenne. Treq peut être une partie de la solution, croient les deux hommes. Mais il ne faut pas rêver. «Le Q400 n’atterrira pas dans tous les aéroports du Québec. Un autobus de voyageurs ne fait pas la tournée des quartiers et une fourgonnette ne fait pas de transports interurbains. Nous, notre avion c’est l’autobus. Nous pouvons ramasser les passagers à un aéroport central qui nous seront amenés par de plus petits appareils», précise Éric Larouche.

Treq espère acquérir sa flotte de Q400 au cours de l’automne et de l’hiver. D’ici là, elle a «sécurisé» deux Dash-8 300 (plus petit) pour répondre à la demande dans les régions abandonnées par Air Canada.

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J'aime bien l'idée d'une coopérative, parce que leur premier objectif n'est pas le profit mais le service à un prix compétitif. A ce propos notre plus grande coopérative est le Mouvement Desjardins, qui s'est créé avec les décennies une place de premier choix dans l'économie du Québec et qui tient solidement la route face à la concurrence des banques.

Ce qui me plait aussi dans cette formule c'est que la solution viendrait du Québec lui-même, avec l'utilisation d'un appareil (Q400) en tout point adapté aux aéroports régionaux. En plus c'est un produit québécois conçu en fonction de notre climat et qui a fait ses preuves un peu partout dans le monde. Comme c'est un turbo-propulseur, il n'a pas besoin qu'on allonge les pistes pour pouvoir desservir de plus petits marchés. Je pense notamment à l'aéroport de St-Irénée au coeur de Charlevoix, qui pourrait profiter d'un apport supplémentaire de touristes à partir de Montréal et de Québec.

Un autre avantage ponctuel pour lancer cette entreprise: la grande disponibilité d'appareils usagés mais en excellent état qui submerge le marché dans le monde. La possibilité d'aide de la part des gouvernements dans son programme spécial relié à la pandémie et finalement les très bas coûts du financement avec des intérêts rendus au plancher. C'est donc une occasion exceptionnelle de magasiner en vue d'une économie substantielle pour une flotte standardisée qui permettrait dès le départ des économies d'échelle vraiment notables.

En dernier lieu on parle ici d'une solution pérenne venant des québécois eux-mêmes, sur mesure pour notre marché et répondant à une clientèle qui ne demande pas mieux. Comme dit l'adage: on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Or au niveau du transport aérien régional, cela risque de n'avoir jamais été aussi vrai.

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Il y a 1 heure, caribb a dit :

Intéressant.. bonne nouvelles et bonne chance. C’est comme Quebecair 2.0

J'ai travaillé un an pour Québécair avant de passer définitivement à Air Canada en 1980. À l'époque Québécair avait beaucoup de difficulté à maintenir ses opérations et avait dispersé ses forces dans plusieurs marchés, dont les vols dans le sud avec seulement deux appareils vieillots et couteux à opérer, le B707. https://www.google.com/search?q=b707+québécair&client=firefox-b-d&sxsrf=ALeKk02VMw9BiU08VoCo3HVd0XYahci0Ag:1594728789126&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=gfuru2gtIlthNM%2CGQt3k2ATBfsKcM%2C_&vet=1&usg=AI4_-kTcOHbozwASJdVwXGJod1fzI1x74w&sa=X&ved=2ahUKEwjU_vPX28zqAhXPneAKHXJ4B4sQ9QEwAHoECAoQGQ&biw=1440&bih=757#imgrc=gfuru2gtIlthNM

Comme chaque avion avait un horaire chargé en vols nolisés, chaque délais pesait lourd sur la chaine de vols et causait souvent des retards qui se répercutaient parfois sur plusieurs jours. C'est finalement un accident (bris de la carlingue) à l'atterrissage d'un de ces appareils qui a mis fin abruptement à ce segment des affaires. Restait la ligne commerciale et la SEBJ qui reliait les différents chantiers de la Baie-James avec les plus grands centres du Québec.

Sentant personnellement venir la fin de cette aventure, c'est là que j'ai décidé de quitter le navire et tenter ma chance dans une entreprise nettement plus solide, AC. C'est la fermeture de Québécair quelques années plus tard qui a conduit une partie de son personnel à fonder Air Transat, un autre de nos grands succès québécois. Néanmoins son mandat n'était plus régional, mais nettement international dans le vol nolisé vacances et de tourisme.

Pour revenir à Treq, je lui souhaite de se concentrer principalement sur l'établissement d'un bon réseau régional qui pourrait peut-être un jour déborder vers d'autres provinces voisines. Établir des ententes avec les plus gros transporteurs domestiques et internationaux canadiens, en occupant cet important marché de niche sur une base de réciprocité. Mais surtout de rendre le transport aérien québécois abordable et accessible comme cela aurait dû être le cas depuis des décennies.

 

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Il y a 2 heures, ERJ-Boy a dit :

Qui sont les membres de cette coopérative? 

On en saura sûrement plus éventuellement. Le temps que des investisseurs et d'autres partenaires se joignent à l'équipe. Il n'est pas impossible non plus que des compagnies déjà existantes manifestent à leur tour un intérêt. Quoique je ne voudrais pas que l'on aboutisse à une situation de monopole. Ce qui nous ferait assurément reculer au lieu de régler une fois pour toute ce problématique dossier québécois, qui ne vole pas haut depuis quelques décennies.

Il y a 3 heures, caribb a dit :

Je vois Charlevoix et Sherbrooke parmi les aéroports listés. Étrangement on a omis d'identifier Montréal, même si d'après cette carte on comprend que YUL est au coeur du réseau d'où les lignes convergent.

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La carte provient de leur site web, treq.ca et l'indication de Montréal y est. ça c'est probablement perdu en copiant l'image.

Pour ce qui est de Mont-Tremblant et Charlevoix, ils n'en font pas mention sur leur site dans la liste des liaisons par tranche de prix. On peut présumer que ce serait pas mal saisonnier. Il faut pas oublier non plus que la tête de la coopérative est le fondateur de l'aéroport de Mont-Tremblant, donc il doit en connaître pas mal sur les clientèles potentielles de cet aéroport. Considérant qu'il s'agit d'un des trois seuls aéroports au Québec à être reliés à Toronto, il n'est pas à écarter qu'un vol Tremblant-Charlevoix viserait une clientèle arrivant de Toronto sur Porter. L'aéroport de Mont-Tremblant doit charger pas mal moins cher que YUL pour ça, mettons.

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Wow, des Q400 @ 78 places pour ces destinations régionales. Ça fait beaucoup de sièges! Même Jazz utilisait presque jamais ses Q400 à ces destinations. Mais bon, si les prix baissent, peut être que l'on pourra remplir l'avion (de façon rentable?)

Afin de mieux remplir l'appareil, il faudrait que Treq puisse faire des partages de code à la fois avec WestJet ET Air Canada.

Et éventuellement, pourquoi pas aussi avec aussi les membre de OneWorld (jadis Inter-Canadien en faisait partie - via Canadian Airlines), et/ou StarAlliance et/ou SkyTeam.

Je me demande si Treq pourra aussi noliser des appareils plus petit (tel PC-12 ou des King Airs) afin de mieux moduler le nombre de places avec la demande.

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PS: Le Q400 (assemblé à Downsview) n'est plus vraiment Québécois car BBD a vendu le programme à Longview Capital (les même proprio que Viking Air; CL-415, Twin Otter 400, etc).

De plus, le Q400 (nom marketing) est revenu à son ancien nom, soit le Dash 8-400 (ou DHC-8-400).

Modifié par YUL
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