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Économie de Montréal


Normand Hamel

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Beaucoup de bonnes nouvelles, maintenant et depuis quelques années, mais malgré cela, encore beaucoup de ménages dont les revenus (provenant d'emplois et/ou de transferts gouvernementaux) sont insuffisants pour payer les loyers aux prix du marché. Cette dichotomie est problématique. Ce n'est toutefois pas uniquement une question de logements trop chers.  La pauvreté ne se manifeste pas seulement sur le plan du logement, mais aussi dans l'inégalité d'accès à d'autres besoins essentiels. 

Ce n'est pas un problème propre à Montréal (il est largement universel).  Il s'agissait seulement de souligner que les succès de l'économie montréalaise ne doivent pas faire oublier une bonne partie de la réalité.  Si on était à Toronto, ce serait encore plus vrai.  A ceux qui penseraient qu'il s'agit d'un playdoyer déguisé en faveur d'une "répartition plus juste" de la richesse, je dirais : ne craignez rien, il ne s'agit pas de cela; je comprends très bien qu'il est nécessaire d'agrandir la taille de la tarte avant de songer à en partager de plus gros morceaux.  Mais ce n'est pas de "partage" dont je veux parler ici.

J'ai voulu examiner divers moyens qui feraient en sorte que les personnes à bas revenus puissent mieux* profiter de l'afflux de salariés à hauts revenus.  Je ne parle pas des fameux "effets de retombées" (trickle-down effects en anglais) popularisés au début des années 1980 mais sérieusement discrédités depuis (la théorie prétendait que des baisses d'impôts pour les riches allaient profiter aux pauvres).  

Les fruits de ma recherche de moyens sont maigres, trop maigres pour laisser entrevoir une solution globalement satisfaisante.  Une grande ville prospère et en constante expansion devrait probablement se résoudre à "perdre" une partie de ses citoyens** à bas revenus et leurs emplois (s'il y a lieu); or ce n'est pas en soi une décision que peuvent prendre les autorités publiques; quant aux employeurs, ils ne s'y résoudront que le jour où ils ne pourront plus trouver sur place la main-d'oeuvre dont ils ont besoin.  Le processus de délestage sera donc graduel.  Je pense que des tentatives publiques pour contrer ce mouvement seraient contre-productives et ultimement vouées à l'échec.  

* offrant de meilleurs salaires que les alternatives traditionnelles comme les emplois dans les restaurants, l'entretien des chambres d'hôtels et les domestiques.

** naturellement, ceux qui sont satisfaits de leurs conditions voudront  et pourront rester.

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Il y a 22 heures, Né entre les rapides a dit :

 

Je ne parle pas des fameux "effets de retombées" (trickle-down effects en anglais) popularisés au début des années 1980 mais sérieusement discrédités depuis (la théorie prétendait que des baisses d'impôts pour les riches allaient profiter aux pauvres).  

 

Trickle-down economics, c'est l'une des plus grandes impostures (pour pas dire bullshit) intellectuelle du dernier siècle. Comme tant de politiques reagano-thatchériennes, des conneries qui ne servaient qu'à cacher ce qui ne pouvait pas se dire : mettre fin à l'état-providence et transformer celui-ci en un vaste terrain d'exploitation servant uniquement à profiter aux plus riches. Bref un retour au Scroogisme victorien camouflé dans une dialectique pseudo-académique et conceptuelle.

On en paie aujourd'hui les nombreux prix : inégalités croissantes, perte de confiance dans nos systèmes démocratiques, avec le corollaire de la montée des populisme de droite et de gauche, et plus encore.

Il est grand temps de mettre fin à cette fabulation indécente.

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Il y a 1 heure, MtlMan a dit :

Trickle-down economics, c'est l'une des plus grandes impostures (pour pas dire bullshit) intellectuelle du dernier siècle. Comme tant de politiques reagano-thatchériennes, des conneries qui ne servaient qu'à cacher ce qui ne pouvait pas se dire : mettre fin à l'état-providence et transformer celui-ci en un vaste terrain d'exploitation servant uniquement à profiter aux plus riches. Bref un retour au Scroogisme victorien camouflé dans une dialectique pseudo-académique et conceptuelle.

On en paie aujourd'hui les nombreux prix : inégalités croissantes, perte de confiance dans nos systèmes démocratiques, avec le corollaire de la montée des populisme de droite et de gauche, et plus encore.

Il est grand temps de mettre fin à cette fabulation indécente.

Je vois ton commentaire comme étant une élaboration de mon propos, dans le même sens.  Tu me diras que cela va de soi: oui ça devrait.  J'ai pris la précaution de m'en assurer, car il arrive souvent dans des discussions que le répondant (le second interlocuteur) prenne le contre-pied de l'argument avancé par le premier --ce qui n'est pas le cas ici.  Nous sommes entièrement d'accord.

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Il y a 2 heures, MtlMan a dit :

On en paie aujourd'hui les nombreux prix : inégalités croissantes, perte de confiance dans nos systèmes démocratiques, avec le corollaire de la montée des populisme de droite et de gauche, et plus encore.

Ironiquement le Québec, qui longtemps a été en retard sur le plan économique, en a profité pour implanter une économie sociale qui nous aura permis de redistribuer la richesse plus équitablement.

Aujourd'hui ce mouvement n'a aucun équivalent nulle part ailleurs dans le monde de par son ampleur: on parle de plus de 12 000 entreprises qui cumulent un chiffre d’affaires d'environ 50 milliards de dollars et qui emploient plus de 200 000 personnes.

Pour ceux qui ne savent pas c'est quoi l'économie sociale, prenons pour exemple le Fonds de solidarité FTQ qui a été créé en 1983, c'est à dire à la même époque où Reagan et Tatcher nous faisaient connaître les "avantages" du capitalisme sauvage.

Le Fonds FTQ investit (mais pas seulement) dans de petites entreprises afin de soutenir leur développement. Souvent ces entreprises sont structurées sous le modèle coopératif et les profits qu'ils génèrent sont réinvestis dans la compagnie pour la faire croître encore davantage, ce qui pourrait nous donner un jour d'autres Mouvement Desjardins; et le plus souvent les biens et les services qu'ils ont à offrir sont là pour répondre aux besoins de leur environnement immédiat.

Aujourd'hui le Fonds FTQ gère des actifs qui s'élèvent à plus de 15 milliards de dollars.

Pour une définition plus large de l'économie sociale

« On entend par « économie sociale », l’ensemble des activités économiques à finalité sociale réalisées dans le cadre des entreprises dont les activités consistent notamment en la vente ou l’échange de biens ou de services et qui sont exploitées conformément aux principes suivants :

1- l’entreprise a pour but de répondre aux besoins de ses membres ou de la collectivité ;

2- l’entreprise n’est pas sous le contrôle décisionnel d’un ou de plusieurs organismes publics au sens de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels;

3- les règles applicables à l’entreprise prévoient une gouvernance démocratique par les membres ;

4- l’entreprise aspire à une viabilité économique ;

5- les règles applicables à l’entreprise interdisent la distribution des surplus générés par ses activités ou prévoient une distribution de ceux-ci aux membres au prorata des opérations effectuées entre chacun d’eux et l’entreprise ;

6- les règles applicables à la personne morale qui exploite l’entreprise prévoient qu’en cas de dissolution, le reliquat de ses biens doit être dévolu à une autre personne morale partageant des objectifs semblables.

Pour l’application du premier alinéa, la finalité sociale est celle qui n’est pas centrée sur le profit pécuniaire mais sur le service aux membres ou à la collectivité et elle s’apprécie notamment en fonction de la contribution de l’entreprise à l’amélioration du bien-être de ses membres ou de la collectivité et à la création d’emplois durables et de qualité.

Est une entreprise d’économie sociale, une entreprise dont les activités consistent notamment en la vente ou l’échange de biens ou de services et qui est exploitée, conformément aux principes énoncés au premier alinéa, par une coopérative, une mutuelle ou une association dotée de la personnalité juridique. »

https://chantier.qc.ca/decouvrez-leconomie-sociale/definition/

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il y a 12 minutes, Normand Hamel a dit :

Ironiquement le Québec, qui longtemps a été en retard sur le plan économique, en a profité pour implanter une économie sociale qui nous aura permis de redistribuer la richesse plus équitablement. Aujourd'hui ce mouvement n'a aucun équivalent nulle part ailleurs dans le monde de par son ampleur.

Pour ceux qui ne savent pas c'est quoi l'économie sociale, prenons pour exemple le Fonds de solidarité FTQ qui a été créé en 1983, c'est à dire à la même époque où Reagan et Tatcher nous faisaient connaître les "avantages" du capitalisme sauvage.

Le Fonds FTQ investit (mais pas seulement) dans de petites entreprises afin de soutenir leur développement. Souvent ces entreprises sont structurées sous le modèle coopératif et les profits qu'ils génèrent sont réinvestis dans la compagnie pour la faire croître encore davantage, ce qui pourrait nous donner un jour d'autres Mouvement Desjardins; et le plus souvent les biens et les services qu'ils ont à offrir sont là pour répondre aux besoins de leur environnement immédiat.

Aujourd'hui le Fonds FTQ gère des actifs qui s'élèvent à plus de 15 milliards de dollars.

Pour une définition plus large de l'économie sociale

« On entend par « économie sociale », l’ensemble des activités économiques à finalité sociale réalisées dans le cadre des entreprises dont les activités consistent notamment en la vente ou l’échange de biens ou de services et qui sont exploitées conformément aux principes suivants :

1- l’entreprise a pour but de répondre aux besoins de ses membres ou de la collectivité ;

2- l’entreprise n’est pas sous le contrôle décisionnel d’un ou de plusieurs organismes publics au sens de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels;

3- les règles applicables à l’entreprise prévoient une gouvernance démocratique par les membres ;

4- l’entreprise aspire à une viabilité économique ;

5- les règles applicables à l’entreprise interdisent la distribution des surplus générés par ses activités ou prévoient une distribution de ceux-ci aux membres au prorata des opérations effectuées entre chacun d’eux et l’entreprise ;

6- les règles applicables à la personne morale qui exploite l’entreprise prévoient qu’en cas de dissolution, le reliquat de ses biens doit être dévolu à une autre personne morale partageant des objectifs semblables.

Pour l’application du premier alinéa, la finalité sociale est celle qui n’est pas centrée sur le profit pécuniaire mais sur le service aux membres ou à la collectivité et elle s’apprécie notamment en fonction de la contribution de l’entreprise à l’amélioration du bien-être de ses membres ou de la collectivité et à la création d’emplois durables et de qualité.

Est une entreprise d’économie sociale, une entreprise dont les activités consistent notamment en la vente ou l’échange de biens ou de services et qui est exploitée, conformément aux principes énoncés au premier alinéa, par une coopérative, une mutuelle ou une association dotée de la personnalité juridique. »

https://chantier.qc.ca/decouvrez-leconomie-sociale/definition/

Fort bien, mais je ne crois pas que @MtlManparlait du modèle québécois dans sa critique, qui portait plutôt sur la théorie des "Trickle-Down Effects" à laquelle j'avais précédemment fait référence (en prenant la peine de dire qu'elle était maintenant discréditée).  

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il y a 2 minutes, Né entre les rapides a dit :

Fort bien, mais je ne crois pas que @MtlManparlait du modèle québécois dans sa critique, qui portait plutôt sur la théorie des "Trickle-Down Effects" à laquelle j'avais précédemment fait référence (en prenant la peine de dire qu'elle était maintenant discréditée).  

Oui mais il parlait également des inégalités croissantes et je l'ai d'ailleurs cité à cet effet. Or, au Québec les inégalités sont moins évidentes qu'ailleurs et j'ai tenté d'expliquer pourquoi. 

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il y a 18 minutes, Normand Hamel a dit :

Oui mais il parlait également des inégalités croissantes et je l'ai d'ailleurs cité à cet effet. Or, au Québec les inégalités sont moins évidentes qu'ailleurs et j'ai tenté d'expliquer pourquoi. 

Je te l'accorde.  

Des situations comiques surgissent parfois lorsque à trois (ou plus) nous faisons valoir divers arguments et qu'on ne sait plus trop  à qui ou à quoi s'adresse une réplique.  C'est peut-être un bon exemple de la différence entre des échanges en personne et des échanges par voie de messages écrits;  des personnes assises autour d'une table réagiront promptement s'il n'est pas clair qu'une réplique concerne les propos de l'un ou de l'autre des  interlocuteurs.    Plus nous sommes nombreux autour d'une table plus c'est compliqué.  Idéalement, une personne est investie du rôle et du pouvoir de diriger les débats; lorsque la parole est cédée au prochain, celui-ci doit spécifier ce à quoi son commentaire se rapporte et qui en est l'auteur.  Dans ce forum, comme les autres, on doit se contenter de citer un message, qui n'est pas nécessairement le dernier.  Les risques de confusion sont plus grands.    

Si ça démontre quelque chose, c'est que  les réunions de travail au bureau demeurent essentielles pour des communications efficaces  -- qui ne sont pas faites uniquement de mots échangés, mais aussi de gesticulations et autres méthodes "non verbales".

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Le Québec est véritablement la Silicone Valley du Nord. Dans quelques années, le Québec et Montréal en particulier seront tellement en demande et l'économie si forte qu'on sera tous collectivement sous le choc. Nous avons fait les bons choix depuis 30 ans, que ce soit l'hydro-électricité, les programmes sociaux (et garderies entre autres) et le virage vers l'économie numérique et la haute technologie. Une incroyable tournure d'événements suite la désindustrialisation de l'économie combinée à une relative accalmie du côté de la stabilité politique. Tout baigne.

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Oui @neentrelesrapides et @NormandHamel, nous sommes en total accord. Et Rocco aussi.

Nous avons fait les bons choix, ceux qui s'avèrent désormais DURABLES. La preuve est de plus en plus éclatante que les états qui ont fait le choix du gain rapide, ou succombé aux sirènes de l'illusion néo-libérale en paieront le prix. Malheureusement, les conséquences de cette absurdité économique se feront sentir encore longtemps un peu partout, et on ne sera pas épargnés. Mais nous sommes actuellement sur des bases solides pour bien avancer.

Hallelujah!

 

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Il y a 11 heures, Rocco a dit :

Le Québec est véritablement la Silicone Valley du Nord. Dans quelques années, le Québec et Montréal en particulier seront tellement en demande et l'économie si forte qu'on sera tous collectivement sous le choc. Nous avons fait les bons choix depuis 30 ans, que ce soit l'hydro-électricité, les programmes sociaux (et garderies entre autres) et le virage vers l'économie numérique et la haute technologie. Une incroyable tournure d'événements suite la désindustrialisation de l'économie combinée à une relative accalmie du côté de la stabilité politique. Tout baigne.

 

Il y a 3 heures, MtlMan a dit :

Oui @neentrelesrapides et @NormandHamel, nous sommes en total accord. Et Rocco aussi.

Nous avons fait les bons choix, ceux qui s'avèrent désormais DURABLES. La preuve est de plus en plus éclatante que les états qui ont fait le choix du gain rapide, ou succombé aux sirènes de l'illusion néo-libérale en paieront le prix. Malheureusement, les conséquences de cette absurdité économique se feront sentir encore longtemps un peu partout, et on ne sera pas épargnés. Mais nous sommes actuellement sur des bases solides pour bien avancer.

Hallelujah!

 

Oui.  Attention quand même aux excès dans l'humeur --de la dépression à l'euphorie, à répétition: bipolarité.

Le "nous" qui "avons fait les bons choix", c'est une combinaison de décisions éclairées (parfois mais pas toujours) des gouvernements, et d'une population qui malgré ses limitations  a su saisir les opportunités qui s'offraient à elles.  

Mais les perspectives ensoleillées qui pointent à l'horizon sont aussi le fruit de la chance: celle de disposer d'un territoire au grand potentiel, de sa proximité géographique avec les USA, de la valorisation ou de la revalorisation d'avantages naturels, d'une moindre dépendance envers des activités économiques dont l'importance est déclinante.

Aussi, sans parler de nuages qui assombriraient l'avenir, il y a quand même des bémols significatifs:

-  tant au Québec que dans le reste du Canada et aux USA, l'économie reçoit présentement une dose exceptionnelle de stéroïdes.

- le vieillissement de la population présente un défi particulier au Québec, parce qu'une composante de la solution réside dans l'immigration internationale  -- une voie qui ne pose guère problème  dans le reste du Canada, mais qui au Québec s'oppose à une volonté de préserver la prééminence de la "majorité historique": qu'on aime ça ou non, ça agit comme un frein.  

 

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