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Modification du Plan d'urbanisme de Montreal


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Pour un Plan d’urbanisme de Montréal digne du XXIe siècle

 

 

Après des années de projets à la pièce, de dérogations et un long silence de l’administration, tout porte à croire que le Plan d’urbanisme de Montréal sera revu bientôt. C’est une bonne nouvelle !

Normalement, la loi prévoit que cela se fasse tous les cinq ans, mais, à Montréal, le plan d’urbanisme adopté en 1992 à l’initiative de l’administration du maire Jean Doré — le premier de l’histoire moderne de Montréal, faut-il le rappeler — n’a connu qu’une mise à jour partielle en 2004 à la suite de la réforme municipale, tout juste avant que les défusions ne redécoupent ce territoire.

Obscur et méconnu, pour la plupart des citoyens, le Plan d’urbanisme est un « document » fait par et pour des urbanistes, des spécialistes ou des promoteurs. Le public n’en prend trop souvent con- science qu’à l’occasion de projets immobiliers dérogatoires.

Tout cela perpétue une confusion très coûteuse entre l’autorisation de projets qui alimentent les statistiques de construction et de densification, et un développement véritable de Montréal et de ses quartiers. Sans oublier le gaspillage du territoire et du patrimoine au service d’intérêts particuliers à court terme, faute d’une vision de développement urbain qui repose sur des valeurs et des principes de société.

Or, il faut savoir que le Plan d’urbanisme est sans doute l’outil le plus important et le plus puissant qui dictera le développement de la métropole pour plusieurs décennies. C’est un véritable pacte social, voire culturel, entre une administration, la société qu’elle sert et un territoire qui porte ses valeurs collectives et individuelles. C’est ce que le Plan de 1992 était, ce qui lui a valu autant d’être reconnu internationalement que résilient face aux aléas de la politique montréalaise. Et c’est ce que le prochain Plan devra être.

Ce Plan définira une vision du territoire vivant de la ville et de ses quartiers ainsi que des principes d’équilibre entre les droits et les obligations des propriétaires, surtout privés puisqu’il ne contraint guère les biens municipaux ni gouvernementaux. Il établira aussi des éléments clés tels que les usages – permanents ou transitoires —, les hauteurs et les densités pertinentes, des schémas de mobilité, la qualité du cadre de vie ou encore l’aménagement de lieux publics ou de parcs.

Le nouveau Plan d’urbanisme devra donc être bien plus qu’un simple outil administratif permettant de gérer des demandes de permis, mais un réel véhicule pour influencer le type de milieux de vie ou de créativité que l’on souhaite pour Montréal. Il aura un impact direct sur le caractère et l’identité des quartiers, sur la mixité sociale, sur l’empreinte environnementale comme sur l’économie et la culture, sur la protection et la mise en valeur de notre patrimoine comme sur la qualité et le caractère durable de l’aménagement et des nouvelles constructions.

Compte tenu de cette importance stratégique, il est impératif que ce prochain Plan d’urbanisme soit digne de Montréal et digne du XXIe siècle, et qu’il se fasse le porteur d’une réelle vision de l’avenir de la ville et de la société montréalaise.

Nous attendons depuis des mois le début « officiel » des travaux qui mèneront à la réalisation de ce plan, notamment le processus de consultation du milieu et des organismes de la société civile. À cet égard, nous espérons que la démarche mise en place par les élus et les fonctionnaires de la Ville soit elle-même innovante tout en restant crédible et rigoureuse, qu’elle démontre un caractère transversal plutôt qu’assujettie aux silos traditionnels de l’administration municipale, et qu’elle réponde aux enjeux et aux aspirations de façon globale, cohérente et inspirante.

Cette démarche doit aussi incorporer la mise en oeuvre du futur Plan. On ne peut se contenter de célébrer l’événement de son adoption et oublier comment cette vision de l’urbanisme s’incarnera dans des chapitres sur l’habitation, sur la mobilité, sur la résilience ou sur les fonctions créatives ainsi que dans les stratégies de transition, d’inclusion sociale ou de réaffectation des grands ensembles institutionnels ou industriels désaffectés.

Un tel exercice ne peut se satisfaire d’un collage incohérent de projets grands ou petits, privés ou publics. Par sa vision d’ensemble reposant sur des principes comme l’authenticité de Montréal et de ses quartiers et la responsabilité des métropoles face aux enjeux économiques, culturels, sociaux, démographiques et climatiques, le futur Plan d’urbanisme doit être le plan de Montréal et de la société montréalaise. Après tant d’années de renvoi, il n’y a pas d’autre choix que de s’y engager collectivement dès 2020.

https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/569679/pour-un-plan-d-urbanisme-de-montreal-digne-du-xxie-siecle

 

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Un "Plan d'urbanisme de Montréal digne du XXIe siècle", c'est bien, à condition qu'il prenne aussi en compte, au-delà de toutes les considérations énumérées dans le document cité,  les transformations prévisibles (?) dans les municipalités environnantes --les banlieues à l'extérieur de l'Île de Montréal.  Les deux sont indissociables, elles forment ensemble ce qu'il convient d'appeller la "société montréalaise". En pratique, prendre en compte les dites transformations implique un haut niveau de concertation dans l'aménagement de l'ensemble du territoire de la CMM.

De plus, comme il est impossible de prévoir sur le long terme toutes les transformations technologiques, sociétales et économiques qui ne manqueront pas de se manifester, il est souhaitable d'introduire un degré de flexibilité dans l'exécution du plan.  C'est évidemment plus facile à dire qu'à faire, mais il me semble qu'on peut quand même déjà concevoir certains éléments, par exemple:  1) des infrastructures de transport capables d'être adaptées pour accueillir de nouveaux (futurs) modes; 2) des bâtiments conçus pour être facilement transformables en fonction des besoins qui auront évolué (de commercial à résidentiel et vice-versa, de grandes à petites superficies et vice-versa).

Un thème dont je m'attends à ce que l'application se généralise est la mixité des fonctions (et pas seulement la "mixité sociale"),  à l'encontre de la séparation des fonctions  qui avait été "promulguée" par la Charte d'Athènes datant de 1933.

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