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Économie du Québec ​​


Normand Hamel

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Hydro-Québec suspend son projet de raccordement électrique des Îles-de-la-Madeleine

Marguerite Morin

Aux Îles-de-la-Madeleine, Hydro-Québec fait volte-face dans le dossier de la transition énergétique de l’archipel.

La société d’État suspend pour une durée indéterminée le projet de raccordement des Îles à son réseau principal sur le continent au moyen d’un câble sous-marin.

Selon Hydro-Québec, les délais d’approbation et les difficultés d’approvisionnement à l’échelle mondiale font en sorte que des équipements essentiels sont indisponibles ou trop onéreux.

 Pour plusieurs raisons, la facture du projet de raccordement a quand même augmenté de façon importante par rapport à ce qu’on prévoyait , explique le porte-parole d'Hydro-Québec, Cendrix Bouchard.

En septembre, la Régie de l’énergie a refusé d’approuver le plan de raccordement d’Hydro-Québec. Le câble sous-marin aurait permis d'assurer la transition énergétique des Îles-de-la-Madeleine en acheminant de l'hydroélectricité comme source d'énergie principale. Actuellement, c'est une centrale thermique au mazout lourd qui produit l'électricité des Madelinots.

Cendrix Bouchard assure que le projet de raccordement par câble n’est pas mort et que la société d’État va continuer d’étudier sa faisabilité, notamment à la demande de la Régie de l’énergie.

 La Régie nous demandait en septembre dernier d’évaluer certains scénarios, dont celui du raccordement. À ça s’ajoutent les aspects économique et technologique, donc l’aspect de la faisabilité qui fait en sorte que c’est un projet qu’on met de côté de façon indéterminée pour l’instant, explique-t-il.

« Ce serait faux de dire que c’est un projet qui n’a aucune chance d’être réalisé dans le futur. »

Le maire des Îles-de-la-Madeleine et président de la Communauté maritime des Îles, Antonin Valiquette, se dit un peu surpris de la décision d’Hydro-Québec de suspendre le projet de raccordement.

Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine, photographié devant l'hôtel de ville.

Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

 C’est une surprise, mais ça ne nous déçoit pas pour autant, parce qu’Hydro-Québec va faire ce que la Régie de l’énergie lui a demandé de faire [...], affirme-t-il. Je n’estime pas qu’on revient cinq ans en arrière en suspendant le projet, qui n’est pas complètement jeté aux poubelles. Advenant le cas où le projet redevient pertinent et faisable au niveau économique, il sera toujours là.

Le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, ne se dit pour sa part pas surpris de ce dénouement.

On voyait les choses venir, indique-t-il. On est certainement déçus de voir que c’est au moins la quatrième fois qu’on a un virage à 180 degrés de la part d’Hydro-Québec quant à l’avenir énergétique des Îles-de-la-Madeleine.

Joël Arseneau.

Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

L'élu madelinot croit que la tergiversation dans ce dossier a mené à sa suspension temporaire.

On dit que le projet est suspendu, aussi bien dire qu’il est abandonné et qu’on recommence à zéro. Les Madelinots sont tannés de voir que ces orientations-là, qui semblent solides et béton lorsqu’on les annonce, se révèlent faibles et sans substance et qu’au final on change d’idée, affirme Joël Arseneau.

« La lassitude qui découle de tout ça, c’est ma plus grande déception. On en parle depuis 10 ans de ce projet, combien de temps encore en parlerons-nous? »

Agrandissement du parc éolien madelinot

Par ailleurs, Hydro-Québec a annoncé mercredi s’être entendue sur un contrat d’approvisionnement avec les promoteurs du parc éolien de Grosse-Île. À l’automne, le projet était déjà sérieusement envisagé, mais rien n’était toutefois confirmé.

Le projet consiste en la construction de quatre éoliennes en milieu dunaire, non loin du parc éolien de la Dune-du-Nord. Il fournira une puissance totale de 16,8 MW. L’ajout d’un système de stockage d’énergie de 10 MW et de 10 MWh à la centrale des Îles est également prévu dans le projet.

Deux éoliennes vues des airs à la pointe d'un cap.

Les deux éoliennes du parc éolien de la Dune-du-Nord produisent environ 10 % de l'énergie nécessaire sur l'archipel. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Steve Rompré

 On considère que c’est un projet très intéressant, puisque ces quatre éoliennes, lorsqu’elles seront construites, vont représenter une diminution de 11 millions de litres de mazout par année […] et avec le parc éolien de la Dune-du-Nord, ça nous amène quand même à une réduction de consommation de mazout d’environ 40 % , affirme le porte-parole d’Hydro-Québec.

La société d’État refuse toutefois de s’avancer et de dire concrètement si elle mise désormais uniquement sur l’éolien pour assurer la transition énergétique aux Îles-de-la-Madeleine.

Hydro-Québec maintient que même si le projet de raccordement est suspendu, l’objectif reste le même.  On demeure résolument engagés dans la décarbonation des Îles-de-la-Madeleine, d’où le contrat d’approvisionnement en électricité qu’on a signé avec le parc éolien de Grosse-Île, indique Cendrix Bouchard.

Des réactions prudentes

Pour le maire Valiquette, si cette signature représente une étape importante, il estime qu'il reste encore beaucoup de travail avant que le projet ne se réalise.

 L’entente est conditionnelle à ce que le promoteur, donc [l’Alliance de l’énergie de l’Est], et son partenaire principal, Valeco Énergie, fassent leur travail et montent le projet et qu’ils aillent chercher les autorisations environnementales et qu’ils fassent les études d’impact nécessaires , précise-t-il.

Antonin Valiquette ajoute que le promoteur devra également soumettre le projet à des consultations publiques, notamment au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), puisqu’il s’agit d’un projet de plus de 10 MW.

Le député Joël Arseneau voit pour sa part d’un bon œil l’implication d’Hydro-Québec dans le parc éolien des Îles, mais à certaines conditions.

On prend acte aujourd’hui du fait qu’Hydro-Québec est intéressée à acheter de l’énergie éolienne des promoteurs du parc éolien de Grosse-Île, mais il y a des considérations sociales et environnementales qui doivent être nécessairement prises en compte, affirme-t-il.

Avec la collaboration de Pierre Chapdelaine de Montvalon

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C’est maintenant officiel! De plus, le gouvernement du Québec investira 519,2 millions de dollars pour moderniser les installations du chantier. Québec prévoit la création de plus de 1800 emplois à terme.

Les Affaires le 4 avril 2023
 

Ottawa ajoute la Davie dans sa Stratégie nationale de construction navale

 

Le gouvernement fédéral entamera des discussions avec le constructeur Davie pour construire six nouveaux brise-glaces et un brise-glace polaire pour la Garde côtière canadienne. (Photo: La Presse Canadienne)

Le chantier maritime Davie, qui avait été exclu lors du lancement de la Stratégie nationale de construction navale il y a plus de dix ans, sera finalement l’un des trois constructeurs qui fourniront des navires au gouvernement fédéral.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, en a fait l’annonce en grande pompe mardi matin à Lévis, devant les travailleurs et son homologue québécois, François Legault.
 

Le gouvernement fédéral entamera des discussions avec le constructeur pour construire six nouveaux brise-glaces et un brise-glace polaire pour la Garde côtière canadienne.

Avant l’annonce de mardi, seulement deux constructeurs canadiens étaient impliqués dans la stratégie: Vancouver Shipyards, de la Colombie-Britannique, et Irving Shipbuilding, en Nouvelle-Écosse.

Lors de son discours, M. Trudeau en a profité pour décocher une flèche à l’ancien gouvernement conservateur, qui, dit-il, avait exclu la Davie lors du lancement de sa stratégie en 2010.

Il affirme que son gouvernement travaille depuis 2015 avec Québec pour inclure la Davie.

«On va bâtir des navires pendant longtemps ici à Québec», a-t-il lancé sous un tonnerre d’applaudissements.

Le premier ministre Legault était lui aussi très satisfait de l’annonce. Le gouvernement investira d’ailleurs 519,2 millions de dollars pour moderniser les installations du chantier. Québec prévoit la création de plus de 1800 emplois à terme.

 

 

 

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4 avril 2023 10h20 Mis à jour à 19h02

C’est officiel, la Davie fait maintenant partie de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN) aux côtés de Seaspan et de Irving Shipyards. Un «jour historique», selon le constructeur naval qu’il attend depuis 2010. Dès le lendemain de l’annonce, un investissement de plus de 800 millions $ sera fait pour moderniser le chantier naval.

«Aujourd’hui, on peut annoncer que la Davie devient le troisième fournisseur partenaire reconnu par la Stratégie nationale de construction navale!» s’est exclamé le premier ministre fédéral Justin Trudeau, provoquant l’euphorie des travailleurs et dignitaires. La satisfaction des employés était fort palpable dans la salle où s’est déroulée l’annonce de mardi matin. «Il y en a qui se sont battus, quasiment à mort, pour que ce chantier reste en vie. Tout le monde est très content!» s’est réjoui Jean Blanchette, un employé interrogé au hasard. 

Une de ses collègues a souligné aussi la paix sociale et industrielle que les employés et la direction ont conclue pour les 10 prochaines années. «Avec une convention collective signée pour 10 ans, ils ont la paix pendant tout ce temps. Il nous reste juste à construire des bateaux. On va commencer à construire et ça n’arrêtera plus. C’est ça qui est important», ajoute Denise Cyr. «Surtout pour les jeunes, sur la Rive-Sud et la Rive-Nord. Des salaires de journalier à 30 $ l’heure, c’est plaisant pour une famille!»

Mais à part l’annonce du début des négociations pour la construction des sept brise-glace, rien d’autre n’est annoncé, malgré ce qui a déjà été écrit par le passé. Il faut noter qu’il a déjà été question de la construction de deux traversiers pour des liaisons dans les provinces maritimes ainsi que la réfection de frégates de la Marine royale canadienne.

 

Des contrats pour les 20 prochaines années

La Davie s’assure ainsi des contrats pour les 20 prochaines années, ainsi qu’un minimum initial de 8,5 milliards $ pour les programmes de construction navale. Le gouvernement fédéral souhaite moderniser rapidement sa flotte de navires, tant pour la Garde côtière canadienne et la Marine royale canadienne, tout en sécurisant sa chaîne d’approvisionnement. Pour le moment, il n’était question que des négociations qui seront entamées pour la construction de six nouveaux brise-glace et d’un brise-glace polaire pour la Garde côtière canadienne.

Au tout début du mois de novembre, une étude de Deloitte estimait que la contribution de la Davie dans l’économie canadienne s’élèverait jusqu’à 21 milliards $ d’ici 2040, en devenant partenaire de la SNCN. Les contrats qui en découleraient créeront et maintiendront jusqu’à 4700 emplois, notamment à Lévis, au Québec et ailleurs au Canada, toujours selon cette étude.

Le premier ministre du Québec François Legault en a aussi profité pour déclarer que la Davie emploiera à terme 1800 personnes sur son chantier. «Mille huit cents jobs payantes!» a-t-il lancé avant de souhaiter «longue vie au chantier Davie». Le chantier fait également affaire avec plus de 1000 fournisseurs, disséminés au Québec et au Canada.

 

Une modernisation de 840 M$

La modernisation des installations de la Davie coûtera près de 840 millions $. Montant pour lequel Québec investira 519,2 millions $. «Le gouvernement se devait être partenaire du chantier, cas la Davie est l’un des plus grands contributeurs du PIB du Québec», justifie Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Il a précisé que 194 millions $ fournis par le gouvernement du Québec prendront la forme d’investissement en équité avec un rendement sur le capital et les 325 millions $ seront accordés en prêt pardonnable basé sur les emplois créés et les contrats du fédéral «qui donnent des retombées colossales».

«Tout le monde peut comprendre que l’industrie de la construction navale puisse être compétitive. Même à l’intérieur du Canada. Et si c’est bon pour les consommateurs, c’est pour les contribuables de s’assurer qu’il y ait une concurrence saine. Mais la réalité, c’est que nos besoins en matière de construction navale sont énormes pour les années à venir» a répondu M. Trudeau en point de presse. «Mais, il faut se dire aussi, ce qu’on est en train de bâtir, ce n’est pas un chantier naval pour bâtir que des bateaux pour le du gouvernement fédéral. On veut et on va pouvoir compétitionner avec le monde entier dans la construction de navires.» 

Est-ce qu’on a une idée sur ce qui peut être fait à la Davie, à part les sept brise-glace et les traversiers pour Transports Canada? «Il va y avoir beaucoup de travail pour les années et les décennies à venir. Mais on va continuer à suivre les processus rigoureux [d’appels d’offres], parce qu’il s’agit de l’argent des contribuables pour qu’il soit investi de la bonne façon», s’est contenté de répondre M. Trudeau.

«Les deux gouvernements ont chacun leur contribution. Celle du gouvernement du Québec, c’est d’investir pour avoir des installations qui sont parmi les meilleures au monde. Mais il y a une condition à ce que le fédéral donne un certain nombre de contrats. Chacun fait sa part, tout est relié ensemble», a complété M. Legault, sans préciser si la Davie aura des contrats de construction de traversiers de la Société des traversiers du Québec. 

«Il n’y a pas de plan confirmé au moment où on se parle. Mais ce n’est pas exclu», a-t-il répondu à un autre journaliste.

 

Flèches politiques

Toutefois pendant l’annonce, M. Trudeau n’a pas hésité à deux reprises de lancer des flèches aux conservateurs. «Quand Stephen Harper a lancé la Stratégie nationale de construction navale en 2010, il a exclu le Chantier Davie. Mais notre gouvernement travaille depuis 2015, main dans la main avec le gouvernement du Québec, pour livrer la marchandise, quelque chose que les politiciens conservateurs n’avaient pas la volonté de faire», a déclaré M. Trudeau.

C’était jour de fête pour l’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada (AFCDC), mardi.

«C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. On a beaucoup participé à la mobilisation», a déclaré en mêlée de presse André Komlosy, président de l’AFCDC. L’association a été fondée en 2018 dans la foulée des négociations avec le gouvernement fédéral pour l’inclusion de la Davie dans la SNCN. «C’est la fin d’un chapitre très important, mais surtout le début d’un chapitre encore plus important.»

Il assure que la chaîne d’approvisionnement sera au rendez-vous et que des investissements importants seront faits par les membres de l’AFCDC. Cette association regroupe 1500 fournisseurs dans l’ensemble du Canada. M. Komlosy a profité de l’occasion pour souligner que son association ira en France en mai pour une mission économique.

Cette annonce a également suscité des réactions au sein de la communauté d’affaires de la grande région de Québec.

«C’est une grande fierté pour Lévis et nous verrons dans les prochaines années le Chantier Davie consolider son rôle de leader international en automatisation, décarbonisation, innovation et haute technologie du domaine naval» a affirmé par voie de communiqué Marie-Josée Morency, vice-présidente exécutive et directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL). Cette dernière anticipe une hausse de la demande pour les biens et services produits dans la région du Grand Lévis.

Quant à lui, le Port de Québec y voit un «partenariat historique qui permettra de positionner encore davantage l’expertise en construction navale présente dans la communauté portuaire de Québec-Lévis et d’y maintenir des infrastructures stratégiques correspondant aux besoins technologiques d’aujourd’hui». 

«La communauté portuaire de Québec est fière de compter un fleuron local en construction navale parmi ses partenaires. L’intégration de Davie à la SNCN contribuera de façon majeure à la création de richesse non seulement pour les villes de Québec et de Lévis, mais pour la province entière et tout le reste du Canada. Ce partenariat permettra d’exporter et de transmettre le savoir-faire québécois et canadien partout dans le monde. Grâce à cette entente, nul doute que Davie deviendra un leader mondial de la construction navale et cette annonce transformera le tissu économique de l’est du Québec avec toutes les retombées directes et indirectes qui y sont rattachées», s’est exprimé aussi par communiqué Mario Girard, PDG du Port de Québec.

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lapresse.ca
 

Aluminium sans GES au Québec | Rio Tinto dit oui... à une condition

Julien Arsenault La Presse

Rio Tinto ne considère pas d’autres endroits que le Québec pour produire l’aluminium 100 % vert promis par sa technologie révolutionnaire du Saguenay, Elysis. L'entreprise pose cependant une condition essentielle : des tarifs préférentiels, même si l’énergie est de plus en plus rare.

À la tête de la division aluminium de la multinationale, Ivan Vella concède que les alumineries québécoises sont les plus rentables au monde. Le portrait est différent lorsque vient le temps de construire de nouvelles installations, d’où la nécessité d’obtenir des rabais énergétiques, dit l’homme d’affaires.

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Ivan Vella, PDG de Rio Tinto Aluminium

Bâtir une aluminerie en Chine coûte environ 2000 $ US par tonne de capacité tandis qu’au Québec, on parle de 6000 $ US à 8000 $ US. Le coût de la main-d’œuvre est élevé, tout comme celui des matériaux. Il y a aussi la fiscalité. Plus personne ne peut construire de nouvelles alumineries parce qu’ils n’en ont pas les moyens.

Ivan Vella, PDG de Rio Tinto Aluminium

En entrevue avec La Presse pendant environ 90 minutes, l’homme d’affaires a défendu bec et ongles les demandes du géant minier australo-britannique en dépit de tous les privilèges dont il bénéficie déjà. En décembre dernier, La Presse a révélé que Rio Tinto n’avait pratiquement pas payé d’impôts au gouvernement du Québec ces dernières années pour son secteur de l’aluminium. L’entreprise a aussi le droit de produire sa propre électricité sur les rivières Saguenay et Péribonka, à bas coût.

M. Vella a repris un refrain qui a été entendu à plus d’une reprise dans le passé en évoquant le maintien d’emplois payants à l’extérieur des grands centres urbains – même dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre – et des retombées économiques non négligeables chez de nombreux fournisseurs. À cela s’ajoutent des investissements annuels d’environ un demi-milliard effectués par Rio Tinto dans l’entretien de ses installations québécoises, ajoute-t-il.

Le patron de Rio Tinto Aluminium a tenu à dissiper les doutes après avoir semé l’inquiétude. L’automne dernier, celui-ci avait affirmé que la technologie Elysis pourrait ne pas être implantée dans les alumineries québécoises parce qu’elles sont trop vieilles.

Il est effectivement « très difficile » de moderniser une aluminerie existante, a reconnu M. Vella, en entrevue. Celui-ci « croise les doigts » pour que ce scénario puisse se produire, sans toutefois se faire d’illusions. Le déploiement de cette nouvelle technologie risque de passer par la construction de nouvelles installations.

« C’est la stratégie la plus plausible », affirme M. Vella.

De l'espace à Alma

En développement au Saguenay depuis 2018, Elysis est considérée comme très prometteuse, mais elle en est encore à ses balbutiements. Rio Tinto, Alcoa et Apple financent une partie du projet. C’est toutefois les gouvernements d’Ottawa et Québec qui ont surtout délié les cordons de la bourse jusqu’à présent en offrant 120 des 228 millions nécessaires.

Les premiers pas de la phase commerciale de cette nouvelle technologie devraient s’effectuer sur le site d’Alma, a expliqué M. Vella. La raison est simple : il y a de l’espace pour accueillir de nouvelles cuves.

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PHOTO TIRÉE DU SITE WEB LELINGOT.COM

Usine d’électrolyse de Rio Tinto, à Alma

« Il y a une demi-ligne d’espace [pour des cuves] prête à être agrandie, affirme le cadre de Rio Tinto. Il n’est pas surprenant que les trois premières cuves fassent partie de cette ligne qui devrait continuer avec Elysis. La première [phase] à grande échelle peut se faire sur un site vierge, mais intégré à Alma. Ensuite, nous devrons réfléchir à ce que nous ferons pour le reste. »

Selon M. Vella, on parle d’un projet d’une capacité annuelle de 170 000 à 200 000 tonnes de métal argenté au complexe d’Alma. Si tout se déroule comme prévu, la commercialisation de cette nouvelle technologie est prévue pour 2030. Rio Tinto mise sur la volonté de ses clients de payer plus cher pour de l’aluminium produit sans émission de gaz à effet de serre.

Un avertissement

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, répète que la technologie Elysis fera du Québec un chef de file en matière de production d’aluminium vert dans le monde. Il est ouvert à la possibilité d’accorder plus d’électricité à tarif préférentiel à Rio Tinto. On ignore cependant quel sera le prix payé par l’entreprise.

Le patron de la division Aluminium de Rio Tinto s’est montré prudent en commentant l’état des négociations entre la multinationale et le gouvernement Legault. Pendant des décennies, les alumineries ont pu bénéficier de tarifs hydroélectriques préférentiels alors que les surplus étaient la norme chez Hydro-Québec.

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Conscient que le contexte a changé et que le pouvoir de négociation du gouvernement québécois est beaucoup plus grand. M. Vella lance toutefois un avertissement.

« Le Québec peut dire “voici quel sera le prix” et nous répondrons “OK, nous ne pouvons tout simplement pas investir à ce prix”, prévient-il. Ils le savent. Nous sommes conscients qu’il faut établir un partenariat avec la province pour nous assurer que l’équilibre est bon. »

Pour illustrer que le gouvernement Legault ne doit pas être trop gourmand, M. Vella a présenté une liste de 16 alumineries qui ont mis la clé sous la porte aux États-Unis depuis 2000 parce qu’elles n’étaient plus jugées rentables.

« Ce qu’ils [le gouvernement] ne veulent pas voir, ce sont des alumineries québécoises venir s’ajouter à cette liste des fermetures en raison des bons emplois que nous générons, affirme-t-il. Il y a un équilibre à atteindre et c’est la conversation que nous devons avoir [avec le gouvernement]. »

Dans la foulée des remarques formulées en novembre dernier par M. Vella, d’anciens cadres de Rio Tinto avaient interpellé le gouvernement Legault, a rapporté La Presse, le mois dernier. Ceux-ci demandaient à Québec de ne pas croire tout ce que promet Rio Tinto. L’un d'eux, Jacques Dubuc, estimait que les signaux « en provenance de l’entreprise » n’auguraient « rien de bon pour l’avenir des installations existantes du Saguenay ».

Rio Tinto envisage l’extraction et la transformation de minéraux critiques au Québec

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PHOTO FOURNIE PAR RIO TINTO, ARCHIVES LA PRESSE

Coulée d’un alliage aluminium-scandium dans des installations de recherche et développement de Rio Tinto

Après avoir fait ses premiers pas dans la filière québécoise des batteries pour véhicules électriques l’an dernier, Rio Tinto ne semble pas vouloir ralentir la cadence. Que ce soit du côté de l’extraction ou de la transformation, la multinationale envisage d’autres avancées dans ce nouveau marché.

« Il y a probablement une cinquantaine de personnes [au Québec] qui travaillent sur le dossier des matériaux de batteries, affirme le président-directeur général de Rio Tinto Aluminium, Ivan Vella. On se penche sur le lithium, le nickel, le cuivre et le scandium. »

Dans le créneau des métaux critiques, la multinationale a développé une technologie pour produire annuellement trois tonnes de scandium, minerai critique utilisé par l’industrie aérospatiale et électronique – dont la demande est en forte hausse.

Elle a aussi réalisé un investissement de 10 millions dans Nano One, une entreprise de Vancouver qui fabrique les cathodes – un élément névralgique de la batterie au lithium-ion que l’on retrouve dans les véhicules électriques. Dans le secteur du lithium, Rio Tinto achève également la construction en Argentine d’un complexe pour extraire ce métal gris.

Interrogé à savoir s’il s’agissait d’un modèle que Rio Tinto pourrait reproduire, M. Vella a répondu par l’affirmative.

« Oui, bien sûr, a-t-il dit. Développer ou acquérir [un projet], absolument. Nous voulons transformer autant que possible. C’est la technologie sur laquelle nous travaillons. »

Le cadre du géant minier n’a cependant pas voulu ouvrir son jeu davantage ou préciser d’échéancier. Il s’agit de projets milliardaires difficiles à réaliser, a-t-il dit.

Depuis le début de la pandémie, la demande pour les semi-conducteurs – composants que l’on retrouve dans des puces électroniques essentielles au fonctionnement d’appareils technologiques – est en forte hausse. Rio Tinto tente d’en profiter en récupérant une partie des résidus de bauxite.

« Devinez ce qui est rempli de gallium [nécessaire dans les semi-conducteurs] ? Les résidus de bauxite, souligne M. Vella. Nous travaillons très fort pour filtrer et valoriser ces résidus de bauxite. »

À sa raffinerie d’alumine Vaudreuil, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’entreprise compte une usine de filtration et d’optimisation des résidus de bauxite, qui a été mise en service en 2019.

En savoir plus

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    50 %
    Le Québec représente la moitié de la production mondiale de Rio Tinto Aluminium.

    Rio Tinto

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https://www.lapresse.ca/affaires/2023-04-06/le-chomage-s-etablit-a-4-2-au-quebec-en-mars.php

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Le chômage s’établit à 4,2 % au Québec en mars

La Presse Canadienne
 

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PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’emploi avait peu varié au Canada en février après avoir fortement progressé, de 69 000 en décembre et de 150 000 en janvier.

(Ottawa) L’économie canadienne a créé 35 000 emplois le mois dernier et Statistique Canada signale que le taux de chômage s’est maintenu à 5 % au pays. L’agence fédérale ajoute que le taux de chômage a été de 4,2 % au Québec au mois de mars et que l’emploi y est resté stable.

L’emploi avait peu varié au Canada en février après avoir fortement progressé, de 69 000 en décembre et de 150 000 en janvier. Quant au taux de chômage, il s’est élevé juste au-dessus du creux record de 4,9 % enregistré en juin et en juillet derniers.

Le nombre de Canadiens en emploi a progressé dans le transport et l’entreposage, dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien ainsi que dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail. En revanche, l’emploi a reculé dans la construction et dans les ressources naturelles, notamment.

Dans les Maritimes, le taux de chômage est resté stable en Nouvelle-Écosse, à 5,7 % le mois dernier, le même qu’en février. Le taux a reculé dans les autres provinces : de 6,3 % à 5,8 % au Nouveau-Brunswick et de 7,3 % à 6,6 % à l’Île-du-Prince-Édouard.

Statistique Canada ajoute que par rapport à un an plus tôt, le salaire horaire moyen a augmenté de 5,3 % au Canada le mois dernier pour atteindre 33,12 $. La croissance des salaires a été semblable à celle de 5,4 % observée en février.

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L’inclusion du chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale permet à l’industrie maritime de voir grand, au point où certains de ses représentants s’attendent à ce qu’elle en vienne éventuellement à égaler le poids du secteur aérospatial dans l’économie québécoise.

Le groupe Charl-Pol, un équipementier industriel lourd qui opère plusieurs usines au Québec, dont une à Portneuf, est un partenaire de longue date du chantier Davie. L’entreprise basée au Saguenay se spécialise notamment dans la fabrication de modules de navires.

On appelle ça des blocs. Un bateau, c'est assemblé comme un jeu de blocs Lego et nous, on a fait des blocs allant jusqu'à 120 tonnes qui ont été expédiés par barge jusqu'à Davie pour s'intégrer à la construction de navires qui étaient en construction à ce moment-là, explique en entrevue à Radio-Canada le président de Charl-Pol, Richard Tremblay.

Les bâtiments de l’usine de Charl-Pol à Saguenay.

L’entreprise Charl-Pol opère cinq usines à Saguenay (photo), Portneuf, Sept-îles, Baie-Comeau et Kitimat, en Colombie-Britannique. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Louis Martineau

La possibilité de voir le chantier Davie hériter de contrats fédéraux totalisant 8,5 milliards de dollars pour la construction de six brise-glaces et d’un brise-glace polaire l’enthousiasme au plus haut point.

« Moi, je suis très, très confiant. Avec l'annonce d’hier [mardi] et l'engagement du gouvernement canadien, celui du gouvernement du Québec, écoutez, c'est la meilleure nouvelle de l'histoire qu'on a pu avoir. »

L’industriel envisage déjà des embauches et des investissements supplémentaires pour permettre à Charl-Pol, en particulier à son usine de Portneuf, de répondre aux besoins futurs de Davie. 

1300 fournisseurs

Il croit que c’est non seulement l’économie de la région, mais aussi celle du Québec en entier qui bénéficiera de l’inclusion du chantier lévisien à la stratégie fédérale. 

Écoutez, il y a au-delà 1300 fournisseurs [de la Davie] à travers le Canada, dont près de 1000 au Québec. Si on prend juste la région de Québec, il y en a autour de 300, 350. Donc, si on fait un peu la mathématique, la région de Québec devrait tirer son épingle du jeu de façon très importante, prédit Richard Tremblay.

Richard Tremblay lors d’une entrevue en vidéoconférence.

Richard Tremblay affirme que Charl-Pol compte en partie sur le recrutement à l’international pour répondre aux enjeux posés par la pénurie de main-d’œuvre.

Photo : Radio-Canada

Il rappelle qu’une étude réalisée l’automne dernier par la firme Deloitte évaluait à 21 milliards d’ici 2040 les retombées potentielles du chantier Davie sur l’économie québécoise. Le président de Charl-Pol prédit que l’industrie maritime pourrait se voir propulsée au même rang que le secteur aérospatial, voire le dépasser.

Avec des contrats de cette importance-là [...] ça va devenir même plus important que la filière aérospatiale. C'est vraiment, vraiment important. Je ne sais pas si les gens se rendent comptent de l'ampleur de ça [mais] l'ensemble des usines et des entreprises au Québec [va pouvoir] être très occupé, insiste M. Tremblay.

Un écosystème transformé

La Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes), un organisme qui représente l’ensemble des acteurs économiques ayant un lien avec le fleuve Saint-Laurent, n’est pas moins emballée.

Elle soutient que l’inclusion du chantier Davie par Ottawa va profiter non seulement au chantier Davie et à ses fournisseurs, mais également aux armateurs, arrimeurs, gestionnaires de terminaux et autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement québécoise.

En fait, l'inclusion du chantier maritime Davie dans la Stratégie nationale de construction navale vient changer l'image complète de l'écosystème maritime québécois, résume le président-directeur général de la Sodes, Mathieu St-Pierre.

Mathieu St-Pierre lors d’une entrevue en vidéoconférence.

Mathieu St-Pierre s’attend à ce que l’inclusion du chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale change radicalement l’écosystème maritime québécois.

Photo : Radio-Canada

C’est sans compter les impacts dans les institutions d’enseignement, qui seront appelées à créer de nouveaux programmes de formation destinés aux futurs travailleurs du chantier Davie et de ses fournisseurs, le tout, rappelons-le, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre généralisée. 

Dynamique comparable

À l’instar de Richard Tremblay, Mathieu St-Pierre croit que le secteur maritime au Québec pourrait connaître une croissance similaire à celle du milieu aérospatial. 

Avec toute cette dynamique, que ce soit la création de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises, ou encore le renforcement des programmes de formation pour développer l’expertise de la main-d'œuvre, avec tout ça, c’est un pan [entier] de l’économie qui vient d'être renforcé. Dans ce cas-ci, c'est le secteur maritime et celui de la construction navale, comme l'a été, effectivement, l'aéronautique dans la grande région de Montréal, mais à échelle comparable, souligne le PDG.

Le ministre fédéral et député de Québec, Jean-Yves Duclos, est également de cet avis. Mardi, il a indiqué que l’inclusion du chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale allait créer un pôle maritime comparable au pôle aéronautique à Montréal ou à celui de l’automobile en Ontario.

Avec la collaboration de Marie-Claire Giffard, d’Audrey Paris et de Guylaine Bussière

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Publié le 18 mai 2023 à 05:00

Esquisse du projet de ferme piscicole de Wôlinak Aquaculture à Bécancour

Projet de pisciculture à Bécancour

Un investissement de 102 millions bloqué par Québec

Un important projet « hautement écoresponsable » d’élevage de truites en milieu terrestre dans le Centre-du-Québec pourrait être abandonné parce qu’il est coincé dans les dédales administratifs du ministère québécois de l’Environnement depuis plus de trois ans.

JEAN-THOMAS LÉVEILLÉ
La Presse

Le groupe CanAqua ambitionne de construire la plus grande ferme piscicole du Québec dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, où seraient élevées environ 800 000 truites arc-en-ciel, soit une production annuelle de 3000 tonnes.

Téléchargez gratuitement

Le projet de 102 millions de dollars est baptisé Wôlinak Aquaculture, du nom de la communauté abénaquise de Wôlinak, à Bécancour, qui détient une participation de 5 % dans la coentreprise formée pour l’occasion – Wôlinak signifie « la rivière aux longs détours » en abénaquis.

Une deuxième phase permettrait éventuellement de doubler la production.

Mais le projet risque de tomber à l’eau, tant les démarches pour l’obtention de l’autorisation environnementale traînent en longueur, déplore le groupe CanAqua.

« Je ne dis pas qu’il faut qu’il y ait des raccourcis, mais on est dans notre quatrième année [de démarches] », se désole Guy Bouchard, président de CanAqua, une entreprise de la Côte-Nord qui se présente comme « le chef de file canadien en aquaculture écoresponsable ».

L’option d’achat de deux ans et demi que CanAqua avait sur le terrain du parc industriel et portuaire de Bécancour est venue à échéance le 30 avril, et les terrains s’y raréfient avec la volonté du gouvernement Legault d’y développer la filière québécoise des batteries pour électrifier les transports.

« Ça montre que ce délai extraordinairement long est en train de compromettre notre projet », regrette M. Bouchard, qui trouve la lenteur du processus « difficile à comprendre ».

Un projet qui fait peur

Wôlinak Aquaculture a entrepris ses démarches en janvier 2020 auprès des différents ministères concernés, dont celui de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et a déposé en juin 2021 sa demande d’autorisation environnementale, un document de 200 pages accompagné de 3800 pages d’études et d’analyses en annexe, dit-elle.

« C’est le permis noyau », qui permet d’obtenir les autres, dont celui du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), explique Guy Bouchard.

Le MELCCFP a depuis envoyé trois demandes de précisions, dont la dernière remonte au 31 mars dernier et totalisait 63 pages.

« J’ai l’impression qu’on ne verra jamais la fin de tout ça, qu’on ne réussira jamais à rassurer assez les scientifiques du ministère de l’Environnement, qui voit dans ce projet-là quelque chose d’énorme », dit M. Bouchard.

CanAqua soutient que le MELCCFP lui demande « des choses qui n’existent pas », comme une modélisation des odeurs de son projet, ce qui « n’a jamais été fait par aucun site piscicole » et pour laquelle il n’existe donc pas de données disponibles, dit M. Bouchard.

Guy Bouchard croit que la taille du projet, « inédite au Québec », fait peur au ministère de l’Environnement, mais souligne qu’il s’agit d’un très petit projet en comparaison des fermes piscicoles qui se construisent à l’étranger, dont la production annuelle varie de 25 000 à 100 000 tonnes.

« Si on n’en veut pas de gros projets au Québec, qu’on nous le dise. »

— Guy Bouchard, CanAqua

Le MELCCFP n’avait pas répondu aux questions de La Presse au moment d’écrire ces lignes.

Projet « hautement écoresponsable »

Le projet piscicole Wôlinak Aquaculture utiliserait le système de pisciculture RAS2020 de la multinationale Veolia, « la technologie qui laisse l’empreinte environnementale la plus faible au monde », indique Guy Bouchard.

« C’est une technologie qui a fait ses preuves » depuis plus de six ans, qui est utilisée au Danemark, en Norvège et en Suisse, souligne-t-il.

Les installations seraient constituées d’une usine pour traiter l’eau avant et après son utilisation, d’une écloserie pour la naissance des poissons, de deux bassins de croissance et d’une usine de transformation.

Ce système en milieu terrestre fermé permet une réutilisation de 99,6 % de l’eau, filtre 99 % des déjections des poissons et surpasse ainsi « très nettement les exigences environnementales » concernant le rejet de contaminants dans l’eau, comme le phosphore, souligne CanAqua.

« L’eau rejetée sera globalement de meilleure qualité que l’eau pompée », indique la documentation de l’entreprise.

De plus, la pisciculture en milieu fermé évite les aléas de la météo, les prédateurs et les virus, parasites ou pathogènes, ce qui réduit les pertes et limite le recours aux produits chimiques, en plus de réduire à zéro le risque de fuite de poissons d’élevage dans l’environnement.

Autonomie alimentaire

Le projet Wôlinak Aquaculture répond aux grandes priorités du gouvernement Legault, énumère Guy Bouchard : il créerait une trentaine de bons emplois directs, il implique les Premières Nations, il s’inscrit dans l’économie verte et, surtout, il favorise l’autonomie alimentaire.

« On réduirait l’importation d’à peu près 50 % », indique Guy Bouchard, affirmant que cela n’empiéterait donc pas sur le marché des quelques piscicultures existantes au Québec, comme la Ferme piscicole des Bobines, en Estrie, dont la production annuelle est de 210 tonnes de truites.

Wôlinak envisage aussi d’exporter ses poissons dans le nord-est de l’Amérique du Nord et sur le marché asiatique.

« La planète est en carence de poisson, je n’ai pas d’enjeu de marché », dit M. Bouchard, soulignant que le marché des salmonidés (saumons, ombles et truites) est en croissance de 5 % en moyenne depuis 17 ans. « C’est un marché extrêmement solide. »

APRÈS LA TRUITE, LE SAUMON

CanAqua ambitionne également d’élever du saumon dans une ferme piscicole en milieu terrestre sur la Côte-Nord. L’entreprise y produirait annuellement 10 000 tonnes de saumon, un projet évalué à 300 millions de dollars, qu’elle compte lancer après avoir éventuellement complété celui de Bécancour. Actuellement, la totalité du saumon vendu au Québec provient de l’extérieur de la province, principalement d’élevages en filets ouverts dans la mer, une technique aux lourdes conséquences environnementales, comme l’avait démontré une enquête de La Presse, en octobre. Une ferme piscicole verra toutefois bientôt le jour à Bonaventure, en Gaspésie, ayant récemment obtenu les autorisations requises, et produira annuellement 1250 tonnes de saumon.

EN SAVOIR PLUS

2024
Début prévu de la construction du projet Wôlinak Aquaculture si l’autorisation environnementale est accordée d’ici l’été
SOURCE : GROUPE CANAQUA

2026
Première récolte de poisson prévue si l’autorisation environnementale du projet Wôlinak Aquaculture est accordée d’ici l’été
SOURCE : GROUPE CANAQUA

https://apple.news/AoNthmqkTT_uuKud7AOwpoQ

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L’investissement étranger se porte bien

Hershey à Granby, O-I à Montréal, Moderna à Laval, Creaform à Lévis sont les principaux investissements directs étrangers qui ont été annoncés en 2022 et qui ont contribué au bilan record d’Investissement Québec en la matière.

Du 1er avril 2022 au 31 mars 2203, 125 projets se sont matérialisés pour des investissements totaux de 6 milliards. Ce résultat se compare à des investissements étrangers de 2,3 milliards en 2018-2019, soit avant la création de sa division Investissement Québec International (IQI). Ces chiffres ont été dévoilés par IQI en conférence de presse vendredi matin.

La majorité des investissements proviennent de filiales de sociétés étrangères déjà implantées au Québec. 

Dans le détail, le fabricant de chocolat Hershey agrandit son usine de Granby au coût de 30 millions. Filiale de l’Américaine Ametek, Creaform, active dans les solutions 3D portables et services d’ingénierie, a un objectif d’investir 80 millions. Moderna construit une usine de vaccins à Laval et O-I a acheté des équipements pour 70 millions dans le but de moderniser sa production de contenants en verre. 

IQI aussi le mandat de stimuler les exportations. Selon l’organisme, ses 4000 accompagnements d’entreprises ont permis de générer 3,1 milliards de ventes hors Québec, plus de 3 fois le résultat obtenu en 2018-2019.

https://www.lapresse.ca/affaires/2023-05-26/l-investissement-etranger-se-porte-bien.php

Screenshot 2023-05-26 at 12.11.12 PM.png

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Malheureusement, on manque de mégawatts pour les accueillir toutes. Sabia devra construire des barrages, et mieux de faire ça plus vite que le REM (et moins cheap)!! J'entends les dollars s'envoler ailleurs...

  • D'accord 2
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