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L'éducation au Québec


Normand Hamel

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Une école où l'on cesse de travailler en vase clos, pour la réussite des élèves

Pour écouter le reportage de Radio-Canada cliquez sur le lien suivant:

 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1645277/methode-collaborative-pratique-ecole-accueil-scott-beauce-enseignants-eleves

Des écoles où les jeunes réussissent mieux et où ils sont plus engagés, c’est possible. Des enseignants y arrivent dans une école primaire de la Beauce grâce à ce qu’ils appellent « la méthode collaborative ». Il s’agit d’une technique d’enseignement qui a fait ses preuves en Ontario et qui pourrait transformer le système d’éducation québécois.

L'école en question, c'est l’École primaire l’Accueil, à Scott. Ici, tous les enseignants appliquent cette méthode collaborative depuis le début de l'année, afin de favoriser une meilleure réussite scolaire.

La classe de Mme Annie, qui enseigne en première année, en est un bon exemple. Pour moi, c’est fini les méthodes d’enseignement traditionnel, dit Annie Guay. 

Non seulement l’aménagement de sa classe est moins conventionnel – les élèves sont assis en petits groupes ou rassemblés devant le tableau de leur enseignante –, mais surtout, les tout-petits apprennent différemment.

C'est pas mal terminé l’époque où j’étais le maître du savoir, où je parlais tout l’avant-midi. Maintenant, ce qu’on essaie de faire le plus possible, ce sont des espèces de mini-leçons. Je parle moins longtemps, je dis l’essentiel et, après, je mets mes élèves en action, dit-elle. 

Bref, il y a davantage de collaboration entre les jeunes et les enseignants. Mme Annie s'assure à chaque exercice que ses élèves ont bien compris. 

Elle précise que les jeunes ne sont pas laissés à eux-mêmes, en mode découverte. Ils sont guidés, insiste-t-elle. 

Collaboration entre les enseignants

La méthode collaborative est aussi privilégiée dans les échanges entre les enseignants de tous les niveaux. Ils se rencontrent une vingtaine de fois par année pour partager les approches qui ont fonctionné ou pas dans leur classe.

Par ces rencontres, les enseignants discutent des progrès d'apprentissage des élèves et déterminent combien d’entre eux ont atteint les cibles souhaitées. 

Le but, c’est qu’il n’ait pas de trous de la 1re à la 6e année et que chacun sache ce qui est attendu au niveau suivant. Ce ne sont plus seulement les professeurs de 6e année qui sont imputables des résultats lorsqu’ils partent pour le secondaire, explique la directrice de l’école, Sylvie Boutin.

Selon elle, le travail en vase clos a ses limites; les bons élèves continuent de réussir, mais le but de cette méthode est la réussite du plus grand nombre. D’ailleurs, les élèves apprennent la même matière, au même moment, de la 1re à la 6e année.

Des élèves plus engagés

Cette méthode fonctionne, explique Annie Guay, du moins en ce qui concerne l’engagement des élèves. Elle constate qu’ils ont du plaisir à apprendre et qu’ils ne veulent pas arrêter de travailler lorsque la cloche sonne.

Au chapitre des résultats, les enseignants constatent déjà des améliorations, mais il faudra être patient avant de voir une incidence sur le taux de diplomation, affirme Normand Lessard, directeur général de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin. 

C'est un projet à long terme, on investit pour nos enfants du futur, ça va nous prendre un bon 10 ans avant que tout soit implanté, dit-il. 

C'est le laps de temps dont a eu besoin l'Ontario lors de sa réforme de l'éducation au début des années 2000.

Maintenant, la méthode collaborative y est bien en place. Le taux de diplomation dans le temps prescrit des jeunes Ontariens est de 85 %. Il s’agit d’une augmentation de 10 % en une décennie. 

Le taux de diplomation au secondaire dans le réseau public est de 64 % au Québec. Le taux dépasse les 70 % lorsqu’on ajoute celui des écoles privées, qui est de 88 %.

« Ça prend du financement »

Le président du Syndicat des enseignants de la Chaudière, Dominic Loubier, précise que, pour arriver à une méthode collaborative efficace, ça prend un accompagnement extraordinaire et des ressources financières stables.

Les enseignants qui sont libérés lors des rencontres collaboratives doivent en effet être remplacés par des suppléants dans les classes.

Normand Lessard en est conscient. L'École l'Accueil y arrive notamment grâce à la Fondation Chagnon et à une gestion créative des finances. La commission scolaire a entre autres diminué le budget alloué au personnel de soutien et à la formation pédagogique des enseignants. 

On s'est donné des priorités, des choix budgétaires. Au lieu de faire différentes choses, on mobilise notre argent et on le met là-dedans, affirme-t-il. 

Dominic Loubier doute qu’il y ait assez d’argent pour garantir le financement dans l'ensemble de la commission scolaire, si plus d’écoles veulent mettre en place la méthode collaborative. Ce n’est pas juste une question de redistribution, croit-il.

Le ministère de l'Éducation se fait avare de commentaires en ce qui concerne le financement. Selon lui, les établissements bénéficient déjà de la marge de manoeuvre nécessaire à l’implantation de projets qui font appel à une méthode pédagogique en particulier, comme la méthode collaborative. 

Il ajoute que les enseignants peuvent déjà s'absenter lors de jours de classe pour leur permettre de réaliser des activités de développement professionnel, notamment pour participer à des formations ou se concerter avec leurs pairs.

Normand Lessard souhaite par ailleurs que cette méthode soit implantée dans l'ensemble de sa commission scolaire, voire de la province. 

Pour les enseignants et la direction de l'école, il va de soi que c'est un modèle à imiter, mais selon la réalité et les besoins de chaque établissement. 

C'est fait pour tout le monde, il faut juste se l'approprier soi-même et le faire à sa couleur, conclut Annie Guay.

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