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Économie du Québec ​​


Normand Hamel

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Avant de parler de prochaines baisses d’impôt

 

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

« Une majorité de Québécois est favorable à payer plus de taxes à la consommation si on baisse les impôts sur le revenu dans la même proportion », souligne notre éditorialiste.

Philippe Mercure La Presse

François Legault reconduit au pouvoir, il mettra en branle l’une de ses principales promesses : réduire les impôts des particuliers dès l’an prochain.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/contexte/editoriaux/2022-10-09/avant-de-parler-de-prochaines-baisses-d-impot.php

Coût de la mesure : 2 milliards de dollars par année. Les versements au Fonds des générations en seront réduits d’autant. Nous avons déjà qualifié ces baisses d’impôt d’« irresponsables ».

Lisez notre éditorial à ce sujet

Bien sûr, François Legault serait mal avisé de trahir sa promesse de baisser les impôts. Ce n’est pas ce que nous lui demandons.

Mais il est plus que temps de remettre le sujet d’une véritable réforme fiscale à l’ordre du jour. C’est d’autant plus important que la CAQ a déjà promis des baisses d’impôt supplémentaires si elle est réélue en 2026.

Si l’idée lui venait de devancer cette promesse lors de son mandat actuel, il serait bien d’avoir quelques éléments de réflexion en tête.

Ça tombe bien : une étude publiée vendredi par la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke vient apporter de l’eau au moulin.

On y trouve un constat particulièrement intéressant : une majorité de Québécois est favorable à payer plus de taxes à la consommation si on baisse les impôts sur le revenu dans la même proportion. Il se trouve que les experts proposent cette avenue depuis longtemps. Et le contexte y sera particulièrement favorable au cours des prochaines années.

Consultez l’étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques

Pourquoi hausser la taxe de vente du Québec (TVQ) et baisser les impôts d’autant ? Ça peut avoir l’air de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Mais ce recalibrage comporte plusieurs avantages qu’on pourrait résumer simplement : moins décourager le travail et pénaliser un peu plus la consommation.

Ça n’a sans doute jamais été autant d’actualité.

Si vous croyez que la pénurie de main-d’œuvre fait mal actuellement, attachez vos tuques. Le vieillissement de la population s’accentuera jusqu’en 2030, faisant chuter la proportion de la population active. Il faudra trouver toutes sortes de façons d’inciter les gens à travailler. Moins imposer les revenus en fait partie.

En parallèle, nous affrontons une crise écologique largement alimentée par nos modes de vie axés sur la consommation. Les coûts environnementaux et même sociaux du t-shirt fabriqué au Bangladesh et vendu à 6,99 $ chez H&M sont très mal reflétés dans son prix. Hausser légèrement la TVQ permettrait de capter une partie de ces coûts indirects. Les Européens parlent beaucoup de « sobriété » pour lutter contre la crise climatique. Il faudra y venir nous aussi.

Vous voulez d’autres arguments ? Les économistes affirment que les taxes à la consommation sont moins dommageables à la croissance économique que les impôts sur le revenu.

Elles permettent aussi moins d’évasion fiscale. C’est pour ça que la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise recommandait en 2015 une hausse de la TVQ couplée à une baisse des impôts sur le revenu.

Attention : personne ne suggère de baisser brutalement les impôts de 10 % et de hausser la TVQ du même pourcentage. L’idée n’est pas de pousser les Québécois à aller magasiner à Plattsburgh, où les taxes à la consommation ne sont que de 8 %.

 

On parle d’un léger et graduel rééquilibrage afin que la fiscalité du Québec se rapproche de celles des pays comparables. Le Québec fait partie des États qui comptent le plus sur l’impôt sur le revenu des particuliers pour financer leurs services publics (35 % des recettes fiscales, contre 25 % dans la moyenne des pays de l’OCDE).

Les taxes à la consommation, au contraire, représentent une faible proportion des recettes fiscales (24 % ici, contre 32 % pour la moyenne de l’OCDE).

Bien sûr, il faudrait aider les moins nantis à affronter une TVQ plus gourmande. Mais le crédit à la solidarité existe déjà pour ça. On n’aurait qu’à le rehausser. Ceux qui s’inquiètent des injustices sociales doivent garder en tête que les riches consomment beaucoup plus que les pauvres et paieraient donc plus de taxes. C’est sans compter qu’une taxe donne plus de flexibilité au contribuable. S’il est difficile d’éviter l’impôt sur le revenu, il est possible de contourner les taxes en consommant moins, en épargnant ou en remboursant plus rapidement son hypothèque, par exemple.

Les fiscalistes le proposent. La population est prête. À quand un réajustement de notre assiette fiscale ?

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Il y a 7 heures, Né entre les rapides a dit :

Aussi, ce n'est pas seulement le Fonds qui "aide le Québec à maintenir une cote de crédit enviable", c'est encore beaucoup plus la très grande valeur de l'actif public Hydro-Québec.

D'ailleurs, comme tu sais, lorsqu'on compare la dette du Québec avec celle des autres provinces il faut faire la distinction entre la dette brute et la dette nette. Cette dernière étant relativement basse par rapport aux autres provinces car elle inclue les actifs d'Hydro-Québec.

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Un vent d’air frais pour Sorel-Tracy

 

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

L’usine de Rio Tinto Fer et Titane à Sorel-Tracy

Jean-Philippe Décarie La Presse

Ç’a été un mardi après-midi hors de l’ordinaire à Sorel-Tracy, alors que l’entreprise Rio Tinto Fer et Titane a annoncé un investissement commun avec le gouvernement fédéral de 737 millions sur huit ans pour accélérer la décarbonation de ses activités industrielles et la transformation de métaux critiques au Québec. Un investissement majeur dans l’économie du XXIe siècle.

Publié à 6h30

https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2022-10-12/un-vent-d-air-frais-pour-sorel-tracy.php

Une annonce de cette envergure, dans un secteur aussi critique que celui des mines et métaux, il n’en pleut pas des tonnes au Québec. On souhaiterait pourtant que des initiatives semblables se multiplient sur tout le territoire et dans tous les secteurs d’activité.

Imaginez si la multinationale Glencore décidait elle aussi d’ouvrir de façon aussi importante ses coffres milliardaires pour redonner une qualité de vie acceptable aux citoyens de Rouyn-Noranda…

C’était donc jour de célébrations à Sorel-Tracy, comme en a témoigné la présence du premier ministre Justin Trudeau et de son ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, qui sont venus confirmer une contribution fédérale de 220 millions au vaste chantier dans lequel s’est engagée Rio Tinto Fer et Titane (RTFT).

Le PDG de la multinationale Rio Tinto, le Danois Jakob Strausholm, s’était lui aussi déplacé pour l’évènement qu’il a qualifié d’historique pour l’usine de transformation de Sorel-Tracy. Le PDG n’avait que de bons mots pour l’équipe du Centre de technologie de RTFT qui a réussi au fil des ans à obtenir le maximum possible du minerai récolté.

En plus des 220 millions du fédéral, puisés dans le Fonds stratégique pour l’innovation, RTFT injectera 517 millions au cours des huit prochaines années dans la décarbonation de ses processus de transformation et dans de nouvelles productions de minéraux critiques.

Outre la poudre de titane, qui sert notamment à la fabrication de peintures, l’usine de Sorel-Tracy fabrique du titane métal – destiné au marché de l’aéronautique et de l’automobile – et de l’acier.

Depuis deux ans, le Centre de technologie et de minéraux critiques de RTFT a réussi à produire dans une usine pilote du scandium, un minerai critique, à partir des résidus de la transformation du titane. Le scandium permet d’augmenter la résistance de certains métaux, dont l’aluminium, et sert aussi à la fabrication de piles combustibles.

C’est un minerai critique très convoité par l’industrie aérospatiale et automobile parce qu’il réduit le poids de leurs produits et augmente leur résistance mécanique et thermique, m’avait déjà expliqué Stéphane Leblanc, ex-directeur exécutif de RTFT, qui vient tout juste de prendre sa retraite.

Fait à signaler, RTFT est le seul producteur de scandium en Amérique et son usine-pilote est capable de produire 3 tonnes de ce minerai critique. Avec les investissements annoncés mardi, on vise à quadrupler la production dans les prochaines années.

Usine-pilote et lithium

Les trois quarts de milliard qui seront investis au cours des huit prochaines années vont aussi permettre de réduire de moitié les gaz à effet de serre générés par RTFT d’ici 2030 et d’atteindre le cap net zéro neutralité carbone d’ici 2050.

Dès l’an prochain, RTFT amorcera la production de titane dans une usine-pilote où seront transformées 40 000 tonnes d’ilménite avec un nouveau procédé où on éliminera l’utilisation du gaz naturel.

« Une fois pleinement opérationnel, le projet BlueSmelting va nous permettre de réduire de 670 000 tonnes nos émissions de CO2, l’équivalent de retirer 145 000 automobiles de la circulation », m’a expliqué Didier Arseguel, vice-président Technologies chez RTFT.

Parallèlement à ces initiatives, RTFT vient tout juste de mettre en activité une autre usine-pilote où le groupe de recherche a été en mesure de mettre au point un nouveau procédé de concentration de spodumène qui offre des teneurs en lithium nettement plus élevées que la moyenne de l’industrie.

Ce nouveau procédé n’utilise pas de produits chimiques et va bientôt tester des minerais du producteur local Sayona.

Ce n’est pas pour rien que le PDG de Rio Tinto a fait mardi le déplacement de Londres à Sorel-Tracy. L’expertise québécoise en matière d’innovation et de réduction des gaz à effet de serre est la plus importante du groupe dans le monde.

Il y a le Centre de technologie et de minéraux critiques Rio Tinto Fer et Titane qui propose des solutions révolutionnaires et il y a la technologie développée par Elysis au Saguenay, une coentreprise détenue par Rio Tinto et Alcoa, qui permettra d’ici deux ans la production commerciale d’aluminium complètement vert.

Le mouvement de décarbonation de l’économie part de loin et si ses débuts ont été lents et chaotiques, il commence à prendre bonne allure et à donner des résultats qui nous permettent d’espérer y croire.

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Le 2022-10-08 à 21:24, mtlurb a dit :

La super majorité des québécois veulent des baisses d'impôts (CAQ 41% + PLQ 14%+ PCQ 13%), c'est pas une obsession, c'est une réalité du terrain dans une des sociétés les plus taxes de l'univers. (ok j'exagère un peu).

 

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/750618/elections-quebecoises-quelles-sont-les-baisses-d-impots-promises-par-les-partis

C'est vrai. Mais la majorité des gens aimeraient avoir chacun un château, des hectares de terrain, une armée de serviteurs, et une partie de la lune juste pour le principe. Ça veut pas dire que c'est souhaitable. Ca prendrait 1 million de planetes. 😂 pis y'a pas mal d'analystes qui disent que c'est pas une bonne idée.  😉 Mais bon c'est sûr que, par reflexe, c'est le fun de payer moins de taxes sur le coup. C'est apres qu'on voit les méfaits du manque de services sociaux comme aux Etats. Je dis juste qu'il faut faire gaffe a pas tomber dans le denigrement excessif de notre systeme qui franchement fonctionne pas trop mal merci. 

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Il y a 12 heures, MtlMan a dit :

pis y'a pas mal d'analystes qui disent que c'est pas une bonne idée. 

« Pourquoi Dieu a-t-il créé l’Économie ? Pour que les prévisions de la météorologie soient prises au sérieux.

.  .  .  😝

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Depuis avril

Le gouvernement du Québec affiche un surplus de 496 millions

Le gouvernement du Québec fait état d’un surplus budgétaire de 496 millions au terme des quatre premiers mois de l’exercice financier 2022-2023. 

Québec affichait un déficit de 214 millions lors de la période correspondante de l’exercice précédent.

 Le gouvernement attribue ce résultat au 31 juillet 2022 en grande partie à une hausse de 10,8 % des revenus autonomes au début de l’année, portée notamment par la croissance des salaires et traitements, de la consommation des ménages et des profits des entreprises. 

Selon le communiqué du « Rapport mensuel des opérations financières au 31 juillet 2022 », publié vendredi, les dépenses ont été en hausse, de 6,7 %, principalement en éducation et en enseignement supérieur. 

Le document soutient que la croissance plus soutenue des dépenses en début d’exercice financier « se résorbera en cours d’année pour rejoindre la cible annuelle prévue de 3,4 % ». 

Ce résultat provient ainsi de revenus de 46,2 milliards, de dépenses de 44,6 milliards et de versements de 1,1 milliard au Fonds des générations. 

Le cabinet du ministre des Finances Eric Girard — qui a été reconduit dans ses fonctions cette semaine — rappelle que l’activité économique au Québec a montré des signes de ralentissement dans les derniers mois. 

Tout de même, les résultats financiers demeurent actuellement conformes aux prévisions, affirme-t-on. 

« Les risques économiques auxquels le Québec est confronté, notamment l’inflation persistante, l’augmentation des taux d’intérêt, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et la guerre en Ukraine, pourraient toutefois affecter les finances publiques en cours d’année », déclare M. Girard dans le communiqué. 

« Il importe donc de demeurer prudent quant à la gestion du cadre financier », ajoute-t-il. 

C’est aussi ce que concluait au mois d’août la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, à la suite du dévoilement du document fourni par le ministre Girard sur l’état anticipé des finances publiques pour la période allant de 2022-2023 à 2024-2025, à l’approche de la campagne électorale. 

Mme Leclerc indiquait que les prévisions budgétaires du ministre étaient « plausibles », tout en ajoutant que l’impact du « climat d’incertitude » économique sur la bonne santé des finances publiques du Québec demeurait « inhabituellement élevé ». 

Selon les données présentées dans le « Rapport préélectoral sur l’état des finances publiques du Québec – Août 2022 », un déficit budgétaire de 1,7 milliard est prévu pour l’ensemble de l’exercice, avant utilisation de la réserve de stabilisation. 

Ce déficit inclut une provision pour « risques économiques et autres mesures de soutien et de relance » de 2 milliards.

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2022-10-21/depuis-avril/le-gouvernement-du-quebec-affiche-un-surplus-de-496-millions.php

Screen Shot 2022-10-21 at 7.42.25 PM.png

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