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Économie du Québec ​​


Normand Hamel

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Il y a 8 heures, acpnc a dit :

Et si je vous disais que le Québécois type gagne maintenant davantage que son voisin ontarien, me croiriez-vous ?

Non je ne le croirais pas, même si de toute évidence c'est vrai. C'est que cela survient beaucoup plus rapidement que je m'y attendais. En outre il faut savoir aussi qu'en ces temps de très forte inflation les salaires augmentent présentement beaucoup plus rapidement au Québec qu'ailleurs au Canada. Ce qui augure plutôt bien pour les prochaines statistiques.

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Pénurie de main-d’œuvre

Ça prend du leadership politique

On peut présumer que Pierre Fitzgibbon retrouvera rapidement ses fonctions de ministre de l’Économie et de l’Innovation au sein du prochain gouvernement caquiste et on peut aussi espérer qu’il assumera le leadership politique nécessaire pour s’attaquer de façon cohérente au problème de pénurie de main-d’œuvre qui risque de gangréner davantage le développement économique du Québec.

Au lendemain du 3 octobre, les grandes associations patronales québécoises ont toutes félicité le premier ministre François Legault et la Coalition avenir Québec pour leur réélection, mais elles ont aussi dans la foulée toutes insisté pour que le prochain gouvernement place le problème de la pénurie de main-d’œuvre en tête de liste de ses priorités. 

Que ce soit la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) ou la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), les organismes qui représentent les entreprises québécoises implorent le prochain gouvernement de s’attaquer prioritairement à la pénurie de main-d’œuvre. 

Dans ses mots de félicitations, le président de la FCCQ, Charles Milliard, rappelle à François Legault qu’il y a, selon les dernières données disponibles, 271 000 postes à pourvoir au Québec. 

Dans son message au prochain gouvernement, Véronique Proulx, PDG de MEQ, précise que ce sont 31 985 emplois manufacturiers qui sont actuellement vacants, une pénurie qui a un impact direct sur les retombées économiques en région, sur le report des investissements et sur les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. 

Pour répondre à ces besoins criants, il n’y a pas 36 solutions, le Québec doit hausser – au moins temporairement – l’accueil de nouveaux immigrants au-delà du seuil des 50 000 prescrit de façon extrêmement rigide par François Legault. 

Si le premier ministre Legault est resté inflexible au sujet de ce seuil absolu de 50 000 nouveaux immigrants par année au cours des derniers mois, c’était, peut-on comprendre, pour ne pas éroder sa base électorale et ne pas inquiéter certains électeurs qui persistent à croire que l’étranger constitue une menace pour eux et leur mode de vie. 

Or, de la même façon que François Legault a ignoré durant son premier mandat sa promesse de revoir le mode de scrutin au Québec et ne se sent plus du tout attaché par cet engagement aujourd’hui, le premier ministre devra élargir ses vues sur l’immigration ainsi que sur le seuil de nouveaux arrivants qui permettra aux entreprises de retrouver un peu de main-d’œuvre disponible. 

Fitzgibbon le sait et il le peut

S’il y en a un qui sait combien le Québec a un besoin criant de sang neuf pour régénérer sa base de travailleurs, c’est bien Pierre Fitzgibbon. Durant les quatre dernières années, il a quotidiennement côtoyé, à titre de ministre de l’Économie et de l’Innovation, des dizaines d’entrepreneurs qui lui ont dit et répété les enjeux et les menaces auxquels ils font face. 

Chaque fois qu’il a été appelé depuis quatre ans à commenter la pénurie de main-d’œuvre, le visage du ministre Fitzgibbon avait tendance à se crisper un peu avant qu’il ne réponde en suivant la ligne du chef : l’automatisation et la numérisation des procédés industriels vont permettre d’accroître la productivité des entreprises, réduire ses besoins de main-d’œuvre et augmenter le niveau de richesse. 

Ultimement, cette équation devient possible lorsqu’une entreprise ou un secteur d’activité atteint un niveau de maturité qui va lui permettre de faire ce saut quantitatif, mais pour y arriver, il faut maintenir un niveau d’emploi qui ne fait que s’éroder avec le départ à la retraite de plus 150 000 travailleurs par année. 

Pierre Fitzgibbon dispose d’un ascendant certain sur François Legault qui lui a moult fois pardonné la très grande permissivité avec laquelle il a interprété certains codes de conduite auxquels un élu doit se conformer. Je rencontre toutes les semaines des chefs d’entreprise et ils me disent tous la même chose qu’ils doivent aussi dire au ministre : « On manque de monde, on a un besoin urgent de sang neuf. » 

Récemment, dans le nord du Québec, le maire de Matagami est même allé plus loin en affirmant que la région était tout simplement en pénurie d’humains, qu’il fallait rapidement qu’au moins 400 familles aillent s’y établir afin de pouvoir maintenir les infrastructures en vie. 

Le prochain ministre de l’Économie et de l’Innovation doit donc absolument tenir compte dans sa vision du développement l’élargissement du bassin de talents disponibles si le Québec veut réaliser son plein potentiel de croissance. 

Le ministre devra faire preuve de leadership pour convaincre le premier ministre et le caucus caquiste de l’urgence de l’enjeu pour rehausser rapidement le nombre de personnes disponibles et disposées à travailler afin d’éviter que l’économie québécoise subisse plus longtemps encore les effets délétères de la pénurie de talents qui l’afflige.

https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2022-10-07/penurie-de-main-d-oeuvre/ca-prend-du-leadership-politique.php

Screen Shot 2022-10-07 at 10.57.13 AM.png

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Le 2022-10-01 à 15:39, Normand Hamel a dit :

Non je ne le croirais pas, même si de toute évidence c'est vrai. C'est que cela survient beaucoup plus rapidement que je m'y attendais. En outre il faut savoir aussi qu'en ces temps de très forte inflation les salaires augmentent présentement beaucoup plus rapidement au Québec qu'ailleurs au Canada. Ce qui augure plutôt bien pour les prochaines statistiques.

La seule chose qui soit "vraie", c'est que le revenu médian des Québécois âgés de 25 à 54 ans dépasse celui des Ontariens.

Comme je l'ai expliqué dans mon message du 1er octobre (revoir en entier si nécessaire), l'auteur fait fi de la distinction entre le revenu moyen et le revenu médian, et d'autres nuances qui s'imposent.  Quoi qu'il en soit, la progression québécoise est impressionnante.  

Notons que si le Québec était vraiment devenu plus riche que l'Ontario (ce que l'article à la base de cette discussion ne prétend pas), les paiements de péréquation versés au Québec en souffriraient beaucoup.  

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  • Administrateur

On peut avoir le plus haut salaire au monde si nous sommes hyper imposé ça sert a rien. 
 

C’est le pouvoir d’achat après impôts qui m’intéresse et là on est hyper loin.  
 

Mais bravo à nous pour ce jalon important. 

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Il y a 10 heures, Normand Hamel a dit :

Pénurie de main-d’œuvre

Ça prend du leadership politique

 

Pour répondre à ces besoins criants, il n’y a pas 36 solutions, le Québec doit hausser – au moins temporairement – l’accueil de nouveaux immigrants au-delà du seuil des 50 000 prescrit de façon extrêmement rigide par François Legault. 

Si le premier ministre Legault est resté inflexible au sujet de ce seuil absolu de 50 000 nouveaux immigrants par année au cours des derniers mois, c’était, peut-on comprendre, pour ne pas éroder sa base électorale et ne pas inquiéter certains électeurs qui persistent à croire que l’étranger constitue une menace pour eux et leur mode de vie. 

Or, de la même façon que François Legault a ignoré durant son premier mandat sa promesse de revoir le mode de scrutin au Québec et ne se sent plus du tout attaché par cet engagement aujourd’hui, le premier ministre devra élargir ses vues sur l’immigration ainsi que sur le seuil de nouveaux arrivants qui permettra aux entreprises de retrouver un peu de main-d’œuvre disponible. 

 

(ci-dessus un extrait de l'article cité par Normand Hamel)

Il existe une foule d'arguments valides pour augmenter les seuils d'immigration, mais celui-ci n'en est pas un.  (Tu as changé d'idée une fois, tu peux donc changer d'idée une autre fois). Personnellement, et par expérience, je sais qu'un argumentaire (un ensemble d'arguments à l'appui d'une cause) est affaibli par l'inclusion d'un argument boiteux facilement réfutable.  Aussi, il vaut mieux ne pas attirer l'attention sur des considérations sensibles.  

Ceux (des chefs d'entreprises et certaines communautés) qui réclament une hausse des seuils d'immigration doivent aussi démontrer plus clairement que cette mesure règlerait le problème de la pénurie de main-d'œuvre (une condition nécessaire mais pas invariablement suffisante). 

Aussi (mais c'est plus difficile à faire avaler, presque "cruel"), il est possible que la politique générale du gouvernement vise (ou ne s'oppose pas à) la disparition graduelle des activités peu rentables qui tirent le revenu moyen vers le bas.   Quand le taux de chômage était élevé, on était ouvert à supporter n'importe quel type d'emplois; mais quand le taux de chômage est bas, ce n'est ni nécessaire ni même désirable.  

Je suis par ailleurs conscient que la pénurie de main-d'œuvre sévit aussi dans des secteurs offrant d'excellentes rémunérations: dans ce cas, on devrait définitivement être plus ouvert aux immigrants capables d'occuper les postes vacants.  

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il y a 6 minutes, mtlurb a dit :

On peut avoir le plus haut salaire au monde si nous sommes hyper imposé ça sert a rien. 
 

C’est le pouvoir d’achat après impôts qui m’intéresse et là on est hyper loin.  
 

Mais bravo à nous pour ce jalon important. 

Nous pouvons être optimistes, car une plus grande proportion de particuliers aux revenus élevés augmente la capacité fiscale, autrement dit, pour un niveau constant de dépenses, le fardeau fiscal imposé à chacun peut être allégé.  S'il y a plus de chevaux puissants à tirer la charrette, l'effort requis de chacun est moindre.    

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Il y a 2 heures, Né entre les rapides a dit :

La seule chose qui soit "vraie", c'est que le revenu médian des Québécois âgés de 25 à 54 ans dépasse celui des Ontariens.

Comme je l'ai expliqué dans mon message du 1er octobre (revoir en entier si nécessaire), l'auteur fait fi de la distinction entre le revenu moyen et le revenu médian, et d'autres nuances qui s'imposent.  Quoi qu'il en soit, la progression québécoise est impressionnante.  

Notons que si le Québec était vraiment devenu plus riche que l'Ontario (ce que l'article à la base de cette discussion ne prétend pas), les paiements de péréquation versés au Québec en souffriraient beaucoup.  

Tu mélanges deux choses distinctes. Je ne parlais pas du salaire médian tel que discuté précédemment mais plutôt du simple fait que présentement, en lien avec la pénurie de main d'oeuvre, les salaires augmentent plus rapidement au Québec que dans le ROC. Je ne parlais donc pas des salaires mais seulement de leur progression actuelle au Québec par rapport au reste du Canada.

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il y a une heure, mtlurb a dit :

On peut avoir le plus haut salaire au monde si nous sommes hyper imposé ça sert a rien. 
 

C’est le pouvoir d’achat après impôts qui m’intéresse et là on est hyper loin.  
 

Mais bravo à nous pour ce jalon important. 

Je prévoyais que le gouvernement diminuerait les impôts dans la quatrième année du mandat précédent. Malheureusement la pandémie a retardé le processus et ces réductions sont maintenant prévues pour la première année du nouveau mandat. Mais comme les salaires augmentent plus rapidement que prévu il est bien possible que les baisses d'impôt se multiplient dans les prochaines années car les revenus de l'État sont en bonne partie proportionnels aux salaires.

C'est d'ailleurs l'augmentation des revenus de l'État qui permettent les baisses actuelles, et même les précédentes, un peu plus modestes certes, auxquelles nous avons eu droit ces dernières années. Par exemple je payais environ 650$ de taxes scolaires et j'en paye maintenant seulement 250$ suite à l'uniformisation des tarifs décrété par le gouvernement provincial. Ce fut un peu la même chose pour les tarifs dans les garderies. Mais cette fois-ci on verra la différence au moment de produire notre rapport d'impôt.

Ce n'est peut-être pas beaucoup mais je crois que c'est le commencement d'un processus qui se poursuivra jusqu'à ce que l'écart avec le reste de l'Amérique soit devenu acceptable. On sera toujours plus solidaire (socialiste) que le reste de l'Amérique mais au moins on aura des salaires qui permettront à l'État québécois de remplir les missions qu'il s'est données sans devoir surtaxer les contribuables comme c'est le cas présentement.

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il y a 15 minutes, Normand Hamel a dit :

Tu mélanges deux choses distinctes. Je ne parlais pas du salaire médian tel que discuté précédemment mais plutôt du simple fait que présentement, en lien avec la pénurie de main d'oeuvre, les salaires augmentent plus rapidement au Québec que dans le ROC. Je ne parlais donc pas des salaires mais seulement de leur progression actuelle au Québec par rapport au reste du Canada.

OK.  Les salaires progresseraient plus rapidement au Québec qu'ailleurs au Canada, parce que la pénurie de main-d'œuvre y serait plus aigue.  Les deux observations prises séparément sont exactes, et la relation de cause à effet entre la seconde et la première est normale. 

On se posera une question importante tantôt (est-ce une bonne ou une mauvaise chose?), mais avant on admettra la possibilité que cette progression plus rapide des salaires (au sens de la masse salariale totale divisée par le nombre d'employés) soit également en partie le résultat d'une restructuration du marché du travail  -- où des emplois mal ou peu rémunérés sont abandonnés au profit de meilleurs emplois qui sont maintenant disponibles en plus grands nombres.  (Le Québec depuis longtemps traînait une proportion plus élevée d'emplois mal rémunérés: on a enfin les moyens de s'en défaire). 

Bonne ou mauvaise chose?

- Pour les employés dans leur ensemble, c'est évidemment une bonne chose (aussi longtemps qu'ils conservent leurs emplois) 

- Pour les employeurs dans leur ensemble ça peut difficilement être une bonne chose, mais il faudrait voir plus en détail.  Certaines entreprises qui étaient déjà dans une situation précaire et qui sont présentes dans un marché qui ne permet pas des hausses de prix compensatoires suffisants pourraient devoir fermer leurs portes.  Pour d'autres entreprises, leur position concurrentielle est peu ou pas affectée, soit parce que les salaires malgré leurs progression demeurent inférieurs ou ne dépassent pas  ceux de leurs concurrents hors-Québec, soit parce qu'ils bénéficient d'avantages concurrentiels non-salariaux importants.   

- Supposons qu'au total les hausses plus rapides des salaires conduisent dans un premier temps à des fermetures=pertes d'emplois.  En principe, ça libère des travailleurs pour occuper des emplois dans des secteurs qui sont en pénurie.  Dans ce cas, la baisse de l'emploi total aura été temporaire. Le réarrangement aura même été positif.  Les emplois disparus rejoindront le long cortège de feux les secteurs mous ou de l'agriculture de subsistance. 

La pénurie est-elle pour durer longtemps encore?

- Si on considère seulement les perspectives démographiques (donc l'offre de travail), la réponse est clairement OUI.

- Mais au moins à court terme, des nuages noirs se profilent à l'horizon, du côté de la demande globale.  Le secteur de la construction sera sûrement touché, malgré d'importants projets publics (qui pourraient eux aussi être reportés, ce qui empirerait les choses).  Aussi, la hausse des prix des biens essentiels importés devrait (comme c'est déjà le cas en Europe) provoquer une baisse de la consommation de biens et de services non-essentiels produits localement, entraînant à son tour une baisse de l'emploi dans les secteurs concernés.  En même temps, le ralentissement de l'économie mondiale agirait comme un frein pour les exportations québécoises. 

- Question finale pour ce soir: devrait-on ouvrir les vannes de l'immigration maintenant, ou serait-il plus sage d'attendre encore quelques mois avant de prendre une décision à la lumière d'une trajectoire plus prévisible de l'économie? 

 

  

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Il y a 3 heures, mtlurb a dit :

On peut avoir le plus haut salaire au monde si nous sommes hyper imposé ça sert a rien. 
 

C’est le pouvoir d’achat après impôts qui m’intéresse et là on est hyper loin.  
 

Mais bravo à nous pour ce jalon important. 

Oui, c'est le pouvoir d'achat après impôts qui compte, mais il faut aussi tenir compte du coût de la vie dans un marché pour bien le comparer avec un autre marché.  Il faut aussi soustraire des coûts les services public payés par les impôts pour avoir l'heure juste.  Les impôts ne sont pas simplement retirés de l'économie, ils servent à payer des services publics qui seraient payés par les citoyens autrement.

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