Aller au contenu

COVID-19: L'effet sur l'économie et sur l'immobilier à Montréal


Rocco

Messages recommendés

Face à la crise: «Ah oui, il faut aussi des bouteilles!»

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Fondée en 2011 par Jean-François Gauthier et sa et conjointe Jelena Neylan, Trend Innovations fabrique et distribue, notamment en pharmacie, des textiles imprégnés d’analgésique. Et depuis quelques semaines, l’entreprise fabrique du gel désinfectant.

La petite entreprise de Jean-François Gauthier a mis au point dans l’urgence une formule de gel désinfectant. C’est alors que le problème des bouteilles s’est posé. Une invraisemblable course à obstacles…

Publié le 6 juin 2020 à 8h00

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-06-06/face-a-la-crise-ah-oui-il-faut-aussi-des-bouteilles

Marc Tison
La Presse

Le premier appel à l’aide est arrivé le 26 mars par courriel. Puis le téléphone de Jean-François Gauthier s’est mis à sonner. « Les [sièges sociaux] des pharmacies nous appelaient directement, relate-t-il. On nous disait : “On n’est pas capables de s’approvisionner en gel désinfectant. Peux-tu nous offrir quelque chose ?” »

Il n’en avait jamais produit, de près ou de loin.

Fondée en 2011 par Jean-François Gauthier et sa conjointe, Trend Innovations fabrique et distribue, notamment en pharmacie, des textiles imprégnés d’analgésique.

« On s’est dit : “Il y a vraiment une crise majeure, on peut mettre ce qu’on fait sur pause pour voir si on est capables d’aider.” »

L’entreprise montréalaise, qui comptait une quinzaine d’employés, détenait déjà une licence d’exploitation de Santé Canada. « On était capables de développer quelque chose rapidement. »

En effet.

En une semaine, le chimiste de l’entreprise a mis au point deux formules de désinfectant, pour les mains et pour les surfaces. Le 3 avril, Santé Canada les approuvait.

Il fallait maintenant les fabriquer.

Une bonne rasade d’alcool

L’entreprise utilisait une cuve pharmaceutique de 700 litres. Sa production changeait d’échelle : il en a commandé une de 15 000 litres. « Nos produits habituels ne sont pas des matières dangereuses, alors que l’alcool est inflammable. Ça a été un crash course pour tout le monde. »

Pour pouvoir valider les lots à l’interne, l’entreprise a installé son propre laboratoire de contrôle de qualité. Accessoirement, il a fallu acquérir un nouveau chariot élévateur – « notre autre était surchargé ».

Il ne restait plus qu’à embouteiller.

De 12 000 à 15 000 bouteilles de désinfectant sont fabriquées à l’heure.

Je n’avais pas vu venir le problème des bouteilles. Je pensais que c’était quelque chose de très commun.

Erreur. Tout le Québec confiné se dispute les bouteilles et il n’en trouve aucune. Il se résout à les faire fabriquer lui-même et part en quête d’un mouleur. « C’était ça ou rien, raconte-t-il. Je les ai tous appelés. La plupart étaient fermés. »

Début avril, il repère Plastiques Milsi, un extrudeur de Longueuil qui travaille en sous-traitance. « Je me suis présenté sur place parce que j’ai appelé à de nombreuses reprises et ça n’a pas répondu. »

Coup de chance, son président, Guy Plourde, est présent. « J’avais apporté des échantillons de bouteilles. Je lui ai dit : “Es-tu capable de faire ça ?” »

Parce qu’il était fermé, « il était ouvert au projet ».

Guy Plourde aurait pu douter du sérieux de ce survenant. Pour prouver sa détermination, Gauthier lui envoie le jour même un bon de commande pour des moules de bouteilles. « Il m’a vite rappelé. »

Nouveau problème : les fabricants de moules sont fermés, eux aussi. « Je suis une entreprise essentielle, je peux autoriser ton ouverture si tu acceptes », dit-il à un petit atelier spécialisé.

Un peu de magasinage…

Il y avait encore loin de la bouteille aux lèvres. Pendant que Guy Plourde adapte son équipement de production, Jean-François Gauthier magasine la machinerie d’embouteillage. Il pense d’abord acheter neuf, mais les délais de livraison sont trop longs. « On a acheté ce qui était disponible immédiatement. »

C’est-à-dire une chaîne d’embouteillage d’occasion, qui avait eu autrefois la noble tâche d’embouteiller de la bière – une autre forme d’alcool. Il y adjoint un appareil d’étiquetage.

« Il fallait trouver où installer ça pour faire une chaîne d’approvisionnement qui soit logique. »

La logique le mène directement chez Milsi, au bout de la machine d’extrusion-soufflage de ses bouteilles. « On a carrément converti son usine, avec un superbe partenariat ! », commente-t-il avec enthousiasme.

Reprenons notre souffle pour insérer ici une note humaine.

Trend Innovations propose du gel désinfectant pour les mains et pour les surfaces.

Il y a de grosses décisions à prendre chaque semaine, et très peu de temps pour les prendre. C’est comme si chaque jour, on avait une Coupe Stanley à gagner. Il faut mettre la rondelle dans le but et il n’y a pas de lendemain !

Jean-François Gauthier

Pour le financement tant que pour les questions scientifiques et techniques, le CNRC a apporté un soutien essentiel, tient-il à souligner.

La production a été lancée le 23 avril. Elle roule depuis à plein régime. La chaîne embouteille de 12 000 à 15 000 bouteilles à l’heure. « On a déjà commencé à livrer chez les distributeurs pharmaceutiques, les pharmacies et les gouvernements », indique le nouvel embouteilleur.

En deux semaines, le nombre de ses employés est passé de 16 à 34.

La pression ne diminue pas pour autant.

« On pensait ralentir un peu, mais ce sont maintenant nos clients américains qui nous appellent. On repart de plus belle ! »

Il a fait connaissance avec l’insomnie.

« Je me réveille la nuit aux alentours de 2 h du matin, confie-t-il. Je fais juste penser à comment on peut faire pour augmenter la productivité. »

En mai, le volume était si élevé qu’il a dû doubler sa capacité d’embouteillage avec une nouvelle installation, à proximité de Misli. « Avec ces deux installations, dit-il, nous pouvons fournir nos clients même en cas de deuxième vague plus grande que la première. »

« Une fois que le train est parti, tu ne peux même plus sauter ! formule l’entrepreneur. Tout le monde travaille ensemble. Le train roule, en ce moment, et il n’est plus arrêtable. »

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 8 heures, acpnc a dit :

Face à la crise: «Ah oui, il faut aussi des bouteilles!»

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Fondée en 2011 par Jean-François Gauthier et sa et conjointe Jelena Neylan, Trend Innovations fabrique et distribue, notamment en pharmacie, des textiles imprégnés d’analgésique. Et depuis quelques semaines, l’entreprise fabrique du gel désinfectant.

La petite entreprise de Jean-François Gauthier a mis au point dans l’urgence une formule de gel désinfectant. C’est alors que le problème des bouteilles s’est posé. Une invraisemblable course à obstacles…

Publié le 6 juin 2020 à 8h00

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-06-06/face-a-la-crise-ah-oui-il-faut-aussi-des-bouteilles

Marc Tison
La Presse

Le premier appel à l’aide est arrivé le 26 mars par courriel. Puis le téléphone de Jean-François Gauthier s’est mis à sonner. « Les [sièges sociaux] des pharmacies nous appelaient directement, relate-t-il. On nous disait : “On n’est pas capables de s’approvisionner en gel désinfectant. Peux-tu nous offrir quelque chose ?” »

Il n’en avait jamais produit, de près ou de loin.

Fondée en 2011 par Jean-François Gauthier et sa conjointe, Trend Innovations fabrique et distribue, notamment en pharmacie, des textiles imprégnés d’analgésique.

« On s’est dit : “Il y a vraiment une crise majeure, on peut mettre ce qu’on fait sur pause pour voir si on est capables d’aider.” »

L’entreprise montréalaise, qui comptait une quinzaine d’employés, détenait déjà une licence d’exploitation de Santé Canada. « On était capables de développer quelque chose rapidement. »

En effet.

En une semaine, le chimiste de l’entreprise a mis au point deux formules de désinfectant, pour les mains et pour les surfaces. Le 3 avril, Santé Canada les approuvait.

Il fallait maintenant les fabriquer.

Une bonne rasade d’alcool

L’entreprise utilisait une cuve pharmaceutique de 700 litres. Sa production changeait d’échelle : il en a commandé une de 15 000 litres. « Nos produits habituels ne sont pas des matières dangereuses, alors que l’alcool est inflammable. Ça a été un crash course pour tout le monde. »

Pour pouvoir valider les lots à l’interne, l’entreprise a installé son propre laboratoire de contrôle de qualité. Accessoirement, il a fallu acquérir un nouveau chariot élévateur – « notre autre était surchargé ».

Il ne restait plus qu’à embouteiller.

De 12 000 à 15 000 bouteilles de désinfectant sont fabriquées à l’heure.

Je n’avais pas vu venir le problème des bouteilles. Je pensais que c’était quelque chose de très commun.

Erreur. Tout le Québec confiné se dispute les bouteilles et il n’en trouve aucune. Il se résout à les faire fabriquer lui-même et part en quête d’un mouleur. « C’était ça ou rien, raconte-t-il. Je les ai tous appelés. La plupart étaient fermés. »

Début avril, il repère Plastiques Milsi, un extrudeur de Longueuil qui travaille en sous-traitance. « Je me suis présenté sur place parce que j’ai appelé à de nombreuses reprises et ça n’a pas répondu. »

Coup de chance, son président, Guy Plourde, est présent. « J’avais apporté des échantillons de bouteilles. Je lui ai dit : “Es-tu capable de faire ça ?” »

Parce qu’il était fermé, « il était ouvert au projet ».

Guy Plourde aurait pu douter du sérieux de ce survenant. Pour prouver sa détermination, Gauthier lui envoie le jour même un bon de commande pour des moules de bouteilles. « Il m’a vite rappelé. »

Nouveau problème : les fabricants de moules sont fermés, eux aussi. « Je suis une entreprise essentielle, je peux autoriser ton ouverture si tu acceptes », dit-il à un petit atelier spécialisé.

Un peu de magasinage…

Il y avait encore loin de la bouteille aux lèvres. Pendant que Guy Plourde adapte son équipement de production, Jean-François Gauthier magasine la machinerie d’embouteillage. Il pense d’abord acheter neuf, mais les délais de livraison sont trop longs. « On a acheté ce qui était disponible immédiatement. »

C’est-à-dire une chaîne d’embouteillage d’occasion, qui avait eu autrefois la noble tâche d’embouteiller de la bière – une autre forme d’alcool. Il y adjoint un appareil d’étiquetage.

« Il fallait trouver où installer ça pour faire une chaîne d’approvisionnement qui soit logique. »

La logique le mène directement chez Milsi, au bout de la machine d’extrusion-soufflage de ses bouteilles. « On a carrément converti son usine, avec un superbe partenariat ! », commente-t-il avec enthousiasme.

Reprenons notre souffle pour insérer ici une note humaine.

Trend Innovations propose du gel désinfectant pour les mains et pour les surfaces.

Il y a de grosses décisions à prendre chaque semaine, et très peu de temps pour les prendre. C’est comme si chaque jour, on avait une Coupe Stanley à gagner. Il faut mettre la rondelle dans le but et il n’y a pas de lendemain !

Jean-François Gauthier

Pour le financement tant que pour les questions scientifiques et techniques, le CNRC a apporté un soutien essentiel, tient-il à souligner.

La production a été lancée le 23 avril. Elle roule depuis à plein régime. La chaîne embouteille de 12 000 à 15 000 bouteilles à l’heure. « On a déjà commencé à livrer chez les distributeurs pharmaceutiques, les pharmacies et les gouvernements », indique le nouvel embouteilleur.

En deux semaines, le nombre de ses employés est passé de 16 à 34.

La pression ne diminue pas pour autant.

« On pensait ralentir un peu, mais ce sont maintenant nos clients américains qui nous appellent. On repart de plus belle ! »

Il a fait connaissance avec l’insomnie.

« Je me réveille la nuit aux alentours de 2 h du matin, confie-t-il. Je fais juste penser à comment on peut faire pour augmenter la productivité. »

En mai, le volume était si élevé qu’il a dû doubler sa capacité d’embouteillage avec une nouvelle installation, à proximité de Misli. « Avec ces deux installations, dit-il, nous pouvons fournir nos clients même en cas de deuxième vague plus grande que la première. »

« Une fois que le train est parti, tu ne peux même plus sauter ! formule l’entrepreneur. Tout le monde travaille ensemble. Le train roule, en ce moment, et il n’est plus arrêtable. »

C'est aussi un bel exemple des avantages d'agglomération  -- une ville/région suffisamment importante pour y trouver instantanément la gamme de fournisseurs (et leurs employés) nécessaires pour lancer une production importante.  

  • Like 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 10 heures, Né entre les rapides a dit :

C'est aussi un bel exemple des avantages d'agglomération  -- une ville/région suffisamment importante pour y trouver instantanément la gamme de fournisseurs (et leurs employés) nécessaires pour lancer une production importante.  

C'est la chance que nous avons à Montréal, c'est-à-dire une démographie suffisante, une bonne diversification d'entreprises et des entrepreneurs dynamiques toujours prêts à relever de nouveaux défis. Si je compare aux années 60 et 70, même 80, le Québec était à la remorque d'investisseurs extérieurs pour dynamiser son économie. Aujourd'hui l'esprit d'entrepreneuriat est généralisé, grâce à un maillage incluant l'international et des marchés ouverts où on peut déverser nos surplus de production avec des produits de qualité. On s'assure ainsi au départ de répondre efficacement à nos propres besoins, tout en se tournant vers le commerce extérieur source d'enrichissement collectif.

  • Like 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Une initiative que je trouve intéressante de Ubisoft pour le Mile-End: la compagnie rembourse 25$ d'achat dans les boutiques du quartier pour leurs employés (en ligne ou sur place). La compagnie veut ainsi mettre 100 000 dollars dans le commerce local pour soutenir le quartier dans ces temps incertains.

Bel exemple d'une entreprise qui s'implique et se soucie de son quartier.

  • Like 4
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Au sujet de la non réouverture des bars, on peut m'expliquer la cohérence du gouvernement Legault sur la question ?  On ouvre les bars et les restaurants en même temps en Ontario et au Nouveau-Brunswick, en France, et dans nombre de pays européens, mais pas au Québec. C'est aberrant. Quelle est la différence entre un client attablé dans un restaurant qui peut commander uniquement une boisson alcoolisée grâce à la dérogation gouvernementale et un client dans un bar qui peut commander une boisson alcoolisée ? Aucune. Tous les deux sont assis à une table. Je comprends les propriétaires de bars et de tavernes qui n'ont pas de permis de restauration de crier à l'injustice, de parler de concurrence déloyale,  de vouloir verser dans la désobéissance civile. C'est dégueulasse. Les explications d Arruda ne convainquent pas.

Et cette idée stupide de limiter à trois foyers différents la composition des tablées de dix personnes ! On va transformer les restaurateurs en policiers maintenant ?

Et plus grave, l'impossibilité pour deux personnes de deux foyers différents de s'asseoir à moins de deux mètres l'un de l'autre dans un restaurant.Moi si j invite une amie au restaurant, elle va s'asseoir à moins de deux mètres de moi, je vous le garantis.

Je n' ai jamais vu des mesures aussi stupides prises par un gouvernement en plein déconfinement, sauf au Québec.

Je suis prudent, je mets un masque dans les espaces publics confinés, mais pour ces mesures dans les restaurants, je dis aux fonctionnaires qui ont conçu de telles mesures imbéciles d'aller se faire foutre et de laisser les gens vivre. Aussi simple que cela. Trop c'est trop.

  • Like 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 18 heures, vincethewipet a dit :

Une initiative que je trouve intéressante de Ubisoft pour le Mile-End: la compagnie rembourse 25$ d'achat dans les boutiques du quartier pour leurs employés (en ligne ou sur place). La compagnie veut ainsi mettre 100 000 dollars dans le commerce local pour soutenir le quartier dans ces temps incertains.

Bel exemple d'une entreprise qui s'implique et se soucie de son quartier.

Et vive Ubisoft ! 100 000 $ pour ses employés. Ubisoft qui se soucie de son quartier ! Ne soyons pas naïfs. C'est bon  pour l' image corporative. Mais les employés seront ainsi incités à consommer LOCAL !

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 14 heures, santana99 a dit :

Quelle est la différence entre un client attablé dans un restaurant qui peut commander uniquement une boisson alcoolisée grâce à la dérogation gouvernementale et un client dans un bar qui peut commander une boisson alcoolisée ?

Cela n'a rien à voir avec l'alcool. C'est une question de distanciation physique. Dans un bar les gens sont généralement plus rapprochés.

SI dans un restaurant il est en effet permis de ne consommer que de la boisson il faut comprendre que peu de gens le font. Cette loi ayant été adoptée dans le but de permettre à certaines personnes qui accompagnent un groupe par exemple de ne consommer que de l'alcool s'ils ne se sont pas rendus au restaurant nécessairement pour manger. Dans les faits la plupart des gens s'y rendent pour manger tout en buvant de l'alcool.

Il est aussi plus facile de contrôler le comportement des individus, ou d'une foule, dans un restaurant que dans un bar.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Une compagnie, ça existe pour faire de l'argent, ni plus ni moins. Ce n'est pas bien, ou mal. C'est un simple constat.

Parfois les intérêts s'enlignent avec ceux d'un quartier, comme ici, et c'est tant mieux, c'est 100 000$ dans les poches des commerçants.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

22 hours ago, santana99 said:

Et vive Ubisoft ! 100 000 $ pour ses employés. Ubisoft qui se soucie de son quartier ! Ne soyons pas naïfs. C'est bon  pour l' image corporative. Mais les employés seront ainsi incités à consommer LOCAL !

 

Desjardins just did something similar in Verdun... why aren't you up in arms about it too? Or is Desjardins not as evil as Ubisoft?

I'm getting 30$ of beer for 20$ at maltehops -- no way in hell I'm going to complain about this.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.




×
×
  • Créer...